Originaire de Dangjin, la Sud-Coréenne Naraé Kim a été distinguée comme pâtissière de l'année 2024 par le guide Gault & Millau. La prestigieuse récompense, remise au pavillon d'Armenonville à Paris le 6 novembre 2023, est une consécration pour la cheffe pâtissière du Park-Hyatt Paris Vendôme.
Naraé Kim
Amoureuse de la France, c'est toutefois en Corée que Naraé Kim a fait ses classes, en pâtisserie et en nutrition, avant de travailler pour le groupe Hyatt à Guam, à Séoul et au Vietnam. Après avoir exercé au Cheval Blanc à Courchevel au sein du groupe Yannick Alléno, elle rejoint à nouveau Hyatt et l'établissement Paris-Vendôme, en officiant aux côtés du chef Jean-François Rouquette qu'elle a remercié lors de la remise de sa récompense.
Avant d'être distinguée par le célèbre guide jaune, Naraé Kim avait multiplié les réussites aux concours, étant deux fois médaillée d'or (2015 et 2016) au World Global Pastry Chef Challenge WACS.
Dans le portrait dressé d'elle pour le Salon du Chocolat, il était souligné sa recherche d'une subtilité dans les goûts, les arômes et les sensations :
Inspirée par la nature et les saisons, dans la recherche de l’essence, de l’histoire et d’un certain réalisme, la pâtisserie de Narae Kim promeut une mise en lumière technique et gourmande des produits bruts et sains. Avec originalité, une véritable subtilité dans les goûts, et beaucoup de rondeur, la pâtissière s’attache à sublimer les sensations du nez et du palais car les arômes sont fondamentaux dans la construction de ses desserts.
Soignant toujours le visuel avec douceur, pour un style aussi féminin que délicat, celle qui admire les arts et les artisans d’art articule son travail autour de la minéralité et du respect des corps, faisant ainsi briller haut l’étendard de la pâtisserie moderne.
Naraé Kim - Chef pâtissière du Park Hyatt Paris-Vendôme Originaire de Corée du Sud, Narae Kim est la cheffe pâtissière du Park Hyatt Paris-Vendôme. A 15 ans, la jeune coréenne découvre la...
Elle avait été l'une des actrices vedettes du cinéma sud-coréen des années 1960 et 1970, et sa carrière s'était poursuivie sans interruption jusqu'en 1982. Elle avait ensuite tourné dans cinq long métrages, et pour la dernière fois dans Poetry de Lee Chang-dong en 2010. Née le 30 juillet 1944 à Pusan, puis ayant grandi à Gwangju, Son Mi-ja avait accédé à la célébrité sous son nom de scène, Yun Jung-hee. Elle s'est éteinte le 19 janvier 2023 à Paris, alors qu'elle s'était établie en France avec son mari, le pianiste Paik Kun-woo, depuis le milieu des années 1990. Elle laisse derrière elle deux filles, dont la violoniste Paik Jin-hee. L'Association d'amitié franco-coréenne présente ses condoléances et à la famille et aux proches de cette artiste exceptionnelle.
Elles étaient trois - trois actrices concurrentes qui avaient crevé l'écran de l'encore jeune cinéma sud-coréen, qui à cette date n'avait pas conquis la planète : la "troïka" de stars était formée de Yun Jung-hee, Moon Hee (née en 1947, en activité depuis 1965) et Nam Jeong-im (1945-1992, en activité de 1966 à 1978).
Ayant tourné dans quelque 300 films, notamment comme partenaire de Shin Seong-il, Yun Jung-hee avait débuté sa carrière en 1967 dans Un épéiste au crépuscule, et la même année elle avait été récompensée comme nouvelle actrice aux Grand Bell Awards et comme meilleure actrice aux Blue Dragon Film Awards. Elle conservera ces titres de longues années durant. L'Association coréenne des artistes de cinéma lui avait remis en 1992 le prix de meilleure actrice en activité, et en 2018 un prix pour l'ensemble son oeuvre. Pour son rôle de Yang Mi-ja dans Poetry, elle avait reçu pas moins de six prix nationaux et internationaux, dont le prix de l'Association des critiques de cinéma de Los Angeles et celui de la meilleure performance pour une actrice de l'Asia Pacific Screen Awards.
