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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 21:41

Présente en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) depuis 2004, la société Aminex, cotée à Londres et à Dublin, a signé au printemps dernier un accord de prospection pétrolière sur une zone de 50.680 km2, située en mer de l'Est. Tandis que les dernières données économiques pour l'année 2009 indiquent un léger recul de l'économie nord-coréenne, la richesse de son sous-sol est sans doute l'une des clés de son développement, alors que l'un des mots d'ordre est la construction d'un pays "puissant et prospère" à l'horizon 2012.

 

aminex_north_korea-copie-1.jpg

Non-productrice de pétrole à l'heure actuelle, la Corée du Nord souffre d'une grave pénurie d'énergie qui résulte, notamment, de la fin des livraisons de pétrole soviétique dans des conditions plus favorables que celles du marché. Mais ce goulot d'étranglement de l'économie nord-coréenne est appelé à disparaître à moyen terme : outre les réserves de la mer de l'Ouest, dont l'exploitation devra faire l'objet d'un accord entre les deux Etats riverains concernés, la République populaire de Chine et la République populaire démocratique de Corée, l'accord signé il y a un mois entre les autorités nord-coréennes et l'entreprise de prospection pétrolière Aminex indique la très forte probabilité de réserves en mer de l'Est, même si leur étendue et la viabilité de leur exploitation économique restent encore totalement inconnues.

 

Aminex a signé un accord de prospection pétrolière avec le gouvernement nord-coréen en 2004, aux termes duquel Aminex apporte son soutien technique, commercial et légal aux efforts de la RPD de Corée pour la prospection et la production de pétrole et de gaz naturel. En contrepartie, Aminex dispose d'une priorité pour les licences dan les nouvelles zones de prospection.

 

Pour ses activités en Corée du Nord, Aminex a créé une société, Korex, dont les activités sont menées conjointement avec Chosun Energy, entreprise basée à Singapour. L'un des directeurs de Chosun Energy est James Passin, directeur d'un fond américain new yorkais.

 

Il y a un mois, un accord a été signé à Londres entre Brian Hall, président d'Aminex, et des représentants nord-coréens. 50 % des capitaux de Korex Ltd ont été vendus à Chosun Energy, et un contrat de partage de la production (acronyme anglais : PSC) a été signé pour une période de 10 ans en mer de l'Est (cf. carte ci-dessus, source Aminex) : la zone concernée couvre 50.680 km2, soit une superficie supérieure à celle de la Suisse. De l'avis des experts, il est peu probable que la société Aminex se soit lancée dans une telle opération, qui plus est dans une période de tensions intercoréennes accrues, sans un minimum de garanties quant à la présence plus que probable d'hydrocarbures en mer de l'Est.

 

La richesse du sous-sol nord-coréen constitue certainement l'une des clés du développement de l'économie de la RPDC, encore trop largement dépendante des aléas climatiques pour son agriculture et soumise à un régime de sanctions internationales, renforcées après l'essai nucléaire du 25 mai 2009. En l'absence de statistiques officielles nord-coréennes, la Banque de Corée (du Sud) a estimé que l'économie nord-coréenne avait reculé de 0,9 % en 2009, après une croissance de 3,7 % en 2008. Toujours selon la banque centrale sud-coréenne, les exportations nord-coréennes ont atteint 1,06 milliard de dollars en 2009, et les importations 2,35 milliards de dollars l'an passé.

 

Sources :

- Aminex 

- "Aminex signs oil exploration deal with North Korea", in The Irish Times, 1er juin 2010 

- "L'économie nord-coréenne a connu une contraction l'an dernier", Yonhap, 24 juin 2010 

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 23:14

AirKoryoConformément à l'avis rendu par l'Agence européenne de la sécurité aérienne, la compagnie nationale nord-coréenne Air Koryo a été retirée de la liste noire de l'Union européenne, sous certaines conditions précisées le 30 mars 2010 : ce sont les appareils les plus récents d'Air Koryo qui pourront à nouveau voler en Europe.


La décision était attendue après l'avis rendu en ce sens, une semaine plus tôt, par l'Agence européenne de la sécurité aérienne : le 30 mars 2010, la commission Transports de l'Union européenne, par la voix de sa porte-parole Helen Kearns, a annoncé que la compagnie nationale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) Air Koryo, ainsi que la compagnie angolaise TAAG, étaient retirées de la liste noire de l'Union européenne des compagnies qui n'opèrent pas en Europe. A contrario, de nombreux avions d'Iran Air, ainsi que toutes les compagnies du Soudan et des Philippines, ont été incluses dans la liste noire, qui comporte plus de 300 compagnies ne respectant pas certaines conditions de sécurité.


