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8 avril 2023 6 08 /04 /avril /2023 21:48

Les toitures offrent des espaces privilégiés pour développer l'agriculture urbaine, en permettant de récupérer la chaleur perdue par le toit - des panneaux photovoltaïques pouvant par ailleurs compléter l'apport en énergie renouvelable. Alors que de premières serres productives sont apparues sur les toits de deux bâtiments de la chaîne de distribution Eli Zabar à New York en 1995, les serres en toitures se sont aussi étendues à l'Asie - sur le toit d'un hôtel de Bangkok, le toit de l'université d'agriculture chinoise à Shengze ou encore dans le quartier de Mapo, à Séoul, à l'initiative de l'organisation d'agriculture urbaine Pajeori. La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) n'est pas en reste - du moins à Pyongyang, dans un contexte de développement urbain.

Toiture végétalisée d'une garderie, à Pyongyang

Toiture végétalisée d'une garderie, à Pyongyang

En publiant un article en octobre 2021, le journal des Coréens du Japon Chosun Sinbo rendait compte de l'utilisation de la serre en toiture d'une garderie à Pyongyang non seulement pour végétaliser l'espace urbain (la vue aérienne semblant dessiner un parc), mais aussi à des fins agricoles, puisqu'étaient produits des fraises, du piment rouge, des tomates et des concombres. La serre recycle les eaux usées d'une piscine pour produire un étang artificiel et utilise des excrétions de poisson comme fertilisant naturel. Ces productions de fruits et légumes à proximité immédiate des lieux de consommation limitent l'impact environnemental des transports.

Aperçu des productions de la serre en toiture de la garderie à Pyongyang

Aperçu des productions de la serre en toiture de la garderie à Pyongyang

Deux des difficultés de l'utilisation des serres en toitures sont le bilan énergétique global et la rentabilité économique des projets. Ces problématiques se posent différemment dans le cas nord-coréen, où l'autoproduction est encouragée, dans un contexte plus général d'insuffisance de la production agricole par rapport aux besoins.

Le cas de la serre en toiture d'une garderie à Pyongyang n'apparaît pas isolé. Dans un article publié le 5 avril 2023, l'agence officielle nord-coréenne KCNA a rendu compte, par des photos, que l'usine de produits d'hygiène dentaire de Pyongyang avait aussi mis en place une serre en toiture - sans préciser toutefois la nature de la production, ni sa finalité. 

Serre en toiture de l'usine de produits d'hygiène dentaire de Pyongyang

Serre en toiture de l'usine de produits d'hygiène dentaire de Pyongyang

Sources :

- Guillaume Morel Chevillet, "Les serres sur toitures. Des outils de production pérennes qui s'inscrivent dans le métabolisme urbain ?", in Pour, 2018 2/3 (n° 234-235), p. 83-92.
- KCNA

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1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 22:37
"Faire du terrain en Corée du Nord" ? La réponse d'universitaires et de chercheurs

En 2021, l' "Atelier des Cahiers" a édité un essai intitulé "Faire du terrain en Corée du Nord", publié sous la direction de Valérie Gelézeau et Benjamin Joineau. Cet ouvrage relate et analyse le déplacement en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), en octobre 2013, de sept chercheurs : outre les deux auteurs précités, Yannick Bruneton, Evelyne Chérel-Riquier, Koen De Ceuster, Alain Delissen et Françoise Ged. A la suite de ce déplacement, la géographe et urbaniste Valérie Gelézeau, spécialiste de la Corée, et l'architecte Françoise Ged ont pu initier une coopération franco-(nord-)coréenne dans leurs domaines de spécialité, accueillant ensuite à plusieurs reprises des confrères nord-coréens en France. L'Association d'amitié franco-coréenne revient sur la manière dont les auteurs ont rendu compte de leur échange, à la lumière de cette question : comment faire un travail de recherche de terrain, réputé impossible, en Corée du Nord ?

