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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 20:51

Du 6 au 9 août 2014, la chorégraphe coréenne Eun-me Ahn présente chaque soir son spectacle Dancing Grandmothers au théâtre de la Colline, à l'invitation de Paris Quartier d'Eté. Le concept est original : faire danser douze grands-mères âgées de 60 à 90 ans (dont la propre mère d'Eun-me Ahn !), toutes danseuses amateurs, qui font preuve d'une énergie à la hauteur de la volonté dont ont su faire preuve ces femmes dont l'histoire personnelle se confond avec celle de la Corée moderne - des épreuves de la colonisation japonaise, de la division et de la guerre au défi de construire une nouvelle puissance économique.

Pendant un an, au gré des pérégrinations cyclistes de sa compagnie dans les campagnes les moins accessibles du pays, à la manière quelque part d'une sociologue spécialisée dans les arts et traditions populaires, Eun-me Ahn est partie à la rencontre de dizaines de grands-mères coréennes, pour les faire danser sur des chansons de leur jeunesse - un film étant joint au spectacle de chorégraphie pour retracer ces échanges. Ainsi s'est constitué un répertoire de mouvements, qui a servi de trame au spectacle Dancing Grandmothers, actuellement donné dans le cadre du festival Paris Quartier d'été 2014. Débordantes d'énergie et de vitalité, jouant de leur pouvoir de séduction régénéré, quelque quinze grands-mères dansent sur des chansons populaires des années 1930 à 1970 riches en évocation pour tous les Coréens, dans un dialogue étonnant avec neuf jeunes danseurs.

La "danseuse au crâne chauve", ainsi qu'est surnommée Eun-me Ahn depuis qu'elle s'est rasé la tête en 1992, est une figure majeure de l'avant-garde artistique sur la scène de la danse contemporaine en République de Corée (Corée du Sud). En Europe, elle a beaucoup travaillé avec Pina Bausch. Ses créations allient une novation dans les thèmes et les formes et une valorisation du patrimoine coréen, Eun-me Ahn ayant notamment mis en exergue les cultures chamaniques coréennes (dans Symphoca Princess Bari), l'inépuisable légende de Chunhyang (dans ShinChunhyang) et les instruments traditionnels, tout en développant les thèmes de la sexualité et en montrant la nudité des corps - au prix de choquer la bienséance confucéenne.

Dancing Grandmothers est à découvrir à Paris du 6 au 9 août 2014, à partir de 20h30, au théâtre national de la Colline (15 rue Malte Brun, Paris 20e - réservations 01.44.62.52.52. De 8 à 20 euros).

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 22:52

Paul Jean-Ortiz, conseiller diplomatique du Président François Hollande, est mort dans la nuit du 30 juillet au 31 juillet 2014, des suites d'un double cancer, à l'âge de 57 ans. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a souhaité rappeler son rôle dans l'évolution récente des relations franco-coréennes, sans revenir sur les autres aspects de sa carrière - qui n'entrent pas dans notre domaine de compétences. Nous saluons un grand serviteur de la République et présentons nos condoléances à sa famille et à ses proches.

Disparition de Paul Jean-Ortiz

Paul Jean-Ortiz était né le 19 mars 1957 au Maroc. Son père, républicain espagnol ayant rejoint la France en 1939, avait créé une entreprise de cirage et d'eau de Cologne, avant d'épouser une jeune catholique bretonne au printemps 1957.

Trotskyste dans sa jeunesse, Paul Jean-Ortiz était ensuite devenu socialiste, rejoignant les cabinets ministériels socialistes. Spécialiste de la Chine, parlant parfaitement mandarin et l'un des meilleurs connaisseurs du monde chinois au Quai d'Orsay, il avait notamment été troisième secrétaire à Pékin (1987-1988), consul général à Canton (1992-1993), ministre conseiller à Pékin (2000-2005), directeur d'Asie et d'Océanie au ministère des Affaires étrangères et européennes à partir de septembre 2009, avant de devenir le conseiller diplomatique du Président de la République François Hollande depuis mai 2012. Déçu de ne pas avoir été nommé ambassadeur en Chine, il s'était investi dans l'équipe de campagne du candidat socialiste.

Déjà sensibilisé aux questions coréennes dans ses précédentes fonctions en Chine, Paul Jean-Ortiz avait été au coeur du processus d'ouverture du bureau français de coopération à Pyongyang, en octobre 2011, en tant que directeur d'Asie et d'Océanie. Cette élévation du niveau des relations diplomatiques entre la France et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) - alors que la France reste, avec l'Estonie, l'un des deux derniers pays de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la RPD de Corée - avait fait suite à la mission confiée par le Président de la République Nicolas Sarkozy à Jack Lang. En juillet 2011, Paul Jean-Ortiz avait visité Pyongyang pour finaliser les conditions d'installation du premier directeur du bureau français de coopération en Corée du Nord.

Comme conseiller diplomatique du Président de la République François Hollande, Paul Jean-Ortiz avait ensuite contribué à développer les relations avec la République de Corée (du Sud), au nom de l'impératif économique, suivant une ligne diplomatique fermant les yeux sur les atteintes aux droits de l'homme dans le Sud de la péninsule - alors que d'autres pays occidentaux, au premier rang desquels les Etats-Unis, s'inquiètent ouvertement de la dérive autoritaire à l'oeuvre à Séoul et tentent de faire pression sur les autorités sud-coréennes.

Certains responsables de l'AAFC avaient eu l'occasion de rencontrer Paul Jean-Ortiz, conseiller de l'ombre efficace, aux réponses parfois cinglantes à ses interlocuteurs, toujours fidèle serviteur de l'Etat. Dans une administration du Quai d'Orsay où la ligne traditionnelle d'indépendance de la France, conforme aux visées du général de Gaulle et du Président François Mitterrand, tend à être battue en brèche par une sensibilité qui, sous couvert de défense des droits de l'homme, s'inscrit dans des perspectives plus interventionnistes et atlantistes, Paul Jean-Ortiz avait souvent favorisé les seconds, tout en faisant preuve d'un pragmatisme qui l'avait conduit à faire évoluer sensiblement la diplomatie française sur la question coréenne.

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 07:03

La cantatrice sud-coréenne Kim Je-ni, dans le rôle de l’esclave birmane Tuptim, a conquis le public parisien venu assister au Théâtre du Châtelet à la représentation de la comédie musicale The King and I (Le Roi et Moi) mise en scène par Lee Blakeley. L'AAFC revient sur la prestation sublime d'une artiste prodige.

Kim Je-ni, étoile montante du chant, brûle les planches au Châtelet

The King and I (Le Roi et Moi) est l’une des comédies musicales les plus emblématiques de Broadway. Née en 1951 de la synergie des partitions de Richard Rodgers et du livret d’Oscar Hammerstein II, elle retrace l’histoire d’amour contrariée entre le roi de Siam – l’actuelle Thaïlande - Mongkut (Rama IV 1862-1876) et la préceptrice anglaise de ses enfants Anna Leonowens. Elle a suivi un film de 1946 qui a largement inspiré le livret de celle-ci et a donné suite à un certain nombre d’autres adaptations au cinéma comme le film éponyme de 1956 de Walter Lang ou encore un long-métrage animé de Walt Disney lui aussi porteur du même titre sorti en 1999.