Concernant Air Koryo et TAAG, la porte-parole a précisé : "Dans les deux cas nous voyons des progrès significatifs, et elles seront toutes les deux autorisées à voler en Europe avec certains appareils spécifiques."


Air Koryo a acquis récemment deux Tupolev Tu-204 et est en cours de négociations pour l'acquisition de plusieurs Sukhoi Superjet.


La décision relative à Air Koryo confirme que c'est l'ancienneté des appareils, et non d'autres critères comme l'entretien des avions ou le nombre d'heures de vol des pilotes, qui avait motivé son inscription sur la liste noire de l'Union européenne. Toutefois, des vols réguliers vers l'Union européenne ne semblent toujours pas à l'ordre du jour.


Source : Associated Press, "EU eases restrictions on North Korea, Angola airlines", 31 mars 2010 (sur le site BusinessDay) 

 

Iliouchine-62.JPGIliouchine Il-62 de la compagnie Air Koryo venant d'atterrir à l'aéroport de Pékin, le 16 septembre 2008 (photo : AAFC)

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 22:57

Le 24 mars 2010, une souce de la Commission européenne a indiqué que la compagnie aérienne Air Koryo de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) pourra bientôt à nouveau opérer en Europe, sous certaines conditions. Il doit ainsi être levé une interdiction ancienne de quatre ans, depuis l'inscription d'Air Koryo en 2006 sur la liste noire de l'Union européenne.

800px-Air Koryo IL-62M P-881

En 2006, la compagnie nationale nord-coréenne Air Koryo a été inscrite sur la liste noire de l’Union européenne des compagnies aériennes qui n'opèrent pas en Europe, car l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) estime qu'elles ne respectent pas des normes suffisantes de sécurité internationale.

Cette mesure devrait toutefois prochainement être fortement assouplie, après une réunion des membres de l'AESA la semaine dernière pour examiner la liste noire, selon une procédure de révision périodique qui intervient trois fois par an. Organisme consultatif, mais dont les avis sont généralement suivis, l'AESA a recommandé que les restrictions frappant Air Koryo soient assouplies en la classant "Annexe B" : selon
cette même source de la Commission européenne, la compagnie nord-coréenne pourra à nouveau opérer en Europe sous certaines conditions, à l'issue de la première révision annuelle de la liste noire de l'Union européenne prévue fin mars 2010.

Des responsables d’Air Koryo ont participé à la dernière réunion de l’AESA pour répondre à ses questions sur les mesures de sécurité prises récemment par la compagnie. 

Sans être spécialistes des questions de sécurité aérienne, les responsables de l'AAFC s'étaient émus du classement d'Air Koryo sur la liste noire de l'Union européenne en 2006, laquelle comprend des compagnies d'une vingtaine de pays. En effet, à notre connaissance, il n'y a pas eu de catastrophes aériennes récentes graves impliquant des avions d'Air Koryo, malgré un accident ayant entraîné 23 morts le 1er juiller 1983, en Guinée. Cette situation diffère de celle des transporteurs cargo figurant, eux aussi, sur la liste noire, et qui en ont motivé l'établissement. Par ailleurs, il n'y a jamais eu de vol régulier d'Air Koryo à destination des pays membres de l'Union européenne, rendant d'autant moins probable une coopération approfondie entre Air Koryo et l'AESA, de nature à apporter l'ensemble des informations attendues. La recommandation récente de l'AESA correspond à une position plus conforme aux impressions recueillies par des membres de l'AAFC, ayant travaillé dans le secteur aérien ou voyageant régulièrement sur les lignes aériennes internationales, lorsqu'ils ont utilisé Air Koryo à l'occasion de leurs voyages en Corée du Nord, même si des progrès peuvent encore être accomplis.

Créée en 1954, ayant commencé ses opérations le 21 septembre 1955, l'Administration de l'aviation civile de Corée (acronyme anglais, CAAK) est devenue Air Koryo en 1993. La même année, les Nord-Coréens avaient commandé 3 Ilyushin Il-76 et 2 nouveaux Tupolev Tu-204 pour moderniser leur flotte. En septembre 2009, Air Koryo a acquis un nouvel exemplaire du Tupolev Tu-204-300 et un nouveau Tupolev Tu-204-100.  

