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29 novembre 2023 3 29 /11 /novembre /2023 10:55

Le 28 novembre 2023, les pays membres du Bureau international des expositions (BIE), organisation intergouvernementale chargée de superviser les expositions internationales, ont choisi Riyad pour l'édition 2030 : la ville saoudienne l'a emporté très largement dès le premier tour de scrutin, en obtenant 119 voix, contre 29 voix pour la ville sud-coréenne de Busan et 17 voix pour Rome. Fidèle à sa mission statutaire de faire connaître la culture coréenne et de favoriser les échanges franco-coréens, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) partage la déception de tous les Coréens : un tel événement aurait été un catalyseur exceptionnel pour faire connaître la prodigieuse ascension de la République de Corée, passée en une génération du statut de pays pauvre, ruiné au sortir de la guerre de Corée, à celui de nation parmi les plus dynamiques d'Asie et les plus innovantes, où l'engagement de millions d'hommes et de femmes a également su abattre un régime militaire pour fonder l'un des Etats les plus démocratiques du continent. 

Le siège du Bureau international des expositions, avenue d'Iéna, à Paris

Le siège du Bureau international des expositions, avenue d'Iéna, à Paris

La ville de Rome a dénoncé une débauche de moyens pour l'organisation d'un événement aux retombées économiques considérables, qui se tient tous les cinq ans depuis 1851, et dont l'édition de 1889 à Paris avait vu la construction de la Tour Eiffel. De fait, sur le terrain financier la Corée du Sud pouvait difficilement rivaliser avec l'Arabie Saoudite, malgré les efforts considérables déployés ces derniers mois, y compris sur la scène diplomatique. Le président sud-coréen Yoon Seok-yeol a présenté ses excuses pour cet échec - mais il serait réducteur et injuste de lui faire porter l'entière responsabilité d'un vote qui montre que, quel que soit le formidable vecteur d'influence que constitue la K-Pop dans l'opinion publique mondiale, les solidarités internationales ont aussi joué en faveur de Riyad. La ville saoudienne a manifestement emporté la plus grande partie des votes du Tiers Monde, alors que sa candidature était très controversée sur le plan des droits de l'homme et de l'environnement (pourtant censé être l'une des thématiques majeures dans le soutien à l'innovation que constituent les expositions universelles), ainsi que l'a rappelé le quotidien Le Monde

La candidature saoudienne, la plus controversée, vantait « la première exposition carbonégative », dans un pays pourtant aride, parmi les premiers producteurs de pétrole au monde et l’un des premiers émetteurs de gaz à effet de serre par habitant. Une semaine avant l’issue du scrutin, quinze ONG de défense des droits humains avaient appelé le BIE à « ne pas voter » pour Riyad du fait de son « épouvantable » bilan sur le plan des droits humains.

L'AAFC comprend et partage la déception des Coréens. Le choix des pays hôtes pour les organisations d'événements internationaux obéit à des règles trop souvent opaques et critiquables. Nous avons la conviction que la ville de Busan, d'ores et déjà mondialement connue pour son festival de cinéma parmi les plus renommés d'Asie, saura rebondir pour d'autres candidatures à d'autres manifestations.

Sources : 

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22 novembre 2023 3 22 /11 /novembre /2023 11:04

La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé avoir réussi le lancement d'un satellite de reconnaissance militaire : selon KCNA, le 21 novembre 2023 le lanceur Cheollima-1 a décollé de la base de Sohae à 22h42 et le satellite Malligyeong-1 a été mis en orbite avec succès à 22h54, sous la supervision du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Les Etats-Unis et leurs alliés ont dénoncé un lancement effectué en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.  