Lee Blakeley s’est emparé de ce standard de Broadway et l’a transposé sur la scène du Théâtre de Châtelet dans l’esprit de l’âge d’or des comédies musicales. Décors riches en dorures, costumes magnifiques, jeux de lumière travaillés, chorégraphies imaginatives, chants ne figurant pas sur les enregistrements habituels, acteurs investis dans leurs rôles, tous les ingrédients ont été réunis pour émerveiller le public pendant 3h10 et le transporter vers une Asie mythifiée un peu kitsch mais dans l’âme des comédies musicales (en anglais surtitré).

Si le haut de l’affiche était tenu par des grands noms avec Lambert Wilson dans le rôle du roi et Susan Graham, mezzo-soprano américaine renommée, dans le rôle d’Anna, c’est bel et bien la jeune Sud-Coréenne Kim Je-ni qui s’est imposée par son talent et sa voix comme la révélation du Roi et Moi. Elle y interprète Tuptim, une jeune esclave birmane donnée au roi comme épouse mais secrètement amoureuse d’un autre : l’artiste confie avoir envisagé ce rôle difficile comme la rencontre d’une fragilité apparente et d’une grande force intérieure issue de la passion. Le personnage apporte une autre dimension au Roi et Moi, empreinte de gravité en raison de son amour impossible mais aussi de son destin tragique. Kim Je-ni a réussi à sublimer le rôle en transmettant une vraie émotion avec sa voix cristalline à chacun de ses passages.

Néanmoins, la comédie musicale est une première dans le parcours de Kim Je-ni. En effet, l’artiste est issue du monde de l’opéra. Née en 1984 en Corée du Sud, elle s’intéresse très tôt au chant et sa passion est rapidement couronnée de succès avec l’obtention en 2007 du diplôme de l’Université de Séoul. Elle y effectue ses débuts avec le rôle de Zerlina dans le Don Giovanni de Mozart. Son talent lui permet de poursuivre ses études de chant en Europe en intégrant en 2009 le Conservatoire Giuseppe Verdi de Milan et d’y réussir brillamment tout en remportant de nombreux concours internationaux de chant. En 2011, Kim Je-ni entre à l’Ecole Normale de Musique de Paris où le diplôme de sixième exécution lui est attribué à l’unanimité des membres du jury. La jeune Sud-Coréenne fait son entrée au Centre National d’Artistes Lyriques (CNIPAL) en juin 2012 où elle est pensionnée pour la saison 2012-2013 et interprète de grands airs classiques tirés des répertoires de Mozart, Chambrier, Messager et Hahn. Un parcours sans faute pour la jeune Coréenne qui excelle à chaque représentation d’opéra.

Sa participation à une comédie musicale a donc constitué une véritable première pour l’artiste qui a ainsi eu l’opportunité de travailler avec un regard nouveau sur un genre qu’elle n’avait jusque là jamais exploré, en dépit de l’attrait prononcé des Coréens pour les comédies musicales plutôt que pour l’opéra du propre aveu de la jeune femme. Pari payant pour Kim Je-ni qui s’est lancée avec passion dans ce premier essai alors que ses professeurs déclaraient le rôle de Tuptim dans le Roi et Moi musicalement trop bas par rapport aux capacités de l’artiste : les critiques saluent unanimement la prestation de la jeune cantatrice sud-coréenne et lui prédisent déjà le brillant avenir d’une étoile montante du chant à l’aise aussi bien dans son domaine d’excellence, l’opéra, que dans des expériences nouvelles comme la comédie musicale.

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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 00:18

Il y a soixante-dix ans, des centaines de milliers de femmes asiatiques, coréennes, chinoises ou originaires d'autres pays d'Asie envahis par le Japon, ont été réduites en esclavage sexuel par le gouvernement japonais dans les bordels militaires de l'armée nippone. La venue en France et en Europe de l'une des anciennes "femmes de réconfort", Mme Kil Won-ok, avec la présidente du Conseil coréen pour les "femmes de réconfort", Mme Yun Mi-hyang, a donné lieu à un ensemble de manifestations à Paris pour exiger que le Japon reconnaisse les crimes de guerre qu'il a commis et apporte une juste indemnisation aux victimes de l'esclavage sexuel - car le combat en faveur des "femmes de réconfort" a une portée universelle, afin que plus jamais les femmes ne soient des armes de guerre. Comme en septembre 2013 à l'occasion de la visite en France de Mme Kim Bok-dong, puis lors des actions conduites en janvier et en avril 2014 à Paris dans le cadre de la campagne de pétition internationale, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a pleinement soutenu les initiatives menées par le Conseil coréen des femmes de réconfort, en relayant l'information auprès de ses contacts, en aidant matériellement à l'organisation de manifestations - c'est sous l'égide de l'AAFC qu'une salle a été mise à disposition à Paris le 24 juin 2014 - et en continuant à sensibiliser l'opinion publique. Pour les droits des femmes et pour que justice soit enfin rendue aux anciennes victimes de l'esclavage sexuel japonais, poursuivons le combat jusqu'à la victoire !

Mme Kil Won-ok, ancienne "femme de réconfort" victime de l'esclavage sexuel par l'armée japonaise, le 25 juin 2014 place du Trocadéro à Paris

Mme Kil Won-ok, ancienne "femme de réconfort" victime de l'esclavage sexuel par l'armée japonaise, le 25 juin 2014 place du Trocadéro à Paris

Kil Won-ok n'avait que 12 ans quand elle est devenue, en 1940, une esclave sexuelle de l'armée japonaise. Soixante-dix ans plus tard, la blessure est toujours vive, à l'instar de ces centaines de milliers de femmes dont la vie a été défintivement brisée. Mais dans les témoignages qu'elle donne, la gravité le dispute aussi à une capacité à prendre de la distance : sans doute est-ce aussi cette forme d'optimisme indéfectible qui lui a permis de tenir bon, pendant toutes ces années, puis de surmonter l'opprobre pendant les décennies au cours desquelles on préférait, en Corée, taire le crime qui avait été commis à l'encontre des "femmes de réconfort" - avant que le Conseil coréen pour les "femmes de réconfort" ne rende pleinement compte, depuis 1992, de cette violation inacceptable des droits humains fondamentaux.

La visite en Europe de Mme Kil Won-ok, accompagnée de Mme Yun Mi-hyang, président du Conseil coréen pour les "femmes de réconfort" a donné lieu à un ensemble de manifestations à Paris qu'a soutenues l'AAFC et auxquelles nous avons participé.


Un premier témoignage a eu lieu le lundi 23 juin à la Sorbonne, à l'invitation du professeur Jean Salem, en présence de quelque 70 invités, coréens, français mais aussi japonais, chinois, originaires d'autres pays asiatiques, arabes ou africains, tant la question de l'esclavage sexuel des femmes reste d'une brûlante actualité, trop souvent liée aux crimes de guerre commis dans les zones en conflit.

