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12 août 2024 1 12 /08 /août /2024 22:31

A l'issue des Jeux olympiques de Paris, pour lesquels quelque 160 athlètes coréens étaient en lice, les résultats sont appréciables. La République de Corée (Corée du Sud) termine 8e au tableau des médailles (13 médailles d'or, 9 médailles d'argent, 10 médailles de bronze), soit un résultat dans la moyenne de ses dernières participations aux Jeux olympiques malgré une participation moins importante, et nettement au-delà de ses résultats aux Jeux de Tokyo (6 médailles d'or, 16e au classement des médailles). Pour sa part, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), handicapée par son retour tardif aux Jeux olympiques, est loin d'être repartie les mains vides, malgré une absence de médaille d'or qui la fait pointer à la 68e place au classement des médailles : 2 médailles d'argent et 4 médailles de bronze, ou en d'autres termes  la moitié des athlètes nord-coréens présents à Paris ont été médaillés. Un selfie historique des champions olympiques en tennis de table mixte, rassemblant Nord et Sud-Coréens (respectivement médaillés d'argent et médaillés de bronze), a aussi été l'occasion de rappeler que, au-delà des différends politiques, tous les Coréens restent unis par des liens indissolubles.

De gauche à droite : Kim Woo-jin et Lim Si-hyeon ont obtenu chacun trois médailles d'or en tir à l'arc aux Jeux de Paris, en individuel, en mixte et par équipes

De gauche à droite : Kim Woo-jin et Lim Si-hyeon ont obtenu chacun trois médailles d'or en tir à l'arc aux Jeux de Paris, en individuel, en mixte et par équipes

La République de Corée a une fois de plus triomphé en tir à l'arc, en remportant toutes les médailles d'or de la discipline. Une performance qui ne doit rien au hasard, mais s'inscrit dans une triple tradition, historique, de culture de la performance et de préparation des premiers Jeux olympiques coréens, à Séoul en 1988, comme l'a souligné Pierre Sarniguet dans un article pour le site des Jeux olympiques de Paris : 

Dans ce pays de 52 millions d’habitants, le tir à l'arc possède une longue histoire qui s’est profondément enracinée dans l’imaginaire national. Des peintures murales datant d’avant notre ère illustrent déjà la relation homme/arc dans ce territoire qui, au fil des siècles, des écrits et des visuels, a perpétué cette tradition qui fait aujourd’hui de ce pays une référence mondiale dans le domaine. Le Gungsijang et le Hwalssogi (des styles d’arc et de flèches locaux) sont d’ailleurs reconnus comme biens culturels immatériels par l’UNESCO.

De fait, la pratique ancestrale de ce sport correspond tout à fait aux valeurs culturelles sud-coréennes prônant discipline, travail acharné, rigueur et persévérance. Soit les qualités cruciales pour exceller dans les sports de précision.

Pour trouver un deuxième élément de réponse, il faut encore remonter dans le temps, mais moins loin cette fois-ci. En 1981 plus précisément, date à laquelle la République de Corée a reçu l’accord du CIO pour l’organisation des Jeux Olympiques de 1988. Durant ces sept années de préparation, le Comité olympique national et le gouvernement ont œuvré à la création d’un plan de bataille devant mener le Pays du matin frais vers les sommets du classement des médailles. Parmi les disciplines valorisées, le tir à l’arc ! Dès lors, ce sport prend une toute autre envergure en se structurant de A à Z. Les résultats ne tarderont pas à venir avec l’or en individuel femmes, en équipes femmes et hommes et l’argent en individuel hommes lors des Jeux de Séoul en 1988.

Mais les épreuves de tir (3 médailles d'or et 3 médailles d'argent) constituent un autre domaine d'excellence de la République de Corée. Le tableau des médailles d'or est complété par l'escrime (Oh Sang-uk en sabre individuel chez les hommes, ainsi que l'équipe coréenne en sabre masculin), une médaille d'or en badminton (An Se-young, simple femme) et deux médailles d'or en taekwondo : dans le sport national de combat coréen, la République de Corée retrouve le plus haut niveau avec Park Tae-joon (moins de 58 kg, hommes), âgé de seulement 20 ans et déjà champion du monde à Bakou (catégorie 54 kg), et Kim Yu-jin (moins de 57 kg, femmes), dont la victoire est d'autant plus spectaculaire qu'elle n'était classée que 24e mondialement. Dans les autres disciplines, on relèvera les 5 médailles décrochées en judo et des médailles de bronze dans des disciplines aussi diverses que la boxe, la natation ou le pentathlon moderne.

Park Tae-joon

Park Tae-joon

Pour la République populaire démocratique de Corée, nous avions déjà souligné dans un précédent article les deux médailles d'argent, obtenues assez tôt dans la compétition, par les pongistes Ri Jong-sik et Kim Kum-yong qui avaient réussi à faire douter l'invincible (et invaincue) paire chinoise, et par les nageuses Jo Jin-mi et Kim Mi-rae, en haut vol à 10 mètres synchronisé féminin. Double vice-championne du monde, Kim Mi-rae, à seulement 23 ans, reste promise à un bel avenir (ce que signifie son prénom coréen, mirae), ce dont rend compte une deuxième médaille qu'elle a remportée aux Jeux de Paris, en bronze cette fois, en haut vol à 10 mètres, en individuel. Les médailles de bronze obtenues par ailleurs en lutte et en boxe témoignent du potentiel des athlètes nord-coréens, annonciatrices de succès futurs.

