Après le lancement par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) du satellite Unha-2, la Korea Mining and Development Corporation figure parmi les trois sociétés nord-coréennes soumises à des sanctions du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Un choix logique au regard de la stratégie américaine de pressions économiques sur Pyongyang, qui rappelle par ailleurs une donnée essentielle : les mines constituent une richesse majeure de la RPD de Corée.
Avec des ressources minières estimées à 24 fois celles de la Corée du Sud, la République populaire démocratique de Corée possède un atout économique majeur, notamment dans la perspective d'une réunification de la péninsule, puisqu'elle rétablirait une complémentarité entre le Nord (où étaient implantées la majorité des industries lourdes en 1945) et le Sud, qui abrite traditionnellement les meilleures terres agricoles.
Selon la Banque de Corée (du Sud), le secteur minier représentait 8,7 % du produit intérieur brut de la RPDC en 2004 : si les ressources énergétiques (charbon) forment la principale ressource dans la production minière, devant le fer, le sous-sol nord-coréen est également riche en plusieurs minerais stratégiques : ses réserves de magnésite, tungstène, graphite (production 2006 : 32.000 tonnes ; 6 % des réserves mondiales), or (production 2006 : 2 tonnes) et molybdène placent la RPDC dans les dix premiers rangs mondiaux. Le sous-sol nord-coréen contient également du tungstène, du mercure, des phosphates, de l'argent, du fluor, du titane, du molybdène. La Corée du Nord possède également du sable, du gypse et du marbre.
La Corée du Nord est le premier ou le deuxième pays au monde (après la Chine) pour les réserves de magnésite, estimées à 490 millions de tonnes, en outre de très bonne qualité. La production annuelle de magnésite (10 % du total mondial) classe la Corée du Nord au troisième rang mondial.
S'ajoutent des réserves en pétrole offshore, non exploitées, en mer de l'Ouest, dont la localisation est à cheval entre les espaces maritimes chinois et nord-coréen.
La production de charbon (principalement d'anthracite, dont les réserves sont estimées à 1,8 milliard de tonnes), soit 23 millions de tonnes par, est répartie entre 600 mines. Elle est concentrée dans les régions de Kaechon, Pukchang, Sunchon, et de Tockchon, dans le Sud Pyongan, et à Saebyol, dans le Nord Hamgyong. Une partie de la production est exportée en Chine (soit 2,27 millions de tonnes sur la période janvier-décembre 2005, représentant près de 10 % des importations chinoises de charbon).
Les ressources en fer avaient fait, en 1970, de l'industrie sidérurgique nord-coréenne la quatrième plus puissante d'Asie, après le Japon, la Chine et l'Inde. A la fin des années 1980, l'extension du complexe de Kim Chaek avait porté le niveau annuel de la production d'acier à 7 millions de tonnes. Si la pénurie d'énergie a ensuite affecté les capacités de production, celles-ci tendent à être rétablies : en 2007, la production d'acier a été estimée à 1,23 million de tonnes (en hausse de 16 % par rapport à 2004). La production de fer (5 millions de tonnes en 2005) place la RPD de Corée au 18ème rang mondial.
Le cuivre est produit principalement dans la mine de Musan (Nord Hamgyong), la plus grande d'Asie (ses réserves sont estimées entre 3 et 7 milliards de tonnes), qui produit également du fer, et la mine d'Unryul (Sud Hwanghae) : la production de minerai de cuivre s'est élevée à 4,91 millions de tonnes en 2005 (dont 1 million de tonnes exportées en Chine en 2005, contre 600.000 tonnes en 2004) et 5,13 millions de tonnes en 2007.
S'agissant des métaux non ferreux, les principales autres productions (zinc : production 2006 67.000 tonnes, plomb : production 2006 20.000 tonnes) sont produites dans la mine de Komdok (Sud Hamgyong), et raffinées à Mungyong. La production de fluor (12.000 tonnes) classe la Corée du Nord au quinzième rang mondial.
Compte tenu de la complémentarité Nord-Sud dans le domaine minier, ce secteur a donné lieu à plusieurs projets intercoréens, conduits, côté Sud, par l'entreprise publique Korea Resources Corporation (KORES) en particulier pour l'exploitation du graphite.
Les ressources minières de la RPD de Corée font également l'objet de partenariats avec des pays étrangers, au premier rang desquels la Chine et l'Allemagne, afin notamment de moderniser les structures de production. En 2005, un accord sino-nord-coréen (entre la Compagnie chinoise des minerais métalliques et le ministère du Commerce extérieur de RPDC) a été le premier dans le secteur minier, en dehors d'une zone économique spéciale : il a porté sur les mines d'anthracite de Yongtung, dont la production annuelle s'élève à 1 million de tonnes. Le 12 décembre 2008, un accord dans le domaine charbonnier et l'industrie chimique a été signé entre la Chine et la Corée du Nord.
Des sociétés européennes - mais pas françaises - cherchent également à se positionner dans le domaine minier. Un fonds britannique, Chosun Development and Investment Fund, créé et géré par Anglo-Sino Capital Partners, a ainsi annoncé, en 2006, des projets d'investissement principalement dans le secteur minier, à hauteur de 50 millions de dollars puis de 100 millions de dollars.
Des groupes nord-coréens sont spécialisés dans la production et les échanges pour le secteur des mines, tels que la Compagnie Commerciale Coréenne Kwangsong, pour les métaux ferreux et non-ferreux, ou la Compagnie Générale Coréenne de l'Industrie de Magnésie Lourde.
Sources : Korea Energy Economics Institute, 2005 Minerals Yearbook, ministère sud-coréen de la Réunification, index mundi, Wikipédia