Air Koryo dessert actuellement la Chine (Beijing, Shenyang, Dalian), la Russie (Khabarovsk, Moscou, Vladivostock) et Bangkok, en Thaïlande, ainsi que, en Corée du Nord, Pyongyang, Hamhung, Chongjin, Haeju et Samjiyon. A ces destinations s'ajoutent des vols charters avec, notamment, Séoul en Corée du Sud (depuis 2003), et plusieurs capitales européennes, dont Zurich, Prague, Vienne, Amsterdam, Budapest, ainsi que New York.

Sources : AAFC,
Yonhap, wikipédia

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 22:27

La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a misé sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication pour accélérer son développement économique. Dans ce cadre, les autorités de RPD de Corée ont fait le choix des logiciels libres, et notamment de Linux, sur un marché aujourd'hui largement monopolisé par les firmes américaines à l'échelle mondiale. En 2009, les informaticiens nord-coréens ont ainsi lancé le premier système d'exploitation du pays, baptisé "Etoile rouge". Un étudiant russe de l'université de Kim Il-Sung, à Pyongyang, s'étant procuré une copie de ce système pour seulement 5 dollars, les médias occidentaux ont permis de mieux faire connaître Etoile rouge, dont la création témoigne des capacités informatiques souvent méconnues de la Corée du Nord, malgré le handicap d'un embargo technologique sévère. 

 red_star.jpg

"Vous devez créer un système d'exploitation typiquement nord-coréen basé sur le noyau Linux" : ces instructions de Kim Jong-il, figurant sur le fichier "lisez-moi" (readme.text) du système Etoile rouge, traduisent l'implication du dirigeant nord-coréen dans la création du premier système d'exploitation propre à la République populaire démocratique de Corée, mis en place en 2009 par North Korea Information Technology.

Comme le montre une version que s'est procuré un étudiant russe de l'Université Kim Il-sung, qui en a parlé sur le blog qu'il tient depuis l'ambassade de Russie à Pyongyang, si le système Etoile rouge s'inspire des distributions GNU/Linux existantes, il possède aussi des spécificités proprement nord-coréennes.

Deux versions sont disponibles : classique et Serveur. Il est possible d'acheter l'une ou l'autre version, pour la moitié du prix initial (seulement 5 dollars).

Basé sur l'environnement de bureau KDE, Etoile rouge s'installe en 15 minutes à partir d'un CD. Le bureau, classique, comporte une icône poste de travail, une corbeille et un lien vers la visite guidée du système. L’étoile rouge, en bas à gauche de l'écran, ouvre le menu système, permettant d'accéder au menu programmes à l’aide des icônes situés à sa droite.

Ce système embarque différents logiciels, comme le navigateur Naenara (découlant de Firefox), la suite bureautique OpenOffice, un gestionnaire de courriers électroniques, quatre jeux (Démineur, Solitaire, Jawbreaker et un jeu de logique où le joueur doit construire des formules chimiques correctes), et un émulateur Windows. Parmi les programmes de base figurent aussi plusieurs utilitaires, dont un pare-feu - pouvant aussi jouer le rôle de filtre - appelé "Forteresse de Pyongyang". Etoile rouge possède enfin des programmes développés par les informaticiens nord-coréens, notamment un antivirus.

Les caractéristiques techniques minimales de ce système - qui reste en cours de développement - sont un Pentium III à 800 MHz, 256 Mo de mémoire vive et 3 Go d'espace disque.

De nature à concurrencer Microsoft, tout au moins localement, Etoile rouge est une brèche ouverte - certes encore modeste - dans la domination des firmes américaines sur le marché informatique, alors que la Corée du Nord a fait le choix des logiciels libres comme un des outils de sa modernisation économique. La Corée du Nord possède déjà son propre réseau Internet, c'est-à-dire "un réseau national d’information indépendante de l’organisme américain de réglementation d’Internet", comme l'observe un blogueur,
Claude Picot.

Sources : Le Monde,
neteco.com (dont photo), Une distribution Linux Nord Coréenne : L’Étoile Rouge (article par Claude Picot)

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 23:05

L'une des toutes premières fibres synthétiques créée dans le monde, à l'initiative du savant coréen Ri Sung-gi, le vinalon a fait l'objet d'une exploitation industrielle en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Alors que la production avait décliné au milieu des années 1990 suite aux difficultés économiques de la RPDC, les travaux de modernisation conduits sur le site de la principale usine du pays, le complexe du 8 Février à Hamhung, ont marqué une relance de la production. Un rassemblement de masse a marqué l'inauguration des travaux, le 6 mars 2010, en présence du dirigeant Kim Jong-il.

kim_jong_il_vinalon.jpg
Le 6 mars 2010, une manifestation de masse ayant rassemblé 100.000 personnes s'est tenue à Hamhung, en présence du dirigeant Kim Jong-il, président de la commission de la défense nationale de la République populaire démocratique de Corée, à l'occasion de la réouverture du complexe de vinalon du Huit-Février.   

