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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 23:44

Dans la continuité de la lettre qu'elle avait envoyée aux candidats aux primaires de la droite et du centre et de la "Belle Alliance populaire" (gauche), l'Association d'amitié franco-coréenne a posé le 18 mars 2017 cinq questions aux onze candidats à l'élection présidentielle française : Nathalie Arthaud, François Asselineau, Jacques Cheminade, Nicolas Dupont-Aignan, François Fillon, Benoît Hamon, Jean Lassalle, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou. La paix dans la péninsule coréenne est un enjeu vital pour la paix du monde. Il apparaît donc important de recueillir l'opinion des candidats sur les questions coréennes, le président de la République étant l'acteur principal dans la politique étrangère de la France.

Palais de l'Elysée

Palais de l'Elysée

Les cinq questions posées aux candidats à l'élection présidentielle sont les suivantes :

 

1) Malgré l’armistice de 1953, les deux Corée sont toujours « techniquement » en guerre, et la péninsule coréenne connaît régulièrement des tensions. Alors que les médias et certains pays se plaisent à souligner le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), les exercices militaires américains menés en République de Corée (Corée du Sud) ne soulèvent aucune réprobation, alors qu’ils simulent clairement une invasion de la RPDC. Aux termes de l’article 39 de la Charte des Nations unies, de telles manœuvres peuvent pourtant être considérées comme une « menace contre la paix ». Estimez-vous nécessaire que la situation dans la péninsule coréenne soit traitée dans sa globalité et que les comportements d’autres acteurs – à commencer par les États-Unis d’Amérique - soient soulignés ?

 

2) Les sanctions internationales et unilatérales adoptées contre la RPDC n’ont nullement entamé la détermination des autorités nord-coréennes, tout en pénalisant en premier lieu la population de ce pays. Depuis des années, ces sanctions ont démontré leur inefficacité et ne font que détériorer la situation. Quelle est votre position sur les sanctions dont la RPDC fait l’objet ?

 

3) À l’exception de la France et de l’Estonie, tous les pays de l'Union européenne entretiennent des relations diplomatiques normales avec la RPDC. Cette situation est contraire à la tradition diplomatique de la France, qui est de reconnaître des États et non des régimes politiques, et nuit à la place de notre pays en Asie orientale, une des régions les plus dynamiques du monde. Après l'ouverture, en 2011, d’un premier bureau français de coopération à Pyongyang, comptez-vous faire évoluer cette situation pour normaliser les relations entre la République française et la RPDC, conformément à la pratique de nos principaux partenaires européens ?

 

4) La République de Corée connaît de vives tensions politiques, notamment depuis 2012 et l’élection de la présidente Park Geun-hye récemment destituée. Le Parti progressiste unifié, un des principaux partis politiques sud-coréens, a fait l’objet d’une interdiction en 2014 et on a assisté à une répression accrue à l'encontre des syndicats ou encore des familles des victimes du naufrage du ferry Sewol (304 morts et disparus le 16 avril 2014), manifestant pacifiquement pour exiger la vérité sur cette tragédie. La République de Corée entend pourtant partager les mêmes valeurs et standards que les pays occidentaux. La répression en cours en Corée du Sud est peu soulignée, alors que les médias se plaisent à relayer la moindre rumeur sur la Corée du Nord. Quelle est votre position sur les différentes restrictions apportées aux libertés démocratiques en Corée du Sud ?

 

5) Le dialogue intercoréen reste peu connu et encouragé à l’étranger. L’AAFC soutient clairement ce dialogue comme seule voie possible pour le règlement des différends entre Coréens et l'apaisement des tensions dans la péninsule coréenne. Estimez-vous que la France doit appuyer le dialogue entre les deux Corée et rappeler qu’il constitue le seul instrument sérieux pour trouver une solution pérenne à la crise coréenne ?

 

L'Association d'amitié franco-coréenne publiera les réponses reçues. L'élection présidentielle aura lieu les 23 avril et 7 mai.