Jeux olympiques de Paris : bravo les Coréens !

Liste complète des médaillés coréens aux Jeux olympiques de Paris

République de Corée

13 médailles d’or, 9 médailles d’argent, 10 médailles de bronze : 32 médailles au total 

Badminton (1 médaille d’or, 1 médaille d’argent) 

Simple femmes AN Se-young (Or)

Double mixte KIM Won-ho et JEONG Na-eun (Argent)

Boxe (1 médaille de bronze) 

54 kg – femmes IM Ae-ji (Bronze)

Escrime (2 médailles d’or, 1 médaille d’argent) 

Sabre individuel – hommes OH Sang-uk (Or)

Sabre par équipes – hommes GU Bon-gil, OH Sang-uk, PARK Sang-won et DO Gyeong-dong (Or)

Sabre par équipes – femmes YOON Ji-su, JEON Ha-young, CHOI Se-bin et JEON Eun-hye (Argent)

Haltérophilie (1 médaille d’argent) 

+81 kg - femmes PARK Hye-jeong (Argent)

Judo (2 médailles d’argent, 3 médailles de bronze) 

-57 kg - femmes HUH Mi-mi (Argent)

+100 kg - hommes KIM Min-jong (Argent)

+78 kg - femmes KIM Ha-yun (Bronze)

-81 kg - hommes LEE Joon-hwan (Bronze)

Épreuve par équipes mixtes Corée : HUH Mi-mi, JUNG Ye-rin, LEE Hye-kyeong, KIM Ji-su, KIM Ha-yun, AN Ba-ul, KIM Won-jin, HAN Ju-yeop, LEE Joon-hwan et KIM Min-jong (Bronze)

Natation (1 médaille de bronze) 

400 m nage libre – hommes KIM Woo-min (Bronze)

Pentathlon moderne (1 médaille de bronze) 

Épreuve individuelle – femmes SEONG Seung-min (Bronze)

Taekwondo (2 médailles d’or, 1 médaille de bronze) 

-58 kg – hommes PARK Tae-joon (Or)

-57 kg - femmes KIM Yu-jin (Or)

+67 kg - femmes LEE Da-bin (Bronze)

Tennis de table (2 médailles de bronze) 

Double mixte LIM Jong-hoon et SHIN Yu-bin (Bronze)

Par équipes femmes SHIN Yu-bin, JEON Ji-hee et LEE Eun-hye (Bronze)

Tir (3 médailles d’or et 3 médailles d’argent) 

Carabine à air comprimé 10 m – femmes BAN Hyo-jin (Or

Pistolet à air comprimé 10 m – femmes OH Ye-jin (Or)

25 m pistolet – femmes YANG Ji-in (Or)

Pistolet rapide 25 m – hommes CHO Yeong-jae (Argent)

Pistolet à air comprimé 10 m – femmes KIM Ye-ji (Argent)

Carabine à air comprimé 10 m par équipe mixte Corée : KEUM Ji-hyeon et PARK Ha-jun (Argent)

Tir à l'arc (5 médailles d’or, 1 médaille d’argent, 1 médaille de bronze) 

Épreuve individuelle – hommes KIM Woo-jin (Or)

Épreuve individuelle - femmes LIM Si-hyeon (Or)

Épreuve par équipes – hommes Corée : KIM Je-deok, KIM Woo-jin et LEE Woo-seok (Or)

Épreuve par équipes – femmes Corée : JEON Hun-young, LIM Si-hyeon et NAM Su-hyeon (Or)

Épreuve par équipes – mixte  LIM Si-hyeon et KIM Woo-jin (Or)

Épreuve individuelle – femmes NAM Su-hyeon (Argent)

Épreuve individuelle - hommes LEE Woo-seok (Bronze)

 

République populaire démocratique de Corée

2 médailles d’argent, 4 médailles de bronze : 6 médailles au total 

Boxe (1 médaille de bronze) 

54 kg – femmes PANG Chol-mi (Bronze)

Lutte (2 médailles de bronze) 

Gréco-romaine - hommes 60 kg RI Se-ung (Bronze)

Libre - femmes 53 kg CHOE Hyo-gyong (Bronze)

Plongeon (1 médaille d’argent, 1 médaille de bronze) 

Haut-vol 10m synchronisé – femmes JO Jin-mi et KIM Mi-rae (Argent)

Haut-vol 10m – femmes KIM Mi-rae (Bronze)

Tennis de table (1médaille d’argent) 

Double mixte RI Jong-sik et KIM Kum-yong (Argent)

Sources : 

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4 août 2024 7 04 /08 /août /2024 10:28

La tradition désormais bien établie aux Jeux olympiques de Paris est que les médaillés prennent un selfie ensemble. Mais elle est chargée d'un poids symbolique d'autant plus fort lorsqu'elle réunit ensemble, le temps d'un cliché, des athlètes des deux Etats coréens - alors que les relations intercoréennes sont au plus bas

