Cette assemblée générale se tient – une fois de plus – dans un contexte de tensions extrêmes dans la péninsule coréenne, démontrant l'importance que revêt l'action d'une association comme la nôtre.
En 2017, comme en 2016, le printemps est la saison de tous les dangers en Corée.
En 2016, les exercices militaires américano-sud-coréens annuels des mois de mars et avril ont aussi eu lieu dans un contexte de tensions dans la péninsule coréenne, encore exacerbées par les sanctions visant la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) dans la résolution 2270 adoptée le 2 mars 2016 par le Conseil de sécurité des Nations unies, suite à l’essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier et au lancement d’un satellite le 7 février par la RPDC. Passons sur le caractère étrange de sanctions à l'encontre d'un programme spatial, et rappelons que le programme nucléaire militaire nord-coréen obéit à une logique de dissuasion « du faible au fort » (pas si éloignée de la doctrine française en la matière) et est le résultat, et non la cause, de l'absence de traité de paix depuis 1953 et la fin des combats de la guerre de Corée, traité toujours refusé par les Etats-Unis et pour lequel milite l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC).
La RPDC a procédé à un autre essai nucléaire le 9 septembre 2016, témoignant de la détérioration de la situation dans la péninsule coréenne et de l’escalade des tensions diplomatiques et militaires.
Soulignons ici l'hypocrisie des grandes puissances dotées de l'arme nucléaire : le 27 octobre 2016, le premier comité de l’Assemblée générale des Nations unies a voté à une très large majorité (123 voix pour, 38 contre et 16 abstentions) une résolution prévoyant l’ouverture de négociations en 2017 sur un « instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires en vue de leur élimination complète ». Parmi les États ayant voté pour cette résolution on trouve la République populaire démocratique de Corée ; parmi ceux ayant voté contre, la France et les États-Unis. Ce vote montre de manière explicite quels sont les pays qui veulent réellement le désarmement nucléaire, comme la RPD de Corée, et quels sont ceux qui, en multipliant les sanctions contre la RPD de Corée après chacun de ses essais nucléaires, révèlent ainsi que leur attitude est guidée par le seul souci de conserver le monopole de cette arme de destruction massive.
En juillet 2016, les États-Unis ont annoncé leur intention de déployer en Corée du Sud un système antimissile dit de défense terminale en haute altitude (Terminal High Altitude Area Defense, THAAD), tirant prétexte des essais balistiques nord-coréens. Cette annonce a encore accru les tensions dans la région, la Chine et la Russie voyant dans la proximité de ce système américain antimissile une menace pour leurs propres intérêts stratégiques.
En Corée du Sud, les élections législatives sud-coréennes du 13 avril 2016 ont signé, contre toute attente, une défaite du Parti Saenuri conservateur au pouvoir au profit de l’opposition démocrate. Ce résultat a traduit un refus de l’opinion publique de suivre les autorités sud-coréennes dans leur agenda de réformes néolibérales et autoritaires.
La présidente sud-coréenne Park Geun-hye s'est ensuite retrouvée au centre d'un énorme scandale de corruption après les révélations sur le rôle exercé sur elle – et en l’absence de toute fonction officielle au sein de l’administration présidentielle - par Mme Choi Soon-sil. Ce scandale a révélé l’usure d’un système politique qui, depuis des décennies, a mêlé influences occultes, liens avec les milieux d’affaires et concentration du pouvoir dans les mains d’un petit nombre.
Le vendredi 9 décembre 2016, alors que, semaine après semaine, les manifestations du peuple sud-coréen contre la corruption de sa dirigeante devenaient plus massives, l’Assemblée nationale de la République de Corée (du Sud) a adopté à une très large majorité la motion de destitution de la Présidente Park Geun-hye. Le scandale était tel que la moitié des parlementaires du parti conservateur majoritaire ont voté en faveur de la motion de destitution déposée par l’ensemble des formations d’opposition.