Elle souffrait depuis dix ans de la maladie d'Alzheimer, à l'instar de l'héroïne qu'elle incarnait dans Poetry.
Lee Chang-dong, réalisateur de Poetry et ancien ministre de la Culture de la République de Corée, était présent à la cérémonie catholique qui lui a rendu hommage. Ses cendres reposent désormais dans le columbarium du cimetière de Vincennes.
PARIS/SEOUL, 31 jan. (Yonhap) -- La cérémonie d'obsèques de l'actrice Yun Jung-hee a eu lieu à l'église Notre-Dame de Vincennes, en France, ce lundi (heure locale) avec la participation de son...
« Attention, des pickpockets sévissent actuellement dans notre station. Pour votre sécurité, surveillez bien vos effets personnels » : ce message familier aux usagers du métro parisien peut désormais être entendu sur la ligne 1... en coréen. Le fruit d'une initiative entre la Régie autonome des transports parisiens (RATP) et l'ambassade de la République de Corée (Corée du Sud) en France, alors qu'augmente le nombre de touristes coréens en France.
Rame à la station Nation, sur la ligne 1
Loi Toubon de 1994 oblige, les annonces officielles dans le métro parisien doivent être faites en français. Mais d'autres langues sont également utilisées - dans la limite de quatre langues et à condition que les contenus soient suffisamment courts : si initialement l'anglais et l'espagnol étaient le plus souvent entendus, des messages ont également été entendus en italien et en allemand. Tous prononcés par des confrères des agents de la RATP natifs des langues ainsi représentées.
Puis les langues se sont diversifiées : le chinois et le japonais ont aussi été employés, notamment sur les lignes les plus utilisées par les touristes - comme la ligne 1, qui dessert le Louvre et les Champs-Elysées, et passe à proximité de la Tour Eiffel.
C'est dans ce contexte qu'il a été décidé de diffuser également des messages en coréen, enregistrés grâce à la participation de Coréens vivant en France - un homme et une femme, et qu'on peut entendre pendant la saison touristique - en hiver et en été.
Question posée par Lili le 3 juin 2018 Bonjour, Nous avons reformulé votre question pour la raccourcir. La voici en intégralité: "Le message de prudence relatif à l'espace entre le train et le...
PARIS/SEOUL, 18 déc. (Yonhap) -- "Attention, des pickpockets sévissent actuellement dans notre station. Pour votre sécurité, surveillez bien vos effets personnels." Cette mise en garde en coré...
Attribuée tous les quatre ans, la médaille Fields est la plus prestigieuse récompense en mathématiques, décernée par l'Union mathématique internationale à des lauréats âgés de moins de 40 ans. En 2022, les récipiendaires ont été - par ordre alphabétique - le Français Hugo Duminil-Copin, l'Américain (d'origine coréenne) June Huh, le Britannique James Maynard et l'Ukrainienne Maryna Viazovska. L'AAFC revient sur le parcours exceptionnel du premier Coréen titulaire de la médaille Fields en donnant un aperçu de ses travaux.
June Huh est né en 1983 à Stanford, en Californie, de parents sud-coréens qui poursuivaient leurs études aux Etats-Unis - lui en statistique, elle en littérature russe. Après avoir un temps renoncé à approfondir les mathématiques après avoir échoué à un test dans cette discipline à l'école primaire, il a assisté à une conférence de Heisuke Hironaka qui le convainc de s'engager dans un doctorat, soutenu en 2014. De fait, si l'on excepte les trois années où il a été l'élève de Hironaka, il est largement autodidacte - ce qui n'en rend son parcours que plus extraordinaire.
Professeur à l'université de Princeton, professeur émérite à Institut coréen pour les études avancées (KIAS), June Huh s'est spécialisé dans le domaine des applications de combinatoire en géométrie algébrique et en géométrie combinatoire, ayant notamment prouvé avec Karim Adiprasitoet Eric Katzune généralisation de la conjecture de Read sur les matroïdes.