JO de Paris : les Coréens réunis le temps d'un selfie historique

Le 30 juillet 2024, les pongistes Ri Jong-sik et Kim Kum-yong de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) se sont inclinés vaillamment en finale face à leurs rivaux chinois Wang Chuqin et Sun Yingsha - alors que la République populaire de Chine surclasse ses rivaux dans la discipline. L'incroyable parcours de la paire nord-coréenne, dans un combat digne de David contre Goliath, a fait vibrer Jean-Loup Delmas de 20 minutes

La glorieuse incertitude ayant ses limites, la paire nord-coréenne s’est inclinée en finale mixte de tennis de table face aux ultrafavoris chinois, large numéro 1 mondial et composés de deux multichampions du monde en simple. Mais on se sera surpris à vibrer, lorsque les deux comparses de Pyongyang ont arraché le deuxième set. Ou qu’ils ont mené 4-0 dans le quatrième, se sont fait petit à petit rattraper, puis ont sorti deux, trois masterclass pour revenir à 2 sets à 3. Ou ce moment au cinquième set, lorsque distancés 2-0 d'emblée face à des adversaires remontés, ils ont mené 7-5.

Alors, oui, on se confesse, nous les pongix que nous sommes, dont notre seule connaissance de ce joli sport se résume aux Frères Lebrun et à des souvenirs globalement pas ouf de l’EPS au collège, on a non seulement vibré, mais on s’est aussi mis à souhaiter une victoire nord-coréenne. Juste pour voir une improbable remontada, un renversement de la table digne de Rocky version raquette, une victoire du petit poucet face aux puissants, en bon français romantique que nous sommes. Difficile de voir plus grande opposition : la 322e et 509e places mondiales affrontant les numéros un.

Mais le plus émouvant a sans doute été les gestes échangés avec la paire sud-coréenne, formée de Lim Jong-hoon et Shin Yu-bin, montés sur la troisième marche du podium. Après une poignée de main entre Lim Jong-hoon et Ri Jong-sik, c'est encore Lim Jong-hoon qui a pris le selfie historique entre les six médaillés olympiques - dans une image rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, symbolisant l'esprit olympique de paix et de fraternité. Le cliché a d'ailleurs été pris par un téléphone de l'emblématique marque sud-coréenne Samsung, et les deux drapeaux nord et sud-coréens figurent sur la photo qui a fait le tour du monde.

Les compétitions internationales apparaissent comme un baromètre des relations intercoréennes : les athlètes de toute la Corée avaient défilé ensemble à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été en 2000 et 2004, et à nouveau lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux d'hiver de Pyeongchang, en République de Corée (Corée du Sud), en 2018 - la Corée formant alors une équipe unifiée en hockey féminin. Plus encore, une délégation de la RPDC d'un niveau sans précédent s'est rendue en République de Corée à cette occasion. 

Les gestes entre les athlètes du Nord et du Sud lors du podium de l'épreuve de double mixte en tennis témoignent aussi que - conformément aux valeurs internationalistes ancrées dans la culture des démocraties populaires - la RPDC distingue les peuples de leurs gouvernements : l'hostilité actuelle entre les régimes de la RPDC et de la République de Corée n'interdit nullement la sympathie des Nord-Coréens pour les Sud-Coréens.  

Par ailleurs, à mi-chemin du parcours de Jeux olympiques de Paris, les délégations des deux Etats coréens ont déjà rempli leur contrat.

Largement éloignée des compétitions internationales depuis plusieurs années, dans le contexte notamment de la pandémie de Covid-19 qui l'avait conduite à ne pas participer au JO de Tokyo, la RPDC a remporté pour l'heure deux médailles d'argent : outre la deuxième place de Ri Jong-sik et Kim Kum-yong, les nageuses Jo Jin-mi et Kim Mi-rae sont vice-championnes olympiques en haut-vol à 10 mètres synchronisé féminin. En gymnastique artistique, An Chang-ok, double championne du monde, a terminé en revanche au pied du podium, à la quatrième place, en saut de cheval.

Provisoirement sixième au tableau des médailles (neuf médailles d'or, sept médailles d'argent et cinq médailles de bronze, soit déjà trois médailles d'or de plus que lors des Jeux de Tokyo), la République de Corée - malencontreusement confondue avec la RPDC lors de la cérémonie d'ouverture - dominant à nouveau les épreuves de tir à l'arc avec quatre médailles d'or, auxquelles s'ajoutent trois médailles d'or en tir et deux médailles d'or en escrime. Double médaillée d'or (en individuel et par équipe), Lim Si-hyeon a battu le 25 juillet 2024 le record du monde féminin de la discipline (jusqu'alors détenue, depuis 2019, par sa compatriote Kang Chae-young), obtenant 694 points (sur 720), 48 de ses 72 flèches parvenant au centre de la cible. Les trois autres médailles d'or en tir à l'arc ont été décrochées dans des épreuves collectives par équipes (hommes, femmes et mixte).

Un autre doublé en or (individuel et par équipe) a été réalisé par l'escrimeur, pratiquant le sabre, Oh Sang-uk, quintuple champion du monde, triple médaillé d'or olympique et neuf fois vainqueur de la Coupe du monde.

En tir, trois Sud-Coréennes ont décroché l'or : Ban Hyo-jin (carabine à air comprimé 10 m), Oh Ye-jin (pistolet à air comprimé 10 m) et Yang Ji-in (25 m pistolet).