Lorsqu'en avril 2012 une délégation de l'AAFC en visite en Corée du Nord rencontrait des architectes nord-coréens formés en France qui lui avaient fait part de leur intérêt d'engager des coopérations avec des universitaires français, elle ne se doutait pas que plusieurs de ses interlocuteurs de l'EHESS, spécialistes de la Corée, souhaitaient alors eux aussi mettre en place un programme d'échanges avec la RPDC. Cette question d'un échange universitaire devait à nouveau être abordée lors d'un nouveau voyage de l'AAFC au nord de la péninsule, en juillet-août 2013, au cours duquel nous avons à nouveau remis de la documentation dans le domaine de l'architecture. Dans ce contexte, nous nous sommes félicités de la concrétisation du programme universitaire et pluridisciplinaire, engagé en octobre 2013 sous l'impulsion notamment de Valérie Gelézeau, et à la préparation duquel nous avions modestement contribué. L'ouvrage paru aux éditions de l'Atelier des Cahiers rend compte de ces échanges, huit ans après leur mise en place, et auxquels un coup d'arrêt (espérons-le temporaire) a été donné par la fermeture des frontières nord-coréennes depuis le début de l'année 2020, dans le contexte de lutte contre la pandémie liée au Covid-19.

Il y a plusieurs niveaux de lecture de ce qui constitue fondamentalement un essai sur la notion de travail de terrain dans le domaine de la recherche universitaire. Tout d'abord, nous pouvons lire les résultats concrets de ces échanges à partir d'une lecture de l'urbanisme de Pyongyang, en particulier dans le compte rendu de mission qu'a effectué Françoise Ged. Nous pouvons aussi découvrir une expérience de ce qu'on peut qualifier de choc interculturel, même pour des universitaires spécialistes de la Corée (mais plutôt du Sud). Enfin - et c'est sans doute le plus intéressant - les auteurs (et plus particulièrement Valérie Gelézeau, dans le chapitre consacré au "making off" du terrain) posent des questions essentielles sur la difficulté de mener des travaux de recherche au regard des contraintes imposées à tout voyageur en Corée du Nord : en particulier, c'est l'organisme d'accueil qui détermine, certes en lien avec les visiteurs, le programme de visite, dans une volonté de contrôle totale et constante - laquelle s'inscrit en filiation avec les modalités des déplacements qui pouvaient naguère être effectués en Union soviétique et dans la Chine avant 1979. De ce point de vue, la Corée du Nord ne constitue pas une exception de lieu et de temps, mais ces spécificités posent d'évidentes questions éthiques pour le visiteur que les auteurs traitent tant avec la distance scientifique qui s'impose qu'en maniant un humour qui rend leur ouvrage attrayant pour le néophyte soucieux de découvrir la Corée du Nord (et procède à une utile démystification). Et au final, nous faisons nôtres leurs conclusions selon lesquelles c'est en favorisant les interactions que l'on contribue le plus utilement à la compréhension de l'autre, en évitant les jugements de valeur et les a priori : "cela fait plus de quarante ans que les sciences humaines et sociales ont abandonné l'illusion de cette entreprise totalitaire qu'est le terrain ; il est temps de lâcher prise et d'abandonner aussi pour la Corée du Nord cette illusion. C'est la première condition qui permettra de tirer les études nord-coréennes d'une préhistoire méthodologique prisonnière non seulement des limites d'un "contexte fermé", mais d'une conception orientalisante et moralisante de tout ce qui touche à la Corée du Nord." (p. 139)

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21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 13:45

La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), et au premier lieu sa capitale Pyongyang, connaît un véritable renouveau architectural, à mille lieues de certains clichés médiatiques. Les années difficiles qui ont suivi la mort du Président Kim Il-sung, que les Nord-Coréens appellent « La dure marche », sont désormais de l’histoire ancienne, la famine ayant disparu en dépit des sanctions économiques les plus lourdes au monde qui touchent la RPD de Corée. L’exploit est donc de taille pour un pays qui n’a d’autres choix que de poursuivre un développement encore largement autocentré, l’accès aux financements internationaux et aux énergies à bon marché lui étant interdit. C’est ainsi suivant les idées du Juche, faisant de l’indépendance nationale le principe cardinal du système politique et social, que le Président Kim Jong-un a lancé le projet de l’avenue Ryomyong à Pyongyang, symbole de cette nouvelle Corée du Nord qui, fière de sa réussite, fait face avec succès aux sanctions imposées par les États-Unis et leurs alliés.