Campagne à Paris et en Europe pour refuser les crimes sexuels commis contre les "femmes de réconfort"
Campagne à Paris et en Europe pour refuser les crimes sexuels commis contre les "femmes de réconfort"
Campagne à Paris et en Europe pour refuser les crimes sexuels commis contre les "femmes de réconfort"
Campagne à Paris et en Europe pour refuser les crimes sexuels commis contre les "femmes de réconfort"

Le mardi 24 juin, une rencontre très émouvante a eu lieu avec, notamment, des jeunes Sud-Coréens en visite en France et en Europe dans le cadre de la campagne pour la paix "Papillons de l'espoir" - coïncidant avec le centième anniversaire du début de la Première guerre mondiale.

Le mercredi 25 juin, Mme Kil Won-ok a livré son témoignage à la Maison du barreau, en présence de et grâce à Roland Weyl, de l'Association internationale des juristes démocrates. En effet, refuser la guerre et les crimes commis sous le prétexte des conflits exige de porter un regard lucide sur l'histoire : telle est l'une des missions qui incombent aux juristes, et qui justifient que les militants coréens ont porté la question des "femmes de réconfort" aux Nations Unies, pour obtenir une reconnaissance par le Japon.

A cette fin, la visite de Mme Kil Won-ok a aussi été l'occasion de rencontres avec des personnalités françaises, notamment la sénatrice Brigitte Gonthier-Maurin, présidente de la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, et la sénatrice Mme Michèle André, ancienne ministre des droits des femmes. Le dépôt, la discussion et l'adoption en France d'une résolution parlementaire relative aux "femmes de réconfort", à l'instar des démarches accomplies par les Parlements d'autres pays, permettraient de faire reculer les violences ainsi faites aux femmes, par la reconnaissance officielle du préjudice subi par les anciennes esclaves sexuelles de l'armée japonaise. Une des questions abordées a aussi été la création d'un monument commémoratif, en France, pour ne pas oublier ce qui s'est passé.

Enfin, l'un des points d'orgue des manifestations a été le rassemblement place du Trocadéro, sur le parvis des droits de l'homme, le 25 juin 2014. Il coïncidait avec les manifestations du mercredi, organisées chaque semaine par les anciennes victimes de l'esclavage sexuel. Mme Kil Won-ok et Mme Yun Mi-hyang y ont pris la parole, de même que, parmi d'autres orateurs, Benoît Quennedey et Patrick Kuentzmann, respectivement vice-président chargé des actions de coopération et secrétaire général de l'AAFC. 

 L'AAFC a souligné que le rassemblement coïncidait avec le 64ème anniversaire du début de la guerre de Corée, et montrait la nécessité de la signature d'un traité de paix dans la péninsule coréenne, le conflit s'étant terminé par un simple accord d'armistice. Enfin, la question de l'esclavage sexuel et le combat pour la paix sont liés, les guerres coïncidant avec les pires violences perpétrées contre les femmes. Cette situation de "ni guerre ni paix" conduit à une militarisation de la société coréenne tout entière ; la reconnaissance, qu'exigent les militants pacifistes sud-coréens, de l'objection de conscience et de formes civiles de service national s'inscrivent dans le combat pour les droits de l'homme que mène l'AAFC avec les militants sud-coréens.

Les jeunes Coréens en visite en Europe dans le cadre de la campagne 2014 pour la paix ont pris une place très active dans le rassemblement au Trocadéro ce 25 juin 2014. Le spectacle dansé qu'ils ont donné, révélant une synchronisation parfaite, a retenu l'attention de la foule. Des chants et les banderoles déployées ont donné une ambiance festive à cette "manifestation du mercredi" d'un genre inédit, tandis que les papillons dessinés sur une toile posée à même le sol ont symbolisé l'espoir d'une envolée vers la paix : les jeunes militants pacifistes poursuivent à présent  vers d'autres contrées européennes leur rêve des papillons pour un monde sans guerre.

Campagne à Paris et en Europe pour refuser les crimes sexuels commis contre les "femmes de réconfort"
Campagne à Paris et en Europe pour refuser les crimes sexuels commis contre les "femmes de réconfort"
Campagne à Paris et en Europe pour refuser les crimes sexuels commis contre les "femmes de réconfort"
Campagne à Paris et en Europe pour refuser les crimes sexuels commis contre les "femmes de réconfort"

Photos Alain Noguès

 

Site du Conseil coréen pour les "femmes de réconfort" : www.womenandwar.net

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 10:39

Alors que les révélations suite au dramatique naufrage du ferry Sewol ont mis en évidence les liens entre certains milieux culturels français et l'évangéliste Yoo Byeong-eon, connu sous son nom de photographe Ahae, il existe d'authentiques artistes coréens contemporains, qui auraient mérité mille fois davantage d'être mis en lumière par les institutions publiques françaises. Portraits croisés d'un artiste reconnu, Lee Ufan, actuellement à l'honneur au château de Versailles, et d'un affairiste habile, Ahae, tombé en disgrâce, mais dont les soutiens intéressés n'ont pas quitté le devant le scène artistique parisienne.

Né en République de Corée (du Sud) en 1936, Lee Ufan a été en 1969 l'un des fondateurs, avec Nobuo Sekine, du mouvement artistique Mono-Ha - souvent traduit par "école des choses". L'accent porté sur la pureté des choses existantes à partir du matériau brut, dans une présence physique et sensible, n'est pas sans évoquer le minimalisme - contemporain de Mono-Ha. Mono-Ha a été représenté à la Biennale de Paris en 1971, et a été actif jusqu'au milieu des années 1970.

Peintre, Lee Ufan a ensuite mis en lumière la puissance évocatrice des monochromes. En tant que créateur d'installations, il choisit d'abord de s'imprégner du lieu pour - à la manière des architectes - créer un champ de perceptions nouvelles, par un travail approfondi sur le point et la ligne. Comme il l'a déclaré dans un entretien au quotidien Le Monde, "mon propos n'est pas d'installer des objets fabriqués par moi, mais d'inviter à regarder le lieu, le ciel, la nature". Dans les installations de Lee Ufan qui sont aujourd'hui à voir à Versailles (neuf dans le parc, une dans le château), du 17 juin au 2 novembre 2014, la tombe de Le Nôtre, à l'origine de l'aménagement du lieu et de la création du jardin à partir de 1662, ne se découvre qu'à proximité immédiate - en une grosse pierre noire, symbolisant et concentrant le temps. Mais l'oeuvre la plus spectaculaire et la plus emblématique est l'Arche qui, selon l'angle où se situe le spectateur, se fond ou non dans le ciel et absorbe la lumière. Car Lee Ufan n'est pas seulement artiste ou écrivain, comme philosophe, il donne à voir et à comprendre le monde.