En Corée du Nord, le 7 mai 2016 le Parti du travail de Corée (PTC) a ouvert son septième congrès (et le premier depuis 1980). Les travaux du septième congrès se sont achevés le 9 mai 2016 avec l’élection de Kim Jong-un, jusqu’alors Premier secrétaire du Parti du travail de Corée, aux fonctions de président du PTC. Le rapport d'activité présenté par Kim Jong-un a été en grande partie consacré aux questions de la paix et de la réunification. Il a notamment été dit :
« Il convient de tendre sans hésitation la main même à ceux qui sont allés à contre-courant de la réunification, s’ils gardent encore une conscience nationale, et de s’unir avec eux pour marcher ensemble sur la voie patriotique de la réunification, tel est le vrai sens de l’idée de grande union nationale de notre Parti. »
« Les États-Unis doivent voir clair aussi bien dans la position stratégique de notre République ayant rejoint le premier rang des puissances nucléaires que dans le changement de situation, renoncer à leur politique d’hostilité anachronique vis-à-vis de la RPDC, remplacer l’accord d’armistice par un accord de paix et retirer de Corée du Sud leurs troupes d’agression et matériel de guerre. »
C'est dans ce contexte, fait de menaces, de bouleversements politiques, mais également d'opportunités à saisir pour la paix et le dialogue intercoréen, que s'est inscrite l'action de l'Association d'amitié franco-coréenne en 2016.
L'Association d'amitié franco-coréenne a eu une action humanitaire
À la suite des inondations catastrophiques qui ont lourdement frappé le nord de la Corée à l’été 2016, causant plus de 500 morts et disparus et de très lourds dégâts matériels, l’AAFC a remis 2 080 € à la Fédération du Nord du Secours populaire français (SPF), présent depuis 1999 en RPD de Corée : 500 € prélevés sur les fonds de l’AAFC et 1 580 euros recueillis auprès des adhérents et sympathisants de l'AAFC. Ces aides s’ajoutent aux dons directement adressés au SPF suite à l’appel à dons du SPF relayé le 11 novembre par l’AAFC.
L'Association d'amitié franco-coréenne a eu une action culturelle
L’AAFC a effectué des dons de livres scientifiques, sous format numérique, à son homologue nord-coréenne de l’Association d’amitié Corée-France pour la dixième Foire internationale du livre scientifique et technique qui s’est tenue du 26 au 28 septembre 2016 à Pyongyang.
Contactée par la Korfilm, organisme chargé du cinéma en RPDC, l’AAFC a pris de nouveaux contacts et remis de la documentation à ses interlocuteurs coréens. L’AAFC est fortement sollicitée par la Korfilm pour développer une coopération avec les professionnels du cinéma français, jouant l’artisan des mises en relations possibles et développant un secteur d’activité moins présent par le passé.
L'Association d'amitié franco-coréenne a mené des actions en direction des autorités et des formations politiques
Le 19 avril 2016, comme décidé lors de la réunion de son Conseil national du 5 avril 2016, l’AAFC a adressé une lettre à tous les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, à l’exception de la représentante des États-Unis, pour demander que les exercices militaires à répétition dans la péninsule coréenne, en tant que menace pour la paix, fassent, au moins, l’objet d’un débat au sein du CSNU.
Le 22 septembre 2016, comme décidé lors de la réunion de son Conseil national du 30 août 2016, l’AAFC a écrit aux candidats à l’élection primaire de la droite et du centre, portant sur les relations entre la France et les deux Corée. Alain Juppé et Bruno Le Maire ont répondu. Une lettre similaire a été adressée en fin d'année aux candidats à la primaire de la « Belle Alliance populaire » (gauche), à laquelle Manuel Valls a répondu.
Il a fallu déplorer le décès, le 10 décembre 2016, du sénateur Jean-Claude Frécon, élu socialiste dans la Loire depuis 2001 et président du groupe d’études et de contact France–République populaire démocratique de Corée au Sénat. L’AAFC a rendu hommage à Jean-Claude Frécon, saluant son travail acharné et ses grandes qualités humaines.
