Après l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies, le 2 mars 2016, de la résolution 2270 ayant significativement accru les sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) au regard de la poursuite de ses programmes nucléaires, spatiaux et balistiques, les gouvernements occidentaux, sud-coréen et japonais poussent la République populaire de Chine à fortement diminuer ses échanges économiques avec la RPDC, dans le but de provoquer une asphyxie de l'économie nord-coréenne et un changement de régime à Pyongyang. Dans ce contexte, les données commerciales chinoises (en l'absence de séries statistiques comparables publiées par la RPD de Corée) sont scrutées avec attention, tout particulièrement dans les milieux néoconservateurs. Pékin est ainsi régulièrement condamnée de ne pas appliquer les sanctions contre la RPD de Corée en l'absence d'effondrement du commerce bilatéral Chine-Corée du Nord. Une analyse factuelle dépassant le procès d'intention montre pourtant que cette accusation reste à démontrer.
La ville de Dandong, à la frontière sino-coréenne, est l'un des principaux points de passage des échanges entre la Chine et la RPD de Corée.
Selon les données statistiques douanières chinoises, les échanges bilatéraux avec la RPD de Corée ont atteint 17,7 milliards de yuans (soit 2,2 milliards d'euros) au premier semestre 2016, en baisse de 5,6 % par rapport aux six premiers mois de l'année 2015, les importations nord-coréennes ayant diminué encore plus fortement (de 8,7 %). Un rebond a cependant été constaté en août 2016 (+ 30 % par rapport à août 2015, se répartissant entre + 41,6 % pour les exportations chinoises et + 18,7 % pour les importations chinoises), après un repli en juillet 2016 (- 15,7 % par rapport à juillet 2015), n'effaçant pas une tendance globale au ralentissement. Les importations chinoises de minerai de fer ont fortement augmenté en août 2016 ; en revanche, la Chine importe moins de charbon nord-coréen, dans un contexte de saturation du marché chinois. Si l'on complète ces données par des observations de visu des échanges à la ville frontalière chinoise de Dandong, les échanges par voie ferroviaire et terrestre se poursuivent à un rythme comparable avec la période antérieure à l'adoption de la résolution 2270.
Le fait que les exportations nord-coréennes, dominées par les produits miniers, aient plus fortement baissé que les importations de la RPD de Corée, est cohérent avec le fait qu'elles sont ciblées par la résolution 2270. Cette évolution doit cependant aussi tenir compte de l'évolution de la production nord-coréenne et des besoins chinois.
On ne constate donc pas l'effondrement attendu (espéré ?) par les faucons néo-conservateurs, à Washington, Séoul, Tokyo ou Paris. Mais de là à affirmer que la Chine n'applique pas les sanctions commerciales contre Pyongyang, il y a un pas que ces partisans de la guerre et du chaos n'ont pas hésité à franchir.
Il y a en effet tout lieu de croire la Chine quand, opposée au programme nucléaire militaire nord-coréen, elle affirme mettre en oeuvre les résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. Elle a ainsi publié plus rapidement que d'ordinaire les textes réglementaires régissant son application des sanctions. Par ailleurs, le texte de la résolution 2270 reposait sur une ambiguïté - à savoir que les restrictions aux principales exportations de minerais (notamment charbon et minerai de fer) par la Corée du Nord seraient exclues du champ d'application de la résolution dès lors qu'elles seraient utilisées à "des fins concernant les moyens d'existence" de la population nord-coréenne. Cette précision a dû été acceptée par les Etats-Unis et leurs alliés, pour obtenir l'aval de la Chine dans l'adoption de la résolution : comment reprocher à présent aux autorités chinoises de ne pas respecter les termes d'un accord accepté par Washington et ses alliés,en pleine connaissance de cause ?
Dire aujourd'hui que "la Chine n'applique pas les sanctions contre la Corée du Nord", selon les éléments de langage de l'administration américaine volontiers repris par les médias occidentaux, relève ainsi d'une méconnaissance du texte de la résolution 2270 et occulte le fait que les Etats-Unis ne sont, pour leur part, guère sensibles au respect du multilatéralisme, en s'arrogeant le droit de prendre des initiatives unilatérales - qu'il s'agisse du déploiement en Corée du Sud du système de missiles THAAD(sans aucune concertation avec Pékin ni Moscou, pourtant directement concernées) ou de la mise en oeuvre de sanctions américaines contre la RPD de Corée, à nouveau sans consulter d'autres puissances que les Etats qui leur sont affidés
Le procès fait aux autorités chinoises est d'autant plus injuste que celles-ci n'hésitent pas à poursuivre leurs entreprises nationales qui enfreignent les règles clairement définies du régime de sanctions internationales - à savoir l'interdiction des exportations permettant la poursuite par Pyongyang de ses programmes nucléaires et balistiques. Le département de la sécurité publique de la province de Liaonin vient ainsi d'annoncer des poursuites contre le conglomérat Hongxiang, dirigé par Mme Ma Xiaohong et qui constitue l'un des acteurs majeurs des échanges sino - nord-coréens, basé à Dandong. Les pousruites portent sur de "graves crimes économiques" - dont la nature n'a toutefois pas été précisée.
par Sue-Lin Wong DANDONG, Chine, 10 septembre (Reuters) - Les trains de marchandises et les touristes continuaient à emprunter sans sourciller le principal point de passage entre la Chine et la ...
One of the targets of the Chinese investigations appears to be aluminum products that Hongxiang is said to have sold to North Korea. A division of the Hongxiang conglomerate sent two shipments of ...
Le 25 août 1960 est célébré en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) comme le début de la politique de Songun par le Dirigeant Kim Jong-il. La politique de Songun consiste à donner la priorité aux affaires militaires. Dans ce contexte, le Président Kim Jong-un a défini la ligne byeongjin (byungjin dans les textes reprenant la graphie de l'anglais), consistant à poursuivre simultanément le développement de l'économie et la constitution d'une force de dissuasion nucléaire. Nous revenons ci-après sur la ligne byeongjin.