Image satellite du site avant le début des travaux

Image satellite du site avant le début des travaux

Le projet proposé par Kim Jong-un en mars 2016 correspond à la rénovation totale de l’avenue Ryomyong, partant du Palais du Soleil Kumsusan jusqu’au carrefour Ryonghung à Pyongyang.

Il comprend entres autres la construction d’immeubles modernes d’habitations, d’écoles, de crèches, de bureaux de postes ainsi que la création d’une nouvelle annexe de l’Université Kim Il-sung appelée bâtiment numéro 3.

Maquette du projet

Maquette du projet

Toutes ces structures seront alimentées en eau et en énergie par des moyens écologiques : panneaux solaires pour l’électricité, énergie géothermique pour le chauffage par exemple.

Des serres seront installées sur les toits afin que les citadins soient eux-aussi impliqués dans la production des denrées alimentaires et participent ainsi à l’autonomie du pays en matière agricole.


À propos du projet, le Président Kim Jong-un a déclaré :

La construction de l’avenue n’a pas seulement un but urbanistique mais est également une occasion de montrer clairement l’état d’esprit de la RPDC, debout, en dépit des diverses sanctions et pressions de la part des Américains et de leurs alliés, montrant un pays avançant pour réaliser l’utopie du peuple, prouvant que la RPDC est capable de s’en sortir par elle-même et que rien ne lui est impossible.

Le Président Kim Jong-un sur le site en construction

Le Président Kim Jong-un sur le site en construction

C’est donc en un temps record, un peu plus d’un an, que les travaux parviennent à leur point d’achèvement. La date est en effet fixée au 15 avril 2017, 105ème anniversaire de la naissance du fondateur et Président de la RPDC, Kim Il-sung.

La date d’achèvement des travaux a été décalée, la date de livraison initiale fixée en août 2016 n’ayant pu être tenue à cause des inondations catastrophiques survenues dans la province du Hamgyong du Nord cette même année, tous les efforts de la nation s’étant alors tournés vers l’aide aux sinistrés.


Ce projet trouve sa place dans la politique intitulée « Une Nation Forte et prospère -강성대국 » qui a officiellement démarré en 2012, et qui comprend entre autres la construction de 100,000 nouveaux logements. Si le volontarisme économique a été un des moteurs de la reconstruction du pays à un rythme accéléré au lendemain de la guerre de Corée, suivant une croissance à deux chiffres, la RPD de Corée cherche aujourd’hui à renouer avec des politiques de développement donnant toute leur importance à l’aménagement urbanistique et au logement.

Principale source : KCNA

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3 janvier 2016 7 03 /01 /janvier /2016 14:15

Le 1er janvier 2016 a été inauguré le complexe scientifique et technologique de l'île Ssuk, située sur le fleuve Taedong, à Pyongyang, en présence, entre autres, de Kim Jong-un, Premier secrétaire du Parti du travail de Corée (PTC) et de Pak Pong-ju, Premier ministre de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Construit en seulement un an par les soldats de l'Armée populaire de Corée, le nouveau complexe - dont le bâtiment principal a la forme d'un atome - exprime les évolutions architecturales les plus récentes de la RPD de Corée, caractérisées notamment par un large recours aux façades en verre. Nous reproduisons ci-après des photos de l'inauguration - la première de l'année 2016 - qui témoigne de la volonté des autorités nord-coréennes de construire une "économie basée sur la connaissance" en cherchant à accélérer le développement scientifique et technologique.

