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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 23:33

En janvier 2011, le gouvernement de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a adopté un plan stratégique de développement économique sur dix ans, en vue de transformer la Corée du Nord en une puissance économique à part entière d'ici 2020. Cet horizon à dix ans prolonge l'objectif de construire, d'ici 2012, un "pays puissant et prospère".

 

15102010-10C'est le premier programme stratégique à long terme depuis le troisième plan septennal (1987-1993), inachevé en raison des difficutés économiques de la période de la dure marche : en janvier 2011, le gouvernement nord-coréen a défini un plan de développement décennal, visant à bâtir "un pays prospère à part entière" d'ici 2020. Ce nouvel horizon prolonge l'objectif de construire "un pays puissant et prospère" en 2012, année du centenaire de la naissance du Président Kim Il-sung.

 

Selon l'agence officielle KCNA de la RPD de Corée, "le plan fixe l'objectif stratégique de l'Etat pour le développement économique. Il met l'accent sur la construction d'infrastructures, le développement de l'agriculture et des industries de base, dont l'électricité, le charbon, le pétrole, les industries métallurgiques et le développement régional". La création d'un nouvel aéroport international et l'urbanisme figurent également dans les objectifs affichés. Selon des économistes sud-coréens, les douze projets prioritaires représenteraient un investissement de 100 millions de dollars. 

 

Pour mener à bien ces projets, une nouvelle agence a été créée : le Bureau général d'Etat pour le développement économique.

 

Cette annonce est intervenue alors que plusieurs médias ont fait état de projets sino - nord-coréens pour développer les mines nord-coréennes d'une part, la zone économique spéciale de Rason, au Nord-Est du pays, d'autre part.

 

Sources : AAFC, New Kerala

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 00:04

Deux ans seulement après avoir lancé son réseau de téléphonie mobile, relevant directement de la troisième génération (3G), la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a commencé à fabriquer ses propres téléphones mobiles, pour répondre à une demande en croissance exponentielle.

 

15102010-10La croissance exponentielle du nombre d'abonnés au récent réseau de téléphonie mobile en Corée du Nord, qui date de seulement deux ans, a surpris nombre d'observateurs, à commencer par le groupe Orascom Telecom, détenteur de 75% du capital de l'opérateur local Koryolink - confortant encore le rôle du groupe égyptien comme un des investisseurs étrangers majeurs en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), présent également dans le secteur de la construction avec la rénovation en cours de l'hôtel pyramidal Ryugyong (photo AAFC, à gauche, octobre 2010).

 

Selon les données d'Orascom Telecom rendues publiques début novembre pour le troisième trimestre de l'année 2010, le nombre de souscripteurs au réseau de téléphonie mobile en RPD de Corée a progressé de plus de 60 % entre juillet et fin septembre 2010, de 184.000 à 301.000 abonnés. Plus de 50 % de la progression enregistrée au cours du troisième trimestre 2010 provient des régions situées en dehors de la capitale Pyongyang. En un an, le nombre de souscripteurs a plus que quadruplé en Corée du Nord.

 

Toujours selon Orascom, le nouveau service d'appel vidéo sur le réseau de téléphonie mobile 3G en Corée du Nord est de plus en plus populaire, en raison "du niveau élevé de la demande, en particulier dans le secteur de la jeunesse".

 

Initialement ciblée sur la capitale Pyongyang et les principales villes, la couverture par le réseau Koryolink a progressé rapidement, s'étant étendue de 60 à 75 % de la population du pays au cours du seul troisième trimestre de l'année 2010, en vue d'atteindre 90 % des Nord-Coréens d'ici la fin de l'année.

 

Pour répondre au boom de la demande intérieure, la RPD de Corée a décidé de se lancer dans la production industrielle de ses propres téléphones mobiles. Selon le journal des Nord-Coréens du Japon Chosun Sinbo, cité par l'agence sud-coréenne Yonhap, une entreprise d'électronique et de télécommunications à capitaux mixtes (joint venture) Checom Technology, basée à Pyongyang, produit chaque jour des centaines de téléphones mobiles. Toujours selon le Chosun Sinbo, des recherches sont en cours pour adapter les logiciels aux besoins des utilisateurs locaux.

 

L'essor de la téléphonie mobile s'inscrit dans le cadre plus général d'un développement rapide des nouvelles technologies en Corée du Nord. Le 15 novembre 2010, le ministère de l'Industrie électronique a indiqué que les objectifs de production annuels avaient d'ores et déjà été dépassés. Du 8 au 15 novembre 2010, s'est également tenue au Pavillon des Trois-Révolutions, à Pyongyang, la 11ème exposition nationale des logiciels utilisés dans le domaine de l'éducation.