Ri_sung_gi.jpgMis au point dès 1939 par un savant coréen, le professeur Ri Sung-gi (1905-1996), le vinalon est l'une des plus anciennes fibres synthétiques au monde, créée peu après le nylon. Proches des fibres naturelles, les fibres de vinalon sont obtenues à partir de calcaire et d'anthracite. La République populaire démocratique de Corée a ensuite développé la production de vinalon à l'échelle industrielle, sous l'impulsion du Président Kim Il-sung.

Mise en service le 6 mai 1961, à l'issue de travaux conduits en un peu plus d'une année, le complexe de vinalon du Huit-Février à Hamhung est la principale usine coréenne de production de vinalon. La production s'était toutefois arrêtée en 1994, dans un contexte de difficultés économiques sévères en RPD de Corée.

Les travaux de modernisation inaugurés le 6 mars dernier marquent la relance de la production de vinalon. La large couverture des cérémonies par les médias nord-coréens témoigne de la priorité accordée à l'économie, dans l'objectif de construire un "pays puissant et prospère" à l'horizon 2012 et d'élever le niveau de vie de la population, ainsi que l'a rappelé Thae Jong-su, secrétaire en chef du comité du Parti du travail de Corée de la province du Hamgyong du Sud, cité par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Le président Kim Jong-il a visité deux fois l'usine en février et a adressé un message de félicitations aux ouvriers, techniciens et administrateurs ayant permis la modernisation de l'usine, après deux ans de travaux conduits de manière accélérée : "Les ouvriers, techniciens et officiels du complexe ont placé le processus de production du vinalon sur une base de commande numérique par ordinateur et ont radicalement modifié l'apparence du complexe comme exigé à l'ère des technologies de l'information, en accord avec les idées et les intentions du Parti de repousser les frontières de la science."

Sources :
- La Corée du XXeme siècle en 100 points, Editions en langues étrangères, Pyongyang, RPD de Corée, 2002 (Juche 91), p. 130
-
KCNA
- Associated Press
- Yonhap

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 21:20

Selon des sources chinoises citées par la chaîne de télévision japonaise NHK, les échanges commerciaux entre la Chine et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) ont atteint 2,68 milliards de dollars en 2009, en baisse de 4 % par rapport à 2008. Une situation imputée à la réforme monétaire mais dont les effets n'ont pu qu'être limités en 2009, compte tenu des dates de sa mise en oeuvre. En revanche, le renforcement des sanctions internationales contre la RPD de Corée, pays déjà soumis au plus vieil embargo au monde, apparaît comme un possible facteur d'explication du recul des échanges. Celui-ci doit être relativisé, dans un contexte de diminution encore plus forte de l'ensemble des exportations chinoises.

800px-pont_amitie_sino_coreenne.jpgLa République populaire de Chine est le premier investisseur étranger et le premier partenaire commercial de la République populaire démocratique de Corée. Les échanges commerciaux, dont les flux terrestres transitent en grande partie par le pont de l'Amitié sino-coréenne qui enjambe le fleuve Tumen (Yalou), ont rapidement augmenté depuis 1999, dans le contexte d'un
retour à des taux de croissance économiques positifs en Corée du Nord, après les années de la "dure marche". Ayant atteint un pic en 2008, ceux-ci auraient marqué le pas en 2009, selon des sources chinoises citées par la chaîne de télévision japonaise NHK : les échanges commerciaux sino - nord-coréens en 2009 sont estimés à 2,68 milliards de dollars (1,95 milliard d'euros), en baisse de 4 % par rapport à 2008.

Selon les mêmes sources, ce recul serait imputable à la
réévaluation monétaire conduite en fin d'année 2009 : le nouveau taux de change avait été fixé à 98 won pour 1 dollar (alors qu'un dollar s'échangeait auparavant autour de 3.500 won sur les marchés privés), parallèlement à une interdiction des devises étrangères. La réforme monétaire a entraîné - du moins dans l'immédiat - un regain d'inflation : début février 2010, un dollar s'échangerait contre 300 à 500 won sur les marchés privés. Si l'interdiction des devises étrangères a d'abord renforcé la place du won face aux devises étrangères, et en particulier le yuan chinois, pouvant ainsi affecter les relations économiques sino - nord-coréennes, la réforme monétaire n'a été introduite qu'en fin d'année 2009. Elle n'a donc pu avoir qu'un effet marginal sur le commerce extérieur nord-coréen au cours de l'année passée.