Un article de Philippe Pajot dans Sciences et avenir nous explique ce concept de matroïde :
Le matroïde est l’objet abstrait privilégié de ses travaux. Il en existe deux types : les matroïdes réalisables et les matroïdes généralisés. "Pour comprendre un peu ce qu’est un matroïde, on peut prendre des points dans l’espace, et on ne retient pas leurs positions, uniquement leurs « relations d’incidence » : savoir si trois points sont alignés, si les points sont dans le même plan, etc. Autrement dit, seules les conditions géométriques sont importantes", explique Antoine Chambert-Loir. Ça c’est pour les matroïdes réalisables, mais on peut construire des matroïdes associés à des graphes, des matroïdes qui ne sont pas avec des points dans l’espace réel.
June Huh nous explique l'importance de la notion pour notre approche des mathématiques :
Les intuitions mathématiques se sont développées au cours de l’évolution en raison des organes sensoriels que nous possédons (vision pour la géométrie par exemple). Et il y a plusieurs choses différentes qui ont conduit à l’élaboration des différentes disciplines mathématiques. Mais je pense qu'il est tout à fait raisonnable de supposer que si nous avions eu d'autres types de sens ou si nous avions été exposés à d'autres types d'environnement au cours de notre évolution, nous aurions eu des sous-disciplines mathématiques très différentes.
HELSINKI/SEOUL, 05 juil. (Yonhap) -- June Huh, mathématicien américain d'origine coréenne et professeur à l'université de Princeton, s'est vu attribuer la médaille Fields, le prix le plus ...
I am a mathematician at Princeton University. Previously, I was at Stanford University and Institute for Advanced Study. During summer, I can be found at Korea Institute for Advanced Study. Here is
Le 7 novembre 2018, dans les locaux de la Fondation Deutsch de la Meurthe à la Cité internationale universitaire de Paris, Kim Deok-ryong, vice-président exécutif du Comité consultatif pour la réunification national (acronyme anglais : NUAC) de la République de Corée (Corée du Sud), est intervenu pour encourager les Coréens de France à "rassembler l'opinion publique" concernant la réunification, en soulignant qu'il était de leur "rôle et responsabilité" d'intervenir en ce sens, y compris auprès des autorités françaises. Des membres de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) ont répondu favorablement à l'invitation qui leur avait été donnée par la section française du NUAC d'assister aux discussions, qui se sont adressées en priorité à un public composé des associations des Coréens vivant en France, dont la très officielle Association des résidents coréens en France et les Jeunes actifs coréens en France, qui développent aujourd'hui une activité particulièrement importante dans la communauté coréenne de France.
M. Kim Deok-ryong, vice-président exécutif du NUAC
Un vent nouveau se lève sur la péninsule coréenne, rendant à nouveau tangible l'espoir d'une réunification pacifique après les graves tensions de l'année 2017. Les Coréens de l'étranger doivent ainsi jouer un rôle auprès des opinions publiques de leurs pays respectifs pour montrer les opportunités du contexte actuel. Tel est le message qu'a délivré Kim Deok-ryeong, vice-président exécutif du NUAC (qui a rang de ministre), qui était à Paris avant de poursuivre en Allemagne son déplacement sur le continent européen.
Organisme officiel créé en 1980, le Comité consultatif pour la réunification nationale a développé des propositions qui ont suivi les évolutions du gouvernement sud-coréen. Le NUAC regroupe 228 organisations en Corée du Sud, et 43 autres dans le monde.
M. Kim Deok-ryeong faisait ainsi partie de la délégation qui a accompagné le Président Moon Jae-in en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) du 18 au 20 septembre 2018. Il a fait part de son émotion quand les Nord-Coréens réunis dans le stade du 1er mai à Pyongyang avaient alors applaudi le Président Moon Jae-in - dont une telle intervention en public au Nord de la Corée était sans précédent. Il a également exprimé sa confiance dans les engagements du Président Kim Jong-un à engager la dénucléarisation de son pays, la priorité étant désormais donnée au développement économique. Cette nouvelle situation nécessite également l'aide de la communauté internationale pour encourager le processus conduisant à la paix et à la réunification de la Corée, après que les Jeux olympiques de Pyeongchang eurent marqué l'avènement d'une ère nouvelle : "le climat de guerre froide qui a persisté entre les deux Corée commence aujourd'hui à se dissiper".