Lim Si-hyeon

Lim Si-hyeon

Oh Sang-uk

Oh Sang-uk

Sources : 

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12 juillet 2024 5 12 /07 /juillet /2024 19:12

A l'occasion des XXXIIIe Jeux olympiques d'été, qu'accueillera Paris du 26 juillet au 11 août 2024, 160 athlètes coréens devraient être accueillis dans la capitale française : 16 de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et 144 de la République de Corée (RdC, Corée du Sud). L'AAFC fait le point sur les épreuves où concourront des Coréens et les principales chances de décrocher des médailles. 

Jin, de BTS, est le relais de la flamme olympique à Paris le 14 juillet 2024

Jin, de BTS, est le relais de la flamme olympique à Paris le 14 juillet 2024

C'est le premier retour des Nord-Coréens aux Jeux olympiques d'été depuis 2016 - en effet, pour l'édition de 2020 qui s'était tenue à Tokyo en juillet-août 2021, le Comité olympique de la RPDC avait annoncé que ses athlètes ne participeraient afin de les protéger de la crise sanitaire mondiale provoquée par le Covid-19

La délégation nord-coréenne est moins importante que lors des précédentes éditions des Jeux olympiques d'été. En 2016, aux Jeux de Rio de Janeiro, 31 participants dans 9 sports avaient permis à la RPDC de se classer 34e au classement des médailles (2 médailles d'or, 3 médailles d'argent, 2 médailles de bronze). En 2012 à Londres, 51 Nord-Coréens avaient concouru dans 10 sports ; ils avaient décroché 4 médailles d'or et 3 médailles de bronze, ce qui leur avait permis d'obtenir la 21e place au classement des médailles. En 2008 à Pékin, avec 63 participants dans 11 sports, la RPDC avait glané 2 médailles d'or, 2 médailles d'argent et 2 médailles de bronze, lui ayant permis d'atteindre le 34e rang au classement des médailles. Le meilleur cru pour les Nord-Coréens reste les Jeux olympiques de Barcelone, en 1992 : 64 athlètes nord-coréens avaient permis à la RPDC d'obtenir 4 médailles d'or et 5 médailles de bronze, soit la 16e place au classement des médailles. A plusieurs reprises, la RPDC a obtenu la médaille d'or de l'efficacité - qui met en regard les résultats obtenus avec le produit intérieur brut des Etats. 

Aux Jeux olympiques de Paris, les Nord-Coréens concourent dans 7 sports. Le marathonien Han Il-ryong a été sélectionné en athlétisme. En boxe, deux femmes défendent les couleurs de la RPDC : Pang Chol-mi (catégorie des moins de 54 kg) et Won Un-gyong (moins de 60 kg). En plongeon, deux athlètes concourent en haut-vol plateforme (à partir d'une plateforme fixe de 10 mètres de haut) : Im Yong-myong chez les hommes et Kim Mi-rae chez les femmes. Dans le même sport, Kim Mi-rae participe également à l'épreuve synchronisée avec Jin Mi-jo. Née en 2001, déjà présente aux Jeux de Rio en 2016, Kim Mi-rae a décroché deux fois l'argent pour l'épreuve synchronisée aux championnats du monde, en 2017 à Budapest et en 2024. 

Kim Mi-rae

Kim Mi-rae

La Nord-Coréenne An Chang-ok s'est qualifiée en gymnastique générale. Elle a été double médaillée d'or aux Jeux asiatiques de Hangzhou en 2022, en saut de cheval et aux barres asymétriques. En judo, Mun Song-hui participe chez les femmes (moins de 70 kg). En tennis de table, trois Nord-Coréens ont été qualifiés : Pyon Song-gyong en simple, et en double Ri Jong-sik et Kim Kum-yong. 

C'est en lutte que la RPDC a sélectionné le plus grand nombre d'athlètes, dont quatre femmes en lutte libre : la multi-médaillée Kim Son-hyang (moins de 50 kg), qui a été entre autres médaille de bronze aux championnats du monde de Paris en 2017 (catégorie 48 kg), Choe Hyo-gyong (53 kg), Mun Hyon-gyong (62 kg) et Pak Sol-gum (68 kg). En lutte gréco-romaine, Ri Se-ung (moins de 60 kg) a été médaillé de bronze aux Jeux asiatiques de Hangzhou en 2022.  

Ri Se-ung (2019)

Ri Se-ung (2019)

Pour sa part, la République de Corée envoie à Paris une délégation de 144 athlètes également moins nombreuse que lors des précédentes olympiades. Le meilleur résultat avait été obtenu en 1988, lors des Jeux olympiques de Séoul : avec 12 médailles d'or, 11 médailles d'argent et 10 médailles de bronze, la République de Corée avait compté 401 participants et s'était classée 4e au classement des médailles. Dans la période plus récente, aux Jeux de 2020 à Tokyo les Sud-Coréens (237 athlètes) avaient fait une moisson de 6 médailles d'or, 4 médailles d'argent et 10 médailles de bronze (16e au classement des médailles). Auparavant, en 2016 à Rio, les 204 athlètes de la RdC avaient décroché 9 médailles d'or, 3 médailles d'argent et 9 médailles de bronze (8e au classement des médailles). En 2012 à Londres, la RdC comptait 248 participants et avait fini 5e au classement des médailles (13 médailles d'or, 9 médailles d'argent et 9 médailles de bronze). Aux Jeux de Pékin en 2008, 267 athlètes de la RdC avaient permis au pays du Matin calme de décrocher 13 médailles d'or, 11 médailles d'argent et 8 médailles de bronze, et de se classer 7e

Cette année à Paris, la RdC  envoyé plus de 10 athlètes dans six sports : badminton (12 participants), escrime (14 participants), handball (14 participants), judo (11 participants), tir (16 participants), natation (15 participants). 