Alors que la Chine est devenue, en 2009, le premier exportateur au monde (ses exportations ont atteint 1.200 milliards de dollars, soit 830 milliards d'euros, et ses importations 1.000 milliars de dollars), la crise économique a moins durablement affecté les exportations chinoises vers la Corée du Nord que celles à destination d'autres pays : en 2009, les exportations chinoises ont reculé pour la première fois depuis 1983, de 16 %. De même, dans un contexte de dégradation en 2009 des relations intercoréennes ayant affecté les échanges économiques entre les deux Corée, la Chine a conforté sa place de premier partenaire économique de la RPD de Corée, en dépit de la diminution des échanges économiques bilatéraux. Celle-ci peut aussi s'interpréter comme le contrecoup du haut niveau atteint en 2008, année où le taux de croissance économique de la Corée du Nord a été estimé à
3,7 %, ayant marqué une nette reprise après les reculs de 2006 et 2007.

Dans ce contexte, le principal frein en 2009 au développement des échanges économiques sino - nord-coréens a été le renforcement des sanctions contre la RPD de Corée, prises sur la base de la
résolution 1874 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies (dont la Chine est membre permanent) après l'essai nucléaire nord-coréen du 25 mai 2009.

Sources : AAFC ; correspondant à Shanghaï, "Exportations, automobile : la Chine passe en tête", in Le Monde, mardi 12 janvier 2010, p. 13 ; Philippe Mesmer, "Recul des échanges entre la Chine et la Corée du Nord", in Le Monde, jeudi 11 février 2010, p. 13


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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 22:55

Selon les données de la Banque de Corée (du Sud) rendues publiques le mardi 26 janvier 2010, l'économie sud-coréenne a progressé de 0,2 % sur l'ensemble de l'année 2009. Si la Corée du Sud a été moins touchée que d'autres pays industrialisés par la crise mondiale, le ralentissement historique de la croissance économique témoigne de la fragilité de la reprise amorcée en cours d'année 2009.

La récession a finalement été évitée : en ayant enregistré une croissance de 0,2 % au quatrième trimestre de l'année 2009 par rapport au troisième trimestre, l'économie sud-coréenne a très légèrement progressé - de 0,2 % - sur l'ensemble de l'année 2009, selon les données récemment rendues publiques par la Banque de Corée. La forte demande en provenance de la Chine, ainsi que les mesures publiques de soutien à l'économie, ont permis à la Corée du Sud d'être moins frappée par la crise mondiale que d'autres pays industrialisés membres de l'OCDE.

Kim Myung-kee, directeur général du service des statistiques économiques de la Banque de Corée, considère comme un ajustement le ralentissement observé au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre (le PIB avait alors progressé de 3,2 % par rapport au deuxième trimestre), après la reprise amorcée en milieu d'année 2009.

Des doutes demeurent cependant sur la soutenabilité de la croissance économique, même si la Banque de Corée continue d'afficher une prévision optimiste de croissance de 4,6 % en 2010. Un an plus tôt, la Banque de Corée prévoyait
une croissance de 2 % en 2009, quand la plupart des experts envisageaient alors une récession. La  croissance n'a finalement atteint que 0,2 %, très en-deçà des prévisions de la Banque de Corée.
 
Certains indicateurs montrent en effet une fragilité de la reprise : les exportations ont reculé de 1,8 % au quatrième trimestre et les dépenses privées de 0,1 %. Dans ce contexte, les taux d'intérêt de base devraient être maintenus à un niveau historiquement bas de 2 %.

Source :
FT.com (d'après le Financial Times)

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 08:48

banqueRPDC.JPGLe 20 janvier 2010, l'agence officielle KCNA de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé la création d'une banque de développement d'Etat. Cette dernière décision des autorités nord-coréennes fait suite à plusieurs initiatives récentes pour accélérer la modernisation économique en vue de la construction d'un "pays puissant et prospère" en 2012, suivant l'objectif réaffirmé par l'éditorial conjoint du 1er janvier 2010 des principaux titres de la presse nord-coréenne.  