Le lancement opéré dans la soirée du 21 novembre 2023

Le lancement opéré dans la soirée du 21 novembre 2023

Présenté par Pyongyang comme relevant de son droit à l'auto-défense face aux manoeuvres militaires hostiles de ses ennemis, la mise en orbite du satellite militaire a été vivement dénoncée par les Etats-Unis, la République de Corée (Corée du Sud) et le Japon, car utilisant une technologie de missiles balistiques à laquelle les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies interdisent la RPDC de recourir. Le Japon avait été prévenu en amont par la RPDC du prochain lancement d'un satellite, ce qui avait entraîné un bref ordre de mise à l'abri des habitants de la région d'Okinawa lors de l'annonce du lancement. Séoul a annoncé la suspension partielle de l'accord intercoréen de septembre 2018, visant à réduire les tensions le long de la DMZ. L'arrivée au pouvoir à Séoul du conservateur Yoon Seok-yeol, en 2022, avait toutefois déjà entraîné, un rapprochement avec les Etats-Unis (conduisant à l'adoption de la déclaration de Washington) et le Japon, une profonde détérioration des relations Nord-Sud et l'interruption des lignes de communication entre les deux Etats coréens.

Deux précédentes tentatives de mise sur orbite d'un satellite militaire, en mai et en août 2023, avaient échoué, les fusées ayant explosé en vol. Si d'aucuns estiment que l'aide de la Russie aurait été décisive pour le récent lancement, une éventuelle coopération mise en place après la rencontre entre Vladimir Poutine et Kim Jong-un serait trop récente, comme l'a observé le professeur Jeffrey Lewis du Middlebury Institute, pour expliquer le succès (qui reste d'ailleurs à confirmer par Washington, Séoul et Tokyo) de la mise en orbite, pour la première fois, d'un satellite militaire.

En effet par le passé la RPDC avait déjà mis en orbite des satellites d'observation de la Terre, mais à des fins civiles, en 2012 et 2016, qui auraient ensuite cessé d'émettre. Les éléments alors recueillis par d'autres pays que la RPDC avaient conduit les experts à estimer le matériel basique, compte tenu de la faible résolution des images. Par ailleurs, une surveillance militaire efficace, comparable à celle de ses adversaires, suppose que la RPDC mette en orbite des dizaines de satellites. D'autres lancements sont ainsi attendus.

Dans le contexte de nouvelle guerre froide, il est improbable qu'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies renforce les sanctions contre la RPDC, compte tenu des vetos attendus de la Russie et de la Chine. Pyongyang a pris position pour la Russie dans la guerre en Ukraine, étant l'un des rares Etats à reconnaître les républiques séparatistes de Donetsk et de Lougansk, ensuite intégrées à la Russie à la suite de référendums non reconnus par la communauté internationale. De même, Pyongyang a accentué ses critiques contre Taïwan en soutenant la position de Pékin, tandis que le président sud-coréen a également établi un parallèle entre les situations à Taïwan et dans la péninsule coréenne. La Russie et la Chine ont ainsi dénoncé la responsabilité, selon elles, des Etats-Unis dans la montée des tensions autour de la péninsule coréenne pour s'opposer à de nouvelles mesures de sanctions contre la RPDC. 

Alors que malheureusement la perspective d'un dialogue vers la paix s'éloigne en Asie du Nord-Est, la nouvelle donne diplomatique a conduit, depuis 2022, à rendre caduque la perspective d'une normalisation des relations entre Washington et Pyongyang dans le cadre d'une dénucléarisation - qui constituaient l'objet des discussions depuis les années 1990, comme l'a observé l'officier et chercheur Rémy Hémez. Ce dernier formule également la proposition de discuter, à court terme, d'une réduction des risques, ce qui permettrait de réamorcer un dialogue et de prévenir la poursuite, de part et d'autre, d'une escalade lourde de risques : 

A court terme, une voie de négociation possible pourrait être de mettre en place des mesures de réduction des risques, qui contribuerait à l'avancée progressive vers une dénucléarisation de plus long terme. Dans le cas contraire, sans une approche repensée pour faire face à une Corée du Nord enhardie; la tendance à l'escalade risque de devenir la nouvelle normalité.

Sources :

- Rémy Hémez, "Péninsule coréenne : tensions nucléaires", in Thierry de Montbrial et Dominique David (sous la direction de), Ramsès 2024, Dunod, 2023, pp. 264-267 (dont citation). 