L'Association d'amitié franco-coréenne a mené des actions en commun avec d'autres organisations françaises et étangères
Le 31 décembre 2015, 50 étudiants sud-coréens se sont rendus sur le site d’Oradour-sur-Glane, dans le cadre du quatrième tour d’Europe pour la paix. Comme les fois précédentes, ce déplacement sur un haut lieu de mémoire a été soutenu et organisé par Liliane Boussel, correspondante régionale de l’AAFC en Limousin.
Le 28 janvier 2016 à Paris, l'AAFC a organisé une conférence avec le collectif Solida (solidarité, liberté, démocratie en Asie), constitué notamment par des citoyens japonais, sud-coréens et français à l’origine des manifestations en France contre la révision de l’article 9 de la Constitution japonaise (autorisant l'envoi de troupes à l'étranger pour la première fois depuis 1945). Le thème de cette conférence était « Comment organiser la solidarité mondiale ? Quelles leçons tirer de nos expériences respectives ? », face au constat que l’Asie orientale est devenue un foyer de tensions qui pourraient évoluer vers un conflit mondial de première ampleur compte tenu des acteurs en présence.
Le 2 avril 2016, l'AAFC a répondu à l’appel du Comité international pour les libertés démocratiques en Corée du Sud (CILD), pour demander, lors d'une manifestation place du Châtelet à Paris, le retrait d'une nouvelle loi sud-coréenne « antiterroriste » – visant à criminaliser un peu plus les associations et individus catalogués « pro-Nord » - et la libération de tous les prisonniers politiques en Corée du Sud.
Le 30 avril 2016, l'AAFC était présente à la quatrième Fête internationaliste organisée par la cellule Albert Maton du Parti communiste français à Maubeuge, tenant un stand et intervenant pour présenter la situation dans les deux Corée.
Le 3 juin 2016, à l'occasion de la visite en France de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye, l'AAFC a répondu à l'appel du CILD, et manifesté place Saint-Michel, à Paris, aux côtés de représentants d’organisations sud-coréennes frappées par la répression à Séoul : l’Alliance coréenne et « Jeunes de gauche ».
Le 26 juin 2016, les étudiants coréens participant au cinquième voyage pour la paix de l’association « Papillons de l’espoir » (en soutien aux anciennes « femmes de réconfort » victimes de l'armée impériale japonaise avant 1945) ont organisé un rassemblement place du Trocadéro, à Paris, pour réaffirmer leur exigence d’une Corée en paix et pour que les crimes du passé ne se reproduisent plus – le Japon devant notamment formuler des excuses pour le crime de l’esclavage sexuel des « femmes de réconfort ». Comme pour les précédents voyages pour la paix, l’AAFC a participé au rassemblement place du Trocadéro.
Les tracts de l’AAFC et la pétition pour un traité de paix en Corée ont été diffusés à la Fête de L’Humanité les 9, 10 et 11 septembre 2016 sur le stand du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF).
En octobre 2016, l'AAFC a rejoint la coalition Task Force to Stop THAAD in Korea and Militarism in Asia and the Pacific (« Force d’intervention pour stopper THAAD en Corée et le militarisme en Asie et dans le Pacifique »), initialement formée par cinq organisations basées aux États-Unis : Solidarity Committee for Democracy and Peace in Korea, Korea Policy Institute, Philadelphia Committee for Peace and Justice in Asia, Global Network Against Weapons & Nuclear Power in Space, et Veterans For Peace. Aux côtés de plus de 80 organisations du monde entier, l'AAFC apporte ainsi son soutien aux nombreux citoyens de Corée du Sud mobilisés contre le système antibalistique américain THAAD et la menace pour la paix qu'il constitue.
Du 2 au 18 décembre 2016, des ouvriers sud-coréens du groupe Samsung et des membres de leurs familles ont visité l'Europe (France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne, Suisse) pour dénoncer les conditions de travail au sein du conglomérat. Le 14 décembre 2016, ils ont donné une conférence à Grenoble, à l'initiative du CILD et de l'AAFC.
Du 28 décembre 2016 au 18 janvier 2017, des étudiants sud-coréens ont visité plusieurs pays d'Europe, dont la France, dans le cadre du sixième voyage pour la paix organisé par l’association « Papillons de l’espoir ». Ils ont visité le Limousin, en se rendant notamment sur le site d’Oradour-sur-Glane, avec le soutien du comité régional Nouvelle-Aquitaine de l’AAFC créé au mois d'août précédent.