Inauguration du complexe scientifique et technologique de l'île Ssuk
Inauguration du complexe scientifique et technologique de l'île Ssuk
Inauguration du complexe scientifique et technologique de l'île Ssuk
Inauguration du complexe scientifique et technologique de l'île Ssuk
Inauguration du complexe scientifique et technologique de l'île Ssuk
Inauguration du complexe scientifique et technologique de l'île Ssuk
Inauguration du complexe scientifique et technologique de l'île Ssuk
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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 22:39

Le 4 décembre 2015, le Musée panoramique d'Angkor, situé dans la Cité des temples Siem Reap, a été officiellement inauguré en présence de Sok An, vice-Premier ministre du Cambodge, et S.E. M. Hong Ki-chol, ambassadeur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) au Cambodge. Le musée a été construit entre 2011 et 2015, pour un coût de 24 millions de dollars sur une superficie de 6 115 m2, par les artistes nord-coréens pluridisciplinaires du groupe Mansudae - à l'origine d'autres réalisations architecturales dans le Tiers Monde, comme le Monument de la renaissance africaine à Dakar (lire sur le site de l'AAFC http://www.amitiefrancecoree.org/article-le-monument-de-la-renaissance-africaine-une-demonstration-de-la-statuaire-nord-coreenne-au-senegal-45932647.html).

Vue d'ensemble du Musée panoramique d'Angkor

Vue d'ensemble du Musée panoramique d'Angkor

S'inspirant du style architectural khmer, le Musée panoramique d'Angkor apporte une vue d'ensemble de l'histoire de la civilisation khmère (y compris sa défense vis-à-vis de ses voisins) - en abritant des reproductions miniatures des temples et du parc d'Angkor (avec des détails sur l'histoire architecturale de la construction des temples), une salle de cinéma qui diffuse des films en 3D et une fresque longue de 120 mètres décrivant la vie quotidienne des anciens Khmers. La réalisation du bâtiment elle-même donne lieu à une section spécifique au sein du musée.

Pendant dix ans, le groupe de développement international Mansudae (Mansudae Overseas Project Group) de la RPD de Corée co-gèrera le musée avec le gouvernement cambodgien (Autorité Apsara), suivant un partage égal des bénéfices, avant son transfert à l'Autorité Apsara. La construction et la gestion du musée relèvent des accords build-cooperate-transfer (BCT, construire-coopérer-transférer) mis en place par le Cambodge. Le Musée panoramique d'Angkor traduit aussi la politique d'investissements à l'étranger de la RPD de Corée dans le secteur de la construction et du tourisme.

Inauguration du musée panoramique d'Angkor, construit par les artistes nord-coréens des ateliers Mansudae

Lors de l'inauguration officielle, Sok An, vice-Premier ministre du Cambodge cité par l'Agence Kampuchea Presse, a souligné la qualité des réalisations artistiques du musée, qui contribue à l'essor du tourisme international dans la région d'Angkor :

Les œuvres d’art au Musée panoramique d'Angkor ont été méticuleusement conçues et réalisées avec une grande créativité, reflétant de différents thèmes à travers des peintures et des films en 3D montrant l’évolution de l’Empire khmer, des scènes de guerre, la construction de temples, et la vie quotidienne des Cambodgiens à cette époque-là.

Pour sa part, Hong Ki-chol, ambassadeur de la RPD de Corée au Cambodge, a souligné que la réalisation du musée s'inscrivait dans le cadre des relations d'amitié entre les deux pays, marquées par la relation personnelle qu'avait nouée le Président Kim Il-sung de la RPD de Corée et le roi Norodom Sihanouk (lire sur le site de l'AAFC http://www.amitiefrancecoree.org/article-kim-il-sung-et-norodom-sihanouk-une-histoire-d-amitie-111381329.html).