Les espoirs de médaille sont particulièrement élevés en escrime, en tir à l'arc, en natation et en taekwondo.

En escrime, on retrouve les médaillés d'or par équipes homme (sabre) Oh Sang-uk (Tokyo 2020, par ailleurs champion du monde individuel en 2019) et Gu Bon-gil (Londres 2012 et Tokyo 2020). Chez les femmes, l'épéiste Song Se-ra a été sacrée championne du monde en individuel (Le Caire, 2022) et par équipes (Milan, 2023). 

En tir à l'arc, Lim Si-hyeon s'affirme comme l'étoile montante de la Corée en individuel, après qu'elle a réalisé un époustouflant triplé au Jeux asiatiques de Hangzhou en 2022, pour sa première participation à un événement international multisports. La République de Corée a été neuf fois championne olympique par équipes femme et elle cherchera à obtenir un dixième sacre.

Pour sa part, Kim Woo-jin, triple champion du monde en individuel (2011, 2015 et 2021), doublé médaillé d'or olympique par équipes (2016 et 2020), tentera de décrocher enfin l'or en individuel aux Jeux olympiques. 

En natation, Kim Woo-min concourt cette années dans trois disciplines (400 m nage libre, 800 m nage libre, marathon 10 km). Champion du monde en titre en 400 m nage libre, doublé médaillé olympique par équipe, il espère décrocher son premier titre de champion olympique en individuel. 

En taekwondo, sport martial de combat coréen, Park Tae-joon (58 kg) et Seo Kun-woo (80 kg) chez les hommes, Lee Da-bin (plus de 67kg) chez les femmes, représentent les principaux espoirs de médaille.

Lim Si-hyeon aux Jeux asiatiques de Hangzhou (2022)

Lim Si-hyeon aux Jeux asiatiques de Hangzhou (2022)

Enfin, la République de Corée espère renouer avec une médaille en athlétisme - alors que les derniers médaillés sont marathoniens, en 1992 et en 1996 - en comptant tout particulièrement sur Woo Sang-hyeok en saut en hauteur. Woo a été champion du monde en salle en 2022 à Belgrade, et deuxième des championnats du monde 2022 à Eugene.

Woo Sang-hyeok, champion du monde à Belgrade (2022)

Woo Sang-hyeok, champion du monde à Belgrade (2022)

Principales sources : 

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11 novembre 2023 6 11 /11 /novembre /2023 20:59

Composée et produite par Giorgio Moroder, sur des paroles en coréen de Kim Moon-hwan et en anglais de Tom Whitlock, la chanson Hand in hand a été l'hymne officiel des Jeux olympiques de Séoul en 1988, en étant interprétée par l'un des plus grands groupes sud-coréens, Koreana, qui a été en activité entre 1962 et 1995. Ce titre a aussi été l'un des premiers grands succès internationaux de la pop coréenne. 

Majestueux, insufflant un optimisme célébrant l'esprit olympique de dépassement et d'aspiration à la victoire, Hand in hand marquait aussi la réconciliation entre l'Est et l'Ouest - après les boycotts des précédents Jeux olympiques par de nombreuses nations occidentales lors des olympiades de Moscou en 1980, puis par la plupart des démocraties populaires lors de celles de Los Angeles en 1984. 

Le compositeur italien Giorgio Moroder était déjà connu pour la production de bandes originales de film (Midnight Express, American Gigolo, Flashdance, Scarface ou encore la version de 1984 du Metropolis de Fritz Lang). Il a notamment collaboré avec David Bowie, Elton John, Freddie Mercury et les Sparks. 

Le groupe Koreana - au répertoire varié (pop, pop rock, électronique, europop) - avait, pour sa part, déjà accédé à la notoriété internationale avec la sortie de DisCorea chez Polydor en 1979.

Le titre Hand in Hand a été classé dans 17 pays, atteignant la première place en RFA, en Suisse, en Norvège et en Finlande. Il a aussi donné lieu à des versions en mandarin (par Alan Tam), en cantonais (interprété par les Hong-kongais Timothy Wong et Pearl Lee) et en suédois (par Keith Almgren). Enfin, le groupe de filles sud-coréen I.O.I en a sorti un remix en 2016.

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3 novembre 2023 5 03 /11 /novembre /2023 13:34

Le 23 octobre 2023, à l'occasion de la 141e assemblée générale du Comité international olympique (CIO) qui s'est tenue à Bombay en Inde, le Nord-Coréen Jang Ung a reçu l'Ordre olympique au titre de sa contribution à avoir renforcé les liens d'amitié et de compréhension par le sport et pour avoir développé le mouvement olympique. De fait, Jang Ung, qui a été membre du CIO de 1996 à 2018, a également présidé la Fédération internationale de Taekwon-Do de 2002 à 2015 et a joué un rôle déterminant pour le rapprochement intercoréen via le sport. Il a été récompensé à une période où les relations entre les deux Etats coréens sont particulièrement dégradées, ce qui doit s'interpréter comme un signal donné par le CIO pour promouvoir la paix dans le monde. 