M. Kim Deok-ryeong a estimé que toutes les sanctions contre la Corée du Nord devaient être levées - une appréciation que partage pleinement l'AAFC - tout en mentionnant par ailleurs que la RPD de Corée devait procéder à sa dénucléarisation.
Ayant rappelé que le gouvernement provisoire coréen avait été hébergé dans les locaux de la concession française à Shanghaï, puis que l'année 2019 marquerait le centième anniversaire du mouvement pour l'indépendance du 1er mars 1919 (qui est commémoré dans toute la Corée), il a fait un parallèle avec la Révolution française de 1789 en exhortant la diaspora coréenne à l'étranger à diriger un nouveau mouvement révolutionnaire, conduisant le monde vers un régime de paix permanente, en Asie du Nord-Est et au-delà.
A plusieurs reprises, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a dénoncé les atteintes aux droits des Coréens qui résident au Japon et protesté auprès des autorités japonaises sur la répression contre l'Association générale des résidents coréens au Japon (Chongryon). En particulier, les Coréens du Japon continuent de lutter pour que leurs écoles (qui offrent un cursus complet d'études en coréen, jusqu'à l'université) ne soient plus exclus du champ des avantages fiscaux dont bénéficient les autres établissements d'enseignement de l'archipel : la lutte pour l'égalité des droits implique de mener la solidarité à l'échelle internationale. Afin d'éclairer les termes de ce combat pour les droits humains, l'AAFC présente et analyse le dernier rapport périodique, consacré au Japon, du Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale (acronyme anglais : CERD), adopté lors de sa soixante-neuvième session (en août 2018).
Rassemblement organisé par les Coréens du Japon en 2018, pour célèbrer l'anniversaire du soulèvement du 1er mars 1919 contre la colonisation japonaise
Composé de 18 experts indépendants, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale est chargé de la surveillance de l’application de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Fondé en 1969, le CERD examine les rapports que doivent présenter les Etats parties à la Convention tous les deux ans.
Lors du dernier examen périodique de la situation au Japon, en août 2018, sur la base du rapport présenté par les autorités nippones, le CERD (dans les paragraphes 21 et 22 de sa recommandation) a rappelé ses recommandations de 2004 pour mettre fin aux discriminations à l'encontre des Coréens vivant au Japon (qui vivent dans l'archipel "depuis de nombreuses générations"), en demandant notamment qu'ils bénéficient du droit de vote aux élections locales et qu'ils puissent accéder à la fonction publique nationale :
Rappelant sa recommandation générale n° 30 (2004) sur les discriminations contre les non-citoyens, le Comité recommande que l'Etat partie assure aux Coréens qui vivent au Japon depuis de nombreuses générations se voient accorder le droit de vote aux élections locales, et de servir comme fonctionnaires publics nationaux pouvant également exercer l'autorité publiques ou participer au processus de décision.
Réitérant ensuite sa recommandation déjà formulée lors du précédent examen périodique de la situation au Japon, le Comité des Nations unies souligne ensuite que l'exclusion des écoles coréennes du dispositif de subventions scolaires pour les établissements secondaires porte atteinte au principe d'égalité d'accès à l'éducation (l'AAFC rappelle que - tous niveaux d'enseignements confondus - la Chongryon gère 65 établissements fréquentés par des dizaines de milliers d'élèves) :
Le Comité réitère sa précédente recommandation (CERD/C/JPN/CO/7-9, paragraphe 19) que l'Etat partie assure aux "écoles coréennes" de ne pas être discriminée dans le financement par le Fonds de Soutien à l'Education aux Lycées, afin d'assurer aux étudiants coréens les mêmes possibilités d'éducation, sans discrimination.
Enfin, le Comité rappelle que les autorités japonaises doivent prendre des mesures spécifiques pour protéger les femmes et les enfants coréens contre de multiples formes de discrimination, et notamment un discours haineux :
Le Comité recommande que l'Etat partie fasse des efforts pour assurer une protection aux femmes et aux enfants coréens contre de multiples formes de discrimination et les discours de haine.