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20 janvier 2017 5 20 /01 /janvier /2017 20:03

Dans son édition du 19 janvier 2017, l'agence de presse Yonhap de la République de Corée (Corée du Sud) a annoncé que le cursus d'études en langue et civilisation coréennes dispensé à l'Université Paris Diderot (Paris 7) donnera, à la rentrée universitaire de septembre 2017, un cours sur l'histoire du mouvement d'indépendance coréen. A notre connaissance , il s'agit d'une première en France, qui s'inscrit dans le cadre d'un accord entre l’Institut de recherche sur l’histoire du mouvement d’indépendance coréen du Hall de l'indépendance coréenne (acronyme anglais : IHK, musée mémorial situé à Cheonan, en Corée du Sud) et l'Université Paris 7,

Chercheurs de l’Institut de recherche sur l’histoire du mouvement d’indépendance coréen du Hall de l'indépendance coréenne (IHK).

Chercheurs de l’Institut de recherche sur l’histoire du mouvement d’indépendance coréen du Hall de l'indépendance coréenne (IHK).

Le Hall de l'indépendance coréenne a ouvert ses portes le 15 août 1987, à l'occasion du 42e anniversaire de la libération de la Corée. Ce musée comporte de nombreux documents historiques sur le mouvement d'indépendance, afin d'honorer la mémoire des combattants coréens pour l'indépendance de leur nation - d'un point de vue sud-coréen, tendant ainsi à occulter le rôle des combattants ayant fondé la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), conformément à l'histoire officielle sud-coréenne.

Au sein du mémorial, le grand hall de la nation constitue le plus vaste bâtiment à toit en tuile d'Asie, en occupant une surface au sol de 126 mètres par 68 mètres, et culminant à plus de 45 mètres. Par ailleurs, la cloche de l'unification qu'abrite le musée est réputée être la plus ancienne cloche coréenne.

La France a joué un rôle dans le soutien au mouvement d'indépendance coréen, au moins jusqu'au début des années 1930, le gouvernement coréen en exil s'étant installé dans la concession française à Shanghaï. Par la suite, la France a toutefois tourné le dos à ses engagements en faveur des indépendantistes coréens, se rapprochant alors du Japon et obligeant le gouvernement provisoire coréen à déménager.

Le cours proposé aux étudiants en coréen, au premier semestre de l'année scolaire 2017-2018, sera assuré p
ar la section des études coréennes du département Langues et Civilisations de l’Asie orientale (LCAO) de l'Université Paris 7 et l’Ecole pratique des hautes études.

Source principale :

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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 18:09

Comme il l'avait fait en septembre 2016 avec les candidats à l'élection primaire de la droite et du centre, le bureau de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a adressé le 20 décembre 2016 une lettre aux sept candidats à la primaire de la "Belle Alliance populaire" (gauche) qui se tiendra les 22 et 29 janvier 2017 :  Jean-Luc Benhamias, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Sylvia Pinel, François de Rugy et Manuel Valls. Interrogé, avec les autres candidats, sur la situation de la péninsule coréenne et les relations franco-coréennes, Manuel Valls a fait parvenir la réponse suivante.

Manuel Valls répond à l'Association d'amitié franco-coréenne

Paris, le vendredi 6 janvier 2017

Chère Madame, Cher Monsieur,

Par votre courrier en date du 20 décembre 2016, vous avez fait part à Manuel VALLS, candidat à la présidence de la République, de vos réflexions au sujet de la politique étrangère de la France à l'égard de la péninsule coréenne. Je vous en remercie.
Il a été pris connaissance avec attention de vos remarques, qui témoignent de votre intérêt pour la vie publique et politique de notre pays.
La politique de la France dans la péninsule coréenne doit poursuivre des objectifs de paix, au service des populations. Elle devra continuer de prendre appui sur les liens de profonde amitié noués au fil des années avec la République de Corée, ainsi que sur les échanges entre les entreprises, les peuples et la société civile, qui caractérisent le dynamisme de la relation franco-coréenne.

En espérant avoir répondu à vos préoccupations, je vous prie de croire, chère Madame, cher Monsieur, en mes sentiments les meilleurs.

Didier GUILLAUME
Directeur de campagne de Manuel VALLS

L'Association d'amitié franco-coréenne remercie Manuel Valls d'avoir bien voulu répondre à son courrier. L'AAFC se félicite de partager avec lui l'objectif de parvenir à la paix dans la péninsule coréenne.