 

Sources :

- Mobile business briefing, "Orascom : North Korea sees rapid growth in mobile and video calling", 9 novembre 2010 ;

- Cellular news, "North Korea starts manufacturing own mobile phones", 15 novembre 2010 ;

- KCNA, "11th National Education Software Exhibition Held", 15 novembre 2010 ;

- KCNA, "Ministry of Electronics Industry Hits Yearly Economy Target", 15 novembre 2010.

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 17:01

Après les exercices menés conjointement avec la Marine américaine fin juillet en mer de l'Est (mer du Japon), la Marine sud-coréenne a lancé le 5 août des manœuvres anti-sous-marines - les plus vastes de son histoire -  en mer de l'Ouest (mer Jaune), toujours dirigées contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Outre ces démonstrations de force, les autorités sud-coréennes cherchent à sanctionner par tous les moyens la RPDC accusée d'avoir torpillé une corvette sud-coréenne le 26 mars dernier. Ces accusations sont rejetées par la RPDC et contestées  par une part importante de l'opinion sud-coréenne et dans le monde car reposant sur des « preuves » de plus en plus faibles. Jusqu'à présent, cherchant à faire sanctionner la RPDC par la « communauté internationale » pour l'incident du 26 mars, le gouvernement de Séoul n'a rencontré que des échecs. Il voit donc d'un bon oeil l'annonce de sanctions américaines unilatérales contre la RPDC et entend s'y associer. Mais dans sa précipitation à vouloir tirer un trait sur le rapprochement inter-coréen initié par ses prédécesseurs depuis 2000, le gouvernement conservateur du président Lee Myung-bak semble avoir sous-estimé le prix demandé par les Etats-Unis en échange de leur soutien face à la Corée du Nord : l'adoption de sanctions contre l'Iran, plus important partenaire commercial de la Corée du Sud au Moyen-Orient. En voulant viser la Corée du Nord, le gouvernement sud-coréen pourrait bien se tirer une balle dans le pied.

 

Les 2 et 3 août 2010, Robert Einhorn, conseiller spécial du département d’Etat américain pour la non-prolifération et le contrôle des armes, était en Corée du Sud, avant de se rendre à Tokyo, pour discuter des sanctions qu'envisagent de prendre les Etats-Unis contre la Corée du Nord et l’Iran.

 

Avant son arrivée à Séoul, Einhorn avait salué l'Union européenne et plusieurs autres pays occidentaux pour les mesures prises afin de restreindre les transactions pétrolières et de gaz naturel ainsi que le commerce des armes avec l'Iran soupçonné de développer un programme d'armes nucléaires à base d'uranium hautement enrichi, des mesures en ligne avec les sanctions imposées en juin par la résolution 1929 du Conseil de sécurité des Nations Unies. L'Iran affirme que son programme d'enrichissement est utilisé uniquement pour produire de l'énergie, mais Washington a d'ores et déjà appelé la Corée du Sud à prendre des mesures unilatérales contre l'Iran, similaires à celles des pays européens.


Pour ce qui concerne la Corée du Nord, Washington a déclaré qu'il allait établir une liste d’entités et d'individus en vue de couper les sources de revenus provenant du commerce d’armes de destruction massive, de contrefaçons et de produits de luxe en violation avec les résolutions de l'ONU, notamment la résolution 1874 adoptée le 12 juin 2009 suite au second essai nucléaire nord-coréen. Les accusations américaines à l'encontre de la RPDC ne sont pas nouvelles et certaines ont été réfutées par des spécialistes.

 

all.jpg Manifestation le 2 août 2010 à Séoul, devant le ministère des Affaires étrangères, à l'occasion de la venue de l'envoyé américain, Robert Einhorn, pour demander l'arrêt des sanctions à l'encontre de la RPDC  et exiger l'ouverture de négociations en vue d'un traité de paix dans la péninsule coréenne (source : SPARK)

 

L'attitude américaine a de quoi satisfaire le gouvernement sud-coréen qui cherche à sanctionner la RPDC depuis qu'un groupe d'enquête mixte civil et militaire l'a accusée d'avoir torpillé une corvette sud-coréenne, le Cheonan, le 26 mars dernier en mer de l'Ouest. Ces accusations ont toujours été rejetées par la RPDC et les preuves avancées par le gouvernement sud-coréen sont de plus en plus contestées en Corée du Sud même et dans le monde. Malgré tous ses efforts – et le soutien des Etats-Unis -, le gouvernement sud-coréen n'a pas réussi jusqu'à présent à faire sanctionner la RPDC par la « communauté internationale »: le Conseil de sécurité des Nations Unies, saisi par les autorités sud-coréennes le 4 juin, a publié le 9 juillet une déclaration condamnant l'attaque contre le navire sud-coréen mais sans l'imputer à la RPDC; quant au Forum régional de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, principal canal pour le dialogue et la coopération sur la sécurité multinationale dans la région Asie-Pacifique, il a seulement exprimé le 23 juillet une inquiétude profonde et des condoléances suite au naufrage.