Jang Ung

Jang Ung

L'histoire du Taekwon-Do, le principal sport martial coréen, rejoint celle de la péninsule : divisée, à l'image également de celle du général Choi Chong-hi, Sud-Coréen considéré comme le fondateur de la discipline et ayant rejoint le Nord. Lors de sa disparition en 2002, c'est Jang Ung qui lui succède à la tête de la Fédération internationale de Taekwon-Do (acronyme anglais : ITF) à l'issue - comme un témoin l'avait alors déclaré à l'auteur de cet article - d'une élection respectant pour une fois "à peu près" les standards démocratiques (ce qui n'empêchera d'ailleurs pas l'éclatement de l'ITF en plusieurs chapelles rivales). 

Jang Ung est né le 5 juillet 1938 à Pyongyang. En 2002, il avait déjà été l'un des artisans du défilé en commun des athlètes nord et sud-coréens lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Sydney en 2000. Lors des Jeux olympiques de Pyeongchang, il plaidera - en vain - pour une organisation conjointe par le Nord et le Sud de la Corée. La présence à cette occasion au Sud, au début de l'année 2018, d'une délégation officielle nord-coréenne constituait toutefois un événement sans précédent dans l'histoire des relations intercoréennes, alors que la République de Corée était dirigée par le président démocrate Moon Jae-in. Jang Ung étant l'un des membres de la délégation nord-coréenne.

Jang Ung a enfin plaidé inlassablement pour un rapprochement avec la Fédération mondiale de taekwondo(*) (acronyme anglais : WTF), proche des autorités sud-coréennes. Là encore, ses efforts ont payé : en 2015 un accord historique entre l'ITF et la WTF a permis désormais aux athlètes affiliés à l'ITF de participer aux compétitions de la WTF, et vice versa. Si l'unification des règles entre les deux branches du Taekwon-Do est encore loin, c'est un premier pas dans cette direction. 

Jang Ung fait partie des hommes qui construisent la paix, en semant les graines du rapprochement entre les peuples. C'est tout cela qu'honore la distinction que lui a remise le CIO : puisse son exemple inspirer toutes celles et tous ceux sincèrement épris de paix, pour mener l'indispensable combat afin de construire la fraternité humaine. 

(*) Selon la graphie du nom du sport utilisée au Sud et par la WTF.

Principales sources : 

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8 octobre 2023 7 08 /10 /octobre /2023 12:46

Si la Corée constituait une seule nation sportive, elle aurait terminé deuxième au tableau des médailles à l'issue des Jeux asiatiques organisés à Hangzhou du 23 septembre au 8 octobre 2023, avec 53 médailles d'or (contre 52 pour le Japon). La seule République de Corée (RdC, Corée du Sud) a terminé troisième au classement officiel des médailles (42 médailles d'or, 59 médailles d'argent et 89 médailles de bronze, soit un total de 190 médailles). Pour sa part, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a fini dixième (11 médailles d'or, 18 médailles d'argent et 10 médailles de bronze, soit un total de 39 médailles) - alors que la RPDC a été absente des compétitions internationales depuis le déclenchement de la pandémie de Covid-19 en 2020, en n'ayant réouvert ses frontières que récemment

Une image touchante des Jeux asiatiques : à l'invitation des Sud-Coréennes Jeon Ji-hee et Shin Yu-bin ayant remporté l'or en tennis de table (doubles féminins), les Nord-Coréennes Cha Su-yong et Pak Su-gyong (deuxièmes) sont montées sur la plus haute marche du podium

Une image touchante des Jeux asiatiques : à l'invitation des Sud-Coréennes Jeon Ji-hee et Shin Yu-bin ayant remporté l'or en tennis de table (doubles féminins), les Nord-Coréennes Cha Su-yong et Pak Su-gyong (deuxièmes) sont montées sur la plus haute marche du podium

La médaille d'or la plus commentée à Séoul a certainement été celle obtenue en football masculin par les Sud-Coréens, confirmant que les guerriers Taeguk figurent aux tout premiers rangs des nations asiatiques en football. C'est la sixième fois qu'ils remportent l'or dans la discipline aux Jeux asiatiques. Le 7 octobre, ils ont vaincu le Japon en finale à l'issue d'un match disputé : alors que les Japonais ont ouvert le score sur un but d'Uchino à la deuxième minute, les Coréens sont revenus à égalité grâce à Jeong Woo-yeong (27') puis ont pris la tête du match à la suite d'un but de Cho Young-wook (56'). Cette victoire a été célébrée par les supporters du PSG, l'équipe parisienne comptant dans ses rangs le médaillé d'or Lee Kang-in. Comme tous les Sud-Coréens médaillés d'or aux Jeux asiatiques, il sera également exempté d'un service militaire d'une durée de 18 mois - alors que les obligations militaires ont lourdement pesé sur la carrière sportive de plus d'un joueur en Corée du Sud. 

