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Assemblée générale de l'AAFC du jeudi 15 avril 2010

Rapport d'activité et d'orientation

présenté par Patrick Kuentzmann
secrétaire général de l'Association d'amitié franco-coréenne

 

 

 

Au mois de décembre 2009, alors que l'Association d'amitié franco-coréenne venait de célébrer son 40eme  anniversaire, M. Jack Lang, envoyé spécial du président de la République française en République populaire démocratique de Corée (RPDC) proposait la création d'un bureau français de coopération culturelle et humanitaire à Pyongyang.


Cette annonce récompensait l'action patiente et déterminée de notre association en faveur de l'amélioration des relations franco-coréennes.


Certes, s'il était effectivement créé, un tel bureau de coopération culturelle et humanitaire n'irait pas aussi loin que nous l'espérons, à savoir l'établissement de relations diplomatiques complètes entre la France et la République populaire démocratique de Corée. Cette annonce a néanmoins constitué un signal encourageant - le premier depuis longtemps - de la part des autorités de notre pays.


Il serait vain de jouer la « mouche du coche » en mettant cette bonne nouvelle diplomatique au seul crédit de notre association. Toutefois, comme la goutte d'eau ne creuse pas le rocher par sa force mais en le frappant sans relâche, l'AAFC, cette « autre voix sur la Corée », malgré ses modestes moyens, a toujours parfaitement joué son rôle en interpellant régulièrement les autorités françaises et en menant de façon continue son travail d'information sur la situation en Corée.


Quelle est aujourd'hui cette situation?


Les espoirs que certains - y compris parmi nous - pouvaient placer dans l'arrivée de Barack Obama  à la présidence des Etats-Unis, en janvier 2009, ont été déçus. Loin de tendre la main à la RPDC et d'ouvrir une nouvelle ère dans les relations américano-coréennes après huit ans d'administration Bush-Cheney, les Etats-Unis adressaient dès le mois de mars 2009 le plus mauvais des signaux en se lançant, avec leurs alliés sud-coréens, dans les plus grandes manoeuvres militaires en durée et en nombre de soldats engagés, manoeuvres destinées à contrer une prétendue attaque venue du Nord. Ces manoeuvres se sont répétées, bien qu'à une moindre échelle, cette année.


En avril 2009, après le lancement d'une fusée par la RPDC, pourtant conforme au traité de 1966 sur l'exploration de l'espace à des fins pacifiques, la même administration Obama faisait condamner la RPDC par le Conseil de sécurité des Nations Unies.


Face aux « deux poids et deux mesures » appliqués par la « communauté internationale » (les Etats-Unis et leurs alliés, dont la France), la RPDC décidait de quitter les pourparlers où les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon négociaient, depuis 2003, l'arrêt du programme nucléaire nord-coréen. Pour la RPDC, ces pourparlers étaient devenus une simple « tribune servant à porter atteinte à sa souveraineté » et où les autres parties ne respectaient pas tous leurs engagements.


Dans la foulée, le 25 mai 2009, la RPDC procédait au deuxième essai nucléaire de son histoire. Le Conseil de sécurité des Nations Unies décidait alors d'un nouveau train de sanctions à l'encontre de la RPDC, déjà « le pays le plus sanctionné du monde », pour reprendre les propres termes du président Bush à Séoul en août 2008.


Depuis l'invasion américaine de l'Irak en 2003, sur la base de la prétendue possession d'armes de destruction massive par Bagdad, la sécurité est pour la RPDC une priorité absolue. En l'absence de traité de paix dans la péninsule coréenne après le cessez-le-feu de 1953, la Corée du Nord ne peut renoncer à sa force de dissuasion nucléaire qu'en cas de garanties sérieuses de sécurité, mais Washington qui, le premier, a introduit des armes de destruction massive en Corée dans les années 1950, n'a - en tout cas publiquement - mis aucune offre sérieuse sur la table des négociations. Même si le président américain Obama appelle à un « monde sans armes nucléaires », les Etats-Unis stationnent toujours près de 30 000 soldats en Corée du Sud, maintiennent tout un réseau de bases militaires en Extrême-Orient, déploient des moyens aéronavals, y compris nucléaires, et disposent de missiles intercontinentaux, tout en menaçant la RPDC d'attaques préventives. Ceux qui, à Washington, prétendent défendre les droits de l'homme en Corée du Nord sont pourtant censés avoir lu les Pères Fondateurs des Etats-Unis d'Amérique, pour lesquels la guerre  et la menace de guerre  constituent le plus grave obstacle à la liberté.1