Les discriminations basées sur l'origine sont particulièrement fortes vis-à-vis des femmes. Elles sont aussi le fait de groupes d'extrême-droite qui ciblent les enfants mineurs (notamment les primo-apprenant de la langue coréenne) afin de les effrayer, créer des sentiments d'anxiété et les dissuader de fréquenter les écoles coréennes. Le discours de haine ("hate speech") méconnaît les obligations internationales du Japon de réprimer les discriminations fondées sur la nationalité et le genre.
Manifestation de haine raciale au Japon
Dans son rapport, le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale mentionne d'autres groupes victimes de discriminations : les Aïnous, les habitants de Ryukyu/Okinawa, les burakumin (descendants des castes de parias ouvertement discriminés à l'époque féodale), les musulmans, les femmes victimes de discriminations et de violence, les "femmes de réconfort" (anciennes esclaves sexuelles de l'armée japonaise avant et pendant la Seconde guerre mondiale), les non-citoyens, les migrants, les demandeurs d'asile et les victimes du trafic des êtres humains.
Le paragraphe 47 de la recommandation du CERD attend des autorités japonaises des réponses plus particulièrement sur les observations formulées dans ses paragraphes 14 (mise en place d'un dispositif plus effectif de lutte contre les discriminations, en amendant la loi sur l'élimination des discours de haine), 22 (recommandations relatives aux Coréens du Japon) et 34 (fin des discriminations contre les non-citoyens et les résidents étrangers - ce qui inclut les Coréens du Japon - y compris l'accès aux retraites et aux pensions d'invalidité, la mise en place d'une législation contre les discriminations dans les lieux publics contre les personnes étrangères ou d'apparence étrangère et d'envisager la ratification de la convention de 1954 sur le statut des personnes sans Etat et de la convention de 1961 pour réduire le nombre de cas des personnes sans Etat).
Ce programme pour l'égalité des droits doit être une préoccupation, qui nécessité également de favoriser l'évolution des mentalités dans la société japonaise.
La petite salle du restaurant coréen Morann, dans le 15e arrondissement, était pleine ce jeudi 12 juillet 2018 (et la majorité des participants français, parmi eux des membres de l'AAFC), pour entendre Mme Kim Jung-hee, Sud-Coréenne naturalisée française, faire le récit de son quatrième voyage en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), du 19 au 26 mai 2018. Une présentation suivie d'une discussion qui a également montré l'attachement des Coréens d'outre-mer à être pleinement acteurs du processus de rapprochement intercoréen en cours.
Mme Kim Jung-hee
D'emblée, Mme Kim a dû préciser que s'intéresser à la Corée du Nord, en Corée du Sud, n'est jamais neutre, et s'y rendre encore moins : le poids de l'éducation, longtemps marquée par un fort anticommuniste, fait soupçonner tout visiteur de sympathies communistes. Kim Jung-hee répond très simplement qu'aller en Corée du Nord consiste pour elle à s'intéresser à la moitié de son pays, certes divisé mais partageant une même culture et une même langue. Se déclarant très touchée par la rencontre à Panmunjom, le 27 avril 2018, entre les présidents Moon Jae-in et Kim Jong-un, elle est convaincue de la possibilité d'un avenir de paix si la réconciliation se poursuit.
S'appuyant sur les nombreuses photos qu'elle a pu prendre au cours de son récent séjour en mai 2018, elle a mis en évidence les changements qu'elle a observés depuis sa première visite en 2014 : un usage qui se généralise du vélo, un code vestimentaire marqué par un recours accru aux couleurs vives et la coquetterie de plus en plus prononcée des femmes...