Lee Ufan et l'arche installée dans le château de Versailles

Lee Ufan et l'arche installée dans le château de Versailles

Travailler sur la sensation et la perception, c'est aussi ce qu'a voulu faire Yoo Byeong-eon, dans une approche subliminale de Dieu (le pasteur Yoo vend beaucoup de livres) qui n'avait rien de très original, tant sur la forme que sur le principe. Au demeurant, les photos de Ahae ne sont pas le résultat d'une réflexion artistique : il s'agit plutôt des aimables clichés léchés d'un amateur, qui en a profité pour les vendre fort chers et développer des produits dérivés, à sa gloire et à celui de sa petite entreprise. Contre toutes les pratiques établies, Yoo Byeong-eon, malgré son absence de passé artistique, s'était vu catapulter dans des expositions au château de Versailles et au jardin des Tuileries (qui dépend du Louvre), entre autres expositions à New York et à Prague. Lors de la clôture de son exposition le 8 septembre 2013 à l'Orangerie, une fête somptueuse n'a-t-elle pas été l'occasion pour le compositeur Michael Nyman d'interpréter la Symphonie n° 6 "Ahae" ? Car l'homme a un épais carnet de chèques : n'a-t-il pas versé 1,1 million d'euros au Louvre ? Et n'est-il pas un des mécènes de Versailles ?

Après une demande d'asile politique en France, rejetée, Yoo Byeong-eon est traqué par la police sud-coréenne pour son implication dans le naufrage du ferry Sewol et des accusations de détournements de fonds : 50.000 policiers sont aux trousses de l'homme, introuvable, que l'on dit protégé par les membres de l'église qu'il dirige et qui compterait 20.000 adeptes. Sa fille, Yoo Somena, a été interpelée le 27 mai 2014 à Paris.

Au-delà de l'affaire Yoo Byeong-eon, des questions se posent sur le choix des artistes, d'une part, et le financement de la culture en France d'autre part : ne relève-t-il pas de la charte éthique du musée du Louvre de refuser les dons d'origine douteuse ? Si la Philharmonie de Paris a annulé les événements organisés autour de Ahae à l'occasion des années croisées France-Corée (2015-2016), le commissaire de l'année culturelle France-Corée est Henri Loyrette, ancien président du Louvre, qui a couvert de louanges Ahae, rejoint par Catherine Pégard, présidente de l'établissement public du château de Versailles. 

Il est temps de tirer toutes les conséquences de ce naufrage culturel et que les responsables impliqués rendent compte. C'est le sens de l'appel lancé par des Coréens en France dans une lettre ouverte à Mme Aurélie Filipetti, ministre de la culture, reproduite sur le site Louvre pour Tous - qui a été le premier à dénoncer, dans notre pays, l'imposture artistique qu'est Ahae.

Sources :

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 11:04

Du 3 mai au 31 août 2014, le Musée national de Corée, à Séoul, donne à découvrir plus de soixante-dix tableaux, dessins, sculptures et photographies provenant du Musée d'Orsay dans l'exposition « Au-delà de l’impressionnisme : naissance de l’art moderne » - dans un parcours illustrant des expériences artistiques communément réunies sous l'expression de post-impressionnisme, au tournant des XIXème et XXème siècles.

"Femme à l'ombrelle tournée vers la droite" (Claude Monet, 1886, huile sur toile, 131 x 88 cm ). La peinture du Musée d'Orsay représentant Suzanne Hoschedé (dont il existe aussi une version tournée vers la gauche) s'inscrit dans un ensemble de toiles du maître impressionniste sur le thème de la femme à l'ombrelle.

"Femme à l'ombrelle tournée vers la droite" (Claude Monet, 1886, huile sur toile, 131 x 88 cm ). La peinture du Musée d'Orsay représentant Suzanne Hoschedé (dont il existe aussi une version tournée vers la gauche) s'inscrit dans un ensemble de toiles du maître impressionniste sur le thème de la femme à l'ombrelle.

Les correspondances sont anciennes entre l'art coréen moderne et les courants artistiques occidentaux de la même époque. Ainsi, « Crépuscule », peint en 1916 par Kim Kwan-ho, s'inspire de l'oeuvre du symboliste Pierre Puvis de Chavannes - et aujourd'hui encore les étudiants coréens en beaux-arts choisissent souvent la France pour compléter leur formation artistique. C'est donc en quelque sorte un retour aux sources qu'opère le Musée national de Corée en réunissant plus de 70 oeuvres du Musée d'Orsay, dans le cadre de l'exposition temporaire « Au-delà de l’impressionnisme : naissance de l’art moderne », du 3 mai au 31 août 2014.

Caroline Mathieu, conservateur en chef au Musée d'Orsay et commissaire de l'exposition, observe que "la dernière exposition du groupe impressionniste, en 1886, est le symbole même des dissensions qui agitent ses membres, aboutissement d'une lente désagrégation de l'idéal commun qui les avait réunis dans les années 1870 : peindre en plein air, sur le motif, en couleurs claires, des sujets de la vie moderne". Ce rejet d'un naturalisme - jugé fondé sur l'imitation - conduit à de nouvelles expressions artistiques, aujourd'hui qualifiées de "post-impressionnistes" - le symbolisme, les Nabis, l'art naïf (mais aussi sublimement onirique) du douanier Rousseau, ou encore les peintures à Pont-Aven de Van Gogh...

Parmi les oeuvres exposées au Musée national de Corée figurent la « Femme à l’ombrelle tournée vers la droite » de Claude Monet, le « Portrait d'Eugène Boch » de Vincent Van Gogh, « La Montagne Sainte-Victoire » de Paul Cézanne, « La Charmeuse de serpents » d’Henri Rousseau.

Informations pratiques :

« Au-delà de l’impressionnisme : naissance de l’art moderne », du 3 mai au 31 août 2014.
 Musée national de Corée
137, Seobinggo-ro, Yongsan-gu, Séoul.
Tél : +82 2-2077-9000.

Horaires d'ouverture : les mardi, jeudi et vendredi 9h - 18h ; mercredi et samedi 9h - 21h ; dimanche 9h-19h. Fermé le lundi.

"La charmeuse de serpents" (Henri Rousseau, 1907, huile sur toile, 169 x 189,5 cm)

"La charmeuse de serpents" (Henri Rousseau, 1907, huile sur toile, 169 x 189,5 cm)

Sources :

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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 23:01

Le 25 février 2014, le député Jean-Jacques Candelier (Gauche démocrate et républicaine, Nord) avait interrogé le ministère français des Affaires étrangères sur son appréciation de la main tendue au Sud par les autorités de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), en ce début d'année, pour améliorer les relations intercoréennes - notamment dans les voeux de nouvel an du Maréchal Kim Jong-un et la déclaration de la Commission de la défense nationale de la RPDC en date du 17 janvier 2014. Dans sa réponse publiée le 22 avril 2014, la France rappelle sa position habituelle en faveur du dialogue intercoréen et qu'elle "condamne" le programme nucléaire et balistique nord-coréen, en exhortant la RPD de Corée à "mettre en oeuvre pleinement et sans délai" les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Au regard des termes, polis mais fermes, ainsi utilisés, la réponse du Gouvernement français, en se contentant de "prendre note" de la déclaration de la CDN de la RPDC du 17 janvier 2014, apparaît pour le moins prudente. En outre, prendre seulement note des rencontres de familles séparées survenues en février dernier - sans se féliciter de cette avancée, ou simplement l'apprécier à sa juste valeur - semble malheureusement suggérer que, dans l'échelle des priorités gouvernementales françaises en Corée, le dialogue intercoréen et la réunification de la péninsule ne sont qu'une priorité de second rang par rapport aux questions stratégiques.  Enfin, la réponse apportée indique que la France ne participe pas aux exercices militaires conjoints américano - sud-coréens en cours, sans toutefois préciser la présence ou non, cette année, d'observateurs français.