Un vent de réformes économiques souffle en République populaire démocratique de Corée. La
réévaluation monétaire en fin d'année 2009 a été conduite notamment pour lutter contre l'inflation, rétablir le rôle du won nord-coréen dans les échanges nationaux et internationaux face aux devises étrangères interdites depuis le 1er janvier 2010 (et notamment le yuan, dont la place accrue a traduit la présence croissante de la Chine dans l'économie nord-coréenne), tout en permettant également de renforcer les réserves en devises des banques nord-coréennes. Parallèlement, le 16 décembre 2009, Korean Central Broadcasting Station (KCBS) a annoncé que le comité permanent de l'Assemblée populaire suprême avait modifié plusieurs lois relatives à la gestion économique, notamment la loi sur la gestion de la propriété immobilière, la loi sur le niveau de consommation des biens de consommation courante et la loi relative à l'importation des équipements généraux. Enfin, début janvier, le statut administratif de la ville de Rason (à la frontière Nord-Est, près de la Russie) a été modifié pour renforcer son autonomie. Une zone économique spéciale a été mise en place à Rason en 1991. Le dirigeant Kim Jong-il avait visité la ville en décembre dernier, en appelant à en faire "un des centres importants du commerce international". 

Dans ce contexte de réformes économiques majeures pour moderniser l'économie nationale en vue de l'édification d'un "pays puissant et prospère" à l'horizon 2012, l'agence officielle nord-coréenne KCNA a annoncé, le 20 janvier 2010, la création d'une banque de développement d'Etat, afin d'investir dans des projets majeurs répondant aux priorités définies par les politiques publiques. La décision, prise par la Commission de la défense nationale, a été annoncée lors de la première réunion du conseil d'administration du Groupe d'investissement international coréen Taepung (Korea Taepung International Investment Group), organisme de coopération économique extérieur également créé en tant que filiale basée à Pyongyang de la nouvelle banque de développement, afin d' "encourager l'afflux d'investissements et de financements" pour cette banque, toujours selon KCNA.

La création d'une entité coréenne spécifique dédiée au financement de projets de développement prioritaires témoigne du rôle qu'entend jouer l'Etat, dès à présent, dans la modernisation de l'économie, alors que l'échéance de 2012 se rapproche et que la réévaluation monétaire et l'interdiction des devises étrangères a pu fournir les capitaux nécessaires à la création de la nouvelle banque de développement.

D'autres options étaient possibles - comme l'encouragement aux investissements étrangers. En effet, si, selon les informations données par KCNA, les capitaux seront apparemment d'origine étrangère pour tout ou partie, à l'instar des opérations d'investissements étrangers, le processus de décision et les choix d'investissements appartiendront aux responsables coréens de la Banque de développement et de sa filiale, le Groupe d'investissement international coréen Taepung. Donner le rôle principal à la puissance publique pour organiser le développement économique est une option qui a fait ses preuves dans d'autres pays industrialisés et en développement, tout en veillant à limiter les relations de dépendance vis-à-vis du capital étranger. 

Des investisseurs étrangers, notamment européens (regroupés au sein de
l'European Business Association), sont déjà présents à Pyongyang. Pour sa part, l'AAFC reste à la disposition de tout investisseur intéressé par des projets en Corée du Nord pour apporter sa connaissance du marché et de l'économie du pays, ainsi qu'entrer en contact avec les autorités nord-coréennes. Les membres et les partenaires de l'AAFC peuvent participer au financement de la Banque publique de développement. L'AAFC veille aussi à répondre aux demandes de coopération économique formulées par nos homologues coréens de l'Association d'amitié Corée-France, en particulier dans les domaines de l'agriculture et de la pisciculture.

Sources : AAFC,
Xinhua (d'après KCNA)

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31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 00:15

NoDollarEuroLe mercredi 30 décembre 2009, la chaîne télévisée publique chinoise CCTV a annoncé que le gouvernement de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) avait décidé d'interdire l'utilisation des devises étrangères pour les achats, tant de ses concitoyens que des étrangers, à compter du 1er janvier 2010. Cette nouvelle, qui reste encore à confirmer publiquement par les autorités nord-coréennes, s'inscrirait dans la continuité d'un ensemble de réformes économiques et monétaires adoptées au cours des dernières semaines, tendant à une régulation accrue des marchés privés.