C'est sur la vie quotidienne qu'elle a choisi de mettre l'accent, chacune de ses visites étant marquée par la conduite d'actions de coopération dans les domaines agricole et alimentaire : elle a ainsi visité la ferme-prairie de Sepodeungpan, au nord de la zone démilitarisée (acronyme anglais : DMZ), où les pluies abondantes du printemps 2018 ont été la promesse de bonnes récoltes cette année. La ferme de Sepodeungpan s'étend sur 50 000 hectares, entre 450 et 600 mètres d'altitude, et met l'accent sur l'élevage caprin et bovin en comptant aujourd'hui 100 000 têtes de bétail - l'objectif étant de porter ce nombre à 500 000 têtes. La ferme est caractérisée par un degré élevé de mécanisation (avec un système de contrôle central permettant notamment d'échanger des informations sur les bêtes malades, les paysans étant en outre très fiers que les machines à peser les bêtes soient fabriquées en RPD de Corée, de même selon eux que 90 % des tracteurs qu'ils utilisent) et un recours intensif aux énergies renouvelables (éolienne et solaire, des petits panneaux solaires - ici d'origine chinoise - étant installés sur les toits des différentes habitations). La ferme tire profit de son environnement naturel, mais elle le subit également : certains endroits trop ventés sont impropres à l'agriculture et à l'élevage - pour mémoire, un sixième seulement de la superficie totale de la Corée du Nord est constituée de terres arables. Un important effort est consacré à diminuer le taux d'acidité des terres.
La ferme constitue une agroville, disposant de son propre Institut de recherche vétérinaire, sanitaire et alimentaire, qui a été visité par des équipes originaires d'Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas. Pour sa part, l'Italie a fourni des plants de pommiers.
Si la ferme-prairie de Sepodeungpan a constitué l'élément le plus original de la visite de Mme Kim Jung-hee en Corée du Nord, sur lequel ce compte rendu met l'accent, elle a pu se déplacer largement dans le reste du pays : à Wonsan, en cours d'aménagement de manière à devenir une station balnéaire de première importance, à Gosong (port desservant les monts Kumgang, où le dynamique tourisme intercoréen s'est brutalement arrêté en juillet 2008 et où les installations hôtelières sud-coréennes - comme l'hôtel Haekeumgang - se dégradent fortement), la zone démilitarisée - où elle a pu voir l'arbre planté par les deux présidents le 27 avril 2018 - et bien sûr Pyongyang, où la construction de nouvelles avenues témoigne du renouveau architectural en cours.
Interrogée sur la nature des actions de coopération qu'elle conduit, Kim Jung-hee a précisé collecter des dons avec une demi-douzaine d'amis Coréens de par le monde, notamment des Coréens des Etats-Unis, les sommes recueillies ayant permis l'achat de pompes, de canalisations ou encore de filets pour protéger les plantations de jeunes arbres.
L'exposé de Mme Kim, puis les réponses claires aux questions qui lui ont été posées, toujours dans un très bon français, a été empreint de cet enthousiasme qui témoigne combien la réunification fait toujours vibrer de nombreux Coréens, du Nord, du Sud et de la diaspora, même après 70 ans d'une cruelle séparation.
Le 1er mai 2018, M. Ho Jong-man, président de l'Association générale des résidents coréens au Japon (Chongryon) nous a écrit, en amont de la 24e assemblée générale de la Chongryon, qui s'ouvrira le 24 mai 2018. En réponse, Benoît Quennedey, président de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), a écrit au Président Ho Jong-man, en soulignant à cette occasion la solidarité de l'AAFC avec les luttes de la Chongryon pour les droits des résidents coréens au Japon, et contre les discriminations dont ils sont victimes. Nous reproduisons ce courrier ci-après (rédigé en anglais), ainsi que sa traduction en français.
Paris, le 12 mai 2018
Monsieur le Président,
En mon nom propre et en celui de l'Association d'amitié franco-coréenne, je vous exprime mes plus vives félicitations à l'occasion de la 24e assemblée générale de l'Association générale des résidents coréens au Japon (Chongryon). Nous sommes certains que votre assemblée sera couronnée de succès.
La Chongryon a joué un rôle moteur dans la promotion de la langue et de la culture coréennes au Japon, ainsi que dans le soutien à la réunification de la patrie coréenne. Comme vous, nous avons salué les pas de géant accomplis tant par le Président Kim Jong Un que par le Président Moon Jae In lors de leur récente rencontre à Panmunjom, le 27 avril. Fondée en 1969, l'Association d'amitié franco-coréenne soutient pleinement ces objectifs et poursuivra son combat pour la paix et la réunification, vers la dénucléarisation de toute la péninsule coréenne. Les réunions de familles séparées prévues le 15 août seront la pierre angulaire pour le renouveau des relations Nord-Sud.