Jean-Jacques Candelier

Jean-Jacques Candelier

Texte de la question du député Jean-Jacques Candelier (N°50757) publiée au JO le 25 février 2014

M. Jean-Jacques Candelier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur des propositions émises par la République populaire démocratique de Corée. Dans les voeux de nouvel an de son dirigeant, puis dans une déclaration de sa plus haute instance, la République populaire démocratique de Corée a exprimé sa volonté d'améliorer les relations intercoréennes. C'est une opportunité à saisir. La plus haute instance nord-coréenne, la commission de la défense nationale, a proposé en janvier à la Corée du sud l'arrêt de tous les actes de provocation et de diffamation contre la partie adverse, la prise de mesures pratiques pour stopper tous les actes militaires hostiles et la mise en oeuvre de mesures réciproques de désarmement nucléaire permettant d'aboutir à la dénucléarisation de toute la péninsule. Il faut saisir cette main tendue. Il lui demande si la France entend appuyer cette proposition par des initiatives, notamment au conseil de sécurité des Nations-unies, pour favoriser la paix et le désarmement dans l'ensemble de la péninsule coréenne. Il lui demande par ailleurs si notre pays entend participer aux exercices militaires annuels conjoints américano-sud-coréens prévus à partir de fin février 2014 qui, au printemps 2013, avaient provoqué de vives tensions.

 

Réponse du ministère des Affaires étrangères et européennes parue au JO le 22 avril 2014

La France encourage le dialogue intercoréen, qui doit permettre de faire baisser les tensions dans la péninsule coréenne. Elle soutient les efforts en vue d'un règlement pacifique, diplomatique et politique de la situation. La France a noté la déclaration de la Commission nationale de la défense de la République populaire démocratique de Corée du 17 janvier 2014, ainsi que la tenue du dialogue intercoréen en février et l'organisation des rencontres de familles séparées (du 20 au 25 février 2014). La RPDC doit mettre en oeuvre pleinement et sans délai les résolutions 1695, 1718, 1874, 2087 et 2091 du Conseil de sécurité des Nations unies selon lesquelles elle doit s'abstenir de toute activité liée à ses programmes nucléaire et balistique. La France condamne fermement la poursuite par la Corée du Nord de ces programmes et attend des engagements de la RPDC en ce sens. La France ne participe pas aux exercices militaires conjoints américano-sud-coréens actuellement en cours dans la région. 

 

Source :

 

Texte de la question du député Jean-Jacques Candelier (N°50757) publiée au JO le 25 février 2014

M. Jean-Jacques Candelier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur des propositions émises par la République populaire démocratique de Corée. Dans les voeux de nouvel an de son dirigeant, puis dans une déclaration de sa plus haute instance, la République populaire démocratique de Corée a exprimé sa volonté d'améliorer les relations intercoréennes. C'est une opportunité à saisir. La plus haute instance nord-coréenne, la commission de la défense nationale, a proposé en janvier à la Corée du sud l'arrêt de tous les actes de provocation et de diffamation contre la partie adverse, la prise de mesures pratiques pour stopper tous les actes militaires hostiles et la mise en oeuvre de mesures réciproques de désarmement nucléaire permettant d'aboutir à la dénucléarisation de toute la péninsule. Il faut saisir cette main tendue. Il lui demande si la France entend appuyer cette proposition par des initiatives, notamment au conseil de sécurité des Nations-unies, pour favoriser la paix et le désarmement dans l'ensemble de la péninsule coréenne. Il lui demande par ailleurs si notre pays entend participer aux exercices militaires annuels conjoints américano-sud-coréens prévus à partir de fin février 2014 qui, au printemps 2013, avaient provoqué de vives tensions.

Réponse du ministère des Affaires étrangères et européennes parue au JO le 22 avril 2014

La France encourage le dialogue intercoréen, qui doit permettre de faire baisser les tensions dans la péninsule coréenne. Elle soutient les efforts en vue d'un règlement pacifique, diplomatique et politique de la situation. La France a noté la déclaration de la Commission nationale de la défense de la République populaire démocratique de Corée du 17 janvier 2014, ainsi que la tenue du dialogue intercoréen en février et l'organisation des rencontres de familles séparées (du 20 au 25 février 2014). La RPDC doit mettre en oeuvre pleinement et sans délai les résolutions 1695, 1718, 1874, 2087 et 2091 du Conseil de sécurité des Nations unies selon lesquelles elle doit s'abstenir de toute activité liée à ses programmes nucléaire et balistique. La France condamne fermement la poursuite par la Corée du Nord de ces programmes et attend des engagements de la RPDC en ce sens. La France ne participe pas aux exercices militaires conjoints américano-sud-coréens actuellement en cours dans la région. 

 

Source : Assemblée nationale

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 23:54

Key Resolve 2013Malgré l'appel lancé le 16 janvier 2014 par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) à sa voisine du Sud, les exercices militaires conjoints américano-sud-coréens ont débuté le 24 février, au risque de provoquer un nouveau cycle de tensions en Corée. Le lendemain du début de ces exercices, un parlementaire français, Jean-Jacques Candelier, a posé une question écrite au ministre des Affaires étrangères quant aux initiatives que la France, membre éminent de la communauté internationale, entend prendre pour favoriser la détente dans la péninsule coréenne, faisant ainsi écho à des préoccupations déjà exprimées par l'Association d'amitié franco-coréenne.

Le 24 février 2014, les armées américaine et sud-coréenne ont entamé leurs exercices conjoints annuels Key Resolve et Foal Eagle qui se déroulent, respectivement, jusqu'au 6 mars et jusqu'au 18 avril. Cette année, Key Resolve, exercice de commandement, mobilise 5 200 soldats américains, soit 1 700 de plus qu'en 2013. L'exercice Foal Eagle, mené sur le terrain, implique 7 500 soldats des Etats-Unis. Le nombre de soldats sud-coréens prenant part à ces exercices est annoncé en diminution par rapport à l'an dernier.

En particulier, l'exercice Key Resolve de cette année permettra aux Etats-Unis et à la Corée du Sud d'appliquer le plan d'opération conjoint signé en mars 2013 par les chefs d'état-major des armées des deux pays. Ce plan est censé contenir les moyens de faire face à 30 types d'attaques localisées que la Corée du Nord pourrait lancer.

Présentés comme « défensifs par nature » par les autorités américaines et sud-coréennes, les exercices Key Resolve et Foal Eagle sont considérés par la RPD de Corée comme le prélude à une attaque contre elle. En 2013, ces exercices avaient mobilisé des moyens plus importants que cette année, dont des bombardiers stratégiques furtifs, accroissant les tensions dans la péninsule coréenne.