L'Association d'amitié franco-coréenne a organisé des réunions publiques
Le 18 janvier 2016, à Paris, et le 19 mars 2016, au foyer rural de Tousson (Seine-et-Marne), l’AAFC a organisé des réunions de compte rendu du déplacement d'une délégation de l’AAFC en RPD de Corée du 8 au 15 octobre 2015.
Le 21 mars 2016, à Paris, l'AAFC a organisé une présentation du séjour linguistique effectué par 10 étudiants en coréen de l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) à l’Université Kim Il-sung de Pyongyang à l'été 2015.
Le 24 mai 2016, à Paris, l'AAFC a organisé une conférence autour de l'ouvrage de Bernard Asquenoph Ahae, mécène gangster (éditions Max Milo) révélant le gangrènement de certaines des plus prestigieuses institutions culturelles françaises dans leur quête de trouver, par tous les moyens, des financements privés « innovants », alternatifs à des subventions publiques durablement orientées à la baisse. Bernard Asquenoph a notamment révélé comment le château de Versailles et le musée du Louvre ont ouvert leurs portes au photographe Ahae, de son vrai nom Yoo Byung-eun, propriétaire du ferry Sewol dont le naufrage, le 16 avril 2014, a entraîné la mort ou la disparition de 304 personnes, en majorité des lycéens en voyage scolaire.
Le 23 juin 2016 à Paris, Benoît Quennedey, vice-président de l’AAFC chargé des actions de coopération, a prononcé une conférence sur l’engagement des intellectuels français (artistes, scientifiques, journalistes, juristes) contre la guerre de Corée, dans le cadre du mois de solidarité internationale avec le peuple coréen pour sa réunification (25 juin-27 juillet).
L'Association d'amitié franco-coréenne s'est appuyée sur ses comités régionaux et thématiques
Le 16 janvier 2016, une délégation du Comité régional Bretagne de l’AAFC, conduite par son président, Djimadoum Ley-Ngardigal, a été reçue par S. E. M. Kim Yong-iI, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la RPD de Corée à l’UNESCO et délégué général de la RPDC en France, et M.Ri Ho-yong, conseiller de la délégation générale de la RPDC. Cette entrevue a constitué un témoignage supplémentaire de l'importance accordée par nos partenaires coréens aux comités locaux de l'AAFC.
Le 16 juillet 2016, a été constitué à Dijon le Comité régional Bourgogne-Franche-Comté. Benoît Quennedey a été élu président du Comité.
Le 13 août 2016, les adhérents de l’AAFC dans la nouvelle région Nouvelle-Aquitaine – regroupant les anciennes régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes – se sont réunis à Limoges. Ils ont formé un nouveau comité régional de l’AAFC qui a pris la succession du comité régional Limousin. L’assemblée générale constitutive du comité régional Nouvelle-Aquitaine de l’AAFC a eu lieu en présence d’une délégation du bureau national. Liliane Boussel a été élue présidente du Comité, et il a été proposé à Mme Camille Senon, grande figure du mouvement syndical, survivante du tramway stoppé avant Oradour-sur-Glane pendant le massacre du 10 juin 1944 - et qui, à ce titre, transmet la mémoire de ce drame aux jeunes générations, y compris coréennes - d'en être la présidente d'honneur, ce qu'elle a accepté.
Le 27 août 2016, les espérantistes membres de l’AAFC se sont réunis à Paris. Ils ont constitué le Comité Espéranto de l’AAFC avec pour objectif de développer les échanges dans le domaine de l’Espéranto entre la France et toute la Corée – Nord comme Sud. Marianne Dunlop a été élue présidente du Comité.
Le 21 décembre 2016, un deuxième comité thématique de l’AAFC s’est formé, à Paris : le Comité des jeunes et étudiants de l’AAFC, qui a pour vocation de regrouper tous les adhérents de l’AAFC âgés de moins de 35 ans et/ou étudiants. Sa constitution traduit le renforcement des effectifs de l’AAFC parmi les jeunes et les étudiants et marque une volonté d’organisation des jeunes et étudiants membres de l’AAFC. Loïc Ramirez a été élu président du Comité.