L'AAFC regrette cependant que la réponse, générale, de Manuel Valls ne réponde pas précisément aux cinq questions posées au candidat :

- Estimez-vous nécessaire que la situation dans la péninsule coréenne soit traitée dans sa globalité et que les comportements d’autres acteurs – à commencer par ceux des États-Unis d’Amérique - soient soulignés?

- Quelle est votre position sur les sanctions dont la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) fait l’objet?

- Après l’ouverture, en 2011, d’un premier bureau français de coopération à Pyongyang, comptez-vous faire évoluer cette situation pour normaliser les relations entre la République française et la RPDC, conformément à la pratique de nos principaux partenaires européens?

- Quelle est votre position sur les différentes restrictions apportées aux libertés démocratiques en Corée du Sud?

- Estimez-vous que la France doit encourager le dialogue entre les deux Corée et rappeler qu’il constitue le seul instrument sérieux pour trouver une solution pérenne à la crise coréenne?

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11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 19:03

Après le vote par le Parlement de la motion de destitution de la Présidente Park Geun-hye le 9 décembre 2016, les manifestations géantes qui se succèdent en République de Corée (Corée du Sud) depuis plus d'un mois ont pris une autre tournure : la célébration de la première victoire que représente le vote du Parlement, qui aurait été clairement inenvisageable il y a deux mois sans la mobilisation populaire. Or, précisément, le risque existe que rien ne change en Corée : que les conglomérats continuent de déterminer la vie de la nation, que des drames comme celui du naufrage du ferry Sewol continuent de se produire (un thème très présent dans l'expression des manifestants, souvent très jeunes), que les atteintes de plus en plus nombreuses aux libertés politiques et syndicales ne prennent pas fin... C'est pour toutes ces raisons que la mobilisation s'est poursuivie, non seulement à Séoul et dans les autres villes coréennes et dans le monde, à l'initiative des Sud-Coréens eux-mêmes, sans ingérence extérieure - avec évidemment des chiffres de mobilisation moins importants. Nous revenons ci-après en images sur la manifestation du 10 décembre 2016 à Paris, qui a réuni 150 participants, en remerciant Dominique de Miscault pour avoir permis ce reportage photo.

Un parfum de victoire
Un parfum de victoire
Un parfum de victoire
Un parfum de victoire
Un parfum de victoire
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11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 16:50

Le samedi 10 décembre 2016, le sénateur Jean-Claude Frécon, élu socialiste dans la Loire depuis 2001, est disparu brutalement, victime d'un infarctus, alors qu'il venait d'assister au marché aux vins de Chavanay. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) rend hommage à celui qui était aussi président du groupe d'études et de contact France - République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) au Sénat. L'AAFC présente ses condoléance à sa famille, à ses proches, à ses camarades socialistes et à ses collègues sénateurs qui ont perdu un travailleur acharné et une personnalité attachante, d'une générosité rare, fidèle en amitiés et en convictions.

Jean-Claude Frécon recevant au Sénat une délégation de la Fédération coréenne des personnes handicapées (Corée du Nord), le 24 février 2015.

Jean-Claude Frécon recevant au Sénat une délégation de la Fédération coréenne des personnes handicapées (Corée du Nord), le 24 février 2015.

Né à Castellane, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 3 septembre 1944, Jean-Claude Frécon avait choisi le métier d'enseignant. Militant au Parti socialiste, il avait été conseiller général du canton de Feurs de 1979 à 2002 et maire de Pouilly-les-Feurs de 1983 à 2006. Elu sénateur de la Loire en 2001, il avait été brillamment réélu en 2011 - la liste qu'il conduisait obtenant trois sièges sur quatre au scrutin proportionnel. Il avait annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat aux élections sénatoriales de septembre 2017.

Brillant défenseur des territoire ruraux, tant au sein de l'Association des maires de France dont il avait été vice-président de 1988 à 2006 que de la commission des finances du Sénat, spécialiste reconnu de la fiscalité locale, Jean-Claude Frécon était aussi un militant européen convaincu, ayant été président du congrès des pouvoirs locaux et régionaux au Conseil de l'Europe de 2014 à 2016.