Pour nous, construire la paix doit aussi être corrélé à la fin des sanctions économiques, qui ont un impact très négatif sur la situation économique du peuple coréen en République populaire démocratique de Corée.
Parmi nos objectifs figure la défense des droits des citoyens coréens en dehors de la péninsule. En particulier, nous sommes extrêmement inquiets de la poursuite des discriminations contre la communauté coréenne au Japon, comme l'a montré la récente attaque en février du siège de votre organisation par deux individus de droite qui étaient armés. En outre, la récente décision des autorités de la préfecture de Gunma, au Japon, de suspendre le versement des subventions aux écoles coréennes constitue une autre atteinte aux droits fondamentaux des Coréens vivant au Japon. Les autorités japonaises envisagent aujourd'hui un sommet avec le Président Kim Jong Un : la question des droits des citoyens coréens au Japon doit figurer à l'ordre du jour.
Sur ces sujets et d'autres questions d'intérêt mutuel, nous serions ravis d'avoir un large échange de vues, y compris par des visites de délégation dans chacun de nos deux pays.
Avec tous nos voeux à l'Association générale des résidents coréens au Japon,
Benoît Quennedey
Président de l'Association d'amitié franco-coréenne
Les Coréens du Japon, dont la présence dans l'archipel est un legs de la colonisation japonaise de la péninsule (1910-1945), sont pris malgré eux dans l'engrenage des relations nippo - coréennes, et plus particulièrement des relations entre le Japon et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) s'agissant de la communauté nord-coréenne du Japon, regroupée au sein de l'Association générale des résidents coréens au Japon (Chongryon). L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) milite de longue date pour la fin des discriminations, de droit et de fait, dont est victime la minorité coréenne au Japon - notamment dans un courrier recommandé adressé le 23 mai 2015 par Guy Dupré, Président de l'AAFC, au Premier ministre Shinzo Abe, et dont les services n'avaient même pas jugé utile d'accuser réception.
Une délégation de l'Alliance de la jeunesse coréenne en RPD de Corée (août 2014)
Le 10 février 2016, soit trois jours après le lancement du satellite nord-coréen "Kwangmyongsong-4", les autorités japonaises avaient annoncé l'adoption unilatérale de nouvelles sanctions contre la RPD de Corée. Ces mesures ont été approuvées par le gouvernement Shinzo Abe le 19 février 2016.
Ces sanctions comprennent l'interdiction d'entrée dans les ports japonais de tous les navires nord-coréens (y compris - ont précisé les autorités nippones - ceux ayant un caractère humanitaire), ainsi que des navires de pays tiers précédemment passés par la Corée du Nord. Sont par ailleurs interdits les transferts vers la RPDC d'un montant supérieur à 100 000 yens (soit 800 euros). Tout autant (sinon davantage que la RPDC), ces sanctions visent implicitement les Coréens du Japon affiliés à la Chongryon, dans la mesure où leurs liaisons avec la RPD de Corée s'effectuent essentiellement par voie maritime, et qu'ils transfèrent de l'argent à leurs familles en Corée du Nord. Ils sont ainsi les victimes collatérales de la dégradation des relations entre Tokyo et Pyongyang.
Dénonçant le non-respect par le Japon des engagements qu'il a conclus dans l'accord intergouvernemental de mai 2014, les autorités nord-coréennes ont réagi en annonçant la suspension des travaux de sa commission d'enquête sur les citoyens japonais portés disparus.
La situation internationale pèse enfin sur la vie quotidienne des Nord-Coréens du Japon. Ainsi, alors que la quasi-totalité des écoles coréennes de l'archipel sont gérées par la Chongryon, ces dernières restent exclues d'un programme d'exonérations fiscales dont bénéficient les autres écoles au Japon. Les perspectives de levée de cette discrimination, encore dénoncée lors d'un rassemblement des Coréens du Japon qui s'est tenue à Osaka le 13 février 2016, n'en apparaissent malheureusement qu'encore plus lointaines.