L'Association d'amitié franco-coréenne a eu accès aux médias
Pendant la « révolution des bougies » réclamant, en Corée du Sud, le départ de Park Geun-hye, l'AAFC a été une source largement consultée et utilisée par les journalistes français. C'est ainsi que l’AAFC a évoqué, avant les médias français, comment Choi Soon-sil était la « gourou » de la Présidente Park. En outre, des responsables de l’AAFC sont intervenus dans les médias, soit à titre de participants aux manifestations en France pour obtenir le départ de Park Geun-hye, soit en tant qu’experts des questions coréennes : Olivier Bouchard, membre du bureau, a été interrogé par la chaîne sud-coréenne Channel A pendant la manifestation du 26 novembre 2016 à Paris ; Benoît Quennedey, vice-président, a été interrogé par France 24 le 8 décembre 2016.
Il est à noter que le soutien apporté par l'AAFC aux manifestations des Sud-Coréens de France contre Park Geun-hye a été utilisé pour tenter de discréditer ce mouvement, en faisant croire, à grand renfort de courriers électroniques anonymes envoyés à des résidents sud-coréens à l'étranger, que l'AAFC en était à l'origine.
Le 14 décembre 2016, l’émission de géopolitique du collectif Comaguer (Comprendre et agir contre la guerre), animée par Bernard Genet sur la radio associative marseillaise Radio Galère le deuxième mercredi de chaque mois de 20h à 21h30, était consacrée à la Corée. Les intervenants de cette émission étaient Robert Charvin et Benoît Quennedey, tous deux vice-présidents de l’AAFC.
L'Association d'amitié franco-coréenne a continué de développer et diversifier ses moyens de communication
En 2016, le site Internet de l'AAFC (ouvert en février 2008) a été consulté, en moyenne, par 6 200 personnes différentes chaque mois (un chiffre en hausse de près de 13 %), à partir de 90 pays et territoires : 70 % des personnes viennent France, 80 % d'Europe.
Le bulletin trimestriel a continué sa parution en 2016, avec une diffusion de plus en plus tardive en raison des faibles moyens de l'équipe rédactionnelle qu'il convient donc de renforcer.
Le 9 juillet 2016, l’AAFC a organisé à Paris une rencontre des inscrits à son compte Facebook (600 inscrits).
Une permanence hebdomadaire est assurée le jeudi soir de 18 h à 19 h à la Maison des associations du 16e arrondissement de Paris.
L'Association d'amitié franco-coréenne a réuni régulièrement ses instances
Le 27 février 2016, l’AAFC a tenu son assemblée générale annuelle.
En 2016, outre pendant l'assemblée générale, l'AAFC a réuni trois fois son Comité national, le 5 avril 2016, le 30 août 2016 et le 15 décembre 2016. Ces réunions ont permis à chaque fois d'analyser la situation en Corée, au besoin en interrogeant les diplomates de la RPD de Corée, et de prendre des décisions importantes (lettres adressées au CSNU et aux candidats aux primaires, par exemple).
En 2016, le Bureau national de l'AAFC s'est réuni sept fois.
Alors que la paix du monde dépend en grande partie de l'évolution de la situation dans la péninsule coréenne et ses environs immédiats, l'Association d'amitié franco-coréenne joue un rôle inestimable, inversement proportionnel aux moyens dont elle dispose. L'expertise de l'AAFC est reconnue et de plus en plus recherchée. C'est le fruit d'un travail patient de plusieurs décennies, pour lequel il convient de remercier ceux qui, malgré toutes les difficultés, s'y consacrent depuis si longtemps, au premier rang desquels André Aubry et Guy Dupré. C'est aussi une œuvre collective, où chacune et chacun, anonyme ou non, quelles que soient ses options politiques, philosophiques ou religieuses, a un rôle à jouer. Adhérer à l'Association d'amitié franco-coréenne n'est en rien un geste neutre : c'est l'affirmation individuelle de vouloir participer à la construction d'un monde plus juste et plus pacifique.