Un restaurant nord-coréen de la chaîne Pyongyang est déjà implanté sur le site d'Angkor, qui constitue par ailleurs l'une des destinations privilégiées des touristes sud-coréens en Asie du Sud-Est.

Inauguration du musée panoramique d'Angkor, construit par les artistes nord-coréens des ateliers Mansudae

Sources :

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 22:22

Sous l'impulsion de son maire Park Won-soon (démocrate), ancien avocat militant des droits de l'homme qui dirige la municipalité depuis 2011, la ville de Séoul s'est engagée en faveur de la lutte contre le changement climatique et du développement des énergies renouvelables. Elle a remporté à ce titre l'édition 2015 de la compétition Earth Hour City Challenge organisée par le Fonds mondial pour la nature (WWF) pour laquelle 163 villes de 16 pays étaient en lice, après avoir déjà été récompensée en janvier 2014 par les Nations Unies pour ses actions tendant à préserver le climat. Confrontée à une pollution atmosphérique très élevée, la ville de Séoul - 10,5 millions d'habitants - se place ainsi à l'avant-garde des politiques urbaines de défense de l'environnement dans le monde. 

Au printemps 2014, Aprilli design studio a rendu public un projet de gratte-ciel écologique à Séoul, tendant à créer un mini-écosystème développant ses propres sources d'énergie renouvelable, d'origines solaire et éolienne.

Au printemps 2014, Aprilli design studio a rendu public un projet de gratte-ciel écologique à Séoul, tendant à créer un mini-écosystème développant ses propres sources d'énergie renouvelable, d'origines solaire et éolienne.

En désignant Séoul pour son édition 2015, le jury de l'Earth Hour City Challenge du WWF a tenu à récompenser les actions entreprises par la capitale sud-coréenne en faveur du développement durable, des énergies renouvelables et des transports en commun dans une ville saturée par les transports automobiles :

Véritable modèle de développement en Asie du Sud-est, la ville de Séoul se donne pour objectifs de réduire ses émissions de 10 millions de tonnes et d’atteindre un taux d’indépendance électrique de 20% d'ici 2020. Pour cela, la ville encourage ses habitants à développer l’énergie solaire et travaille dur pour réduire les émissions liées au transport en développant les carburants propres, les programmes d’auto-partage, les infrastructures telles que les couloirs de bus.

Depuis 2012, l'administration démocrate de Séoul a lancé l'initiative "une centrale nucléaire en moins", visant à une économie annuelle de consommation d'électricité équivalant à la production annuelle d'une centrale nucléaire, soit 2 millions de tonnes équivalent pétrole (tep). A cette fin, Séoul favorise l'essor des énergies renouvelables (notamment solaires et aériennes), en vue d'augmenter l'indépendance énergétique de la ville, pour la porter de 4,5 % en 2013 à 20 % en 2020.

Ces efforts - qui se traduisent également par le choix de bâtiments producteurs d'énergies propres dans le renouvellement du tissu urbain - révèlent une prise de conscience accrue dans les années 1990 quant à la dégradation accélérée de la qualité environnementale dans la capitale de la Corée du Sud, qui concentre à elle seule plus d'un cinquième de la population du pays. Le taux de particules fines augmente ainsi à nouveau depuis 2013, ayant atteint 44 microgrammes par m3 en 2014, soit plus du double des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Face aux démarches parfois d'obstruction de l'administration centrale, dominée par les conservateurs depuis 2008, la municipalité de Séoul est consciente de l'urgence à agir, en favorisant notamment les alternatives aux transports urbains par voiture.

Sources :

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 00:50

Dans une dépêche publiée le 9 février 2015, l'agence KCNA de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé l'ouverture d'une nouvelle exposition, consacrée aux matériaux de construction, dans le hall consacré à l'industrie lourde du Pavillon des Trois Révolutions, à Pyongyang. Alors que les autorités nord-coréennes ont mis l'accent sur l'architecture et l'urbanisme pour élever le niveau de vie de la population, cette exposition offre un aperçu des matériaux les plus récemment utilisés pour la construction tant de logements que de bâtiments publics.