Image du compte X (ex-Twitter) de Ligue 1 English, avec la légende ASIAN GAMES GOLD MEDAL FOR KANG-IN LEE

Image du compte X (ex-Twitter) de Ligue 1 English, avec la légende ASIAN GAMES GOLD MEDAL FOR KANG-IN LEE

La République de Corée a obtenu six médailles d'or en escrime, six médailles d'or en natation, cinq médailles d'or en Taekwondo, quatre médailles d'or en tir à l'arc. Elle a aussi remporté la compétition masculine de baseball masculin. Elle a également décroché deux médailles d'or en Esport : outre la victoire dans la compétition par équipes pour League of legends, Kim Gwan-woo a fini premier pour Street Fighter V : Champion Edition

La République populaire démocratique de Corée a décroché six médailles d'or en haltérophilie, la discipline suscitant un réel engouement depuis la première place des Nord-Coréens aux championnats du monde d'Almaty en 2014.  La jeune An Chang-ok (20 ans) a réussi un doublé en or en gymnastique artistique, en saut de cheval et aux barres asymétriques. Enfin, l'équipe nord-coréenne a obtenu l'argent en football féminin.

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3 octobre 2023 2 03 /10 /octobre /2023 14:37

Pour la première fois, à l'occasion des 19e Jeux asiatiques organisés à Hangzhou du 23 septembre au 8 octobre 2023, le esport formait une discipline comptant pour le tableau des médailles. En battant Taïwan en finale le 29 septembre 2023, la République de Corée (Corée du Sud) a décroché l'or à l'issue de la compétition organisée sur League of legends. Un résultat logique au regard du rôle pionnier des Coréens dans le domaine du esport. 

Médaille d'or pour les Sud-Coréens en esport (League of legends) à Hangzhou

Médaille d'or pour les Sud-Coréens en esport (League of legends) à Hangzhou

Faker, Chovy, Zeus, Kanavi, Ruler et Keria : les joueurs coréens vedettes du esport ont décroché le Graal en l'emportant sur les Taïwanais (2-0) sur League of legends, après avoir vaincu en demi-finales l'autre grande nation asiatique du esport, la Chine, victorieuse lors de la compétition test (ne comptant alors pas pour le tableau des médailles) organisée lors des précédents Jeux asiatiques, en 2018 à Jalarta et Palembang. Les Chinois ont toutefois décroché le bronze face aux Vietnamiens (2-1). 

Si d'autres jeux vidéo étaient au programme des Jeux asiatiques, League of legends est le plus populaire - et une médaille d'or sur League of legends constitue le titre le plus prestigieux. 

Alors que le esport est encore aux débuts de sa professionnalisation en France, la République de Corée l'a promu de longue date : dans la nation phare pour l'innovation sur Internet, un syndicat de joueurs est créé dès 2000, avec l'aval des autorités gouvernementales, la Korean e-sport Association (KeSPA). A l'époque, le jeu phare est Starcraft. Des médias spécialisés, comme la chaîne de jeux vidéo OnGameNet, participent aussi à la popularisation du esport en Corée en rediffusant les tournois devant des audiences grandissantes adoptant le style du show à l'américaine... et à la coréenne. Les deux joueurs vedettes coréens de Starcraft, Lim Yo-hwan (SlayerS_'BoxeR') et Hong Jin-ho (YellOw), deviennent des stars adulées dès le début des années 2000.  Le esport se féminise ensuite rapidement, comptant des icônes comme Seo Ji-soo (TosSGirL).

 

 Lim Yo-hwan (SlayerS_'BoxeR') en 2006

Lim Yo-hwan (SlayerS_'BoxeR') en 2006

Hong Jin-ho (YellOw) en 2014

Hong Jin-ho (YellOw) en 2014

A l'instar des footballeurs, les joueurs et joueuses de esport sont très tôt sous contrat avec des clubs professionnels et suivent des formations extrêmement exigeantes dans des écoles spécialisées. Les maillots des équipes de esport font l'objet d'un merchandising dont le succès n'a rien à envier à celui du football. Les spectateurs s'identifient aux joueurs vedettes pour pratiquer un sport financièrement accessible, notamment dans les nombreux cafés Internet (PC bang) souvent organisés en salles de jeux en réseau, et perçu comme un vecteur de promotion sociale - y compris pour des jeunes parfois marginalisés.  

En 2023, selon le Statista Research Department, la République de Corée était le deuxième pays au monde comptant le plus de joueurs professionnels (475) après les Etats-Unis ( 1 018), devançant - dans cet ordre - le Brésil, la Chine, la Russie et la France. Sur le continent asiatique, la Corée du Sud devance la Chine, la Thaïlande et le Japon.

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17 septembre 2023 7 17 /09 /septembre /2023 21:46

Lors des finales de la Ligue de diamant 2023, compétition d'athlétisme organisée par la World Athletics depuis 2010 (et ayant remplacé la Golden League), le Sud-Coréen Woo Sang-hyeok a remporté la médaille d'or en saut en hauteur. L'athlète a réalisé une performance de 2,35 m dans le stade Hayward Field à Eugene (Oregon), le 16 septembre 2023, égalisant le record national qu'il lui avait-même établi aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021 (qu'il avait terminés à la 4e place) et aux championnats du monde déjà à Eugene en 2022 (décrochant alors la médaille d'argent).  