 

Les sanctions décidées, unilatéralement, par Washington à l'encontre de la RPDC réjouissent donc les milieux sud-coréens les plus conservateurs qui n'ont jamais accepté le rapprochement inter-coréen permis par la « politique du rayon de soleil » initié par Kim Dae-jung et poursuivie par Roh Moo-hyun, les prédécesseurs du président Lee Myung-bak.


Mais les Etats-Unis voudraient qu'en échange du soutien qu'ils lui apportent face à la Corée du Nord, la Corée du Sud joigne ses efforts pour mettre en place des sanctions sévères contre l’Iran.

 

Or, la République islamique d'Iran est le premier partenaire commercial de la Corée du Sud au Moyen-Orient.

 

Les échanges bilatéraux entre la Corée du Sud et l'Iran ont atteint près de 10 milliards de dollars en 2009. Les exportations sud-coréennes vers la République islamique se sont élevées à environ 4 milliards de dollars en 2009, et ont augmenté de plus de 50% entre janvier et mai 2010 par rapport à la même période de l'année précédente.

 

L'Iran, quatrième producteur mondial de pétrole brut, a fourni 8,7% du pétrole importé par la Corée du Sud en 2009.

 

L'Iran est aussi un marché prometteur dans les domaines de la construction et de la chimie, et sa capitale, Téhéran, est considérée, avec Dubaï, comme une tête de pont pour les entreprises sud-coréennes opérant au Moyen-Orient. Des entreprises sud-coréennes, comme LG, Hyundai, Samsung Electronics, Hanjin Heavy Industries et Daewoo Shipbuilding, ont signé des contrats de plusieurs milliards de dollars avec l'Iran au cours de ces dernières années.

 

La Corée du Sud se retrouve maintenant confrontée à un dilemme : une participation de Séoul aux sanctions américaines contre l'Iran pourrait avoir un impact important sur les entreprises sud-coréennes au Moyen-Orient, alors que la Chine est en train d’accroître sa présence dans la région, mais rejeter l'appel des Etats-Unis constituerait un revers pour l’allié numéro un de Séoul, qui lui a apporté un soutien total face à la Corée du Nord dans l'affaire du Cheonan.


Le chef du bureau des finances internationales au ministère sud-coréen de la Stratégie et des Finances, Kim Ik-joo, a déclaré après sa rencontre avec Robert Einhorn que l'envoyé américain avait bien demandé la participation de la Corée du Sud au sujet des sanctions américaines contre l’Iran. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, l'envoyé américain a notamment demandé au gouvernement sud-coréen de geler les avoirs de la succursale sud-coréenne de la banque iranienne Mellat,
une des institutions financières iraniennes figurant sur la liste noire des Etats-Unis, et de fermer cette succursale qui a servi d’intermédiaire aux entreprises locales pour les transferts d’argent vers l'Iran.

 

Confrontés au choix d'appliquer les seules résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies contre l'Iran, lesquelles ont valeur de lois internationales, ou de se plier aux nouvelles exigences américaines, les officiels sud-coréens affirment soutenir entièrement les préoccupations des Etats-Unis sur la non-prolifération. Mais ils voudraient aussi que les transactions avec l’Iran hors du domaine de la non-prolifération soient épargnées par les sanctions. Il n'est pas certain que la retenue de la Corée du Sud face à l'Iran, fondée sur des intérêts économiques bien compris, satisfasse son parrain américain.

 

Après un fiasco diplomatique, le gouvernement sud-coréen  pourrait donc maintenant connaître un fiasco économique, voire politique, faute d'avoir écouté les appels à la retenue lancés, notamment, par la Chine et par la Russie suite au naufrage du Cheonan.  Le gouvernement sud-coréen a préféré suivre la frange la plus conservatrice de la société sud-coréenne, aveuglée par sa haine envers les défunts présidents Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun, et trop heureuse de pouvoir donner le « coup de grâce » au rapprochement intercoréen. Sans en mesurer toutes les conséquences, les conservateurs sud-coréens ont monté un dossier à charge contre la Corée du Nord, validé plus tard par un groupe d'enquêteurs venus de Corée du Sud, des Etats-Unis et d'autres pays alliés quand il aurait fallu une enquête scientifique et objective sur les causes du drame du 26 mars. Les autorités de Séoul ont aussi voulu profiter du naufrage du Cheonan pour réaffirmer l'alliance entre la Corée du Sud et les Etats-Unis, une alliance où la Corée du Sud fait de plus en plus figure de supplétif des Etats-Unis pour leur stratégie d'endiguement de la Chine. Le gouvernement Lee Myung-bak voulait sanctionner la RPDC à tout prix. La facture vient d'arriver.

