Le 16 mars 2012 l'Association d'amitié franco-coréenne a adressé une lettre aux dix candidats à l'élection présidentielle française. L'AAFC interrogeait les candidats sur leur position quant à l'établissement de relations diplomatiques complètes entre la République française et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et sur les initatives qu'ils comptent prendre pour la conclusion d'un traité de paix en Corée. Alors que la campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle s'achève, seul Nicolas Dupont-Aignan a répondu à la lettre de l'AAFC par un courrier électronique en date du 14 avril. Voici sa réponse.
Monsieur,
Je vous remercie pour votre courrier qui aborde un sujet qui, je le constate, n'a pas été abordé durant cette élection présidentielle. Il s'agit des relations internationales qu'aucun des grands candidats ne souhaitent aborder car ils n'ont rien à dire.
La situation de la Corée a fortement évolué ces derniers mois avec un changement de dirigeant au Nord. Je pense qu'il est important que de nouvelles relations s'installent entre notre pays et ce nouveau régime tout en gardant à l'esprit que de très grands progrès doivent être faits.
Sur ces sujets, je suis partisan d'établir des relations avec tous les pays car la France ne reconnait pas des régimes mais des États. Nous devons donc discuter, en toute lucidité avec tous les régimes.
Par ailleurs, la Corée, actuellement divisée, a tout mon soutien sur une future unification dans un horizon proche. Je pense que pour cela, des discussions doivent avoir lieu entre le Nord et le Sud mais surtout, qu'il est important que la communauté internationale pèse sur la Chine afin qu'elle arrête de soutenir le programme militaire nord-coréen, principale pierre d’achoppement de la paix, et d’œuvrer à une réconciliation nationale.
En espérant que j'ai pu apporter les réponses aux questions que vous me posiez,
Bien Cordialement.
Nicolas DUPONT-AIGNAN
Candidat à la présidence de la République
Député de l’Essonne – Maire d’Yerres
L'Association d'amitié franco-corénne remercie Nicolas Dupont-Aignan d'avoir pris le temps de lui répondre et, comme lui, regrette que les questions internationales aient été si peu présentes durant la campagne pour l'élection présidentielle, alors que le Président de la République joue un rôle déterminant dans le domaine de la politique étrangère. Sur le fond de la réponse de M. Dupont-Aignan, l'AAFC se félicite que le candidat réaffirme la position traditionnelle de la France, qui est de reconnaître des Etats et non des régimes. En revanche, selon l'AAFC, le programme militaire de la RPD de Corée, en particulier son programme nucléaire, n'est pas la "principale pierre d'achoppement de la paix" en Corée, mais, au contraire, la conséquence directe de l'absence de traité de paix en Corée, traité voulu par la RPDC mais refusé par les Etats-Unis. Techniquement en état de guerre avec les Etats-Unis (l'armistice de 1953 ne constitue qu'un simple cessez-le-feu), et confrontée à la menace d'une attaque, la RPDC a dû développer sa propre force de dissuasion selon des principes (stricte suffisance, dissuasion du faible au fort) qui ne sont pas sans rappeler ceux voulus par le Général de Gaulle pour la force de dissuasion française.
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