L'usine de tuiles de Pyongyang (source : KCNA).

L'usine de tuiles de Pyongyang (source : KCNA).

Les matériaux exposés au Pavillon des Trois Révolutions proviennent notamment de l'usine de tuiles de Pyongyang, qu'avait visitée une délégation de l'AAFC lors de son séjour en RPD de Corée en juillet-août 2013, et de l'usine de matériaux de construction de Pyongyang.

Les échantillons présentés sont représentatifs des différents matériaux de construction (pierre, bois, tuile, métal, plastique), ainsi que des peintures et liquides utilisés dans les constructions récentes à usage tant public que privé (appartements des professeurs de l'Université Kim Il-sung et de l'Université polytechnique Kim Chaek, station de ski Masikryong, Stade du Premier Mai, rue des Scientifiques Unha - du nom du programme spatial nord-coréen). On retrouve également les ampoules LED qui éclairent les bâtiments du centre de la capitale, et ont contribué à en métamorphoser l'apparence la nuit.

Selon le curateur du hall de l'industrie lourde, M. Kim Hyon-chol, il s'agit d'offrir un aperçu sur les évolutions les plus récentes du pays en matière d'architecture et de construction.
 

Source :

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8 juin 2014 7 08 /06 /juin /2014 12:59

Le jury de la 14ème exposition internationale de la Biennale d'architecture de Venise (du 7 juin au 23 novembre 2014) a décidé d'accorder le Lion d'or de la meilleure participation nationale à la République de Corée (Corée du Sud) - le commissaire du pavillon coréen étant l'architecte Cho Min-suk. C'est la deuxième fois qu'un Coréen reçoit la plus haute distinction à la Biennale de Venise - en 1993, le pavillon allemand - auquel avait participé le Coréen Américain Paik Nam-june - avait déjà été distingué. Le pavillon coréen est revenu sur 100 années d'architecture coréenne, en s'intéressant également de près à l'architecture de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), et ce choix a pesé fortement dans la décision du jury. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), qui a mis l'accent sur les coopérations avec la France dans le domaine de l'architecture lors de ses récents déplacements au Nord de la péninsule, félicite les récipiendaires du prix.

Cho Min-suk

Cho Min-suk

L'exposition du pavillon coréen, intitulée "Le point de vue du corbeau : la péninsule coréenne", a mis en évidence les spécificités de l'architecture coréenne - propres tant au Nord qu'au Sud de la Corée - pendant un siècle.

L'exposition a été organisée en quatre parties : "Reconstruire la vie", "Un Etat monumental", "Frontières", "Tours utopiques". L'urbanisation accélérée de la Corée lors de la reconstruction après 1953, sur les ruines de la guerre, a mis l'accent sur un certain gigantisme et une volonté de modernisme exprimée par les congrès internationaux d'architecture moderne (CIAM). De ce point de vue, les bâtiments qui abritent le Parlement - au Sud comme au Nord - sont représentatifs d'un style et d'une époque, tout en témoignant d'un développement économique accéléré. Les développements urbains les plus récents, à Séoul comme à Pyongyang, recherchent une synthèse entre la tradition coréenne et une nouvelle conquête des sommets.

Le pavillon coréen à l'édition 2014 de la Biennale de Venise

Le pavillon coréen à l'édition 2014 de la Biennale de Venise

Le thème de l'édition 2014 de la biennale choisi par son directeur, Rem Koolhaas, "Fondamentaux", a visé à mettre en avant les récits historiques à travers l'architecture, en insistant sur la permanence d'éléments fondamentaux - comme le sol, les plafonds, les ouvertures...

Selon Cho Min-suk, "ce qui est intéressant dans l'architecture coréenne est que l'on peut voir à la fois la modernité et une identité nationale propre au Nord et au Sud, et c'est à mon avis ce qu'a voulu étudier Koolhaas dans la coordination des pavillons nationaux".