Assemblée générale de l'AAFC du samedi 15 avril 2017
Rapport d'orientation
présenté par Benoît Quennedey
vice-président de l'Association d'amitié franco-coréenne
en charge des actions de coopération
En ce premier semestre de l'année 2017, la situation dans la péninsule coréenne est inédite, riche d'espoirs mais aussi lourd de menaces. Alors qu'un renouvellement important est en cours à la tête des principales puissances concernées au premier plan par la question coréenne - après l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, la destitution de Mme Park Geun-hye en Corée du Sud où une élection présidentielle anticipée se tiendra le 9 mai, et avant le dix-neuvième congrès du Parti communiste chinois cet automne - les tensions autour de la péninsule coréenne ont atteint un point de paroxysme depuis la crise nucléaire de 1994 : pour la première fois en plus de vingt ans, l'hypothèse d'une attaque américaine contre la Corée du Nord, qui serait un acte de guerre aux conséquences effroyables, est sur la table. Pour notre association, à l'avant-garde du combat pour la paix et la réunification de la Corée depuis près d'un demi-siècle, la tâche qui nous incombe est à la hauteur de nos ambitions : expliquer, analyser, convaincre pour briser le consensus médiatique qui voudrait faire d'une guerre en Corée la conséquence logique et souhaitable de la description de la République populaire démocratique de Corée comme étant l'enfer sur terre, suivant une stratégie maintes fois utilisée consistant à décrire l'adversaire du conflit à venir comme étant le produit d'une anomalie à laquelle il convient de mettre fin.
Mais les événements en cours suffisent à nous prouver que l'imprévisibilité ne vient pas des dirigeants nord-coréens, mais bien d'un chef de l'Etat américain qui oscille au gré des influences contradictoires auxquelles il est soumis ; que les exercices de guerre américano-sud-coréens en cours, qui sont les plus grandes manœuvres militaires au monde, n'ont évidemment pas un but défensif, mais visent bien à préparer un changement de régime au Nord en utilisant les armes classiques de la subversion, de l'infiltration, du sabotage et - si nécessaire - de l'assassinat. Cette politique mortifère, dont nous avons vu les conséquences désastreuses en Libye, en Syrie et en Irak où elle a engendré - pour le coup - de vrais monstres politiques, nous devons la combattre pied à pied, dans les médias lorsqu'ils nous donnent la parole, sur les réseaux sociaux, au sein des organisations dont nous sommes membres, enfin et d'abord sur les différents blogs de l'AAFC - à cet égard, je tiens à saluer l'arrivée de nouveaux contributeurs qui, par des traductions, la publication d'articles spécialisés ou des comptes rendus de nos activités, illustrent que sur le terrain de l'offensive médiatique nous sommes une force présente, structurée, crédible, riche d'expériences que nous avons su tisser au-delà des effets de mode et du prêt-à-penser qui sert trop souvent de marque de fabrique à une désinformation issue d'officines néo-conservatrices dont on sait qui les finance et quels intérêts elles servent.
Notre association est, quant à elle, une association de bénévoles, qui ne reçoit aucune subvention publique et dont les seules ressources sont les cotisations et les dons de ses membres et de ses sympathisants (hormis la vente, limitée, de livres et de divers objets). C'est pourquoi le renforcement constant de nos effectifs est un gage d'indépendance et de capacité d'action : la poursuite de la structuration de l'AAFC en comités régionaux doit permettre de faire rayonner notre association sur tout le territoire national. L'an passé, des comtés thématiques ont également été constitués : ils doivent à présent s'épanouir pleinement et ouvrir la voie pour permettre une connaissance effective de la Corée - de toute la Corée - entre membres partageant les mêmes affinités et animés d'une volonté commune : promouvoir la paix, la prospérité et la réunification de la Corée.