« Etablir un système de paix durable et réaliser la dénucléarisation de la péninsule coréenne par la voie du dialogue et des négociations » est la position de la RPDC, encore réaffirmée dans l'éditorial publié le 1er  janvier 2010 par les principaux journaux nord-coréens. C'est aussi la position de l'AAFC qui a un rôle particulier à jouer, la France menant depuis 50 ans, à l’instar de la RPDC mais alors que personne ne la menace, une politique de dissuasion nucléaire « du faible au fort », basée sur la « sanctuarisation » du territoire national. Un des principaux objectifs de notre association doit donc être d'obtenir la négociation et la signature d'un traité de paix en bonne et due forme entre la RPDC et les Etats-Unis, seul premier pas valable vers la dénucléarisation totale de la péninsule coréenne. Notre association entend continuer à alerter à ce sujet les autorités françaises et une opinion mal ou sous informée, mais aussi multiplier les contacts avec toutes les forces qui poursuivent le même but dans le monde, y compris aux Etats-Unis et en Corée.


En 2009, si le tout nouveau prix Nobel de la Paix Barack Obama a déçu, le président (conservateur) de Corée du Sud Lee Myung-bak a, lui, tenu toutes ses « promesses » en poursuivant le démantèlement systématique de la politique intercoréenne de ses prédécesseurs Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun, basée sur le principe « par la nation coréenne elle-même ». L'AAFC tient à rendre hommage aux anciens présidents Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun, tous les deux décédés en 2009.


En 2009 comme en 2008, le gouvernement Lee Myung-bak a suivi strictement l'ordre du jour dicté par les Etats-Unis, subordonnant les progrès des relations intercoréennes à la résolution de la « crise nucléaire nord-coréenne ». En 2009, le gouvernement sud-coréen a ainsi rejoint l'« Initiative de sécurité contre la prolifération » voulue en 2003 par l'administration Bush, ce qu'avaient toujours refusé ses prédécesseurs. La Corée du Sud s'arroge désormais le droit d'arraisonner et fouiller les navires nord-coréens soupçonnés de transporter « des armes de destruction massive, leurs vecteurs et matériels connexes ». Ce renforcement du blocus à l'encontre la RPDC - déjà soumise au plus vieil embargo du monde - ne peut qu'aggraver les tensions dans la péninsule coréenne.


Le gouvernement du Sud a aussi continué de réprimer le mouvement pro-réunification, notamment en arrêtant et en emprisonnant pendant plusieurs mois les dirigeants de l'Alliance pan-coréenne pour la réunification (Pomminryon) en application de l'anachronique loi dite de sécurité nationale. La vague internationale d'indignation qui a suivi ces arrestations, et à laquelle a participé l'AAFC, a finalement permis la libération des militants de la Pomminryon, mais les mauvais coups portés au mouvement pro-réunification en Corée du Sud continuent et la vigilance s'impose plus que jamais.


Il aura fallu attendre le mois d'août 2009, et les obsèques de l'ancien président Kim Dae-jung, artisan avec le dirigeant Kim Jong-il de l'historique sommet intercoréen de juin 2000, pour que le Nord et le Sud de la Corée reprennent contact à un haut niveau. Depuis août 2009, les deux parties se parlent à nouveau mais les principaux problèmes restent en suspens à commencer par la reprise du tourisme intercoréen dans les monts Kumgang (interrompu après le décès d'une touriste sud-coréenne en juillet 2008), le développement du complexe industriel de Kaesong, et les liaisons transfrontalières routières et ferroviaires. Ces symboles de la coopération entre les deux Corée, résultats des sommets de juin 2000 et octobre 2007, sont insupportables pour la frange la plus conservatrice en Corée du Sud qui va jusqu'à désigner les défunts présidents Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun comme des traîtres. Mais, dans cette affaire, qui trahit les aspirations légitimes de la nation coréenne?


L'AAFC doit donc continuer de plaider pour la complète application des déclarations conjointes Nord-Sud du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007 et pour l'abolition de la loi dite de sécurité nationale en vigueur en Corée du Sud depuis 1948. C'est à ces seules conditions que le peuple coréen discutera librement et en toute indépendance de son avenir, par delà les différences des systèmes en place au Nord et au Sud.