Lors du septième Congrès du Parti du travail de Corée qui s'est tenu en mai 2016, Kim Jong-un a réaffirmé la ligne byeongjin.
Lors de la réunion plénière du Comité central du Parti qui s'est tenue le 31 mars 2013, le Président Kim Jong-un a défini la ligne byeongjin comme une nécessité pour assurer la sauvegarde de la RPD de Corée "face à l'impérialisme américain", dans un contexte de graves tensions internationales :
Contre les impérialistes et ceux qui vénèrent leurs menaces ouvertes et les débats sur la possibilité d'une invasion, la ligne byeongjin du parti nous permettra de détenir la puissance nucléaire pour construire un pays puissance économiquement.
Alors que les sanctions internationales du Conseil de sécurité des Nations Unies visent à ce que la RPD de Corée renonce à son programme nucléaire militaire et à ses programmes balistiques et spatiaux, la ligne byeongjin prend le contre-pied de cette position en affirmant que la construction d'une puissance militaire (en l'occurrence, nucléaire) est au contraire un fondement du développement économique, et que ces deux objectifs doivent être poursuivis simultanément.
Ce lien a été explicité dans une brochure en coréen intitulée Aperçu sur la Corée d'aujourd'hui en 100 questions et 100 réponses, en mettant en parallèle le nucléaire militaire et le nucléaire civil, dans la perspective plus large de l'approvisionnement de la Corée du Nord en sources d'énergie :
En se reposant sur l'industrie de l'énergie nucléaire, [la ligne byeongjin] développera à la fois les capacités nucléaires et résoudra la question des pénuries d'énergie, en renforçant ainsi les capacités de défense et en développant l'économie pour améliorer le niveau de vie du peuple.
Trois ans après la définition de la ligne byeongin du Parti, l'agence nord-coréenne KCNA s'est félicitée, dans une dépêche en date du 31 mars 2016, que cette orientation avait "élevé la RPDC au rang de pays prospère pour le peuple, doté d'une puissance nucléaire invincible", en soulignant :
- s'agissant des capacités de défense, le test nucléaire du 6 janvier 2016 et le renforcement des capacités balistiques ;
- en ce qui concerne l'économie, plusieurs réalisations architecturales comme le quartier scientifique résidentiel de Wisong, les rues des scientifiques Unha et Mirae, la maison de retraite des scientifiques Yonphung, le parc aquatique Munsu et la station de ski de Masikryong.
En conclusion, KCNA observait que la ligne byeongjin ne correspondait pas à une position tactique dans uns situation économique reconnue comme en retard, mais bien à une ligne stratégique pour le développement de la révolution coréenne.
Commemorating the third anniversary of Kim Jong Un's announcement of the byungjin line - the parallel pursuit of nuclear weapons development and economic growth - North Korea emphasized the policy ...
Dans un article publié le 9 juin 2016, Frédéric Ojardias (RFI) souligne les paradoxes de la culture du riz en Corée : alors que le Sud souffre d'une surproduction, le Nord lutte toujours pour l'autosuffisance alimentaire... mais les autorités conservatrices sud-coréennes refusent résolument d'envoyer les surplus au Nord. Une politique cohérente avec la stratégie de la droite sud-coréenne : il faut affamer la Corée du Nord dans l'espoit de provoquer un changement de régime. Décryptage.
Rizière près de Paju, au Sud de la zone démilitarisée qui sépare les deux Corée
Dans la péninsule coréenne, c'est toujours le Sud qui a bénéficié des meilleures terres agricoles et de la plus forte production de riz, base de l'alimentation des Coréens - et c'est donc aussi dans les régions méridionales que la population a le plus fortement augmenté, bien avant la partition. Quand la Corée souffrait de famine, les populations du Nord, les plus touchées, allaient dans la Mandchourie voisine, où s'est ainsi installée une forte minorité coréenne dès les années 1860.
Dans le Nord, où un sixième seulement des terres sont arables, le riz ne constitue d'ailleurs que la moitié de la production céréalière - la production de maïs étant pratiquement aussi importante que celle de riz. Après la disette des années 1990, dans un contexte marqué notamment par des catastrophes climatiques à répétition (sécheresses, inondations), les autorités nord-coréennes ont encouragé la diversification de la production agricole, et si la production céréalière a retrouvé un niveau proche de l'autosuffisance, les aléas climatiques maintiennent une situation d'insécurité alimentaire.
Malgré la partition de la péninsule entérinée par la création de deux Etats en 1948, la solidarité a joué : le Nord a fourni de l'électricité au Sud après la Libération et est venu en aide aux victimes sud-coréennes des inondations en 1984, tandis que le Sud a décidé de livrer des céréales au Nord touché par les pénuries alimentaires après 1992.
Mais tout cela, c'était avant : avant que les conservateurs ne reviennent au pouvoir en Corée du Sud en 2008. L'une de leurs premières actions a été de stopper les livraisons de céréales et d'engrais au Nord, au prétexte que les aides seraient détournées : le prétexte est facile, car toute ONG humanitaire sait bien que refuser d'aider des populations dans le besoin s'exerce au détriment de toutes les couches sociales.
Si la guerre consiste à causer des pertes pour l'ennemi en utilisant tous les moyens disponibles, le Sud - toujours techniquement en état de guerre avec le Nord - utilise l'une des armes les plus abominables qui soit par les dommages irréversibles qu'elle cause : l'arme alimentaire. Le Sud n'a pas l'arme nucléaire, mais elle dispose de l'arme alimentaire, et pire, elle l'utilise - contrairement à l'arme nucléaire nord-coréenne.