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24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 07:32

Après une première tentative infructueuse le 31 mai 2023, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a échoué une seconde fois, le 24 août 2023, à lancer un satellite de reconnaissance militaire Malligyong-1 par une fusée Chollima-1 depuis le site de Sohae. Alors qu'un nouveau lancement est d'ores et déjà annoncé en octobre après une analyse des causes du récent échec, cette initiative est intervenue à l'occasion des exercices militaires américano-sud-coréens Ulchi Freedom Shield, du 21 au 30 août 2023, qui associent d'autres puissances militaires (dont la France) et sont cette année d'une ampleur accrue. L'Association d'amitié franco-coréenne, fidèle à son engagement pour la paix et la dénucléarisation de toute la péninsule coréenne, rappelle que ces objectifs ne pourront in fine être atteints qu'en mettant fin à l'escalade des tensions. 

Logo de l'agence spatiale nord-coréenne NADA

Logo de l'agence spatiale nord-coréenne NADA

L'agence de presse nord-coréenne KCNA a indiqué que le lancement avait échoué en raison d'une erreur survenue durant le vol du troisième étage de la fusée : 

Le premier et le deuxième étages de la nouvelle fusée Chollima-1 ont volé normalement mais une faille du système d'autodestruction en cas d'urgence durant le vol du 3e étage a causé l'échec du lancement

Tout en précisant que les causes de cet échec seraient analysées, l'agence KCNA a estimé que cela ne révélait pas "de grandes difficultés" s'agissant de la fiabilité des moteurs de chaque étage.  

Dans le domaine spatial, les échecs constituent une étape classique pour progresser et préparer de succès futurs - les lancements successifs ayant échoué de fusées SpaceX le rappelant, par exemple, dans une période récente.

Les experts estiment que cette annonce - reconnaissant un échec, comme pour le précédent lancement ayant échoué fin mai - était intervenue rapidement s'agissant de la Corée du Nord. Selon nous, une telle hypothèse avait probablement été anticipée. KCNA n'a toutefois pas publié d'images associées au texte de sa dépêche. Pour sa part, le Comité des chefs d'état-major interarmées de la République de Corée (Corée du Sud) a précisé qu'il avait détecté le lancement effectué à 3h50 (heure locale).

Le lancement contrevient aux sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, mais l'opposition entre la Russie et la Chine, d'une part, les Etats-Unis et leurs alliés, d'autre part, rend improbable l'adoption de nouvelles sanctions après cette initiative. Pyongyang estime les mesures prises à son encontre infondées au regard de son droit à garantir sa souveraineté. Par ailleurs, la RPDC ne cherche pas à dissocier ses programmes spatiaux et militaires - en partie liés, quel que soit le pays, la course à l'espace ayant ainsi connu des progrès particulièrement significatifs au paroxysme de la compétition américano-soviétique pendant la guerre froide.

Entendant agir en puissance responsable de la communauté internationale, la RPDC avait prévenu le Japon du lancement d'un tel satellite entre le 24 et le 31 août, en indiquant trois zones de risques maritimes situés en dehors de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon. Compte tenu de l'échec du lancement, les débris du lanceur sont retombés en dehors de ces zones.

Sources : 

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10 août 2023 4 10 /08 /août /2023 18:32

Dans notre édition du 18 mai 2023, nous présentions plusieurs nouvelles inscriptions d'archives coréennes au Registre international de la mémoire du monde de l'UNESCO. Nous revenons aujourd'hui sur le Hon Chon Jon Do (au sud : Hon Cheon Jeon Do), inscrit à la demande de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), une carte céleste gravée sur bois qui a traduit, à la fin de la dynastie Choseon, la diffusion de l'astronomie et son utilisation dans la péninsule coréenne. 