L’AAFC restera aussi vigilante quant à l’évolution de la politique du Japon vis-à-vis de la RPDC, après la victoire du Parti démocrate aux élections législatives du 30 août 2009 et l’accession au poste de Premier ministre de Yukio Hatoyama, réputé plus ouvert sur la Corée. Le Japon va-t-il clairement condamner sa colonisation de la Corée entre 1910 et 1945 et assortir cette condamnation de réparations ? Tokyo va-t-il mettre fin au régime des sanctions et relancer ses échanges avec la RPDC ? Tous les droits des résidents coréens au Japon seront-ils respectés ? Telles sont les questions qui exigent une réponse positive de nature à améliorer les relations bilatérales entre Tokyo et Pyongyang pour le plus grand bénéfice de toute la communauté du nord-est asiatique.


Face au refus américain de signer un véritable traité de paix dans la péninsule coréenne, face aux entraves au dialogue intercoréen posées par le gouvernement du Sud, face aux sanctions de toutes sortes, la République populaire démocratique de Corée a choisi de s'engager fermement sur la voie de l'édification d'un « pays puissant et prospère » à l'horizon 2012. L'éditorial publié le 1er  janvier 2010 par les principaux journaux nord-coréens met ainsi l'accent sur l'amélioration des conditions de vie du peuple. L'AAFC se félicite que cet objectif constitue une priorité nationale au même titre que la sécurité. Sa réalisation passe d'abord par la fin de l'ostracisme et des sanctions injustes à l'encontre de la RPDC.


Défendre la paix en Corée, soutenir le dialogue intercoréen, favoriser la pleine intégration de la RPDC sur la scène mondiale, ce n'est pas s'ingérer dans les affaires du peuple coréen. C'est contribuer à bâtir un cadre propice au maintien de la paix en Asie du Nord-Est et dans le monde. Défendre la paix en Corée, soutenir le dialogue intercoréen, favoriser la pleine intégration de la RPDC sur la scène mondiale sont les lignes de force qui ont sous-tendu les actions menées par notre association depuis notre dernière Assemblée générale du 13 février 2009. Elles continuent de guider nos actions en 2010.


1) L’AAFC agit dans le cadre du mouvement international de solidarité. Affiliée au Comité international de liaison pour la paix et la réunification de la Corée (CILRECO), l'AAFC a participé le 28 mars 2009, à Bruxelles, à la réunion élargie de la présidence du CILRECO, en présence de délégués venus d'Algérie, de Belgique, du Danemark, de Grande-Bretagne, du Luxembourg et de Turquie.


L'AAFC tient à remercier le CILRECO et son secrétaire général, Guy Dupré, pour leur indispensable travail de coordination au niveau international. Le CILRECO peut continuer à compter sur la participation active de l'Association d'amitié franco-coréenne, notamment pour appliquer le programme d'action adopté lors de la réunion du 27 mars 2010.


2) En 2009, l'AAFC a maintenu des contacts étroits avec nos amis coréens. Nos amis coréens ont été naturellement invités à notre traditionnelle fête de Champlan du 13 juin 2009, à l'occasion du mois de solidarité avec le peuple coréen. En 2009 et au tout début de l'année 2010, le délégué général de RPDC en France a aussi reçu à quatre reprises le bureau de l'AAFC pour des échanges de vues sur la situation en Corée. Avant et après le lancement d'une fusée par la RPDC en avril 2009, les rédacteurs du site Internet de l'AAFC ont sollicité et obtenu deux entretiens avec le délégué général. Le site et le bulletin de l'AAFC ont ainsi été les seuls médias francophones à donner la parole à la partie nord-coréenne alors que le monde entier avait les yeux tournés vers la Corée. Enfin, à la Fête de l'Humanité - où l'AAFC s'est encore vue refuser un stand -, des membres de l'AAFC sont intervenus, à titre personnel, dans les débats organisés par l'Institut de recherches coréennes du XXIeme  siècle, organisation sud-coréenne aux positions souvent voisines des nôtres sur les questions de la réunification et de la sécurité en Asie, avec à sa tête des personnalités courageuses ayant été emprisonnées en Corée du Sud en application de la loi dite de sécurité nationale.


L'AAFC reste naturellement ouverte aux propositions de rencontres qui pourront lui être adressées par les Coréens vivant en France, en Europe, voire dans le monde entier.