Woo Sang-hyeok aux championnats du monde d'athlétisme à Budapest, en 2023

Woo Sang-hyeok aux championnats du monde d'athlétisme à Budapest, en 2023

Né en 1996, Woo Sang-hyeok, double champion d'Asie (en 2017 et 2023) et champion du monde en salle en 2022, reconnaît qu'il faut parfois de la chance, et pas seulement un entraînement acharné, pour atteindre la plus haute marche du podium : 

Gagner la Diamond League Final était l'un de mes objectifs dans la vie. Je suis si content d'avoir réussi (...) Je n'ai même pas de mots pour décrire mes sentiments. J'ai travaillé si dur pour cet événement. Parfois, vous devez être chanceux pour gagner à ces événements et tout a bien fonctionné pour moi.

De fait, c'est à son troisième essai qu'il a décroché la barre à 2,35 m - laissant derrière lui le Polonais Norbert Kobielski et l'Américain JuVaughn Harrison (tous deux à 2,33 m). 

La prochaine étape sera-t-elle l'or aux Jeux olympiques pour Woo Sang-hyeok ? Rendez-vous à Paris en 2024.

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13 septembre 2023 3 13 /09 /septembre /2023 20:42

Devant sortir en salles le 27 septembre 2023, à l'occasion de la fête coréenne de Chuseok, le nouveau long métrage du réalisateur sud-coréen Kang Je-gyu (auteur, entre autres, de Frères de sangRoad to Boston revient sur l'exploit réalisé par Suh Yun-bok, vainqueur du marathon international de Boston en 1947, qui était le premier marathon international organisé depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. L'athlète coréen signait également un nouveau record du monde en réalisant un temps de 2h25'39". 

Affiche du film

Affiche du film

Si la victoire coréenne - alors que le pays venait tout juste de retrouver son indépendance après la libération de l'occupation japonaise - a une telle importance symbolique dans l'histoire sportive de la péninsule, c'est aussi parce que Suh Yun-bok battait le record du monde précédemment détenu par un de ses compatriotes, Son Ki-jeong, médaillé d'or aux Jeux olympiques de Berlin, qui avait caché le drapeau japonais figurant sur son maillot lors de la remise des médailles et refusé ensuite de concourir sous les couleurs du Japon. Qui plus est, Son Ki-jeong était l'entraîneur de Suh Yun-bok. Le film rend d'ailleurs hommage au champion coréen, joué par Ha Jeong-woo. 

Alors que la Corée était encore sous occupation étrangère (en l'occurrence, américaine au sud de la péninsule), Suh Yun-bok avait dû verser une caution et trouvé un garant pour participer au marathon de Boston, à l'instar des autres membres de la délégation coréenne qui allaient ensuite découvrir que leur dossard comportait un drapeau américain. 

Le chanteur et acteur Im Si-wan, dans le rôle de Suh Yun-bok, a suivi un entraînement pour ressembler au champion coréen. Son jeu réaliste est salué par la critique comme l'un des ingrédients de la qualité de Road to Boston, à l'instar du rôle campé par le talentueux Ha Jeong-woo. 

Im Si-wan en 2013

Im Si-wan en 2013

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31 octobre 2018 3 31 /10 /octobre /2018 23:37

Le 29 octobre 2018, le groupe d'évaluation du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO a recommandé l'inscription du ssireum (forme traditionnelle de lutte coréenne qui apparaît sur des tombes de l'époque Koguryo) sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. La décision finale sera prise par le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO lors de sa session qui se tiendra à l'île Maurice, du 26 novembre au 1er décembre 2018. 

Lutteurs sur la fresque d'une tombe de l'époque Koguryo (datée du 5e siècle)

Lutteurs sur la fresque d'une tombe de l'époque Koguryo (datée du 5e siècle)

L'originalité de l'inscription du ssireum sur la liste du patrimoine mondial est qu'elle traduit non pas la demande d'un, mais de deux Etats membres de l'UNESCO : la République de Corée (Corée du Sud) et la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) ont chacune soumis la candidature de la forme de combat qu'elles estiment relever plus spécifiquement de leur zone géographique. Le comité d'évaluation a décidé de retenir les deux dossiers, en notant - concernant le dossier du Sud - que la pratique du ssireum transcendait les âges, les classes sociales et les aires géographiques et était attestée lors de fêtes nationales, et - à propos du dossier du Nord - que le ssireum était profondément enraciné dans la société, et qu'il traduisait la cohésion de la société caractérisée par la puissance physique et mentale de ses membres.

Dans notre édition du 2 septembre 2011, nous rappelions que le ssireum consiste à faire tomber son adversaire pour chacun des deux lutteurs qui se trouvent à l'intérieur d'un cercle. 

Compte tenu de l'avis favorable du comité d'évaluation, le suspense ne porte pas tant sur l'inscription effective du ssireum sur la liste du patrimoine mondial fin novembre et début décembre (en principe, le comité suit l'avis de son groupe d'évaluation), que sur l'hypothèse que les deux Etats coréens soumettent in fine une unique candidature, malgré le délai rapproché d'ici l'ouverture des travaux de la prochaine session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Cette possibilité avait d'ailleurs favorablement été accueillie par la directrice générale de l'UNESCO Audrey Azoulay lors de son entretien avec le Président Moon Jae-in, en visite en France, le 16 octobre 2018.

Sources : 

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