Dès lors, conformément à cette logique criminelle qui porte un nom (poliorcétique), que valent les constats que les surplus de riz sud-coréens ne cessent d'augmenter, sous l'effet notamment du changement des habitudes alimentaires entraînant une baisse de la consommation au Sud, alors que les prix rendent le riz sud-coréen a priori non compétitif sur les marchés étrangers - comme l'observe Frédéric Ojardias pour RFI :
Résultat : les Coréens mangent moins de 63 kg de riz par personne et par an. Soit moins de deux bols de riz par jour. C’est deux fois moins qu’il y a 30 ans. Mais si la consommation chute, la production augmente. La dernière récolte a été excellente. Pis, la Corée du Sud, qui refuse d’ouvrir son marché du riz, se voit en contrepartie obligée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) d’importer plus de 400 000 tonnes de riz par an.
Dans ce contexte, l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) soutient les efforts d'une partie des paysans sud-coréens d'envoyer les surplus au Nord - ce qui relève autant de considérations humanitaires que de la simple logique économique. Mais des raisonnements rationnels ne pèsent guère sur des autorités sud-coréennes enfermées dans une mentalité obsidionale de guerre froide, qui ont besoin de la peur et de la répression pour maintenir une poigne de fer sur le pays qu'elles gouvernent. Le capitalisme autoritaire a sa logique, sinistre.
Les Sud-Coréens mangent de moins en moins de riz. Leur consommation a été divisée par deux en 30 ans, selon des statistiques du gouvernement publiées mardi 7 juin 2016. La Corée du Sud fait f...
Le 27 avril 2016, l'agence de presse officielle KCNA (Korean Central News Agency) de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé que le 7e Congrès du Parti du travail de Corée (PTC) s'ouvrirait le 6 mai 2016 à Pyongyang en présence de 3 000 délégués - sans préciser la date de clôture (le précédent Congrès, en 1980, avait duré quatre jours). Alors que nombre d'observateurs étrangers s'attendent à l'annonce de nouvelles mesures économiques pour élever le rythme de croissance économique de la RPDC, parallèlement au renouvellement des instances dirigeantes du Parti, l'annonce publique de la date exacte du Congrès - dont la convocation avait donné lieu à un communiqué de l'agence KCNA le 29 octobre 2015 - intervient dans un contexte d'accélération des efforts pour le développement simultané de l'économie nationale et des capacités de défense.
Au plan économique, les Nord-Coréens sont engagés dans une nouvelle "bataille de la production" à l'approche du Congrès du PTC, la campagne des 70 jours : si elle suscite peu d'intérêt dans les médias occidentaux, elle n'en traduit pas moins la mobilisation de millions de travailleurs et d'étudiants en impactant fortement leur vie quotidienne, et fait ainsi l'objet d'une assez large couverture dans les médias nord-coréens.
Les initiatives prises par les autorités nord-coréennes dans le domaine militaire ont été en revanche largement couvertes en Occident, depuis l'essai nucléaire du 6 janvier 2016 : le 23 avril, la RPDC s'est félicité du "succès" du lancement d'un nouveau missile balistique mer-sol depuis un sous-marin sur sa côte Est. Si les commandements militaires américain et sud-coréen ont parlé d'un "échec", tout en dénonçant une violation des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies, il est avéré que, quel que soit le régime draconien de santions auquel elle est soumise, la Corée du Nord progresse dans l'obtention d'une capacité de frappe nucléaire sur le territoire américain à l'aide d'un missile balistique intercontinental, prétendant avoir déjà franchi ce seuil technologique.
En tout état de cause, la montée en puissance militaire de la RPDC est prise au sérieux par les Etats-Unis et leurs alliés : les exercices de guerre américano - sud-coréens de ce printemps sont d'une ampleur exceptionnelle, et un ancien conseiller du département d'Etat américain, Rober Einhorn, vient de rappeler lors du forum "Asan Plenum 2016" à Séoul que "les Etats-Unis ont déjà déclaré qu'ils étaient prêts à employer l'arme nucléaire en premier, si nécessaire, soit en Europe, soit en Asie de l'est afin de soutenir la Corée du Sud et le Japon. Cette approche fait toujours partie de la politique américaine". Cette constance de la politique américaine à envisager une attaque nucléaire en premier sur la Corée du Nord explique la volonté de Pyongyang de contrer cette menace en disposant elle-même d'une capacité de dissuasion nucléaire significative. Pour sa part, l'AAFC estime que l'escalade militaire en Asie du Nord-Est traduit la faillite de la politique occidentale de sanctions et d'isolement de la RPDC menée sans discontinuer par les administrations américaines successives (Barack Obama ayant avoué être un partisan de la théorie de l'effondrement nord-coréen développée par les faucons néo-conservateurs), et qu'il importe de revenir enfin au dialogue et à une volonté sincère de dénucléarisation de toutes les parties pour stopper l'engrenage de la guerre et de son corollaire, la course aux armements qui détourne des sommes importantes de politiques concourant directement au bien-être des populations.
Le Monde | * Mis à jour le Aucun détail n'a été donné sur ce congrès, le premier depuis 1980 qui avait alors duré quatre jours. Alors que les autorités l'évoquent depuis le mois d'octobre,...
Le Monde | * Mis à jour le Les médias officiels nord-coréen livrent une tout autre version, dimanche. Le dirigeant Kim Jong-Un a présenté l'essai comme " un succès édifiant ", affirmant que ...
Les Etats-Unis n'excluent pas la possibilité d'une attaque nucléaire préventive contre la Corée du Nord, rapporte Robert Einhorn, ex-conseiller du département d'Etat américain, chargé des qu...
En février, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a lancé la "bataille des 70 jours" pour accroître la production avant la tenue du septième Congrès du Parti du travail de Corée en mai prochain. Le précédent Congrès, en 1980, avait déjà donné lieu à une bataille de la production de 100 jours. De précédentes campagnes de développement accéléré de l'économie avaient été conduites en 2009, avec les batailles de 100 jours et de 150 jours.