Pour prévenir la résurgence d'une telle crise, la Commission de la défense nationale de la RPDC a fait plusieurs propositions aux autorités sud-coréennes le 16 janvier. Elle a notamment demandé l'annulation des exercices Key Resolve et Foal Eagle, suggérant même, « si la 'coordination' et la 'coopération' avec les Etats-Unis sont si précieuses [pour la Corée du Sud] », que « ces exercices devraient prendre place dans une zone reculée ou aux Etats-Unis, loin de l'espace terrestre, maritime et aérien de la péninsule coréenne ».

JJCandelierConscient que les propositions émises en début d'année par la RPDC constituent une chance d'apaiser les tensions dans cette partie du monde, le député français Jean-Jacques Candelier, vice-président de la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale, a posé une question écrite au ministre des Affaires étrangères le 25 février 2014 :

« M. Jean-Jacques Candelier attire l'attention de M. le ministre des Affaires étrangères sur des propositions émises par la République populaire démocratique de Corée. Dans les vœux de nouvel an de son dirigeant, puis dans une déclaration de sa plus haute instance, la République populaire démocratique de Corée a exprimé sa volonté d'améliorer les relations intercoréennes. C'est une opportunité à saisir. La plus haute instance nord-coréenne, la Commission de la défense nationale, a proposé en janvier à la Corée du sud l'arrêt de tous les actes de provocation et de diffamation contre la partie adverse, la prise de mesures pratiques pour stopper tous les actes militaires hostiles et la mise en œuvre de mesures réciproques de désarmement nucléaire permettant d'aboutir à la dénucléarisation de toute la péninsule. Il faut saisir cette main tendue. Il lui demande si la France entend appuyer cette proposition par des initiatives, notamment au Conseil de sécurité des Nations-Unies, pour favoriser la paix et le désarmement dans l'ensemble de la péninsule coréenne. Il lui demande par ailleurs si notre pays entend participer aux exercices militaires annuels conjoints américano-sud-coréens prévus à partir de fin février 2014 qui, au printemps 2013, avaient provoqué de vives tensions. »

La question posée par le député Candelier rejoint plusieurs préoccupations de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), exprimées notamment dans la déclaration adoptée le 14 février par son comité national. L'AAFC sera très attentive à la réponse du ministère des Affaires étrangères, en espérant qu'elle évitera les formules convenues, trop fréquentes lorsqu'il s'agit de la Corée du Nord.

 

Sources : YonhapAssemblée nationale

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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 21:22

Le 27 janvier 1964, un bref communiqué était publié simultanément à Paris et à Pékin : « Le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République populaire de Chine ont décidé, d'un commun accord, d'établir des relations diplomatiques. Ils sont convenus à cet effet de désigner des ambassadeurs dans un délai de trois mois. » Pourquoi l'Association d'amitié franco-coréenne choisit-elle d'évoquer cet événement concernant les relations franco-chinoises, fût-il un moment capital de l'histoire des relations internationales de la seconde moitié du vingtième siècle? Parce que la France, premier grand pays occidental à nouer des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine (le Royaume-Uni avait nommé un chargé d'affaires en 1950 mais des ambassadeurs seront échangés seulement en 1972) reste aujourd'hui le seul pays européen, avec l'Estonie, à ne pas avoir établi de telles relations avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). La France a bien ouvert un bureau commercial de la RPDC à Paris en 1968élevé en 1984 au rang de délégation générale abritant aussi l'ambassade de la RPDC auprès de l'UNESCO dont le siège est à Paris, et un bureau français de coopération culturelle et humanitaire a été ouvert à Pyongyang en 2011mais il n'existe pas de relations au niveau d'ambassades entre les deux pays. Cette « anomalie » marque un effacement de la diplomatie française dans cette partie du monde et tourne délibérément le dos à la tradition diplomatique de la France, laquelle est de reconnaître des Etats et non des gouvernements. Ainsi, le général de Gaulle ne dissimulait pas son peu de sympathie pour le système politique en place à Pékin depuis 1949. Mais, malgré l'aggravation des tensions militaires en Asie du Sud-Est, dans un monde divisé en deux blocs, le président Charles de Gaulle plaça l'intérêt national de la France avant tout et, refusant tout alignement, eut le courage d'établir en premier des liens solides avec un pays de grande civilisation appelé à devenir une superpuissance. De même, une Corée réunifiée selon le souhait des Coréens du Nord, du Sud et d'outre-mer sera une puissance de premier plan et les pays qui auront su nouer des relations équilibrées avec les deux parties de la péninsule coréenne y auront une place privilégiée. Malheureusement, la France ne semble pas (encore) disposée à en faire partie et a raté plusieurs occasions « historiques » de normaliser ses relations avec la RPD de Corée, notamment après les déclarations Nord-Sud du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007, étapes décisives du rapprochement des deux Corée. La déclaration du président Charles de Gaulle, que nous reproduisons ci-après, extraite de sa conférence de presse du 31 janvier 1964, vient rappeler que, il n'y a pas si longtemps, les dirigeants français étaient prêts à prendre des décisions autrement risquées pour que leur pays tienne son rang.

Charles-De-Gaulle-31011964.jpg

« Nous allons parler de la Chine. Beaucoup m'ont posé des questions, multiples en réalité. Je crois que je répondrai à tout le monde, en même temps, en expliquant ce qu'il en est, et les raisons pour lesquelles ce qui est fait est fait.

« La Chine. Un grand peuple, le plus nombreux de la terre, une race où la capacité patiente, laborieuse, industrieuse des individus a, depuis des millénaires, compensé le défaut de cohésion et de méthode et a bâti une très particulière et très profonde civilisation. Un très vaste pays, géographiquement compact et pourtant sans unité. Etendu depuis l'Asie mineure et les marches de l'Europe jusqu'à la rive immense du pacifique, et puis des glaces sibériennes jusqu'aux régions tropicales de l'Inde et du Tonkin. Un Etat, plus ancien que l'histoire, toujours résolu à l'indépendance, qui s'est constamment efforcé à la centralisation, d'instinct replié sur lui-même et dédaigneux des étrangers, mais conscient et orgueilleux d'une immuable pérennité, telle est la Chine de toujours.

« L'entrée en contact de ce pays là avec les nations modernes lui a été très dure et très coûteuse. Les multiples sommations, interventions, expéditions, invasions, européennes, américaines, japonaises lui ont été autant d'humiliations et de démembrements. Alors, tant de secousses nationales, et aussi la volonté des élites de transformer, coûte que coûte, leur pays pour qu'il atteigne à la condition et à la puissance des peuples qui l'avaient opprimée, ont conduit la Chine à la révolution. Sans doute, le maréchal Tchang Kai-chek à la valeur, au patriotisme, à la hauteur d'âme de qui j'ai le devoir de rendre hommage, certain que l'histoire et le peuple chinois en feront un jour autant, le maréchal Tchang Kai-chek, après avoir conduit la Chine à la victoire alliée qui, dans le Pacifique, scella la Deuxième Guerre mondiale, avait essayé de canaliser le torrent. Mais les choses en étaient à ce point qu'elles excluaient tout sauf l'extrême, et dès que les Américains eurent retiré au maréchal le concours direct de leurs forces qu'ils lui donnaient sur le continent, il dut se replier sur Formose, et le régime communiste, longuement préparé par Mao Tse-toung, établit sa dictature, il y a quinze ans de cela.