Travailleur infatigable, il s'était investi dans ses mandats sur des sujets techniques et parfois arides. C'est avec le même état d'esprit et la même volonté de faire triompher des causes qu'il estimait difficiles mais justes qu'il avait plaidé pour l'établissement de relations diplomatiques complètes entre la France et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), en tant que membre puis président du groupe d'études et de contact du Sénat France - RPD de Corée, convaincu de l'inefficacité des politiques d'isolement et de sanctions - ce qui ne l'empêchait pas, par ailleurs, en homme disant les choses franchement, de faire part aux Nord-Coréens de ses divergences de vues sur la poursuite du programme nucléaire ou la question des droits de l'homme.

L'Association d'amitié franco-coréenne mesure ainsi combien Jean-Claude Frécon pouvait être dans une situation ingrate quand il défendait sur la question coréenne des positions qui ne sont pas toujours celles des médias dominants. Elle en a apprécié d'autant plus son investissement réel dans les échanges France - RPDC qui, dans un contexte d'absences de relations diplomatiques complètes, ont donné au groupe du Sénat un rôle qui dépasse celui des seuls échanges interparlementaires, alors que ses activités avaient pratiquement mises en sommeil dans les années 1990. Le sénateur Jean-Claude Frécon s'était rendu en RPD de Corée à trois reprises, en 2002, 2011 (à la tête d'une délégation qui avait préparé l'ouverture du bureau français de coopération à Pyongyang) et 2013. Il avait également visité le Sud de la péninsule, notamment au sein du groupe interparlementaire d'amitié France - République de Corée, dont il était le premier vice-président, en 2009.

Etant en contact régulier avec l'AAFC, Jean-Claude Frécon avait participé à nos activités, notamment pour la commémoration du cinquième anniversaire de la déclaration Nord-Sud du 4 octobre 2007 qui avait donné lieu à la tenue en France d'une semaine de la culture coréenne, ou encore l'accueil en France d'une délégation de jeunes artistes handicapés nord-coréens. Il nous avait aussi associés à ses propres activités sur la question coréenne, comme lors d'une rencontre en novembre 2012 avec une délégation parlementaire nord-coréenne en visite en France. Avec Jean-Claude Frécon, l'AAFC perd un homme de coeur et un ami.

Source :

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17 novembre 2016 4 17 /11 /novembre /2016 13:48

Le 27 octobre 2016, le premier comité de l'Assemblée générale des Nations unies a voté à une très large majorité (123 voix pour, 38 contre et 16 abstentions) la résolution L.41 prévoyant l'ouverture de négociations en 2017 sur un "instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires en vue de leur élimination complète". Parmi les Etats ayant voté "pour" la résolution on trouve la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) ; parmi ceux ayant voté "contre" la France et les Etats-Unis - traduisant, au passage, un nouveau revirement de position de François Hollande qui s'était engagé à favoriser l'interdiction totale des armes nucléaires. Ce vote montre de manière explicite quels sont les pays qui veulent réellement le désarmement nucléaire, comme la RPD de Corée, et quels sont ceux qui, en multipliant les sanctions contre la RPD de Corée après chacun de ses essais nucléaires, révèlent ainsi que leur attitude est guidée par le seul souci de conserver le monopole de cette arme de destruction massive.

Essai nucléaire français "Licorne" (puissance : 1 Mt) sur l'atoll de Mururoa le 3 juillet 1970

Essai nucléaire français "Licorne" (puissance : 1 Mt) sur l'atoll de Mururoa le 3 juillet 1970

La République populaire démocratique de Corée l'a toujours affirmé : elle a dû développer des armes nucléaires à des fins d'auto-défense, face à la politique hostile des Etats-Unis qui ont attaqué les pays dépourvus d'un potentiel suffisant de défense, comme l'Irak et la Libye. Face à cette menace, la Corée du Nord estime qu'elle ne peut donc pas désarmer unilatéralement. Mais sa position de principe est pour un monde sans armes nucléaires, comme l'a rappelé son vote en faveur de la résolution L.41 visant à l'ouverture de négociations dès 2017 pour l'interdiction et l'élimination des armes nucléaires.

Inversement, les Etats-Unis et leurs affidés ont voté contre la résolution L.41 (et donc pour un monde avec des armes nucléaires) : on trouve aussi parmi les opposants à cette résolution la République de Corée (Corée du Sud) et le Japon (dont l'opinion publique, très hostile au nucléaire, appréciera l'attitude de son gouvernement), l'Allemagne, Australie, la Belgique, le Canada, la France, Israël, la Pologne, le Royaume-Uni, la Turquie...