Le jury a indiqué qu'il avait souhaité distinguer le pavillon coréen "pour avoir réussi de manière extraordinaire à présenter un nouveau et riche corpus de connaissances sur l'architecture et l'urbanisme dans une situation politique extrêmement chargée. En utilisant différents modes de représentation qui encouragent l'interaction, c'est une recherche-en-action qui conduit le récit spatial et architectural vers une réalité géopolitique".

Cho Min-suk, qui a travaillé dans l'atelier de Rem Koolhaas à Rotterdam entre 1996 et 1998, a créé sa propre agence, Mass Studies. Parmi ses réalisations figurent le parc à thème Dalki, à Paju, Le poème de la nature et le pavillon coréen de l'exposition internationale de Shanghaï, en 2010, qui avait obtenu une médaille d'argent.

Le parc à thème Dalki, à Paju

Le parc à thème Dalki, à Paju

Faute d'avoir pu, à son regret, mener son projet en collaboration avec ses collègues du Nord, Cho Min-suk s'est adjoint de fins connaisseurs de l'architecture du Nord et de la RPD de Corée en général, qui lui ont fourni des matériaux pour le pavillon coréen.

Parmi eux, peuvent être cités Nick Bonner, fondateur de la société Koryo Tours spécialisée dans les voyages vers le Nord de la péninsule, qui a mis en valeur des artistes des studios Mansudae et d'autres artistes ou architectes anonymes ; le photographe britannique Charlie Crane, auteur d'un très bel album sur la RPD de Corée ; enfin, Peter Noever, ancien conservateur en chef du Musée d'art contemporain de Vienne, à l'origine d'une rétrospective sur l'art coréen de RPDC à Vienne en 2010, intitulée Flowers for Kim Il-sung, et qui comportait une section d'architecture.

Sources :

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 22:09
Il y a soixante ans, le 1er octobre 1953, au sortir de la guerre de la Corée et alors que l'urgence était à la reconstruction du pays, le Président Kim Il-sung fondait l'Université d'architecture de Pyongyang, conçue à la fois comme un centre de construction et de recherche. Longtemps appelée Université d'architecture et des matériaux et de construction, avant de prendre son nom actuel en 2012, l'Université d'architecture de Pyongyang a formé les principaux architectes de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) dans l'ensemble du pays, notamment pour les institutions les plus prestigieuses comme l'Institut Paektusan.  Le 30 septembre 2013, une cérémonie commémorative s'est tenue au Hall central de la jeunesse, à Pyongyang, et un message de félicitations a été adressé par le Comité central du Parti du travail de Corée aux professeurs et aux étudiants. Ayant notamment mis l'accent sur les coopérations franco-coréennes dans le domaine architectural, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) présente brièvement l'Université d'architecture de Pyongyang.

Nombre des principaux édifices nord-coréens portent la marque de l'Université d'architecture de Pyongyang qui, en l'espace de soixante ans, a façonné le visage et de la République populaire démocratique de Corée et de sa capitale, qu'il s'agisse de l'Institut militaire Kim Jong-il de l'Université militaire Kim Il-sung, de la bibliothèque électronique de l'Université de technologie Kim Chaek ou encore, pour les constructions inaugurées le plus récemment, du parc folklorique de Pyongyang (photo ci-dessous) et du cimetière des martyrs de la guerre de libération de la patrie.