3) Du 1er  au 10 septembre 2009, en coopération avec notre association « soeur » de Belgique Korea-is-One, une délégation de l'AAFC s'est rendue en Corée à l'occasion du 61eme  anniversaire de la fondation de la RPDC. 


Un nouveau voyage est prévu cette année, en octobre. Ce voyage permettra d'exprimer, sur place, notre soutien au peuple coréen alors que celui-ci est tourné vers l'objectif de bâtir un « pays puissant et prospère ».


4) Du 23 au 28 octobre 2009, à l'occasion de son 40eme  anniversaire, l'AAFC a accueilli en France une délégation coréenne de l'Association d'amitié Corée-France et du Comité des relations culturelles avec les pays étrangers. En venant de si loin, nos amis coréens ont témoigné de la force du lien qui nous unit, lien si bien rappelé par notre président André Aubry dans le discours prononcé lors de la soirée du 40eme  anniversaire, le 26 octobre 2009 à Bagneux, berceau « historique » de notre association. Pendant leur séjour en France, nos amis coréens ont pu, entre autres, visiter des institutions comme l'Assemblée Nationale et le Sénat, et rencontrer les responsables d'organisations telles que le Mouvement de la Paix. Ces rencontres ont permis de dépasser les préjugés sur les positions des uns et des autres, et ont prouvé que les barrières sont souvent celles qu'on s'impose à soi-même. Un dialogue sincère permet souvent d'abattre ces barrières et préjugés.

 

Nous remercions tous les adhérents et sympathisants de l'AAFC qui ont pris des contacts, organisé des visites ou financé la venue de nos amis coréens. Ils ont ainsi contribué à faire de ces retrouvailles franco-coréennes sur le sol français un moment exceptionnel d'amitié internationale. Nous rappelons que la souscription reste ouverte.


5) En 2009, l'AAFC a poursuivi sa coopération avec la Corée dans le domaine éducatif. Lors du voyage de l'AAFC en Corée, 600 euros de matériel informatique et pédagogique ont été remis aux élèves de l'Ecole secondaire n°1 de Moranbong avec laquelle est jumelée l'AAFC. En novembre 2009, l'AAFC a remis de la littérature humaniste du XVIeme  siècle à trois professeurs coréens de français venus en stage en France, répondant ainsi à une demande précise de ces professeurs.


Nous ne pouvons que nous réjouir d'un tel intérêt pour la culture française et nous n'avons pas le droit de décevoir les attentes des Coréens francophones et francophiles. L'AAFC a la volonté d'approfondir son action dans le domaine de l'éducation, à la fois en direction de l'Ecole secondaire n°1 de Moranbong et pour promouvoir la francophonie dans cette partie du monde. A cet égard, la création d'un bureau français de coopération culturelle et humanitaire à Pyongyang serait une bonne nouvelle.


6) En 2009, l'AAFC a continué d'interpeller les autorités françaises au sujet de la Corée. Le 17 mars 2009, l'AAFC a envoyé une nouvelle lettre à M. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes, pour souligner l'anachronisme, pour ne pas dire l'anomalie, que constitue l'absence de relations diplomatiques complètes entre la France et la République populaire démocratique de Corée. Notre association a posé les mêmes questions qu'en 2008, auxquelles elle n'a toujours pas obtenu de réponse satisfaisante : pourquoi les diplomates de la RPDC ne figurent-il pas dans l'annuaire diplomatique du Quai d'Orsay contrairement, par exemple, à leurs homologues palestiniens ? Pourquoi la République populaire démocratique de Corée ne figure-t-elle pas dans les destinations pour lesquelles le Quai d'Orsay donne des conseils aux voyageurs sur son site Internet, alors que cette information figure sur le site du Département d'Etat américain ? L'AAFC a aussi écrit à M. Jack Lang dès sa nomination, le 1er  octobre 2009, comme envoyé spécial du président de la République en RPDC, ainsi qu’à son retour de mission. Jack Lang nous a répondu pour nous dire que ces analyses « convergent » avec les nôtres.


L'AAFC continuera de suivre ce dossier. Si la mission de M. Jack Lang en Corée reste sans suite, si les relations franco-coréennes  ne franchissent pas une nouvelle étape, l'AAFC interpellera les autorités françaises et alertera l'opinion. En cas d'évolution favorable des relations franco-coréennes, l'AAFC veillera à ce que la France remplisse toutes ses obligations.