L'exemplaire du Hon Chon Jon Do conservé à la Grande maison des études du peuple, à Pyongyang (source : KCNA)

L'exemplaire du Hon Chon Jon Do conservé à la Grande maison des études du peuple, à Pyongyang (source : KCNA)

Le Hon Chon Jon Do (dont le nom signifie : une image d'ensemble de tout le ciel) s'inscrit dans une tradition coréenne ancienne de représentation du ciel. Les autorités nord-coréennes la présentent comme un état des connaissances en astronomie des Coréens au XVIIIe siècle. Elle est basée sur le calendrier lunaire, le lever et le coucher du soleil, ainsi que les éclipses solaires et lunaires, en décrivant vingt-quatre saisons. On dénombre 2 037 étoiles formant 278 constellations. Cette carte a été utilisée par la paysannerie pour les travaux agricoles. Elle traduit ainsi la popularisation de l'astronomie à la fin de la dynastie Choseon, de nombreuses copies ayant été réalisées.  

Deux astronomes de l'Université nationale de Chungnam, en République de Corée (Corée du Sud), ajoutent qu'elle forme un ensemble avec une autre carte, le Yeoji Jeon Do - que l'on doit à Kim Jung-ho, ayant utilisé des connaissances traditionnelles coréennes et d'autres d'origine occidentale, parvenues au pays du Matin calme via la Chine :  

La projection stéréographique a été appliquée avec comme centre de projection le point médian (Q) entre les pôles nord céleste et écliptique. Le "cercle médian" autour du point Q se situe entre l'équateur et l'écliptique, et sur ce cercle, l'angle horaire et la longitude écliptique d'une étoile peuvent être marqués en utilisant la même échelle. Cela signifie que l'heure du jour et la saison de l'année peuvent être lues sur le même cadran du cercle médian, et (...) [constituent] la base pour produire la carte du ciel.

La ville de Séoul dispose d'autres exemplaires. 

Le Hon Chon Jon Do marque ainsi une transition entre les conceptions géocentrique et héliocentrique de représentation du monde, alors que figurent les principales planètes du système solaire alors connues (outre la Terre, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne). 

Sources : 

 - Namuwiki

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3 juin 2023 6 03 /06 /juin /2023 21:46

Le 31 mai 2023, l'agence KCNA de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a reconnu l'échec du lancement du satellite de reconnaissance militaire Chollima-1, en début de matinée, depuis le site de lancement Sohae. Alors que la RPDC entend poursuivre ses programmes militaires face aux menaces des Etats-Unis et de leurs alliés - dans un contexte d'escalade des tensions, marqué notamment par l'adoption de la déclaration de Washington - les puissances occidentales ne sont pas parvenues à faire condamner Pyongyang au Conseil de sécurité des Nations unies, Pékin et Moscou mettant en cause l'attitude des Etats-Unis dans la péninsule coréenne. 

Lancement du satellite Chollima-1 le 31 mai 2023 (source : KCNA)

Lancement du satellite Chollima-1 le 31 mai 2023 (source : KCNA)

Dans une certaine démarche de transparence, l'agence officielle nord-coréenne KCNA a reconnu l'échec du lancement et tenu à en analyser les raisons, dans l'attente d'un examen plus approfondi des causes de cet insuccès - avant l'annonce d'un second lancement, après une phase de tests, dès que possible : 

La fusée porteuse Chollima-1 est tombée dans la mer de Corée occidentale (...) en raison du démarrage anormal du moteur du second étage après la séparation du premier étage pendant un vol normal. Le porte-parole de la NADA [NdA : l'agence spatiale nord-coréenne] a attribué cet échec au manque de fiabilité et de stabilité du système de moteur de type nouveau appliqué à la fusée porteuse Chollima-1 et au caractère instable du carburant utilisé.

Si Pyongyang avait prévenu le Japon du lancement du satellite (comme il est d'usage pour ses programmes spatiaux qui sont présentés comme étant pacifiques), le tir du 31 mai a entraîné des alertes inappropriées en République de Corée (Corée du Sud) et au Japon - soulevant des interrogations sur leur caractère opérationnel. Un appel aux Séoulites à se préparer à une évacuation était erroné, de l'avis même du ministère de l'intérieur sud-coréen, faute de menace sur Séoul. De même, les autorités nippones ont retiré, une demi heure après l'avoir lancé, un appel aux habitants d'Okinawa les exhortant à se mettre à l'abri. En 2012 et en 2016, La RPDC avait procédé à des lancements de satellites qui avaient survolé Okinawa.

