Occupant une superficie de 219.851 km2 dans le Nord-Est de l’Asie, la Corée est formée d’une péninsule longue de 900 km, située entre les 33ème et
43ème degrés de latitude Nord (soit la même latitude que le Sud de l’Espagne), et de quelque 3.300 îles et îlots qui représentent 4 % du territoire national : la plus célèbre, aux
magnifiques paysages volcaniques, est l’île de Jeju, située à 185 km du sud-ouest de la péninsule coréenne.
Les fleuves Amnok (Yalou), au nord-ouest, et Tuman (Tumen), au nord-est, forment la plus grande partie de la frontière terrestre avec la
Chine (1.416 km) et la Russie (19 km). Bordée à l’Ouest par la Mer Jaune (ou Mer de Corée occidentale), au Sud-Ouest par le détroit de Jeju, au Sud-Est par le détroit de Corée, à l’Est par la Mer
de l’Est (ou Mer de Corée orientale), la péninsule coréenne, dont la superficie ne représente que 40 % de celle de la France métropolitaine, est densément peuplée : en 2012, 75 millions
d’habitants sont répartis entre le Nord (25 millions d’habitants, 120.538 km2) et le Sud (50 millions d’habitants, 99.313 km2).
Un pays montagneux, au climat tempéré continental
Les trois quarts de la Corée sont situés à une altitude supérieure à 500 m, constitués pour l’essentiel de
plateaux issus d’un plissement ancien, soulevé au crétacé et au tertiaire. Les plaines fertiles se trouvent principalement dans le sud de la péninsule, où il devient possible d’opérer plusieurs
récoltes de riz par an.
Les chaînes de montagnes ont trois directions : au centre de la péninsule, la chaîne Rangrim, au Nord,
est orientée Nord-Sud et est prolongée par la chaîne Taebaek, de direction nord-ouest – sud-est, en forme d’arc ; un ensemble de chaînes de montagnes parallèles sont ensuite orientées
nord-est – sud-ouest, dont les chaînes Taebaek, Hamkyong, Gangnam, Cheogyu, Myohyang, Myeolak, Charyeong et Noryeong. Au niveau de la géographie traditionnelle (fengshui), tous ces chaînes sont
dérivées du Mont Paektu, d’où vient le nom La Grand Chaîne Paektu.
Le point culminant de la Corée est en effet le Mont Paektu (2.744 m), à la frontière sino-coréenne. Il abrite
le lac Chon, situé dans un cratère volcanique de 9,16 km2 (photo ci-dessous, source Naenara) : avec une profondeur de 384 m et un débit de 30.000 m3, il est le plus profond lac de montagne au monde. Dans la moitié sud du
pays, le point culminant est le Mont volcanique Hanla (1.950 m), sur l’île de Jeju, dont la dernière éruption date de 1.007.
Certaines plantes au mont Keumgang (montagne de diamant) sont propres à la Corée, comme le miseonnamu (Abeliophyllum distichum) et les keumgangchorong (Hanabusaya
asiatica).
Compte tenu de la topographie, les fleuves sont assez courts et peu adaptés à la circulation fluviale :
les principaux sont, au Nord, l’Amnok (790 km), le Tuman (521 km), seul fleuve important à se jeter dans la Mer de l’Est, qui prennent tous les deux leur source dans le mont Paektu, le Taedong
(438 km) et le Chongchon (198 km) ; au Sud, le Nakdong (525 km), le Han (514 km), le Geum (401 km) et le Seomjin (212 km).
Bien que la Corée soit située à la même latitude que l’Europe, la mousson d’été et le relief ont déterminé un
climat temperé continental, présentant des variations régionales. Alors que la mousson d’été s’explique par les masses d’air tropicales humides en provenance des zones de haute pression
océanique, les masses d’air froid sibérien parcourent la Corée l’hiver, en direction du Japon.
Au Nord, la température moyenne en janvier atteint – 8 °C à Pyongyang et – 10° C à Sinuiju (avec des pointes
à – 40° C sur le plateau de Gaema, au Nord), alors qu’elle s’élève à – 4° C à Séoul, dans le centre, et + 2° C à Pusan, à l’extrême Sud. En juillet, les températures moyennes atteignent, en
juillet, 24° C (20° C à Chongjin, 25° C à Daegu, construite au fond d’une cuvette entourée de plateaux). L’île de Jeju présente les températures les plus tempérées : les températures
moyennes s’élèvent à 5 °C en janvier et 27° C en juillet. Les précipitations (800 à 1.300 mm par an, mais 600 à 800 mm sur le plateau de Gaema) sont concentrées durant la période humide, d’avril
à octobre.
