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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 21:26

Alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une déclaration "condamnant fermement" le lancement du satellite Kwangmyongsong-4 par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) le 7 février 2016, on en sait désormais un peu plus - de sources non nord-coréennes - quant à la mise sur orbite réussie du satellite.

Ce que l'on sait du satellite d'observation Kwangmyongsong-4

Tout d'abord, les Etats-Unis et la Corée du Sud sont d'accord quant à la réussite de la mise sur orbite. Selon Peter Cook, porte-parole du Pentagone américain, "nous avons pu établir qu'ils (Corée du Nord) ont été capables de lancer en orbite un satellite ou un autre dispositif spatial". De même, le ministère sud-coréen de la Défense a affirmé le 9 février, deux jours après le lancement, que la RPDC avait réussi la mise sur orbite de son satellite.

Pour ce faire, les trois étages de la fusée se sont normalement séparés, le premier étage s'étant dissocié deux minutes après le lancement, toujours selon les sources sud-coréennes. Mais, contrairement au lancement de 2012, celui-ci s'est autodétruit, ce qui correspondrait à une volonté délibérée des Nord-Coréens d'empêcher les Sud-Coréens, qui ont récupéré des débris, de les analyser pour obtenir des informations sensibles.

Le deuxième étage serait pour sa part retombé au large des Philippines, sur la côte Est, soit à près de 2 380 km de la base de lancement de Sohae.

Si les experts américains ont également reconnu (contredisant de premières annonces) que la trajectoire du satellite est stable, ils prétendent, contrairement aux Nord-Coréens, qu'il n'émet pas de signal.

Le parallèle rapidement dressé par les Etats-Unis et leurs alliés entre un programmes spatial et un programme à des finalités principalement - sinon exclusivement - militaires ne résiste pas à une analyse approfondie. John Schilling, interrogé sur le très bien informé site 38 North, souligne ainsi ces différences : il observe que la fusée Unha 3 n'a pas suffisamment de puissance pour lancer des missiles intercontinentaux (ICBM), et n'est pas le lanceur le mieux adapté pour porter une tête nucléaire. Toujours selon ce dernier, la fusée Unha 3 est trop lourde et requiert des heures de préparation préalables pour être alimentée en liquide. Comme le conclut l'expert Ankit Panda sur le site The Diplomat, "l'utilisation des fusées Unha comme ICBM à l'avenir n'est pas claire". Et c'est pourtant ce pré-supposé qui justifie la politique de sanctions des Etats-Unis et de leurs alliés à l'encontre du programme spatial nord-coréen... mais si ce programme n'avait pas, justement, des visées d'abord spatiales, comme l'affirme Pyongyang ?

 

Sources :

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