La France a été particulièrement en pointe dans l'opposition à ce texte, en faisant pression sur les eurodéputés français pour qu'ils s'opposent à une résolution au Parlement européen confortant la démarche de l'Assemblée générale des Nations unies. L'argumentaire français est qu'il fallait s'opposer à un texte "inefficace et déstabilisateur", et donc en rester aux instruments existants... qui ont fait la démonstration de leur inefficacité. Pour la France, le désarmement nucléaire est bien un sujet à géométrie variable : oui au désarmement nord-coréen, non au désarmement de tous les autres pays, dont la détention de l'arme nucléaire ne semble guère préoccuper les gouvernants français...

Par ailleurs, la Chine, l'Inde et le Pakistan se sont abstenus. La Russie a voté contre la résolution, approuvée en revanche par l'Iran.

La Corée du Nord est donc le seul Etat doté de l'arme nucléaire a avoir voté pour la résolution L.41.

Pour sa part, l'Association d'amitié franco-coréenne rappelle sa position constante pour la paix et le désarmement dans toute la péninsule coréenne, au-delà des postures soi-disant hostiles aux armes nucléaires d'un Barack Obama ou d'un François Hollande.


Sources :

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8 novembre 2016 2 08 /11 /novembre /2016 23:19

Suite à la lettre adressée le 22 septembre 2016 par l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) aux sept candidats à l'élection primaire de la droite et du centre, portant sur les relations entre la France et les deux Corée, Bruno Le Maire a envoyé la réponse suivante.

Bruno Le Maire répond à l'Association d'amitié franco-coréenne

Paris, le 2 novembre 2016

Chère Madame, cher Monsieur,

J'ai bien reçu votre courrier relatif à l'état des relations diplomatiques entre la France et la Corée du Nord.
Les relations bilatérales qu'entretiennent la République populaire démocratique de Corée et la République de Corée sont particulièrement importantes pour la stabilité régionale et je ne peux qu'approuver tout renforcement du dialogue entre les deux pays, avec le soutien de leurs partenaires internationaux respectifs.
Toutefois, la France se doit de porter un message clair à l'ensemble de ses partenaires internationaux, et en particulier la République populaire démocratique de Corée : les essais nucléaires menés par Pyongyang ne sont pas acceptables et doivent être dénoncés avec force. Je rejoins naturellement la position du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies de septembre dernier qui condamne, à l'unanimité, les tirs de missiles balistiques nord-coréens.
Dans tous les cas, vous pouvez compter sur moi pour défendre les intérêts de la France et m'assurer du maintien de la paix et de la stabilité régionale en Corée.
En vous remerciant à nouveau pour votre contribution, je vous prie d'agréer, chère Madame, cher Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Très cordialement,

Bruno LE MAIRE

L'Association d'amitié franco-coréenne remercie Bruno Le Maire de sa réponse.

Le candidat déclare "approuver tout renforcement du dialogue" entre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et la République de Corée (Corée du Sud), précisant "avec le soutien de leurs partenaires internationaux respectifs", ce qu'on peut interpréter comme un soutien à l'application des déclarations inter-coréennes du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007.

Puis, affirmant que "la France se doit de porter un message clair à l'ensemble de ses partenaires internationaux", Bruno Le Maire classe la RPDC parmi ces partenaires internationaux de la France, même si c'est pour immédiatement dénoncer le programme nucléaire nord-coréen.

Enfin, Bruno Le Maire s'engage à "défendre les intérêts de la France et [s']assurer du maintien de la paix et de la stabilité régionale en Corée", sans toutefois préciser si la défense des intérêts français et le maintien de la paix et de la stabilité dans la péninsule coréenne vont jusqu'à la normalisation des relations diplomatiques de la France avec la RPDC.

Tout en se réjouissant des divers points de convergence avec le candidat, et en prenant note des points de divergence, l'AAFC regrette l'absence de position déclarée sur les autres sujets : la pression exercée par les Etats-Unis en Corée (et en grande partie responsable du programme nucléaire nord-coréen), les sanctions frappant la RPD de Corée, la dégradation de la situation des droits de l'homme en Corée du Sud.