Dans les médias nord-coréens la campagne de 70 jours pour élever le niveau de production occupe une place notable - dans la continuité de la ligne fixée au plus haut niveau par les autorités de la RPDC de développement simultané de l'économie et des capacités de défense.
L'actuelle bataille de la production vise non seulement à augmenter la quantité produite, mais aussi à améliorer la qualité et à encourager l'innovation : dans une dépêche publiée le 28 mars 2016 l'agence nord-coréenne KCNA souligne les efforts déployés par l'usine de bonneterie de Pyongyang en insistant sur la qualité de la production ; une autre dépêche, en date du 23 mars, souligne que les fermes fruitières d'Unryul et Sinchon, d'une part, et de la Jeunesse de Sukchon, d'autre part, ont mis en place des produits de substitution aux composants agrochimiques importés.
A l'issue du premier mois de la campagne des 70 jours (dont la durée fait référence à celle initiée par le Dirigeant Kim Jong-il en 1974), un compte rendu publié le 25 mars a fait état du dépassement des objectifs de production dans les secteurs de la production électrique, des mines et de la métallurgie. En particulier, selon l'agence KCNA :
Le complexe charbonnier et minier de la Jeunesse de la région de Sunchon a réalisé ses objectifs à hauteur de 117 % en moyenne quotidienne. 13 brigades de choc de la jeunesse du complexe charbonnier et minier de la région de Tokchon ont réalisé leur programme de creusement de tunnels pour la première moitié de l'année, tandis que plus de 1 000 mineurs de charbon ont réalisé les objectifs de production du premier semestre et que des milliers de mineurs ont atteint les objectifs du premier trimestre dans la province du Sud Phyongan.
La production minière a augmenté de 20 % par rapport à la même période de l'année 2015.
Les médias nord-coréens insistent aussi sur le rôle des troupes artistiques pour encourager les travailleurs - ainsi sur la tournée de la troupe de Wangjaesan dans la province de Jagang (dépêche du 24 mars).
Si les travailleurs les plus méritants sont mis à l'honneur sur leur lieu de travail, les dépêches nationales de KCNA insistent sur les résultats atteints collectivement par des groupes de travailleurs - sans citer de nom en particulier, afin de mettre en avant le collectif de production.
Pyongyang, via the state-run Rodong Sinmun newspaper, reported on Thursday that there will be a 70-day campaign to prepare the Seventh Congress of the Workers Party of Korea (WPK) in early May. The
Alors qu'elles sont encore en discussion au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, les nouvelles sanctions envisagées contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) après l'essai nucléaire du 6 janvier 2016 et le lancement d'un satellite le 7 février 2016 font d'ores et déjà l'objet de débats quant à leur portée et à leur mise en oeuvre. A supposer que le texte ne soit pas substantiellement modifié, il existe en effet une marge d'interprétation. En outre, la Russie examine en détail un texte à l'élaboration duquel elle n'a pas été associée : dans une conversation téléphonique à son homologue américain John Kerry, le 27 février, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait part de sa préoccupation quant à la nécessité de ne pas créer de difficultés pour les coopérations économiques avec la RPDC dans le secteur privé, en relevant par ailleurs les problèmes humanitaires rencontrés par la Corée du Nord.
Jetée au port de Dandong, en Chine, par lequel transite une part importante du commerce sino - nord-coréen.
Les "faucons" américains s'étaient bruyamment félicités après être parvenus à un accord avec la Chine sur un nouveau train de sanctions - d'une ampleur sans précédent - contre la RPD de Corée. Et effectivement, si leurs désirs étaient appliqués à la lettre ils porteraient un coup particulièrement rude à l'économie nord-coréenne - que nous avions estimé à potentiellement 10 points de PIB - entraînant la mort de nombreux civils, notamment d'enfants : un schéma qui, même s'ils s'en défendent, est conforme à leur volonté de mettre à genoux la population nord-coréenne dans l'espoir d'un effondrement de la RPDC, que l'administration Obama cherche ainsi à provoquer à défaut, pour les administrations américaines successives, de la voir survenir depuis plus de vingt ans.
Un des points essentiels concerne les restrictions aux exportations nord-coréennes de minerais - dont nous soulignions déjà, dans notre édition du 23 février, qu'elles méritaient d'être précisées.
Lee Je-hun, du quotidien sud-coréen Hankyoreh, a apporté les précisions suivantes, au regard des informations apparues ultérieurement dans les médias :
Citant la copie du projet de résolution qu'elle a obtenue, l'agence Reuters a rendu compte que l'or, le titanium et les terres rares seraient soumis à un embargo, alors que le charbon et le minerai de fer seraient exclus de la liste des sanctions dès lors qu'ils seraient utilisés à "des fins concernant les moyens d'existence" et que ces sommes ne seraient pas détournées vers le développement des programmes nucléaires et balistiques de la Corée du Nord.
L'or, le titanium et les terres rares constituent des ressources importantes de la RPD de Corée qui, davantage exploitées (surtout en ce qui concerne les terres rares), pourraient offrir d'importantes perspectives de développement à la RPD de Corée. Il n'est d'ailleurs pas anodin que la Chine ait accepté d'inclure les terres rares dans cette liste de produits soumis à une interdiction d'exportation : au regard des réserves connues ou estimées, le principal concurrent de la Chine pour l'exploitation des terres rares est... la Corée du Nord.
Néanmoins, les principaux minerais exportés par la Corée du Nord sont aujourd'hui le charbon (plus de 1 milliard de dollars en 2015) et le fer, d'abord à destination de la Chine (on notera par ailleurs que d'autres exportations minières significatives, comme le cuivre et la magnésite, ne sont actuellement pas citées dans la presse : qu'en sera-t-il pour elles ?). Cette dernière n'a donc pas intérêt à perdre une source d'approvisionnements.