Sans surprise, les Etats-Unis ont dénoncé une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, étant rejoints par Séoul et Tokyo dans leurs condamnations.

Mais la Chine et la Russie ont réitéré leur position, constante depuis un veto opposé en mai 2022 à une proposition américaine de renforcement des sanctions contre la RPD de Corée, selon laquelle les Occidentaux ont une responsabilité majeure dans l'escalade des tensions, en pointant - à l'instar de Pyongyang - l'impact de la déclaration de Washington. Les deux membres permanents du CSNU ont exhorté les Etats-Unis et leurs alliés à faire diminuer le niveau des tensions et à renouer avec la voie du dialogue, en soulignant que leur proposition conjointe de novembre 2021, en mettant fin à des sanctions toujours plus lourdes, a pour objectif de "favoriser la désescalade, la confiance mutuelle et l'unité" parmi les 15 membres du Conseil de sécurité, selon la formule de Geng Shuang, ambassadeur adjoint de la Chine aux Nations unies.

Sources :

- 38 North

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13 janvier 2023 5 13 /01 /janvier /2023 22:56

Selon le service Web Speedtest qui mesure la vitesse de connexion à Internet, la République de Corée (Corée du Sud), longtemps championne du monde en la matière, ne se classe plus que 34e. Ce recul traduit en fait l'arrivée récente de nouveaux pays dans ce secteur des nouvelles technologies, alors que pour la vitesse de connexion mobile la Corée du Sud reste très bien placée - se situant au troisième rang mondial.

Capture d'écran de Speedtest.net sur le système d'exploitation mobile iOS

Capture d'écran de Speedtest.net sur le système d'exploitation mobile iOS

Telle est la rançon du succès : précurseur en matière de nouvelles technologies, la Corée du Sud a développé de manière précoce un réseau Internet haut débit, en utilisant un réseau hybride fibre optique - câble coaxial. Mais d'autres pays ont ensuite développé un réseau Internet haut débit basé sur la seule fibre optique - ce qui leur permet aujourd'hui de souvent disposer d'une vitesse de connexion à Internet plus rapide que celle de la Corée du Sud. 

En conséquence, selon les données diffusées par Speedtest en janvier 2023, les Sud-Coréens, longtemps champions du monde de l'Internet haut débit, ne sont plus classés que trente-quatrièmes pour la vitesse de connexion au réseau Internet - alors qu'ils étaient encore deuxièmes en 2019.

Si Monaco se situe en tête du classement mondial, devant Singapour, d'autres pays, comme le Chili, la Chine ou encore la France, affichent désormais des performances supérieures à celles de la Corée du Sud.

Source :  

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15 novembre 2022 2 15 /11 /novembre /2022 21:05

Dans une étude publiée le 15 novembre 2022, deux auteurs de 38 North, Martyn Williams et Natalia Slavey, rappellent les étapes du développement de la téléphonie mobile en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Ils estiment qu'une majorité des adultes nord-coréens - 50% à 80% - disposeraient désormais d'un téléphone mobile. 

Si un premier réseau de téléphonie mobile (Sunnet) avait été développé dans le pays entre 2002 et 2004, ce n'est véritablement qu'à partir de 2008 que ce secteur a pris son essor en Corée du Nord. Un réseau 3G avait alors été lancé par la société égyptienne Orascom dans le cadre d'une joint ventureLe capital de l'opérateur du réseau, Cheo Technology JV Co., est détenu à 75 % par Orascom Telecom, et à 25 % par la Compagnie coréenne des postes et télécommunications. La licence a été attribuée pour une durée de 25 ans - en 2015, Orascom a annoncé avoir perdu le contrôle effectif de Cheo Technology. Deux ans plus tard, en 2010, la RPD de Corée avait lancé sa propre production industrielle pour répondre à la demande des consommateurs.