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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 15:42

Suite à la lettre adressée le 22 septembre 2016 par l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) aux sept candidats à l'élection primaire de la droite et du centre, portant sur les relations entre la France et les deux Corée, Alain Juppé a envoyé la réponse suivante.

Alain Juppé répond à l'Association d'amitié franco-coréenne
Alain Juppé répond à l'Association d'amitié franco-coréenne

Paris, le 12 octobre 2016

Messieurs les membres du national de l'Association d'amitié franco-coréenne,

A la demande d'Alain Juppé, je vous remercie de votre courrier et de vos questions relatives à ce sujet majeur des relations internationales qu'est la situation de la péninsule coréenne.
Nous partageons totalement avec vous la volonté de travailler au service de la paix et de l'unité de la péninsule. La situation actuelle n'est que le produit d'un conflit d'un autre âge, ancré dans le contexte de la Guerre Froide. L'actuelle partition, qui résulte du rapport de forces sur le terrain en 1953, est contraire à toute l'histoire et à toute la culture de la péninsule. Je partage sincèrement la souffrance des Coréens, qui ont vu leurs familles séparées et leurs histoires se briser. C'est un sujet que la communauté internationale devrait chercher davantage à résoudre.
Nous sommes attentifs à ce qu'aucune des parties ne s'engage dans une déstabilisation qui serait dangereuse non seulement pour la péninsule mais aussi pour les pays du voisinage. Cela risquerait de compromettre pour l'avenir les chances d'une paix durable. Le programme nucléaire nord-coréen, développé en dehors du traité de non-prolifération de 1968, dont la République populaire de Corée a été pourtant signataire, est de nature à rompre la nécessaire confiance qu'il convient d'établir entre les parties. Plusieurs résolutions très claires du Conseil de sécurité ont été adoptées et le condamnent.
Nous sommes très attachés à ce qu'un règlement pacifique puisse être trouvé, avec le soutien de la communauté internationale et en laissant au peuple coréen la possibilité de décider de son avenir. Toute initiative allant dans le sens du dialogue doit être vue favorablement, à commencer par les échanges de vue directs entre les deux Corées. Vous pourrez compter sur nous pour apporter un soutien en ce sens.

Je vous prie de croire en l'assurance de mes sentiments les meilleurs.

Bien à vous.

David Teillet
Chef de cabinet

L'Association d'amitié franco-coréenne remercie Alain Juppé de sa réponse, laquelle est intéressante à plusieurs titres.

D'abord, Alain Juppé, par l'intermédiaire de son chef de cabinet, reconnaît que la situation de la péninsule coréenne est bien un "sujet majeur des relations internationales" et déclare "[partager] totalement avec [l'Association d'amitié franco-coréenne] la volonté de travailler au service de la paix et de l'unité de la péninsule".

Ensuite, même s'il épouse la position classique de la diplomatie française en demandant que la RPD de Corée se conforme aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et respecte le Traité de non-prolifération nucléaire - auquel la RPDC n'est pourtant plus liée depuis janvier 2003 -,  Alain Juppé affirme rester attentif  "à ce qu'aucune des parties ne s'engage dans une déstabilisation qui serait dangereuse non seulement pour la péninsule mais aussi pour les pays du voisinage". Le candidat admet donc que les actions de la Corée du Sud et des Etats-Unis peuvent avoir un effet déstabilisateur en Corée. En cela, Alain Juppé se montre plus ouvert que l'actuelle diplomatie française.

Concernant le soutien que la France peut apporter au dialogue inter-coréen, Alain Juppé dit être attaché à un "règlement pacifique [...] laissant au peuple coréen la possibilité de décider de son avenir" et favorable à des "échanges de vue directs entre les deux Corées". Cela correspond à l'esprit des déclarations inter-coréennes du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007, résumé par la formule "par les propres efforts de notre nation". L'AAFC ne peut qu'être satisfaite de la volonté affichée du candidat de soutenir, une fois élu, l'application des déclarations inter-coréennes de 2000 et 2007, même s'il ne dit pas quelle forme prendra ce soutien.

En revanche, l'AAFC regrette l'absence de réponse d'Alain Juppé concernant les sanctions frappant la RPD de Corée, la normalisation des relations diplomatiques entre la France et la RPDC, ou encore la dégradation de la situation des droits de l'homme en Corée du Sud.