En liaison avec les Coréens vivant en France, nous resterons présents aux avant-postes du combat pour la démocratie et les libertés publiques en Corée du Sud. Nous pouvons être fiers d'avoir été, en France, le fer de lance de cette solidarité franco-coréenne dans les luttes. L'élection présidentielle sud-coréenne du 9 mai ne sera pas un point d'achèvement, car il faudra poursuivre jusqu'à la victoire les luttes pour les droits des travailleurs, la libération des prisonniers politiques (y compris les objecteurs de conscience), l'abrogation de la loi de sécurité nationale et des listes noires qui sont une honte pour la Corée du Sud.
Notre capacité d'agir repose sur une connaissance concrète des réalités coréennes. Les voyages en République populaire démocratique de Corée (RPDC) en constituent un élément fondamental, pour recueillir les demandes qui nous sont adressées mais aussi évaluer et identifier les coopérations concrètes que nous pouvons conduire - qu'elles soient universitaires, scientifiques, culturelles, sportives, économiques ou sociales. En outre, notre capacité à intervenir auprès des populations coréennes touchées par les catastrophes naturelles nous a positionnés comme un acteur indispensable d'une solidarité qui doit se poursuivre et s'épanouir.
En août, une délégation de l'AAFC se rendra ainsi au Nord de la Corée, en cette année qui marque le soixante-quinzième anniversaire de la naissance du Dirigeant Kim Jong-il et le cent-cinquième anniversaire de la naissance du Président Kim Il-sung. Si nous nous associons aux célébrations des Nord-Coréens, ce n'est pas par un quelconque effet de mimétisme, mais parce que nous sommes convaincus que le dialogue avec l'autre implique une connaissance et un respect réciproques. De cette compréhension mutuelle naît le dialogue fécond d'où jaillit l'espoir d'un monde de paix et de fraternité.
La délégation de l'AAFC qui se rendra plus particulièrement en RPDC cet été devrait revêtir une importance particulière : pour la première fois depuis 2008, nous devrions constituer une délégation tri-nationale, à l'image du reste de notre association qui accueille des citoyens d'autres pays partageant notre combat à la portée universaliste.
Car l'AAFC, qui a animé et anime toujours le Comité international de liaison pour la paix et la réunification en Corée (CILRECO), grâce à l'action inlassable de notre Président Guy Dupré, le sait : le combat internationaliste n'est pas un vain mot, tant les conditions dans lesquelles les associations d'autres pays poursuivent les mêmes objectifs que les nôtres en s'adaptant aux conditions de chaque pays, ce qui rend indispensable une concertation et un partage d'expériences. Tel est le sens du rassemblement international que sera la conférence de Paris, les 23 et 24 juin prochains, fruit d'un travail d'organisation qui a commencé dès 2016 à la suite de l'appel que nous avait lancé nos homologues des pays nordiques lors du séminaire européen d'Helsinki, en septembre 2015. Après une première journée consacrée aux échanges universitaires et aux coopérations avec l'ensemble de la Corée, nous accueillerons, au cœur de Paris, nos homologues de Belgique, du Danemark, d'Irlande, de Pologne, du Royaume-Uni, d'Haïti, du Mali et du Tchad - pour ne citer que les seuls pays ayant d'ores et déjà fait connaître leur participation - et aussi bien sûr de la République populaire démocratique de Corée, avec la venue expresse, en France et en Europe, d'une délégation du Comité coréen de solidarité avec les peuples du monde. Cet événement devra marquer une ère nouvelle dans les échanges internationaux entre associations d'amitié avec la Corée, respectueux de l'identité et de l'indépendance de chacune d'elles, comme le CILRECO a su le faire avec brio depuis 40 ans. Et pour ce faire, nous avons besoin de toutes les énergies, pour accueillir et accompagner les délégations, les héberger si possible, traduire et rédiger les actes et comptes rendus de ces journées internationales. Nous espérons que, toutes et tous, vous y prendrez pleinement part.
Mes chers amis, notre association a, depuis 1969, su s'adapter tout en poursuivant avec succès l'atteinte des objectifs définis par nos fondateurs. Sachons nous montrer à la hauteur des espoirs que place en nous le peuple coréen. Pour la paix, pour la réunification et l'amitié entre les peuples ! Je vous remercie de votre attention.