 

Le cap du premier million d'abonnés au réseau Koryolink avait été franchi en février 2012 et celui des deux millions en mai 2013. Si l'évolution récente du nombre d'abonnés n'est plus connue précisément, selon l'étude de 38 North le nombre d'abonnés aurait continué de progresser rapidement, pour s'élever actuellement entre 6 et 8 millions (pour une population de 26 millions d'habitants), correspondant à une proportion de 50% à 80% de la population adulte (une même ligne pouvant être utilisée par plusieurs personnes), le réseau couvrant la plus grande partie du pays. La téléphonie mobile a joué un rôle essentiel dans l'essor des marchés privés pour faciliter les transactions. En septembre 2018, Orascom avait obtenu une exemption des Nations unies pour continuer à opérer en Corée du Nord malgré les sanctions.

 

Les Nord-Coréens ont ensuite lancé leur propre réseau 3G, concurrent de Koryolink - et les deux réseaux coexistent aujourd'hui. Opérationnel depuis 2017 à Pyongyang, puis dans d'autres grandes villes, le réseau Mirae est dix fois plus rapide que Koryolink. La modernisation du réseau de téléphonie mobile reste toutefois l'un des enjeux économiques et technologiques, comme l'a souligné le Président Kim Jong-un lors du huitième Congrès du Parti du travail de Corée, en janvier 2021.

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6 novembre 2022 7 06 /11 /novembre /2022 14:11

Dans notre édition du 28 août 2022 nous dénoncions fermement l'émission d'un mandat d'arrêt par le FBI contre le Britannique Christopher Emms, poursuivi pour avoir participé à une conférence internationale sur la blockchain en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en avril 2019. Cette mesure intervenait après une première condamnation - celle de Virgil Griffith, développeur d'Ethereum. Christopher Emms a finalement pu quitter l'Arabie Saoudite, où il était emprisonné puis retenu contre caution depuis février 2022, et se rendre en Russie - signant l'échec des autorités américaines à obtenir son extradition. Nous nous réjouissons de cet heureux développement pour Christopher Emms, en continuant d'appeler à ce que soit mis fin au mandat d'arrêt émis contre lui pour des motifs inacceptables. Il pourrait alors rejoindre son pays et les siens. 

Photo de Christopher Emms sur son compte Twitter

Photo de Christopher Emms sur son compte Twitter

Christopher Emms a déclaré que "le Royaume-Uni aurait mis un joli petit ruban sur [lui] et l'aurait envoyé dans une prison américaine pendant 20 ans". Dans ce contexte, il a déclaré que la Russie était son "domicile dans un avenir prévisible", en ajoutant que les autorités russes lui avaient proposé de résider en Russie, mais qu'il ne travaillait pas pour le gouvernement russe.

L'intervention en sa faveur du parlementaire Crispin Blunt (conservateur) a manifestement joué pour que les autorités britanniques se soucient (enfin) du sort d'un de leurs ressortissants. La représentante de Christopher Emms, Radha Stirling, de l'ONG Due Process International, a en effet salué le "soutien continu" du gouvernement britannique pour que l'interdiction de voyager de l'informaticien britannique soit levée, en déclarant :

Nous sommes soulagés que les autorités saoudiennes aient finalement rejeté la demande d'extradition américaine, qui n'avait pas de base légale solide ; et nous apprécions fortement l'intervention britannique dans cette affaire, ainsi que la coopération établie avec les Saoudiens.

Mais pour que Christopher Emms, désormais dans un pays sûr, puisse retrouver une vie normale, il faut que la notice rouge d'Interpol le visant soit abrogée. Ses défenseurs vont à présent s'y employer.