 

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19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 18:42

Le 20 et (en cas de second tour) le 27 novembre 2016 sera désigné le candidat des Républicains, du Parti chrétien-démocrate et du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) à l'élection présidentielle française de 2017. A cette occasion, le comité national de l'Association d'amitié franco-coréenne a décidé, lors de sa réunion du 30 août 2016, d'interroger les candidats à la primaire de la droite du centre - dans la continuité des démarches entreprises lors des élections présidentielles de 2007 et 2012, qui avaient conduit l'AAFC à interroger les candidats à la présidentielle sur les relations entre la France et les deux Corée. Nous reproduisons ci-après les questions posées dans la lettre envoyée le 22 septembre 2016 par le Bureau national de l'Association d'amitié franco-coréenne à chacun des candidats à l’élection primaire de la droite et du centre, Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson et Nicolas Sarkozy.

Malgré l’armistice de 1953, les deux Corée sont toujours « techniquement » en guerre, ce qui génère des tensions. Alors que les médias et certains pays se plaisent à souligner le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée, les exercices militaires américains menés en République de Corée ne soulèvent aucune réprobation, alors qu’ils simulent clairement une invasion de la RPDC. Aux termes de l’article 39 de la Charte des Nations unies, de telles manœuvres peuvent pourtant être considérées comme une « menace contre la paix ». Estimez-vous nécessaire que la situation soit traitée dans sa globalité et que les comportements d’autres acteurs – à commencer par ceux des États-Unis d’Amérique - soient soulignés ?

Les sanctions internationales, mais aussi unilatérales, adoptées contre la RPDC n’ont nullement entamé la détermination des autorités nord-coréenne, tout en pénalisant en premier lieu la population de ce pays. Depuis des années, ces sanctions ont démontré leur inefficacité et ne font que détériorer la situation. Quelle est votre position sur les sanctions dont la RPDC fait l’objet ?

À l’exception de la France et de l’Estonie, tous les pays de l’Union européenne entretiennent des relations diplomatiques normales avec la RPDC. Cette situation est contraire à la tradition diplomatique de la France, qui est de reconnaître des États et non des régimes politiques, et nuit à la place de notre pays en Asie orientale, une des régions les plus dynamiques du monde. Après l’ouverture, en 2011, d’un premier bureau français de coopération à Pyongyang, comptez-vous faire évoluer cette situation pour normaliser les relations entre la République française et la RPDC, conformément à la pratique de nos principaux partenaires européens ?

La République de Corée connaît de vives tensions politiques, notamment depuis l’élection de la présidente Park Geun-hye en 2012. Le Parti progressiste unifié, un des principaux partis politiques sud-coréens, a fait l’objet d’une interdiction et on assiste à une répression accrue à l’encontre les syndicats. La République de Corée entend pourtant partager les mêmes valeurs et standards que les pays occidentaux. La répression en cours en Corée du Sud est peu soulignée, alors que les médias se plaisent à relayer la moindre rumeur sur la RPDC. Quelle est votre position sur les différentes restrictions apportées aux libertés démocratiques en Corée du Sud ?

Le dialogue intercoréen, que nous soutenons, reste peu connu à l’étranger. L’AAFC le soutient clairement comme seule voie possible dans le règlement des différends entre Coréens. Estimez-vous que la France doit encourager le dialogue entre les deux Corée et rappeler qu’il constitue le seul instrument sérieux pour trouver une solution pérenne à la crise coréenne ?

L'Association d'amitié franco-coréenne ne manquera pas de vous informer des réponses apportées à ces questions par les candidat(e)s.

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 12:28

En juin 2016, François Hollande, Président de la République française, a reçu avec faste Mme Park Geun-hye, Présidente de la République de Corée, fortement critiquée pour ses atteintes constantes et systématiques aux droits de l'homme. Quelques mois plus tard, le chef de l'Etat français entendait rencontrer le Président russe Vladimir Poutine mais dans un format non officiel et pour lui dire que l'attitude russe en Syrie était "inacceptable" selon la diplomatie française. Le Kremlin a alors annoncé le report du déplacement en France du Président russe, qui devait à cete occasion inaugurer le nouveau centre spirituel et culturel orthodoxe russe de Paris ainsi qu'une exposition de la Fondation Vuitton consacrée au mécène russe Sergueï Chtouchkine. Le porte-parole du Kremlin a indiqué que Vladimir Poutine était disposé à se rendre à Paris "lorsque le président Hollande se sentira à l’aise". L'Association d'amitié franco-coréenne décrypte l'attitude française : complaisance vis-à-vis des autorités sud-coréennes dans un cas, critiques (et de surcroît à l'égard d'un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies) dans l'autre cas.