7) En 2009, on a assisté à une montée en puissance des comités régionaux de l'AAFC. Le 17 mai 2009, le comité Bourgogne de l'AAFC (créé le 27 avril 2008) a participé à la manifestation « Village aux couleurs du monde » à Velars sur-Ouche (Côte d'Or). Pendant le dernier trimestre 2009, le comité Ile-de-France (créé le 7 juin 2008) a préparé la manifestation « Visages de la Corée », exposition des photos d'Alain Noguès et conférences sur la Corée qui ont lieu en janvier 2010 à la Maison des Associations du 16eme  arrondissement de Paris. Le 19 septembre 2009, suite au succès de la visite effectuée par le délégué général de RPDC dans la région Nord au mois de juin, le comité Nord de l'AAFC a été créé. Quelques semaines plus tard, le tout jeune comité Nord accueillait déjà la délégation coréenne venue en France pour le 40eme  anniversaire de notre association et qui a pu ainsi constater le dynamisme et le développement de l'action de l'AAFC en province.


L'expérience montre déjà que l'action au niveau local est incomparable pour toucher un public demandeur d'informations sur la Corée par ceux qui la connaissent vraiment. Les comités constituent des vecteurs privilégiés d'identification de l'AAFC dans les communes, les départements et les régions, notamment auprès des médias et de nos partenaires, ainsi que de structuration de nos activités, par exemple pour des locations de salles ou l'obtention de subventions. Un comité local, départemental, régional ou interrégional, doté de son propre site Internet dispose d'un outil irremplaçable gratuitement mis à sa disposition par les administrateurs du site Internet national de l'AAFC. L'exemple montre déjà que c'est un moyen d'être reconnu comme un acteur incontournable des relations avec la Corée dans sa région. Comme l'an dernier, nous invitons donc les adhérents à se constituer en comités, à partir des guides que peut mettre à leur disposition le secrétariat général national. La procédure est extrêmement simple et sans frais. Nous proposons aussi d'adapter les statuts de l'AAFC pour valoriser l'action des comités déjà constitués et inciter à la création de nouveaux comités au niveau local, départemental, régional et interrégional, en leur garantissant un soutien, y compris financier, de l'AAFC nationale.


8) En 2009, notre mission de ré-information sur la Corée est passée de plus en plus par les nouveaux moyens de communication. En un an, le site Internet de l'AAFC a doublé sa fréquentation et est désormais lu chaque mois par plus de 2 000 personnes différentes venant d'une soixantaine de pays répartis sur les cinq continents. Il est régulièrement consulté par des organisations, institutions et personnalités hostiles ou non à nos positions. Citons, par exemple, le cas de cet historien américain spécialiste de l'Asie du Nord-Est - plutôt défavorable - qui, découvrant l'étendue de nos activités grâce à notre site Internet, a qualifié l'AAFC de « lobby pour l'engagement [entre la France et la Corée du Nord] ».2 Nous sommes au moins d'accord sur ce point.


Comme l'an dernier, il est important de rappeler que les nouveaux outils de communication sont le bien commun de tous les adhérents de l'AAFC : chacun peut soumettre à l'association ses propositions d'articles, proposer des entretiens dans les domaines où il est spécialisé, écrire des commentaires, etc...


L'année 2010 doit poursuivre et amplifier la tendance observée en 2009, en utilisant au mieux les ressources dont nous disposons. L'année 2010 voit se succéder plusieurs anniversaires significatifs rappelant des événements heureux ou tragiques de l'histoire de la Corée. Citons, entre autres :

  • - le 100eme  anniversaire de l'annexion de la Corée par le Japon,

  • - le 65eme  anniversaire de la Libération de la Corée,

  • - le 60eme  anniversaire du déclenchement de la guerre de Corée,

  • - le 50eme  anniversaire de la révolution étudiante qui mit fin au régime de Syngman Rhee en Corée du Sud,

  • - le 45eme anniversaire de l'inique traité de normalisation entre la Corée du Sud et le Japon,

  • - le 30eme  anniversaire de la sanglante répression du soulèvement de la ville de Kwangju, en Corée du Sud,

  • - le 30eme  anniversaire du projet de fondation de la République fédérale démocratique du Koryo présenté par le président Kim Il-sung,

  • - le 10eme  anniversaire du premier sommet intercoréen entre le dirigeant Kim Jong-il et le président Kim Dae-jung.