 

 

Sources :

Yonhap, « Einhorn se rendra en Corée du Sud et au Japon pour discuter des sanctions contre la Corée du Nord et l'Iran », 30 juillet 2010  

 Yonhap, « La Corée du Sud face à un dilemme suite à la pression américaine pour des sanctions contre l'Iran », 4 août 2010

Yonhap, « Les sanctions contre l'Iran constitueront "le plus grand défi" pour la Corée du Sud », 5 août 2010

 

 

 

 

 

 

 

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 21:41

Présente en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) depuis 2004, la société Aminex, cotée à Londres et à Dublin, a signé au printemps dernier un accord de prospection pétrolière sur une zone de 50.680 km2, située en mer de l'Est. Tandis que les dernières données économiques pour l'année 2009 indiquent un léger recul de l'économie nord-coréenne, la richesse de son sous-sol est sans doute l'une des clés de son développement, alors que l'un des mots d'ordre est la construction d'un pays "puissant et prospère" à l'horizon 2012.

 

aminex_north_korea-copie-1.jpg

Non-productrice de pétrole à l'heure actuelle, la Corée du Nord souffre d'une grave pénurie d'énergie qui résulte, notamment, de la fin des livraisons de pétrole soviétique dans des conditions plus favorables que celles du marché. Mais ce goulot d'étranglement de l'économie nord-coréenne est appelé à disparaître à moyen terme : outre les réserves de la mer de l'Ouest, dont l'exploitation devra faire l'objet d'un accord entre les deux Etats riverains concernés, la République populaire de Chine et la République populaire démocratique de Corée, l'accord signé il y a un mois entre les autorités nord-coréennes et l'entreprise de prospection pétrolière Aminex indique la très forte probabilité de réserves en mer de l'Est, même si leur étendue et la viabilité de leur exploitation économique restent encore totalement inconnues.

 

Aminex a signé un accord de prospection pétrolière avec le gouvernement nord-coréen en 2004, aux termes duquel Aminex apporte son soutien technique, commercial et légal aux efforts de la RPD de Corée pour la prospection et la production de pétrole et de gaz naturel. En contrepartie, Aminex dispose d'une priorité pour les licences dan les nouvelles zones de prospection.

 

Pour ses activités en Corée du Nord, Aminex a créé une société, Korex, dont les activités sont menées conjointement avec Chosun Energy, entreprise basée à Singapour. L'un des directeurs de Chosun Energy est James Passin, directeur d'un fond américain new yorkais.

 

Il y a un mois, un accord a été signé à Londres entre Brian Hall, président d'Aminex, et des représentants nord-coréens. 50 % des capitaux de Korex Ltd ont été vendus à Chosun Energy, et un contrat de partage de la production (acronyme anglais : PSC) a été signé pour une période de 10 ans en mer de l'Est (cf. carte ci-dessus, source Aminex) : la zone concernée couvre 50.680 km2, soit une superficie supérieure à celle de la Suisse. De l'avis des experts, il est peu probable que la société Aminex se soit lancée dans une telle opération, qui plus est dans une période de tensions intercoréennes accrues, sans un minimum de garanties quant à la présence plus que probable d'hydrocarbures en mer de l'Est.

 

La richesse du sous-sol nord-coréen constitue certainement l'une des clés du développement de l'économie de la RPDC, encore trop largement dépendante des aléas climatiques pour son agriculture et soumise à un régime de sanctions internationales, renforcées après l'essai nucléaire du 25 mai 2009. En l'absence de statistiques officielles nord-coréennes, la Banque de Corée (du Sud) a estimé que l'économie nord-coréenne avait reculé de 0,9 % en 2009, après une croissance de 3,7 % en 2008. Toujours selon la banque centrale sud-coréenne, les exportations nord-coréennes ont atteint 1,06 milliard de dollars en 2009, et les importations 2,35 milliards de dollars l'an passé.