Source : 

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28 août 2022 7 28 /08 /août /2022 21:41

Alors que l'opinion publique française est alertée sur la situation terrible de Sébastien Raoult, jeune hacker français de 21 ans détenu au Maroc et menacé d'extradition vers les Etats-Unis, un citoyen britannique est menacé d'un sort similaire : Christopher Emms est actuellement détenu en Arable Saoudite, risquant une extradition vers les Etats-Unis après l'émission d'un mandat d'arrêt par le FBI. Pourtant, un Britannique ne devrait pas être soumis à une juridiction américaine pour des faits commis en dehors du territoire américain : le principe d'extraterritorialité est contraire aux règles de droit international. Les accusations à l'encontre de Christopher Emms sont par ailleurs absurdes : pour avoir participé à une conférence internationale sur la blockchain en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en avril 2019, il deviendrait soudainement co-organisateur de cette conférence selon la justice américaine - et à ce titre coupable de complot pour avoir tenté de soustraire la RPD de Corée aux sanctions internationales. Christopher Emms encourt vingt ans de prison aux Etats-Unis. L'Association d'amitié franco-coréenne se joint aux défenseurs de l'informaticien britannique, qui rejette catégoriquement les accusations à son encontre, pour qu'il puisse enfin bénéficier de la protection consulaire des autorités britanniques en étant rapatrié au Royaume-Uni, et que dans son pays il puisse se défendre librement d'accusations dont tout indique qu'elles sont infondées.

Justice et liberté pour Christopher Emms !

Les poursuites contre Christopher Emms - ainsi que l'Espagnol Alejandro Cao de Benos - s'inscrivent dans le prolongement de la condamnation du développeur d'Ethereum, Virgil Griffith, à 63 mois de prison par la justice américaine. Tous les trois avaient participé à une conférence sur la blockchain, organisée en 2019 à Pyongyang par Alejandro Cao de Benos. Après avoir défendu n'avoir apporté aucune information sensible de nature à permettre aux Nord-Coréens d'échapper aux sanctions internationales, Virgil Griffith avait finalement plaidé coupable à la suite d'un placement en détention provisoire - ce qui lui avait permis de réduire la très lourde peine à laquelle il était exposé (jusqu'à 20 ans de prison). Après sa condamnation, Christopher Emms et Alejandro Cao de Benos sont poursuivis pour complicité en ayant prétendument aidé les Nord-Coréens à utiliser les crypto-monnaies pour contourner les sanctions internationales. Ni l'un ni l'autre ne sont pourtant américains et les faits incriminés n'ont pas été commis aux Etats-Unis. L'affaire Julian Assange a apparemment donné des ailes aux procureurs américains pour faire appliquer la loi américaine partout dans le monde, en méconnaissance du principe de souveraineté des Etats.

 

Comme l'a souligné Christopher Emms, non seulement il n'était pas impliqué dans l'organisation de la conférence à Pyongyang, mais la description qu'il en donne peut difficilement laisser penser qu'une quelconque information utile ait pu être apportée aux Nord-Coréens : 

Nous n'avons reçu aucune préparation, on nous a donné un tas de merde, des copiés-collés de Google qui nous ont été donnés par [Cao de Benós] avec différents sujets de discussion, des trucs de haut niveau comme “Blockchain et technologie” et “Blockchain et la paix.”

Blockworks

De la description qu'il donne de son voyage (payant) en RPD de Corée, Christopher Emms ne peut vraiment pas être décrit comme un défenseur à quelque titre que ce soit du régime nord-coréen. Pourtant, à en croire le FBI, il aurait permis aux Nord-Coréens d'acquérir des connaissances pour échapper aux sanctions frappant la RPDC... 

 

Non seulement Christopher Emms est détenu en Arabie Saoudite, dans un état de pression psychologique intense, mais ses comptes bancaires ont été bloqués par décision de la justice américaine et il en est réduit à emprunter de l'argent à sa famille et ses amis.