Lire aussi, sur les blogs de l'AAFC et de l'AAFC-Bourgogne :
A l'issue de discussions conduites à Stockholm du 26 au 28 mai 2014 entre le gouvernement japonais, représenté par Junichi Ihara, directeur d'Asie et d'Océanie du ministère des Affaires étran...
Au Japon, où vit une importante communauté coréenne de quelque 0,7 million de personnes, la plupart des écoles coréennes relèvent de l'Association des résidents coréens au Japon (Chongchonr...
La répression en cours contre l'Association générale des résidents coréens au Japon (Chongryon), proche de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), soulève une...
The Cabinet of Prime Minister Shinzo Abe approved Friday new sanctions by Japan against North Korea in response to its rocket launch and fourth nuclear test. The steps approved included the ban on ...
La Conférence populaire des Coréens américains (KoreanAmerican Grassroots Conference) s’est réunie pour la deuxième année consécutive : elle s’est tenue à Washington DC les 21 et 22 juillet 2015, avec l’objectif affiché que les enjeux intéressant la communauté coréenne aux Etats-Unis soient encore mieux pris en compte par les décideurs publics américains, à un an des échéances électorales nationales de 2016.
Mme So Jung-lim, présidente de l’Association des Coréens américains de l’aire métropolitaine de Washington, s'exprime à la Conférence populaire des Coréens américains
Financée par l’Association des Coréens américains de l’aire métropolitaine de Washington, que préside So Jung-lim, et organisée par l’Emancipation civique des Coréens américains (association basée à New York et dans le New Jersey), la Conférence populaire des Coréens américains a réuni 300 participants originaires de 18 Etats américains, en hausse par rapport à 2014 (250 participants de 14 Etats). Par ailleurs, cette année des rencontres préparatoires avaient eu lieu dans 15 Etats.
Forte de 2 millions de membres, la communauté coréenne aux Etats-Unis a un poids électoral réel, toutefois inférieur à son potentiel du fait d’une inscription encore trop faible sur les listes électorales (40 %). La Conférence a ainsi décidé de conduire une campagne intitulée « 8080 », visant à porter à 80 % le taux d’inscription sur les listes électorales, et également à 80 % le taux de participation parmi les électeurs inscrits.
Signe d’une prise de conscience du poids électoral de la communauté coréenne américaine, 13 parlementaires américains, siégeant au Sénat ou à la Chambre des représentants, ont participé au dîner organisé le 22 juillet dans un hôtel près du Capitole. Ed Royce, président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, Bob Menendez, ancien président de la Commission des affaires étrangères du Sénat, et les députés Mike Honda et Charles Rangel ont pris la parole lors du dîner, en évoquant différents sujets auxquels sont attachés l’ensemble des Coréens, du Nord, du Sud et de la diaspora : les « femmes de réconfort » qui ont été les esclaves sexuelles de l’armée japonaise avant et pendant la Seconde guerre mondiale ; la souveraineté des îles Dokdo ; l’utilisation du nom « Mer de l’Est » (et non « Mer du Japon ») sur les cartes ; les réformes de la législation sur l’immigration ; les réunions de familles coréennes séparées entre le Nord et le Sud de la péninsule.
Plus tôt dans la journée, des rencontres avec des parlementaires avaient eu lieu au Sénat et à la Chambre des représentants. Une demande a porté sur l’augmentation du nombre de visas de travail.
Alors que les Coréens de l’étranger peuvent désormais voter aux élections nationales en République de Corée (Corée du Sud), plusieurs parlementaires sud-coréens étaient également présents, dont Na Kyung-won, Président de la Commission des affaires étrangères et de la réunification, Shim Yoon-joe (parti Saenuri, conservateur), Baek Duk-kwang (Saenuri) et Oh Jae-se (Alliance de la nouvelle politique pour la démocratie, démocrate).
Koreans-Americans mobilizing ahead of next year's presidential elections, working for higher turnout at the ballot box The second annual Korean American Grassroots Conference was held successfully ...