Ces anniversaires sont autant d'occasions de rappeler les origines de la situation en Corée, l'injustice historique dont souffre le peuple coréen et de réaffirmer notre solidarité avec lui.


D'une manière générale, il faudra se poser la question des moyens. Comme nous l'avons dit, l'AAFC dispose de moyens modestes, ses seules ressources sont les cotisations de ses adhérents et elle est animée par des bénévoles qui doivent souvent conjuguer leur activité associative avec leur activité professionnelle. Par exemple, quelle doit être la place d'un bulletin trimestriel de l'AAFC, au format « papier », à l'heure des nouveaux moyens de communication? La rédaction, l'impression et l'envoi du bulletin représentent un coût non négligeable en temps et en argent. Or, nous savons que ce bulletin est lu par environ 200 personnes tous les trois mois, alors que le site Internet de l'AAFC, pour un coût quasi nul, permet immédiatement de réagir à l'actualité et de rendre compte de nos activités, et est lu chaque mois par plus de 2 000 personnes différentes, ce qui correspond à une centaine de lecteurs différents chaque jour. Faute de moyens humains et financiers supplémentaires, le bureau de l'AAFC sera amené à se prononcer sur la disparition du bulletin trimestriel dans sa forme actuelle. Nous comprenons que certains adhérents de l'AAFC n'ont pas accès à Internet et sont donc légitimement attachés au bulletin « papier » trimestriel. Une solution pourrait être l'envoi d'une feuille d'information mensuelle aux seuls adhérents qui en feront expressément la demande. L'autre solution serait que davantage de personnes participent à la rédaction et à l'envoi du bulletin...


En conclusion, et si on veut employer une image qui pourra paraître hardie, la paix est un satellite mis sur orbite par une fusée à trois étages :


Des relations normales, complètes, équilibrées, dans tous les domaines, entre les pays constituent le troisième étage de cette fusée.


Au deuxième étage, on trouve des associations telles que la nôtre, poussant à l'établissement de ces relations en ayant déjà établi des contacts avec leurs associations homologues dans le monde entier.


Enfin, au premier étage, donnant l'impulsion initiale, vous, les adhérents de l'Association d'amitié franco-coréenne, appartenant à des générations différentes, venant d'horizons divers, ayant parfois noué des relations d'amitié personnelle avec les Coréens. Vous êtes tous les moteurs indispensables à notre association depuis maintenant plus de 40 ans. Pour donner cette impulsion nécessaire, chacun d'entre vous à la capacité d'agir, même - surtout - au niveau le plus modeste. En tant qu'adhérents de l'Association d'amitié franco-coréenne, vous avez les moyens de contribuer à préserver la paix en Corée, en Asie du Nord-Est et dans le monde.


Continuons d'agir!

 

 

1 "Safety from external danger is the most powerful director of conduct. Even the ardent love of liberty will, after a time, give way to its dictates. The violent destruction of life and property incident to war; the continual effort and alarm attendant on a state of continual danger, will compel nations the most attached to liberty, to resort for repose and security to institutions which have a tendancy to destroy their civil and political rights."  [« La protection contre le danger extérieur est ce qui détermine le plus puissamment la conduite. Même l'amour ardent de la liberté cèdera, au bout d'un temps, face à ce qu'elle ordonne. La destruction violente de vies et de biens qui découle de la guerre, l'alerte et les efforts permanents inhérents à un état de danger permanent obligeront les nations les plus attachées à la liberté à recourir pour leur quiétude et leur prospérité à des institutions qui ont tendance à supprimer leurs droits civils et politiques. »  ]  -  Alexander Hamilton, "The Effects of Internal War in Producing Standing Armies, and Other Institutions Unfriendly to Liberty",  dans The Federalist: A Collection of Essays, Written in Favour of the New Constitution, as Agreed by the Federal Convention, September 17, 1787, New York: J. and A. McLean,  Vol.1, 1788, p.41

 

2 Adam Cathcart, professeur d'histoire à la Pacific Lutheran University de Tacoma (Washington, Etats-Unis), "France’s Nordpolitik: Jack Lang, French Communists, and French-North Korean Relations", 6 novembre 2009 - http://adamcathcart.wordpress.com/2009/11/06/frances-nordpolitik/

 

 

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