 

Sources :

- Aminex 

- "Aminex signs oil exploration deal with North Korea", in The Irish Times, 1er juin 2010 

- "L'économie nord-coréenne a connu une contraction l'an dernier", Yonhap, 24 juin 2010 

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 23:14

AirKoryoConformément à l'avis rendu par l'Agence européenne de la sécurité aérienne, la compagnie nationale nord-coréenne Air Koryo a été retirée de la liste noire de l'Union européenne, sous certaines conditions précisées le 30 mars 2010 : ce sont les appareils les plus récents d'Air Koryo qui pourront à nouveau voler en Europe.


La décision était attendue après l'avis rendu en ce sens, une semaine plus tôt, par l'Agence européenne de la sécurité aérienne : le 30 mars 2010, la commission Transports de l'Union européenne, par la voix de sa porte-parole Helen Kearns, a annoncé que la compagnie nationale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) Air Koryo, ainsi que la compagnie angolaise TAAG, étaient retirées de la liste noire de l'Union européenne des compagnies qui n'opèrent pas en Europe. A contrario, de nombreux avions d'Iran Air, ainsi que toutes les compagnies du Soudan et des Philippines, ont été incluses dans la liste noire, qui comporte plus de 300 compagnies ne respectant pas certaines conditions de sécurité.


Concernant Air Koryo et TAAG, la porte-parole a précisé : "Dans les deux cas nous voyons des progrès significatifs, et elles seront toutes les deux autorisées à voler en Europe avec certains appareils spécifiques."


Air Koryo a acquis récemment deux Tupolev Tu-204 et est en cours de négociations pour l'acquisition de plusieurs Sukhoi Superjet.


La décision relative à Air Koryo confirme que c'est l'ancienneté des appareils, et non d'autres critères comme l'entretien des avions ou le nombre d'heures de vol des pilotes, qui avait motivé son inscription sur la liste noire de l'Union européenne. Toutefois, des vols réguliers vers l'Union européenne ne semblent toujours pas à l'ordre du jour.


Source : Associated Press, "EU eases restrictions on North Korea, Angola airlines", 31 mars 2010 (sur le site BusinessDay) 

 

Iliouchine-62.JPGIliouchine Il-62 de la compagnie Air Koryo venant d'atterrir à l'aéroport de Pékin, le 16 septembre 2008 (photo : AAFC)

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 22:57

Le 24 mars 2010, une souce de la Commission européenne a indiqué que la compagnie aérienne Air Koryo de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) pourra bientôt à nouveau opérer en Europe, sous certaines conditions. Il doit ainsi être levé une interdiction ancienne de quatre ans, depuis l'inscription d'Air Koryo en 2006 sur la liste noire de l'Union européenne.

800px-Air Koryo IL-62M P-881

En 2006, la compagnie nationale nord-coréenne Air Koryo a été inscrite sur la liste noire de l’Union européenne des compagnies aériennes qui n'opèrent pas en Europe, car l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) estime qu'elles ne respectent pas des normes suffisantes de sécurité internationale.

Cette mesure devrait toutefois prochainement être fortement assouplie, après une réunion des membres de l'AESA la semaine dernière pour examiner la liste noire, selon une procédure de révision périodique qui intervient trois fois par an. Organisme consultatif, mais dont les avis sont généralement suivis, l'AESA a recommandé que les restrictions frappant Air Koryo soient assouplies en la classant "Annexe B" : selon
cette même source de la Commission européenne, la compagnie nord-coréenne pourra à nouveau opérer en Europe sous certaines conditions, à l'issue de la première révision annuelle de la liste noire de l'Union européenne prévue fin mars 2010.

Des responsables d’Air Koryo ont participé à la dernière réunion de l’AESA pour répondre à ses questions sur les mesures de sécurité prises récemment par la compagnie. 

Sans être spécialistes des questions de sécurité aérienne, les responsables de l'AAFC s'étaient émus du classement d'Air Koryo sur la liste noire de l'Union européenne en 2006, laquelle comprend des compagnies d'une vingtaine de pays. En effet, à notre connaissance, il n'y a pas eu de catastrophes aériennes récentes graves impliquant des avions d'Air Koryo, malgré un accident ayant entraîné 23 morts le 1er juiller 1983, en Guinée. Cette situation diffère de celle des transporteurs cargo figurant, eux aussi, sur la liste noire, et qui en ont motivé l'établissement. Par ailleurs, il n'y a jamais eu de vol régulier d'Air Koryo à destination des pays membres de l'Union européenne, rendant d'autant moins probable une coopération approfondie entre Air Koryo et l'AESA, de nature à apporter l'ensemble des informations attendues. La recommandation récente de l'AESA correspond à une position plus conforme aux impressions recueillies par des membres de l'AAFC, ayant travaillé dans le secteur aérien ou voyageant régulièrement sur les lignes aériennes internationales, lorsqu'ils ont utilisé Air Koryo à l'occasion de leurs voyages en Corée du Nord, même si des progrès peuvent encore être accomplis.