Pyongyang_Folklore_Park_1.jpg
Lors des visites de délégations de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) en RPD de Corée, en avril 2012 et en juillet-août 2013, l'AAFC a rencontré les professeurs de l'Université d'architecture de Pyongyang (photo ci-dessous) - dont deux d'entre eux ont été diplômés en France, alors qu'un autre programme de formation de dix étudiants en architecture en France est en cours. Elle a aussi évoqué de possibles projets de coopération, la France ayant une certaine antériorité comme investisseur économique européen en RPD de Corée dans le domaine de la construction - ainsi, l'hôtel Yanggakdo, un des deux hôtels internationaux de catégorie luxe à Pyongyang, a été créé par la société Campenon Bernard. Comme en d'autres occasions, l'AAFC a remis du matériel pédagogique, y compris des logiciels informatiques lors de la visite d'une autre délégation de l'AAFC en RPD de Corée, en septembre 2013.
   
Professeurs-coréens architecture université Pyongyang
 
Lors de ces échanges, l'Université d'architecture de Pyongyang - qui dispose d'un département des relations internationales - a manifesté son intérêt pour développer encore davantage les coopérations universitaires, participer à des conférences internationales et mettre en place des programmes d'échanges croisés - avec l'accueil de Français en RPD de Corée et de Coréens en France - y compris dans la conception et la mise en oeuvre commune de projets, nationaux ou internationaux. Les normes techniques et environnementales, suivant les standards internationaux, apparaissent également comme des centres d'intérêt marqués.

L'AAFC est en contact régulier avec des agences et des écoles d'architecture, ainsi que des universitaires spécialisés, pour développer les échanges dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme.
   
Changjon_passants.JPG
 
Sources : AAFC, KCNA (dépêche en date du 30 septembre 2013). Photos KCNA et Alain Noguès
 
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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 21:54

stade_coree-du-nord_pyongyang.jpgAvec une capacité de 150.000 places assises, le stade du Premier Mai, à Pyongyang, capitale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), est le plus grand stade du monde où se déroulent des événements sportifs (hors courses automobiles). Inauguré en 1989, le stade du Premier Mai dépasse en taille le Salt Lake Stadium, à Calcutta, en Inde (120.000 places), ouvert au public en 1984, qui devance lui-même deux stades des Etats-Unis : le Michigan Stadium à Ann Arbor (109.901 places), qui avait ouvert ses portes en 1927, et le Beaver Stadium à University Park (107.282 places). Dans le Sud de la péninsule coréenne, le plus grand stade est le Jamsil Olympic Stadium (69.481 places), à Séoul, qui fait partie des 100 plus grands stades mondiaux.

 

Symboliquement inauguré le 1er mai 1989, jour de la fête du travail, le stade du Premier Mai à Pyongyang abrite non seulement des événements sportifs, comme les principales compétitions de la ligue nationale de football et des championnats d'athlétisme, mais aussi les spectacles de gymnastique de masse Arirang, qui peuvent compter jusqu'à 100.000 participants et constituent le plus grand spectacle vivant au monde selon le livre Guinness des records (vidéo ci-dessous, source). Auparavant, le plus grand stade sportif du pays était le stade Kim Il-sung, d'une capacité de 50.000 places.

 

 

 

 

Les tribunes de ce tour de force d'ingénierie et d'architecture, construit sur 8 étages, sont recouvertes de 16 arches, ce qui donne au bâtiment la forme d'une fleur de magnolia épanouie, dont le Président Kim Il-sung a fait l'un des emblèmes de la RPD de Corée.

 

stade-du-premier-mai_vue-aerienne.JPG

 

Le nom complet du stade est le stade Rungnado du Premier-Mai, du nom de l'île Rungnado sur le fleuve Taedong sur laquelle il est situé. Sa surface totale au sol est de 207.000 m2. L'axe principal s'étend sur 200 mètres, et l'axe secondaire sur 140 mètres. Le point le plus haut s'élève à 60 mètres au-dessus du sol. La pelouse est recouverte de gazon naturel.

 

Principale source : Han Chang-guy, Frank Hoffmann et Peter Noever, Flowers for Kim Il Sung : Art and Architecture from de the Democratic People's Republic of Korea, Verlag fur moderne Kunst Nurnberg, Vienne, Autriche, 2010. ISBN-10 : 3869841079. ISBN-13 : 978-3869841076.

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