Est-ce un retour aux fondamentaux de l'économie socialiste ? Après une
réforme monétaire basée sur la réévaluation de la monnaie nationale, le won, les autorités nord-coréennes auraient décidé d'interdire, à compter du 1er janvier 2010, l'utilisation des devises étrangères pour les achats sur leur territoire auxquels procèdent tant les Coréens que les résidents étrangers. Le mercredi 30 décembre au soir, la chaîne publique chinoise CCTV a en effet annoncé que les citoyens nord-coréens "seront interdits d'utiliser directement les dollars, les euros et les autres devises étrangères dans les magasins, les restaurants et les autres commerces de détail", tandis que les étrangers seraient tenus de procéder au changement de leurs devises en wons nord-coréens pour procéder à des achats en RPDC.

Dans l'attente d'une confirmation publique de cette mesure, celle-ci aurait des effets encore plus radicaux que la récente
réévaluation du won nord-coréen : sous réserve des taux de change applicables (les taux légaux du won étant nettement supérieurs à ceux appliqués sur les marchés privés), la réforme viserait non plus l'épargne accumulée par une classe moyenne enrichie par le développement des marchés privés, mais les quelques dizaines de milliers de personnes, souvent situées au coeur du pouvoir économique et politique, qui, en ayant accès aux marchés étrangers, se sont fortement enrichies à la faveur des réformes économiques officialisées en 2002.

Lors de leurs voyages d'étude en RPD de Corée, en 2006, 2008 et 2009, les délégations de l'AAFC avaient pu constater le rôle pivot d'un petit nombre de devises étrangères - d'abord le dollar, et dans une moindre mesure l'euro, le yuan et le yen - dans les échanges sur les marchés privés. Les autorités nord-coréennes manifestent ainsi clairement leur volonté de remettre en cause les mécanismes ayant permis l'accumulation rapide de fortunes personnelles, qui avait mis à mal une organisation économique relativement égalitaire, tout en permettant de recouvrir la pleine souveraineté économique de la RPD de Corée pour sa politique monétaire.

Le succès de cette mesure, à l'heure d'une
régulation accrue des marchés privés, reposera toutefois sur la capacité à éliminer les devises étrangères des circuits commerciaux. Si l'objectif est de faire du won nord-coréen l'unique devise utilisée dans les échanges nationaux, voire internationaux, la réforme devra avoir comme corollaires un meilleur approvisionnement des marchés et un encadrement efficace des prix.  

Source :
Associated Press

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28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 12:24

Le 30 novembre 2009, le gouvernement de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a introduit une réforme monétaire dont un des objectifs recherchés est la lutte contre l'inflation. Toutefois, la régulation des marchés privés, en fort essor depuis le milieu des années 1990, apparaît également comme une des finalités de la mesure, alors que les réformes économiques officialisées le 1er juillet 2002 ont accru les inégalités, tout en réduisant le rôle qui était traditionnellement dévolu au système public de distribution. Les incertitudes sur certaines modalités de la réforme monétaire - s'agissant du plafond des sommes échangées, ou du devenir des sommes ayant dû être déposées dans les établissements bancaires - mettent en lumière les enjeux d'une meilleure régulation du secteur privé, alors que les marchés privés ont toujours existé en RPD de Corée. Ces mesures doivent être resituées dans un contexte où de nouvelles dispositions législatives d'amélioration de l'économie ont été prises par le comité permanent de l'Assemblée populaire suprême.

Que voulait exactement le gouvernement nord-coréen en conduisant de manière accélérée, il y a moins d'un mois, sa cinquième réforme monétaire depuis 1947 ? Au-delà de cette question, le principe de la réforme était simple : cent anciens won équivalent à un nouveau won. Les Nord-Coréens devaient échanger leurs anciennes coupures dans la limite de 150 000 « anciens » won jusqu'au 6 décembre 2009. Au-delà de ce montant, l'argent devait être déposé dans un établissement bancaire pour un échange ultérieur dont les modalités n'étaient alors pas précisées.


 Nouveaux billets de 5000, 2000 et 1000 won (source : Choson Sinbo)


La lutte contre l'inflation apparaît comme l'un des objectifs poursuivis par le gouvernement nord-coréen, alors que les devises étrangères tendent à évincer le won - dont la valeur diminue en conséquence - sur les marchés privés. Cependant, compte tenu du plafond fixé pour les sommes échangées (150.000 won représentent cinquante fois le salaire mensuel moyen), la réforme a été interprétée par certains observateurs étrangers comme visant d'abord les bénéfices réalisés lors des opérations d'échanges sur les marchés privés.  