Créée en 1954, ayant commencé ses opérations le 21 septembre 1955, l'Administration de l'aviation civile de Corée (acronyme anglais, CAAK) est devenue Air Koryo en 1993. La même année, les Nord-Coréens avaient commandé 3 Ilyushin Il-76 et 2 nouveaux Tupolev Tu-204 pour moderniser leur flotte. En septembre 2009, Air Koryo a acquis un nouvel exemplaire du Tupolev Tu-204-300 et un nouveau Tupolev Tu-204-100.  

Air Koryo dessert actuellement la Chine (Beijing, Shenyang, Dalian), la Russie (Khabarovsk, Moscou, Vladivostock) et Bangkok, en Thaïlande, ainsi que, en Corée du Nord, Pyongyang, Hamhung, Chongjin, Haeju et Samjiyon. A ces destinations s'ajoutent des vols charters avec, notamment, Séoul en Corée du Sud (depuis 2003), et plusieurs capitales européennes, dont Zurich, Prague, Vienne, Amsterdam, Budapest, ainsi que New York.

Sources : AAFC,
Yonhap, wikipédia

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 22:27

La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a misé sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication pour accélérer son développement économique. Dans ce cadre, les autorités de RPD de Corée ont fait le choix des logiciels libres, et notamment de Linux, sur un marché aujourd'hui largement monopolisé par les firmes américaines à l'échelle mondiale. En 2009, les informaticiens nord-coréens ont ainsi lancé le premier système d'exploitation du pays, baptisé "Etoile rouge". Un étudiant russe de l'université de Kim Il-Sung, à Pyongyang, s'étant procuré une copie de ce système pour seulement 5 dollars, les médias occidentaux ont permis de mieux faire connaître Etoile rouge, dont la création témoigne des capacités informatiques souvent méconnues de la Corée du Nord, malgré le handicap d'un embargo technologique sévère. 

 red_star.jpg

"Vous devez créer un système d'exploitation typiquement nord-coréen basé sur le noyau Linux" : ces instructions de Kim Jong-il, figurant sur le fichier "lisez-moi" (readme.text) du système Etoile rouge, traduisent l'implication du dirigeant nord-coréen dans la création du premier système d'exploitation propre à la République populaire démocratique de Corée, mis en place en 2009 par North Korea Information Technology.

Comme le montre une version que s'est procuré un étudiant russe de l'Université Kim Il-sung, qui en a parlé sur le blog qu'il tient depuis l'ambassade de Russie à Pyongyang, si le système Etoile rouge s'inspire des distributions GNU/Linux existantes, il possède aussi des spécificités proprement nord-coréennes.

Deux versions sont disponibles : classique et Serveur. Il est possible d'acheter l'une ou l'autre version, pour la moitié du prix initial (seulement 5 dollars).

Basé sur l'environnement de bureau KDE, Etoile rouge s'installe en 15 minutes à partir d'un CD. Le bureau, classique, comporte une icône poste de travail, une corbeille et un lien vers la visite guidée du système. L’étoile rouge, en bas à gauche de l'écran, ouvre le menu système, permettant d'accéder au menu programmes à l’aide des icônes situés à sa droite.

Ce système embarque différents logiciels, comme le navigateur Naenara (découlant de Firefox), la suite bureautique OpenOffice, un gestionnaire de courriers électroniques, quatre jeux (Démineur, Solitaire, Jawbreaker et un jeu de logique où le joueur doit construire des formules chimiques correctes), et un émulateur Windows. Parmi les programmes de base figurent aussi plusieurs utilitaires, dont un pare-feu - pouvant aussi jouer le rôle de filtre - appelé "Forteresse de Pyongyang". Etoile rouge possède enfin des programmes développés par les informaticiens nord-coréens, notamment un antivirus.

Les caractéristiques techniques minimales de ce système - qui reste en cours de développement - sont un Pentium III à 800 MHz, 256 Mo de mémoire vive et 3 Go d'espace disque.

De nature à concurrencer Microsoft, tout au moins localement, Etoile rouge est une brèche ouverte - certes encore modeste - dans la domination des firmes américaines sur le marché informatique, alors que la Corée du Nord a fait le choix des logiciels libres comme un des outils de sa modernisation économique. La Corée du Nord possède déjà son propre réseau Internet, c'est-à-dire "un réseau national d’information indépendante de l’organisme américain de réglementation d’Internet", comme l'observe un blogueur,
Claude Picot.