La question est de savoir comment s'assurer que le produit des exportations nord-coréennes va à l'amélioration des conditions de vie de la population, et non aux programmes nucléaires et balistiques ? Une telle "traçabilité" est en pratique quasi-impossible, sauf par une pratique douteuse d'amalgame entre entreprises relevant de secteurs d'activité totalement différents : les Etats-Unis sont peut-être prêts à franchir un tel pas, mais la Chine certainement pas... les médias chinois s'étant d'ailleurs empressés d'affirmer que les sanctions n'affecteraient pas les moyens d'existence des populations.
Il en va de même pour les restrictions aux livraisons de carburants pour les avions. Potentiellement, une telle mesure est de nature à asphyxier l'économie nord-coréenne. Mais la Chine, principal fournisseur de la RPDC en pétrole et en produits dérivés du pétrole, n'entend visiblement pas s'engager sur cette voie en étant soucieuse d'assurer le fonctionnnement normal de l'économie nord-coréenne, alors que les Etats-Unis avaient rêvé d'un embargo total sur les livraisons d'hydrocarbures à la RPDC.
Enfin, le projet de sanctions exclut l'aide humanitaire et, plus généralement, toute mesure de nature à porter atteinte au "bien-être" des populations. Les Etats-Unis et leur alliés iront peut-être plus loin, via des sanctions unilatérales, que les sanctions des Nations Unies dans leur logique d'affamer les populations nord-coréennes - ainsi, en Corée du Sud, même l'aide humanitaire à la RPDC est soumise à autorisation gouvernementale (!). Mais au regard de la faiblesse de leurs liens commerciaux, voire humanitaires, avec la RPD de Corée, leur marge de manoeuvre est limitée.
Prise de court par les initiatives nord-coréennes, la Chine revient au centre du jeu diplomatique. Tout en réaffirmant qu'elle appliquerait bien les sanctions (la semaine dernière, le blocage de livraisons de charbon nord-coréen par les douanes chinoises était apparu comme un signe avant-coureur des nouvelles sanctions), elle n'a aucune raison de privilégier une interprétation non conforme à la lettre du projet de résolution, quelles que soient les tentatives des Etats-Unis de chercher à imposer une lecture politique et non juridique... et alors que la Russie examine en détail le projet de résolution. Cette préoccupation est d'autant plus légitime que, par le passé, la Chine et la Russie se sont fait imposer des lectures non juridiques de résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies - par exemple, en ce qui a concerné les actions contre la Jamahiriya arabe libyenne du colonel Mouammar Khadafi.
Implementation and impact of key measures regarding trade and shipping will depend largely on China "The strongest set of sanctions imposed by the Security Council in more than two decades," said US
Le 10 février 2016, en rétorsion contre le lancement d'un satellite par la RPDC trois jours plus tôt, les autorités de la République de Corée (Corée du Sud) ont annoncé la "suspension" des activités de la zone économique intercoréenne de Kaesong, au Nord de la péninsule, où 124 entreprises du Sud emploient 54 000 ouvriers nord-coréens dans des activités manufacturières. Cette décision unilatérale est un mauvais coup porté aux relations intercoréennes, alors que les échanges intercoréens - 2 milliards de dollars par an - sont à présent presque exclusivement limités aux activités de la zone de Kaesong, après que les "mesures du 24 mai" (2010) eurent déjà pratiquement suspendu tous les autres courants d'échanges.
La zone économique intercoréenne de Kaesong
Dans le bras-de-fer entre les deux Corée, il est de bon ton, dans les médias occidentaux, de présenter le Nord comme un Etat provocateur ne respectant pas ses engagements, et le Sud comme responsable et ouvert au dialogue. Cette idée reçue est pourtant sans cesse contredite par les faits.
Depuis le retour au pouvoir des conservateurs à Séoul en février 2008, ces derniers n'ont de cesse de saper un par un les fondements du dialogue intercoréen, patiemment mis en place par leurs prédécesseurs démocrates pendant la décennie de la "politique du rayon de soleil" (1998-2008). La zone économique intercoréenne de Kaesong avait jusqu'à présent résisté aux vicissitudes de l'évolution des relations Nord-Sud : tel n'est plus le cas avec la décision du gouvernement de Mme Park Geun-hye, ce 10 février 2016, de "suspendre" les activités de cette zone. Ce faisant, la fille du très auritaire général Park Chung-hee, qui avait gouverné la Corée du Sud d'une main de fer entre 1962 et 1979, fait un pas que même son prédécesseur, le Président Lee Myung-bak, n'avait osé franchir. En outre, elle trahit ouvertement l'engagement que son gouvernement avait pris le 14 août 2013 avec la RPDC - suite à une première suspension des activités de la zone de Kaesong pendant quatre mois en 2013 - de ne pas soumettre celles-ci aux aléas des relations géopolitiques. En effet, cet accord stipulait, en son point 1 :
Le Sud et le Nord tâchent de ne pas répéter une suspension du complexe par l’interdiction de son accès ou par le retrait des travailleurs et de garantir la normalité des activités, comme l’accès du personnel sud-coréen au complexe, le travail des ouvriers nord-coréens et la protection des biens des entreprises, quelle que soit la situation géopolitique.
Ce non-respect des engagements a été justifié par le fait que, selon le désormais bien mal-nommé ministère sud-coréen de la "Réunification", les 100 millions de dollars de devises que retirerait chaque année le Nord du fonctionnement du complexe industriel serviraient au développement des programmes militaires et spatiaux. Evidemment, une telle corrélation est des plus douteuses, car elle supposerait de tracer l'affectation de chaque dollar de la RPDC... mais ce faisant, Mme Park Geun-hye et ses ministres entonnent l'un des airs favoris des néoconservateurs américains et sud-coréens, selon lesquels il faut étrangler économiquement la RPDC, quelles que puissent être les conséquences catastrophiques - notamment humanitaires - produites, dans tous les pays du monde et à toutes les époques, par une politique d'embargo cynique, étrangère au bien-être des populations.