François Hollande tout sourire avec Mme Park Geun-hye : pas de sujets qui fâchent entre alliés des Etats-Unis

François Hollande tout sourire avec Mme Park Geun-hye : pas de sujets qui fâchent entre alliés des Etats-Unis

Est-ce que ce sont vraiment les choix de la diplomatie russe qui justifient la différence de traitement entre Vladimir Poutine et Mme Park Geun-hye ? Si la Russie est directement engagée dans le conflit syrien, la Corée du Sud a choisi l'escalade des tensions avec son voisin du Nord, jusqu'à menacer de réduire en cendres la capitale de la République populaire démocratique de Corée et d'assassiner le dirigeant nord-coréen. Mais le communiqué franco - sud-coréen publié à l'issue de la visite de Mme Park en juin avait au contraire justifié le bellicisme sud-coréen en invoquant l'attitude de la Corée du Nord : le pacifisme et les appels au dialogue de la diplomatie française sont décidément à géométrie variable.

S'agit-il pour la France de privilégier un cadre multilatéral respecteux des droits de l'homme ? Les autorités françaises veulent saisir la Cour pénale internationale pour les "crimes de guerre" commis en Syrie, comme l'a indiqué le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault :

Ça concerne tout le monde (…) Il y a des faits constitutifs de crimes de guerre (…). Après, il faut dégager les responsabilités (...) Nous allons prendre contact avec la procureure générale de la Cour internationale pour voir de quelle façon elle peut engager ces enquêtes.

http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/10/10/m-poutine-ne-viendra-pas-a-paris-pour-des-mondanites-previent-ayrault_5010931_1618247.html#0hu4UVHFTXyTJYyf.99

Mais dans le cas sud-coréen les atteintes aux droits de l'homme, qui sont elles pleinement connues du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, sont superbement ignorées par le ministère des Affaires étrangères, comme celui-ci l'a indiqué dans une réponse lapidaire suite à la visite d'Etat de Mme Park Geun-hye en France, des parlementaires ayant voulu savoir si la question des droits de l'homme n'avait été, ne serait-ce qu'effleurée, lors de sa rencontre avec son homologue sud-coréenne, François Hollande allant même jusqu'à adopter le point de vue des autorités sud-coréennes justifiant l'inacceptable :

Les relations entre la France et la Corée sont fondées sur des valeurs partagées en matière de démocratie et de droits de l’Homme. La France est pleinement respectueuse de la souveraineté coréenne et de l’indépendance de son système judiciaire. Le gouvernement coréen actuel ne reconnait pas l’existence de prisonniers politiques en République de Corée. Six responsables du Parti progressiste unifié (PPU) ont été poursuivis pour violation de la loi sur la sécurité nationale et préparation d’une révolte armée, à la suite d’un appel à la sédition en cas de conflit armé avec la Corée du Nord. En 2015, la Cour suprême les a exonérés de ce dernier chef d’accusation mais les a déclarés coupables de violation de l’article 7 de la loi sur la sécurité nationale. La Cour constitutionnelle s’est par ailleurs prononcée en faveur de la dissolution du PPU, le 19 décembre 2014, estimant que les objectifs et les activités de ce parti visaient à effectuer un changement de régime et à renverser l’ordre démocratique (...).

La vérité est que ni la paix, ni les droits de l'homme ne sont des déterminants de la diplomatie française. Mme Park Geun-hye est l'alliée le plus fidèle des Etats-Unis en Extrême-Orient, et doit à ce titre être soutenue de manière inconditionnelle. Vladimir Poutine mène, lui, une diplomatie indépendante des Etats-Unis et de leurs alliés, ce qui est tout simplement inacceptable pour François Hollande : quand le Président français rencontre des chefs d'Etat étrangers, il les aime pro-américains. La politique gaullienne puis mitterrandienne d'indépendance de la diplomatie française est aujourd'hui bel et bien morte et enterrée.

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