Certains médias sud-coréens, comme le Chosun Ilbo, ont fait état de révoltes qui auraient même conduit à des exécutions : ces informations, qu'il n'était "pas possible de confirmer" de l'aveu même de l'AFP, doivent être prises avec d'autant plus de réserves qu'elles émanent d'un des titres de la presse sud-coréenne les plus hostiles à la Corée du Nord. Il semblerait toutefois qu'il ait été procédé à des aménagements de la réforme monétaire, toujours selon le Chosun Ilbo qui fait état sur ce point de sources nord-coréennes apparemment crédibles :

- le plafond des sommes échangées aurait été relevé, le 13 décembre 2009, à 500.000 won ;

- les citoyens nord-coréens pourraient échanger tous leurs anciens billets contre de nouvelles coupures, à condition d'avoir déposé ces sommes dans les établissements bancaires ;

- il ne serait pas conduit pas de vérification sur l'origine des sommes ainsi accumulées jusqu'à 1 million de won, ni sur les sommes déposées au-delà de ce plafond, dès lors que des explications satisfaisantes seraient apportées sur l'origine de ces dépôts supérieurs à 1 million de won.

Si l'on peut s'interroger sur les modalités et les effets de cette réforme monétaire qui apparaît aussi comme une mesure de régulation des marchés, deux remarques s'imposent :

- d'une part, les marchés privés en Corée du Nord existent pratiquement depuis la fondation de la RPD de Corée : les premiers marchés privés - sous forme de marchés paysans - sont apparus, après la réforme agraire de 1946, avant la guerre de Corée (1950-1953) ; officialisés en 1954, ils ont permis aux paysans d'échanger leurs surplus, alors que l'existence de lopins individuels est une des caractéristiques du système agricole nord-coréen ; les marchés privés, officialisés en 2002, se sont ainsi développés à partir des années 1990 dans le cadre des marchés paysans, pour pallier les difficultés du système public de distribution à l'époque de la "dure marche" ;

- d'autre part, la régulation des marchés privés est une constante des politiques publiques conduites par les autorités nord-coréennes, afin de trouver un équilibre entre le système public de distribution - en principe plus juste, mais mis à mal par les difficultés économiques des années 1990 - et les marchés privés qui, tout en représentant une incitation individuelle au développement de la production, sont porteurs d'inégalités sociales. 


La régulation des marchés privés porte, notamment, sur leur nombre et leur localisation, la nature des produits échangés, les autorisations données aux vendeurs, en précisant notamment quelles sont les personnes habilitées à vendre sur ces marchés et les démarches administratives et fiscales à suivre. 

La réforme monétaire s'inscrit dans un cadre plus général de mesures destinées à relancer l'économie, alors que l'objectif prioritaire est la construction d'un pays puissant et prospère en 2012 : le 16 décembre 2009, le média nord-coréen Korean Central Broadcasting Station (KCBS) a annoncé que le comité permanent de l'Assemblée populaire suprême avait modifié plusieurs lois relatives à la gestion économique, notamment la loi sur la gestion de la propriété immobilière, la loi sur le niveau de consommation des biens de consommation courante et la loi relative à l'importation des équipements généraux.   

KCBS a rappelé que la loi sur la gestion de la propriété immobilière "fixe les principes fondamentaux sur l'enregistrement, la vérification, l'utilisation et le paiement des taxes d'usage des biens immobiliers", sans préciser le contenu de la réforme. Selon l'Institut des études extrêmes-orientales (Institute for Far Eastern Studies, IFES), il s'agirait de fixer des règles pour des utilisations privées de ces biens et d'améliorer le dispositif de collecte fiscale, alors que de nouveaux bureaux de gestion des biens immobiliers ont été créés depuis 2006.

Alors que KBCS fait état d'une  réponse aux demandes émanant des entreprises, la loi sur le niveau de consommation des biens de consommation courante viserait une réduction des coût de production, selon l'IFES. Enfin, la loi relative à l'importation des équipements généraux fixerait de nouvelles règles de régulation des plans d'importation, des contrats et de l'utilisation des biens par les usines, les écoles, les hôpitaux et les diverses unités de consommation, dans une démarche d'amélioration de la qualité des produits.

Si des incertitudes demeurent sur le contenu des réformes économiques et monétaires menées depuis un mois en RPDC, elles apparaissent comme la traduction législative et réglementaire des efforts conduits parallèlement dans le cadre des campagnes « des 150 jours » et « des 100 jours » pour relancer l'économie.

Sources : AAFC,
AFP, Institute for Far Eastern Studies

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