Une très forte densité de population
Après la Libération en 1945, l’industrialisation et les progrès médicaux ont favorisé une forte croissance
démographique : l’espérance de vie à la naissance atteint 72 ans au Nord et 77 ans au Sud, soit des niveaux comparables à ceux de l’Europe et de l’Amérique du
Nord.
Peuplée dès le paléolithique, a péninsule coréenne abrite aujourd’hui plus de 73 millions d’habitants (non
compris 5 à 10 millions de Coréens vivant outre-mer), coréens à 99 %, ce qui fait de la Corée l’un des pays les plus homogènes ethniquement au monde.
Traditionnellement, les principales minorités ethniques sont, tant au Nord qu’au Sud de la péninsule,
chinoise (environ 50.000 personnes selon les données officielles, dont 30.000 au Nord et 20.000 au Sud, non compris jusqu’à 60.000 Chinois qui vivraient sans papiers au Sud), vietnamienne,
japonaise. Plus récemment, une immigration provenant des autres pays asiatiques (en particulier, les Philippines, le Pakistan et l’Inde), ainsi que des pays occidentaux (dont plus de 28.000
soldats américains, toujours stationnés dans le sud de la péninsule) a porté la présence étrangère en Corée du Sud à plus de 400.000 personnes, soit près de 1 % de la population, totale, parmi
lesquels plus de 2.000 Français.
La population croît annuellement de près de 0,5 % (0,4 % au Sud, 0,6 % au Nord). La chute de l’indice
synthétique de fécondité (en moyenne, 1,5 enfant par femme) a toutefois posé le défi du vieillissement dans une société fortement marquée par les solidarités intergénérationnelles, tout
particulièrement dans le Sud où l’indice synthétique de fécondité (1,2 enfant par femme, contre 2,0 enfants par femme au Nord) est devenu l’un des plus bas au monde. La population âgée de plus de
65 ans s’élèvent à 7 % au Nord et 8 % au Sud ; dans la moitié Sud, elle pourrait atteindre 14 % en 2019 et 20 % en 2026. L’immigration pourrait constituer un des leviers pour maintenir un
taux d’activité élevé.
Urbanisée à 74 % (61 % au Nord, 80 % au Sud), la population est concentrée dans les grandes agglomérations :
- Séoul, capitale de la
République de Corée (du Sud), abrite près de 20 millions d’habitants (contre 1 million en 1944) : construite au onzième siècle sur le fleuve Han, Séoul a été la capitale de la Corée sous la
dynastie des Ri (1392-1910) ; son développement exponentiel (la densité de population dépasse 16.000 habitants par km2) a conduit à envisager un redéploiement de certaines
administrations, voire la construction d’une nouvelle capitale ;
- Pyongyang, capitale
de la République populaire démocratique de Corée, qui avait 342.000 habitants en 1944, compte aujourd’hui 3 millions d’habitants (y compris les villes limitrophes, comme Songrim) ; située
sur les bords du fleuve Daedong, dans l’une des trois plaines de la Corée, Pyongyang a été, à partir du cinquième siècle, la capitale du plus ancien royaume coréen, le
Goguryo ;
- parmi les autres
principales villes, Busan (plus de 4 millions d’habitants) est le grand port du Sud de la Corée, tandis que cinq autres métropoles sud-coréennes dépassent 1 million d’habitants (Daegu, Incheon,
Gwangju, Daejeon, Ulsan ; au Nord, les principales villes sont, outre la capitale, Cheongjin (700 000 habitants), Hamheung, Nampo, principal port de la côte ouest du Nord de la Corée,
Sinuiju et Kaesong, ancienne capitale du royaume de Koryo (918-1392).
Source principale : « Le Million. Encyclopédie de tous les pays du monde », volume VIII (Asie du Sud-Est, Asie orientale), éditions Grange Batelière, 1972, p. 336 sq.