Sources : Le Monde,
neteco.com (dont photo), Une distribution Linux Nord Coréenne : L’Étoile Rouge (article par Claude Picot)

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 23:05

L'une des toutes premières fibres synthétiques créée dans le monde, à l'initiative du savant coréen Ri Sung-gi, le vinalon a fait l'objet d'une exploitation industrielle en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Alors que la production avait décliné au milieu des années 1990 suite aux difficultés économiques de la RPDC, les travaux de modernisation conduits sur le site de la principale usine du pays, le complexe du 8 Février à Hamhung, ont marqué une relance de la production. Un rassemblement de masse a marqué l'inauguration des travaux, le 6 mars 2010, en présence du dirigeant Kim Jong-il.

kim_jong_il_vinalon.jpg
Le 6 mars 2010, une manifestation de masse ayant rassemblé 100.000 personnes s'est tenue à Hamhung, en présence du dirigeant Kim Jong-il, président de la commission de la défense nationale de la République populaire démocratique de Corée, à l'occasion de la réouverture du complexe de vinalon du Huit-Février.   

Ri_sung_gi.jpgMis au point dès 1939 par un savant coréen, le professeur Ri Sung-gi (1905-1996), le vinalon est l'une des plus anciennes fibres synthétiques au monde, créée peu après le nylon. Proches des fibres naturelles, les fibres de vinalon sont obtenues à partir de calcaire et d'anthracite. La République populaire démocratique de Corée a ensuite développé la production de vinalon à l'échelle industrielle, sous l'impulsion du Président Kim Il-sung.

Mise en service le 6 mai 1961, à l'issue de travaux conduits en un peu plus d'une année, le complexe de vinalon du Huit-Février à Hamhung est la principale usine coréenne de production de vinalon. La production s'était toutefois arrêtée en 1994, dans un contexte de difficultés économiques sévères en RPD de Corée.

Les travaux de modernisation inaugurés le 6 mars dernier marquent la relance de la production de vinalon. La large couverture des cérémonies par les médias nord-coréens témoigne de la priorité accordée à l'économie, dans l'objectif de construire un "pays puissant et prospère" à l'horizon 2012 et d'élever le niveau de vie de la population, ainsi que l'a rappelé Thae Jong-su, secrétaire en chef du comité du Parti du travail de Corée de la province du Hamgyong du Sud, cité par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Le président Kim Jong-il a visité deux fois l'usine en février et a adressé un message de félicitations aux ouvriers, techniciens et administrateurs ayant permis la modernisation de l'usine, après deux ans de travaux conduits de manière accélérée : "Les ouvriers, techniciens et officiels du complexe ont placé le processus de production du vinalon sur une base de commande numérique par ordinateur et ont radicalement modifié l'apparence du complexe comme exigé à l'ère des technologies de l'information, en accord avec les idées et les intentions du Parti de repousser les frontières de la science."

Sources :
- La Corée du XXeme siècle en 100 points, Editions en langues étrangères, Pyongyang, RPD de Corée, 2002 (Juche 91), p. 130
-
KCNA
- Associated Press
- Yonhap

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 21:20

Selon des sources chinoises citées par la chaîne de télévision japonaise NHK, les échanges commerciaux entre la Chine et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) ont atteint 2,68 milliards de dollars en 2009, en baisse de 4 % par rapport à 2008. Une situation imputée à la réforme monétaire mais dont les effets n'ont pu qu'être limités en 2009, compte tenu des dates de sa mise en oeuvre. En revanche, le renforcement des sanctions internationales contre la RPD de Corée, pays déjà soumis au plus vieil embargo au monde, apparaît comme un possible facteur d'explication du recul des échanges. Celui-ci doit être relativisé, dans un contexte de diminution encore plus forte de l'ensemble des exportations chinoises.

800px-pont_amitie_sino_coreenne.jpgLa République populaire de Chine est le premier investisseur étranger et le premier partenaire commercial de la République populaire démocratique de Corée. Les échanges commerciaux, dont les flux terrestres transitent en grande partie par le pont de l'Amitié sino-coréenne qui enjambe le fleuve Tumen (Yalou), ont rapidement augmenté depuis 1999, dans le contexte d'un
retour à des taux de croissance économiques positifs en Corée du Nord, après les années de la "dure marche". Ayant atteint un pic en 2008, ceux-ci auraient marqué le pas en 2009, selon des sources chinoises citées par la chaîne de télévision japonaise NHK : les échanges commerciaux sino - nord-coréens en 2009 sont estimés à 2,68 milliards de dollars (1,95 milliard d'euros), en baisse de 4 % par rapport à 2008.