« Depuis lors, un énorme effort qui s'imposait, de toute façon, au sujet de la mise en valeur des richesses naturelles, du développement industriel, de la production agricole, de l'instruction de la nation, de la lutte contre les fléaux inhérents à ce pays, la faim, les épidémies, l'érosion des sols, le débordement des fleuves, etc., cet immense effort a été entrepris sur l'ensemble du territoire. Comme toujours en système communiste, ce qui put être réalisé a comporté de terribles souffrances humaines, une implacable contrainte des masses, d'immenses pertes et gaspillages de biens, l'écrasement et la décimation d'innombrables valeurs humaines. Cependant au prix de tant de sacrifices, des résultats ont été atteints qui sont dus pour une partie à l'action de l'appareil totalitaire, et aussi à l'ardeur d'un peuple fier qui veut s'élever, en tous les cas, et qui est capable de déployer des trésors de courage et d'ingéniosité quelles que soient les circonstances. Il est vrai que la Russie soviétique a d'abord prêté à la Chine un assez large concours : ouverture de crédit pour l'achat d'outillages et d'approvisionnement, équipements miniers et industriels, installations d'usines entières, formation directe d'étudiants et de spécialistes, envoi sur place d'ingénieurs, de techniciens, d'ouvriers qualifiés, etc. C'était le temps où le Kremlin, utilisant, là comme ailleurs, la prépondérance rigoureuse qu'il s'est donné à l'intérieur de l'église communiste pour soutenir la suprématie de la Russie vis-à-vis de tous les peuples qu'un régime semblable au sien lui a subordonnés, comptait garder la Chine sous sa coupe et, par là, dominer l'Asie. Mais les illusions se sont dissipées. Sans doute demeure entre Moscou et Pékin une certaine solidarité doctrinale qui peut se manifester dans la concurrence des idéologies mondiales, mais, sous ce manteau de plus en plus déchiré, apparaît la différence des politiques nationales.

« Le moins qu'on puisse dire à ce sujet, c'est qu'en Asie, où la frontière qui sépare les deux Etats, depuis l'Indoukouch jusqu'à Vladivostok, est la plus longue qui soit au monde, l'intérêt de la Russie, qu'il conserve et qu'il maintient, et celui de la Chine, qui a besoin de croître et de prendre, ne sauraient être confondus. Et c'est pourquoi l'attitude et l'action d'un pays de 700 millions d'habitants ne sont réglées que par son propre gouvernement.

« Du fait que, depuis quinze ans, la Chine presque tout entière se trouve rassemblée sous un gouvernement qui lui applique sa loi, et qu'elle se manifeste au dehors comme une puissance indépendante et souveraine, la France était disposée, en principe et depuis des années, à nouer des relations régulières avec Pékin. D'ailleurs, certains échanges économiques et culturels étaient déjà pratiqués et nous avons été amenés, avec l'Amérique, l'Angleterre, l'Union soviétique, l'Inde et d'autres Etats, en 1954, à la conférence de Genève, quand on a réglé le sort de l'Indochine, à négocier avec les représentants chinois. Et il en fut de même en 1962, sous la même forme et dans la même ville, quand la situation du Laos a été quelque peu définie. Mais le poids de l'évidence et de la raison, pesant chaque jour davantage, la République française a décidé de placer ses rapports avec la République populaire de Chine sur un plan normal, autrement dit diplomatique. Nous avons rencontré à Pékin une intention identique, et on sait qu'à ce sujet le président Edgar Faure, chargé et prié d'effectuer sur place des sondages officieux, a rapporté des indications positives. C'est alors que les deux gouvernements se sont accordés pour accomplir le nécessaire.

« J'ai parlé du poids de l'évidence et de la raison. Et en effet, en Asie, il n'y a aucune réalité politique concernant le Cambodge, le Laos, le Vietnam, ou bien l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, la Birmanie, la Corée, ou bien la Russie soviétique, ou bien le Japon, etc., qui n'intéresse et ne touche la Chine. Sur ce continent, il n'y pas une paix et il n'y a pas une guerre imaginable sans qu'elle y soit impliquée. Et il est inconcevable de supposer qu'on puisse jamais conclure un traité de neutralité concernant les Etats du sud-est asiatique auxquels nous, Français, portons une attention toute spéciale et cordiale, sans que la Chine en soit partie. Neutralité qui devrait comporter de la part de ces Etats, naturellement, leur acceptation, qui devrait être garantie sur le plan international, qui devrait exclure à la fois toute action armée soutenue par tels de ces Etats vis-à-vis ou chez tel ou tel autre, et excluant aussi les multiformes interventions extérieures. Neutralité qui paraît bien, dans la période où nous sommes, être la seule situation qui soit compatible avec la vie paisible et le progrès des populations. Mais aussi, la masse propre à la Chine, sa valeur et ses besoins présents, et la dimension de son avenir pour qu'elle se manifeste de plus en plus aux intérêts et aux soucis de l'univers tout entier. En vérité, il est clair que la France doit pouvoir entendre directement la Chine et aussi s'en faire écouter.

« Et puis, pourquoi ne pas évoquer, qui sait, ce qu'il pourra y avoir de fécond dans les rapports entre les deux peuples, à la faveur des relations entre les deux Etats. Ce qui est fait déjà au point de vue économique à l'égard de la Chine, qui est fait par nous, et ce qui peut d'ailleurs être amélioré sera sans doute longtemps limité. Et il en est de même des investissements que nous apportons déjà au développement industriel chinois. Mais le cas de la technique est sans doute très différent. De la technique dont les sources en France sont de plus en plus valables et à laquelle la Chine offre un champ, pour ainsi dire, infini. Et puis, qui sait si les affinités qui existent entre les deux nations pour tout ce qui concerne les choses de l'esprit, et compte tenu aussi du fait que, dans leurs profondeurs, elles se portent l'une à l'autre, depuis toujours, sympathie et considération, ne les conduiront pas à une coopération culturelle croissante. En tout cas, ici, cela est sincèrement souhaité.