Accessoirement, les chefs d'entreprise sud-coréens présents à Kaesong vont être, une nouvelle fois, les victimes collatérales de la politique nord-coréenne des "faucons" sud-coréens, ce qu'ils ont immédiatement déploré. Séoul leur a promis une indemnisation, dont les modalités et le montant n'ont évidemment pas été précisés.
Enfin, en choisissant de se retirer volontairement de la RPD de Corée, la Corée du Sud est amenée à disparaître économiquement du champ des échanges internationaux de la Corée du Nord, qui deviendrait ainsi encore un peu plus dépendante de ses relations avec la Chine. Avant sa disparition, l'ancien président sud-coréen Kim Dae-jung, à l'origine de la politique sud-coréenne du "rayon de soleil" d'ouverture au Nord, avait exprimé la crainte que la RPD de Corée ne soit absorbée économiquement par la Chine, contrariant ainsi toute perspective future de réunification. C'est ce scénario catastrophe qu'a décidé de réaliser, en pleine connaissance de cause, la Présidente sud-coréenne Mme Park Geun-hye. Décidément, à Séoul, il n'y a pas que dans le domaine des droits politiques et sociaux que s'opère un retour vers le passé.
Trois jours après le lancement controversé par Pyongyang, d'un supposé satellite d'observation, la zone industrielle intercoréenne de Kaesong se retrouve de nouveau au cœur des tensions entre ...
SEOUL, South Korea (AP) -- South Korea said Wednesday that it will shut down a joint industrial park with North Korea in response to the North's recent rocket launch, accusing the North of using ...
Chaque année, le discours prononcé par le Maréchal Kim Jong-un à l'occasion du nouvel an est étudié et analysé en détail - non seulement en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), mais aussi à l'étranger par les spécialistes des questions coréennes - pour les orientations qu'il donne sur la politique interne et externe de la RPD de Corée. Le discours du nouvel an 2016 prend cette année une importance particulière, à quelques mois du VIIe Congrès du Parti du travail de Corée - le premier depuis 1980. Comme les années précédentes, il met l'accent sur l'édification d'un pays puissant et prospère. Par ailleurs, en dépit des vives réticences qu'ont opposées en 2015 les conservateurs sud-coréens à l'approfondissement du dialogue Nord-Sud, le Maréchal Kim Jong-un réaffirme l'engagement de la RPD de Corée pour le dialogue, la paix et la réunification dans la péninsule.
Saluant non seulement les militaires et les civils nord-coréens oeuvrant à l'édification de la patrie socialiste, mais s'adressant aussi "aux frères du Sud et aux Coréens de la diaspora qui luttent pour la réunification de la patrie, aspiration de la nation, de même qu’aux peuples progressistes et aux amis étrangers", le dirigeant suprême exprime d'emblée le voeu que "toutes les familles débordent de concorde et d’affection et que les rires de bonheur de nos chers enfants retentissent plus haut".
Revenant ensuite sur l'année écoulée, marquée par le 70e anniversaire de la fondation du Parti du travail de Corée, il souligne en premier lieu les réalisations économiques - ainsi que les exploits sportifs obtenus - en associant constamment le peuple travailleur à ces succès :
On a vu s’ériger les centrales des Héros-Jeunes de Paektusan, les centrales en étages de Chongchongang, le Palais de la science et de la technique, la cité des scientifiques Mirae, la ferme coopérative de culture légumière de Jangchon et d’innombrables autres monuments et villages merveilleux dignes du socialisme, concrétisation des idées et de la politique du Parti, montrant le dynamisme de notre patrie qui avance en faisant en un an ce que les autres ne pourraient faire qu’en dix ans.
Après l'accord conclu avec le Sud en août 2015, il exprime sa conviction que la politique du Parti a permis d'éloigner le danger d'un nouveau conflit armé qui aurait ravagé la péninsule coréenne.
La jeunesse et l'éducation occupent une place primordiale dans le discours du Maréchal Kim Jong-un, conformément à la politique qu'il a menée depuis quatre ans (marquée notamment par l'allongement à douze ans, en 2012, de la durée de la scolarité obligatoire) : après la référence liminaire aux enfants des familles coréennes, il adresse à la jeunesse des félicitations particulièrement appuyées comme étant les "dignes continuateurs de la cause révolutionnaire Juche", et mentionne in fine la jeunesse comme l'une des composantes sociales (à côté de la classe ouvrière, mentionnée à plusieurs reprises en tant que telle, des intellectuels et des cadres) devant contribuer au développement de l'économie nationale.
Evoquant le congrès à venir du Parti du travail de Corée, il souligne l'objectif de renforcer l'économie nationale pour élever le niveau de vie de la population, développant ensuite les problèmes économiques actuels dont la résolution apparaît ainsi comme une priorité. Au premier rang figure le "problème de l’énergie électrique" - décrit également comme la "pénurie d’électricité" (suivant une formule peu habituelle s'agissant des difficultés rencontrées) - qui requiert non seulement l'accroissement des capacités de production de l'électricité sous ses différentes formes (y compris à partir du charbon) - en mentionnant tout particulièrement la construction de la centrale de Tanchchon - mais aussi, de manière nouvelle, les économies d'énergie. Sont également évoqués le transport ferroviaire (dont l'obsolescence est un handicap au développement économique) et la production métallurgique, encore loin du niveau maximum qu'elle a atteint en 1990, avant le recul économique de la "dure marche". Par ailleurs, la référence à la lutte contre "la pollution de l’atmosphère, des cours d’eau et des mers" s'inscrit dans le cadre des objectifs de développement durable, tels qu'ils ont été réaffirmés lors de la conférence de Paris sur le climat par le ministre des Affaires étrangères en décembre 2015.