Selon les mêmes sources, ce recul serait imputable à la
réévaluation monétaire conduite en fin d'année 2009 : le nouveau taux de change avait été fixé à 98 won pour 1 dollar (alors qu'un dollar s'échangeait auparavant autour de 3.500 won sur les marchés privés), parallèlement à une interdiction des devises étrangères. La réforme monétaire a entraîné - du moins dans l'immédiat - un regain d'inflation : début février 2010, un dollar s'échangerait contre 300 à 500 won sur les marchés privés. Si l'interdiction des devises étrangères a d'abord renforcé la place du won face aux devises étrangères, et en particulier le yuan chinois, pouvant ainsi affecter les relations économiques sino - nord-coréennes, la réforme monétaire n'a été introduite qu'en fin d'année 2009. Elle n'a donc pu avoir qu'un effet marginal sur le commerce extérieur nord-coréen au cours de l'année passée.

Alors que la Chine est devenue, en 2009, le premier exportateur au monde (ses exportations ont atteint 1.200 milliards de dollars, soit 830 milliards d'euros, et ses importations 1.000 milliars de dollars), la crise économique a moins durablement affecté les exportations chinoises vers la Corée du Nord que celles à destination d'autres pays : en 2009, les exportations chinoises ont reculé pour la première fois depuis 1983, de 16 %. De même, dans un contexte de dégradation en 2009 des relations intercoréennes ayant affecté les échanges économiques entre les deux Corée, la Chine a conforté sa place de premier partenaire économique de la RPD de Corée, en dépit de la diminution des échanges économiques bilatéraux. Celle-ci peut aussi s'interpréter comme le contrecoup du haut niveau atteint en 2008, année où le taux de croissance économique de la Corée du Nord a été estimé à
3,7 %, ayant marqué une nette reprise après les reculs de 2006 et 2007.

Dans ce contexte, le principal frein en 2009 au développement des échanges économiques sino - nord-coréens a été le renforcement des sanctions contre la RPD de Corée, prises sur la base de la
résolution 1874 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies (dont la Chine est membre permanent) après l'essai nucléaire nord-coréen du 25 mai 2009.

Sources : AAFC ; correspondant à Shanghaï, "Exportations, automobile : la Chine passe en tête", in Le Monde, mardi 12 janvier 2010, p. 13 ; Philippe Mesmer, "Recul des échanges entre la Chine et la Corée du Nord", in Le Monde, jeudi 11 février 2010, p. 13


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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 22:55

Selon les données de la Banque de Corée (du Sud) rendues publiques le mardi 26 janvier 2010, l'économie sud-coréenne a progressé de 0,2 % sur l'ensemble de l'année 2009. Si la Corée du Sud a été moins touchée que d'autres pays industrialisés par la crise mondiale, le ralentissement historique de la croissance économique témoigne de la fragilité de la reprise amorcée en cours d'année 2009.

La récession a finalement été évitée : en ayant enregistré une croissance de 0,2 % au quatrième trimestre de l'année 2009 par rapport au troisième trimestre, l'économie sud-coréenne a très légèrement progressé - de 0,2 % - sur l'ensemble de l'année 2009, selon les données récemment rendues publiques par la Banque de Corée. La forte demande en provenance de la Chine, ainsi que les mesures publiques de soutien à l'économie, ont permis à la Corée du Sud d'être moins frappée par la crise mondiale que d'autres pays industrialisés membres de l'OCDE.

Kim Myung-kee, directeur général du service des statistiques économiques de la Banque de Corée, considère comme un ajustement le ralentissement observé au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre (le PIB avait alors progressé de 3,2 % par rapport au deuxième trimestre), après la reprise amorcée en milieu d'année 2009.

Des doutes demeurent cependant sur la soutenabilité de la croissance économique, même si la Banque de Corée continue d'afficher une prévision optimiste de croissance de 4,6 % en 2010. Un an plus tôt, la Banque de Corée prévoyait
une croissance de 2 % en 2009, quand la plupart des experts envisageaient alors une récession. La  croissance n'a finalement atteint que 0,2 %, très en-deçà des prévisions de la Banque de Corée.
 
Certains indicateurs montrent en effet une fragilité de la reprise : les exportations ont reculé de 1,8 % au quatrième trimestre et les dépenses privées de 0,1 %. Dans ce contexte, les taux d'intérêt de base devraient être maintenus à un niveau historiquement bas de 2 %.

Source :
FT.com (d'après le Financial Times)

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