 

Malgré l'engagement courageux en sa faveur du député britannique conservateur Crispin Blunt, les autorités londoniennes ont manifestement abandonné l'un de leurs ressortissants.  Tout ce qu'il demande est de pouvoir retourner au Royaume-Uni et se défendre :

Emms maintient qu'il est innocent, mais même s'il ne l'était pas, il considère qu'il a le droit de “rentrer à la maison et de traiter avec le système judiciaire britannique, ce qui n'est pas, je pense, une énorme chose à demander, même aux Américains”

Coingeek

Les poursuites contre Christopher Emms s'inscrivent plus largement dans un mouvement inquiétant de criminalisation des activités liées aux crypto-monnaies, ainsi que de mise en oeuvre d'un délit d'opinion - ce dont a également souffert le président de l'AAFC : au fond, la principale critique contre Christopher Emms n'est-elle pas d'avoir dénoncé comme particulièrement injustice la gestion par les autorités américaines du système monétaire global ? Les fondateurs des crypto-monnaies ont rêvé d'un monde meilleur en instituant un système monétaire qui puisse échapper aux Etats ; aujourd'hui, l'appareil répressif des Etats cherche à étouffer leurs voix indépendantes et libres.

 

Sources :

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30 juillet 2022 6 30 /07 /juillet /2022 23:52

Attribuée tous les quatre ans, la médaille Fields est la plus prestigieuse récompense en mathématiques, décernée par l'Union mathématique internationale à des lauréats âgés de moins de 40 ans. En 2022, les récipiendaires ont été - par ordre alphabétique - le Français Hugo Duminil-Copin, l'Américain (d'origine coréenne) June Huh, le Britannique James Maynard et l'Ukrainienne Maryna Viazovska. L'AAFC revient sur le parcours exceptionnel du premier Coréen titulaire de la médaille Fields en donnant un aperçu de ses travaux.

Le Coréen américain June Huh a reçu la médaille Fields

June Huh est né en 1983 à Stanford, en Californie, de parents sud-coréens qui poursuivaient leurs études aux Etats-Unis - lui en statistique, elle en littérature russe. Après avoir un temps renoncé à approfondir les mathématiques après avoir échoué à un test dans cette discipline à l'école primaire, il a assisté à une conférence de Heisuke Hironaka qui le convainc de s'engager dans un doctorat, soutenu en 2014. De fait, si l'on excepte les trois années où il a été l'élève de Hironaka, il est largement autodidacte - ce qui n'en rend son parcours que plus extraordinaire.

Professeur à l'université de Princeton, professeur émérite à Institut coréen pour les études avancées (KIAS), June Huh s'est spécialisé dans le domaine d
es applications de combinatoire en géométrie algébrique et en géométrie combinatoire, ayant notamment prouvé avec Karim Adiprasito et Eric Katz une généralisation de la conjecture de Read sur les matroïdes.

Un article de Philippe Pajot dans Sciences et avenir nous explique ce concept de matroïde :

Le matroïde est l’objet abstrait privilégié de ses travaux. Il en existe deux types : les matroïdes réalisables et les matroïdes généralisés. "Pour comprendre un peu ce qu’est un matroïde, on peut prendre des points dans l’espace, et on ne retient pas leurs positions, uniquement leurs « relations d’incidence » : savoir si trois points sont alignés, si les points sont dans le même plan, etc. Autrement dit, seules les conditions géométriques sont importantes", explique Antoine Chambert-Loir. Ça c’est pour les matroïdes réalisables, mais on peut construire des matroïdes associés à des graphes, des matroïdes qui ne sont pas avec des points dans l’espace réel.

Sciences et avenir

June Huh nous explique l'importance de la notion pour notre approche des mathématiques :

Les intuitions mathématiques se sont développées au cours de l’évolution en raison des organes sensoriels que nous possédons (vision pour la géométrie par exemple). Et il y a plusieurs choses différentes qui ont conduit à l’élaboration des différentes disciplines mathématiques. Mais je pense qu'il est tout à fait raisonnable de supposer que si nous avions eu d'autres types de sens ou si nous avions été exposés à d'autres types d'environnement au cours de notre évolution, nous aurions eu des sous-disciplines mathématiques très différentes.

Sciences et avenir

Ce champ d'études apparaît particulièrement prometteur en mathématiques fondamentales. 

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