Comme les années antérieures, des instructions spécifiques portent sur le potentiel de défense du pays. L'accent est mis sur la formation et la discipline, et non sur le développement des armes non conventionnelles - en ne mentionnant pas la force de dissuasion nucléaire - et sur les capacités balistiques. Depuis le troisième essai nucléaire nord-coréen survenu le 12 février 2013, les médias conservateurs américains et sud-coréens annoncent régulièrement la survenue imminente d'un quatrième essai nucléaire, ou d'un nouveau tir de missile à longue portée. Cette omission dans le discours du dirigeant nord-coréen doit donc être appréciée comme la poursuite, au contraire, par la RPD de Corée d'une politique de la main tendue, pour réduire les tensions dans la péninsule, en s'abstenant d'initiatives qui auraient entraîné un nouveau cycle de tensions et de sanctions.
Suivant un usage bien établi, la réunification de la Corée et les relations internationales occupent la fin du discours - et ont retenu plus particulièrement (sinon exclusivement) l'attention des commentateurs étrangers.
Concernant les rapports Nord-Sud, le Maréchal Kim Jong-un blâme ouvertement les autorités sud-coréennes pour avoir mené en 2015 une politique de confrontation, alors que l'anniversaire de la libération de la Corée de l'occupation japonaise, en 1945, aurait au contraire dû créer un contexte favorable :
L’année dernière marquée par le 70e anniversaire de la libération du pays, nous avons lancé un appel invitant à ouvrir une large voie à la réunification indépendante grâce à l’union des forces de toute la nation, et nous nous sommes attachés à le réaliser. Pourtant, les forces anti-réunification et hostiles à l’amélioration des rapports Nord-Sud se sont démenées pour des manœuvres belliqueuses, créant ainsi une situation critique au bord de la guerre et suscitant une grande inquiétude à l’intérieur comme à l’extérieur. Les autorités sud-coréennes, allant à l’encontre du dialogue Nord-Sud et de l’amélioration des rapports Nord-Sud, ont poursuivi ouvertement le « changement de régime » de notre part et, l’« unification des régimes », leur thèse unilatérale, aggravant ainsi la méfiance et l’affrontement entre le Nord et le Sud.
En dépit de ces difficultés, les autorités nord-coréennes réaffirment qu'elles sont prêtes à renouer le dialogue avec le Sud, en incitant les autorités sud-coréennes à appliquer avec sincérité les précédents accords Nord-Sud (notamment les déclarations du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007) qui ont été signés au nom du Gouvernement sud-coréen, et non des démocrates qui étaient alors au pouvoir à Séoul. En effet, les conservateurs revenus à la présidence sud-coréenne en 2008 ont tourné le dos aux perspectives de rapprochement Nord-Sud qui avaient ainsi été ouvertes, l'opposition démocrate leur reprochant d'avoir joué un rôle essentiel dans la dégradation des relations intercoréennes.
Vis-à-vis des Etats-Unis, mentionnés explicitement cette année à de nombreuses reprises, les critiques nord-coréennes se fondent sur trois arguments : le refus opposé par Washington à la proposition de Pyongyang de signer un traité de paix en lieu et place de l'accord d'armistice de 1953 ayant clos les combats de la guerre de Corée ; l'exploitation de l'argument des droits de l'homme ; les exercices militaires de grande ampleur que les Etats-Unis et leurs alliés ont poursuivis dans la péninsule coréenne l'an passé. En cas de guerre provoquée par les Etats-Unis, la RPD de Corée exprime clairement sa volonté de riposter.
Envers le reste du monde (dont aucun pays n'est nommé, ni le traditionnel allié chinois, ni la Russie avec laquelle la RPDC a opéré un rapprochement depuis 2014), le discours de nouvel an du Maréchal Kim Jong-un réaffirme enfin la position traditionnelle de Pyongyang favorisant l'essor de relations d'échanges et de coopération :
Notre Parti et le gouvernement de notre République renforceront davantage la solidarité avec les peuples du monde entier s’opposant à l’agression, à la guerre, à la domination et à l’asservissement, élargiront et développeront les relations d’amitié et de coopération avec tous les pays qui respectent la souveraineté de notre pays et nous traitent amicalement.
Le 4 décembre 2015, le Musée panoramique d'Angkor, situé dans la Cité des temples Siem Reap, a été officiellement inauguré en présence de Sok An, vice-Premier ministre du Cambodge, et S.E. M. Hong Ki-chol, ambassadeur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) au Cambodge. Le musée a été construit entre 2011 et 2015, pour un coût de 24 millions de dollars sur une superficie de 6 115 m2, par les artistes nord-coréens pluridisciplinaires du groupe Mansudae - à l'origine d'autres réalisations architecturales dans le Tiers Monde, comme le Monument de la renaissance africaine à Dakar (lire sur le site de l'AAFC http://www.amitiefrancecoree.org/article-le-monument-de-la-renaissance-africaine-une-demonstration-de-la-statuaire-nord-coreenne-au-senegal-45932647.html).
Vue d'ensemble du Musée panoramique d'Angkor
S'inspirant du style architectural khmer, le Musée panoramique d'Angkor apporte une vue d'ensemble de l'histoire de la civilisation khmère (y compris sa défense vis-à-vis de ses voisins) - en abritant des reproductions miniatures des temples et du parc d'Angkor (avec des détails sur l'histoire architecturale de la construction des temples), une salle de cinéma qui diffuse des films en 3D et une fresque longue de 120 mètres décrivant la vie quotidienne des anciens Khmers. La réalisation du bâtiment elle-même donne lieu à une section spécifique au sein du musée.
Pendant dix ans, le groupe de développement international Mansudae (Mansudae Overseas Project Group) de la RPD de Corée co-gèrera le musée avec le gouvernement cambodgien (Autorité Apsara), suivant un partage égal des bénéfices, avant son transfert à l'Autorité Apsara. La construction et la gestion du musée relèvent des accords build-cooperate-transfer (BCT, construire-coopérer-transférer) mis en place par le Cambodge. Le Musée panoramique d'Angkor traduit aussi la politique d'investissements à l'étranger de la RPD de Corée dans le secteur de la construction et du tourisme.