« Pékin et Paris sont donc convenus d'échanger les ambassadeurs. Il n'y a évidemment là, de notre part, rien qui implique aucune sorte d'approbation à l'égard du régime qui domine actuellement la Chine. En nouant avec ce pays, avec cet Etat, des relations officielles, comme maintes autres nations libres l'ont fait auparavant, et comme nous l'avons fait avec d'autres pays qui subissent des régimes analogues, la France ne fait que reconnaître le monde tel qu'il est. Mais il se peut aussi que dans l'immense évolution actuelle du monde, en multipliant les contacts directs, de peuple à peuple, on serve la cause des hommes, c'est-à-dire celle de la sagesse, du progrès et de la paix. Il se peut que ces contacts contribuent à l'atténuation, déjà commencée, des contrastes et des oppositions dramatiques entre les camps qui divisent l'univers. Il se peut qu'ainsi les âmes, partout où elles sont sur la Terre, se retrouvent, un peu moins tard, au rendez-vous que la France a donné à l'univers, voici 175 ans, celui de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. »


Source : conférence de presse du président de la République française Charles de Gaulle, Palais de l'Elysée, Paris, 31 janvier 1964, sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel (INA)

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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 22:26

Park-geun-hye_Jean-Marc-Ayrault_visite_Coree.jpgLa présidente sud-coréenne Park Geun-hye (à gauche, avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à Séoul, en juillet 2013) va visiter la France à l'occasion d'une tournée en Europe où les aspects économiques occuperont une place importante. Si le partenariat traditionnel entre la France et la République de Corée s'est renforcé dans la période récente, le lourd climat politique qui règne au Sud de la péninsule aura aussi des répercussions en France, où les opposants sud-coréens manifesteront les 2 et 3 novembre contre la venue de Mme Park en dénonçant les irrégularités qui ont émaillé la campagne électorale dont elle est sortie victorieuse, en décembre 2012.

Mme Park Geun-hye, présidente de la République de Corée (du Sud), visitera la France, la Grande-Bretagne et la Belgique du 2 au 9 novembre 2012. Comme lors de ses précédents déplacements à l'étranger, elle sera accompagnée d'une conséquente délégation d'hommes d'affaires, témoignant ainsi de l'importance attachée à la diplomatie économique... et traduisant accessoirement la place relative des différents Etats européens en termes d'échanges internationaux. En France, où commencera son périple européen, la chef d'Etat sud-coréenne sera accompagnée de 45 chefs d'entreprises ou responsables d'organisations économiques : c'est moins que pour la Grande-Bretagne (65) mais plus que pour la Belgique (22). De fait, la conclusion puis l'entrée en vigueur (en 2011) de l'accord de libre échange entre l'Union européenne et la Corée du Sud est perçue, en Extrême-Orient, comme une opportunité pour renforcer les échanges commerciaux avec le "Vieux continent".

Les relations entre la France et la République de Corée sont traditionnellement fondées sur la participation de quelque 3 400 combattants français (dont 270 sont morts au combat), dans les rangs des Nations Unies et aux côtés des Sud-Coréens, pendant la guerre de Corée (1950-1953). Cette intervention est à resituer dans le contexte de la guerre froide : en Corée, la France avait alors choisi de s'aligner sur les Etats-Unis et de soutenir le très autoritaire et farouchement anticommuniste Syngman Rhee, qui n'avait rien d'un démocrate et sera chassé du pouvoir par une révolution étudiante en 1960. Aujourd'hui encore, honorer les tombes des soldats du contingent des Nations Unies en Corée du Sud constitue le passage obligé de toute visite officielle française en République de Corée. A l'occasion des cérémonies ayant marqué le 60ème anniversaire de la fin de la guerre de Corée, la France était représentée à Séoul par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, soit l'un des plus haut niveaux de représentation parmi les Etats ayant participé à la guerre de Corée. Le Président François Hollande, qui a choisi comme conseiller diplomatique un ancien directeur d'Asie du ministère des Affaires étrangères, spécialiste de la Chine, a témoigné de sa volonté de mieux prendre en compte l'émergence de l'Asie dans la diplomatie française.

Le 19 juin 2012, un entretien à Los Cabos, au Mexique, entre le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius et son homologue sud-coréen, Kim Sung-hwan, en marge du 7ème sommet du G20 avait porté sur une série de sujets d'intérêt commun : l'impact de la crise économique européenne sur l'économie mondiale, le renforcement de la lutte contre les effets du changement climatique et la situation dans la péninsule coréenne. En 2011, le Président sud-coréen Lee Myung-bak avait effectué une visite en France le 13 mai, qui avait été suivie d'une visite officielle en République de Corée, les 21 et 22 octobre, du Premier ministre François Fillon.

La Corée du Sud est le quatrième partenaire commercial de la France en Asie et la France est le deuxième partenaire commercial de la Corée du Sud dans l'Union européenne, le volume des échanges ayant atteint 8 milliards d'euros en 2012. Avec un stock d'investissements étrangers de 2,5 milliards de dollars en 2009, la France était le 7ème investisseur étranger en Corée du Sud. Plus de 250 entreprises françaises étaient implantées dans le Sud de la péninsule coréenne en 2010. Par ailleurs, la technologie du TGV français a été utilisée par la Corée du Sud pour son propre réseau ferroviaire à grande vitesse (KTX). Les investissements sud-coréens en France sont comparativement moins élevés, ayant atteint 322 millions d'euros en 2009. La Corée du Sud a dépassé la France pour le nombre de brevets, en atteignant le 4ème rang mondial, dès 2008.

La visite de Mme Park Geun-hye devrait également être l'occasion d'évoquer les commémorations du 130ème anniversaire des relations franco-coréennes, en 2016, dans le cadre des saisons culturelles croisées (2015-2016).

Le lourd climat politique et social qui règne aujourd'hui en Corée du Sud se traduira aussi par des manifestations en France à l'occasion de la visite de Mme Park : arrestations arbitraires d'opposants, poursuites judiciaires à l'encontre des journalistes faisant entendre une voix critique (sous prétexte de diffusion de "fausses informations"), toute puissance des services de renseignement sur la sellette après leur ingérence dans la campagne présidentielle (avec le silence assourdissant de la chef de l'Etat élue), exécution d'un homme ayant tenté de franchir la frontière pour rejoindre le Nord et, récemment, interdiction d'un syndicat d'enseignants dans un climat de répression syndicale... la liste est longue des atteintes aujourd'hui portées à la démocratie sud-coréenne, fruit du combat de milliers de démocrates qui ont donné leur vie pour l'avènement d'une ère de liberté.

Dans ce contexte, un collectif de citoyens sud-coréens qui résident en France appelle à manifester pour la démocratie, le samedi 2 novembre à 16 heures place du Trocadéro puis le dimanche 3 novembre à 16 heures place du Palais Royal. Cette manifestation aux bougies, dans la tradition des manifestations pacifiques en Corée du Sud, interviendra après les récentes déclarations de Moon Jae-in, qui était le principal opposant de Mme Park Geun-hye à l'élection présidentielle de décembre. Le 23 octobre dernier, Moon Jae-in a demandé à Mme Park de reconnaître les fraudes et manoeuvres des services de renseignement et de l'appareil d'Etat dans l'élection présidentielle. Une pétition réclame même l'invalidation de l'élection.

L'Association d'amitié franco-coréenne espère que le gouvernement français, si prompt à invoquer les droits de l'homme en Corée du Nord, entendra également les appels des citoyens sud-coréens qui ne veulent pas d'un retour vers le passé autoritaire en République de Corée.

Sources : blog Paris Copain, pages pays "Corée du Sud" sur le site du MAE français (notamment chronologie des relations bilatérales), Yonhap. Photo Metronews.

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