Lors de l'inauguration officielle, Sok An, vice-Premier ministre du Cambodge cité par l'Agence Kampuchea Presse, a souligné la qualité des réalisations artistiques du musée, qui contribue à l'essor du tourisme international dans la région d'Angkor :
Les œuvres d’art au Musée panoramique d'Angkor ont été méticuleusement conçues et réalisées avec une grande créativité, reflétant de différents thèmes à travers des peintures et des films en 3D montrant l’évolution de l’Empire khmer, des scènes de guerre, la construction de temples, et la vie quotidienne des Cambodgiens à cette époque-là.
Pour sa part, Hong Ki-chol, ambassadeur de la RPD de Corée au Cambodge, a souligné que la réalisation du musée s'inscrivait dans le cadre des relations d'amitié entre les deux pays, marquées par la relation personnelle qu'avait nouée le Président Kim Il-sung de la RPD de Corée et le roi Norodom Sihanouk (lire sur le site de l'AAFC http://www.amitiefrancecoree.org/article-kim-il-sung-et-norodom-sihanouk-une-histoire-d-amitie-111381329.html).
Un restaurant nord-coréen de la chaîne Pyongyang est déjà implanté sur le site d'Angkor, qui constitue par ailleurs l'une des destinations privilégiées des touristes sud-coréens en Asie du Sud-Est.
AKP Phnom Penh, 07 décembre 2015 - Le Musée Angkor Panorama dans la Cité des temples Siem Reap a été officiellement inauguré vendredi dernier sous la présidence de Sok An, vice-Premier minis...
Khmer Times/Naomi-Collett Ritz Six-and a half kilometers from Angkor Wat, at the intersection of Road 60 and Apsara Road, the North Korean-built Angkor Panorama Museum is now open for business.
Si le dialogue intergouvernemental entre la République de Corée (Corée du Sud) et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) est au point mort, les autres canaux d'échanges intercoréens sont maintenus - comme l'ont encore montré récemment la conclusion d'un accord salarial pour la zone économique spéciale (ZES) de Kaesong, au Nord de la péninsule, et la visite en RPDC, à caractère humanitaire, de Mme Lee Hee-ho, veuve de l'ancien président sud-coréen Kim Dae-jung (1998-2003). Le Président Kim Dae-jung avait initié la première rencontre au sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, à Pyongyang, en juin 2000, dans le cadre de la politique du "rayon de soleil" d'ouverture au Nord - abandonnée par les administrations conservatrices revenues au pouvoir à Séoul en 2008.
Mme Lee Hee-ho
Lors de sa visite en RPD de Corée du 5 au 8 août 2015, à la tête d'une délégation composée, outre elle-même, de 18 personnes, Mme Lee Hee-ho, âgée de 93 ans, a visité un hôpital pour enfants, une maternité et un orphelinat à Pyongyang, confirmant le caractère d'abord (sinon exclusivement) humanitaire de son troisième déplacement en RPDC - après ceux de juin 2000, avec son mari le Président Kim Dae-jung, et de décembre 2011, à l'occasion des funérailles du dirigeant Kim Jong-il.
Lors de son départ à l'aéroport de Séoul, Mme Lee Hee-ho a exprimé son "espoir" que "ce voyage ouvre une fenêtre pour davantage de dialogue, d'échanges et de coopération" entre les deux Corée. Ce déplacement intervenait peu avant la célébration du 70e anniversaire de la libération de la Corée, le 15 août 1945, qui a malheureusement donné lieu à des célébrations séparées au Nord et au Sud de la péninsule.
L'acquis le plus significatif de la politique sud-coréenne du "rayon de soleil" d'ouverture au Nord (1998-2008) reste le développement de la ZES de Kaesong, au Nord, où 124 PME sud-coréennes emploient 53 000 ouvriers nord-coréens, pour un volume d'échanges intercoréens ayant atteint 2,3 milliards de dollars en 2014.
Le 17 août, après six mois de blocage, un accord a été conclu entre la Commission (sud-coréenne) de gestion du district industriel de Kaesong (Kaesong Industrial District Management Committee, acronyme anglais : KIDMC) et le Bureau central (nord-coréen) d'orientation du développement spécial de la zone (Central Special Development Guidance Bureau, CSDGB) : le salaire minimum des ouvriers nord-coréens de la ZES a été porté à 73,873 dollars américains, avec effet rétroactif à partir de mars 2015, soit une hausse de 5 %. Par ailleurs, la protection sociale des travailleurs a été renforcée, entraînant une hausse du coût de la main d'oeuvre comprise entre 8 % et 10 % selon l'Association des entreprises du complexe industriel de Kaesong (Corporate Association of Kaesong Industrial Complex, CAGIC). Le coût global de la main d'oeuvre nord-coréenne à Kaesong - compris entre 120 et 200 dollars par mois - reste toutefois l'un des plus bas d'Asie, comparable à celui du Cambodge. Les prochaines négociations salariales pour la ZES de Kaesong sont prévues en mars 2016.
Par ailleurs, la partie nord-coréenne a déclaré qu'elle travaillerait à pouvoir fournir une main d'oeuvre suffisante pour répondre aux demandes des entreprises sud-coréennes. L'accord salarial du 17 août 2015 prévoit la poursuite des discussions en ce qui concerne les communications, les douanes et le transport.
Sources :
Usine textile dans la zone économique spéciale de Kaesong
La veuve de l'ex-président sud-coréen Kim Dae-jung quitte la RPDC après une visite de quatre jours---Lee Hee-ho, la veuve de l'ancien président sud-coréen Kim Dae-jung, a quitté samedi Pyongy...
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