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20 août 2023 7 20 /08 /août /2023 16:55

A la veille des exercices de guerre Ulchi Freedom Shield, qui se dérouleront du 21 au 30 août 2023 en associant principalement des militaires américains et sud-coréens, des hackeurs qui seraient liés à la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) sont accusés d'avoir lancé des attaques contre le personnel du centre de simulation de guerre de Séoul et Washington. Alors que Pyongyang dénonce les manoeuvres militaires américano-sud-coréennes comme des préparatifs d'invasion de son territoire, les accusations réciproques des différentes parties témoignent d'un climat de tensions toujours croissant dans la péninsule coréenne.  Pour l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), plus que jamais il est urgent d'oeuvrer pour la paix, le dialogue et la suspension des manoeuvres militaires afin de restaurer un climat de confiance propice à une nécessaire désescalade. 

Les exercices militaires prennent part dans un contexte de renforcement des alliances autour des Etats-Unis en Asie du nord-est. Sur cette image, manifestation de militants sud-coréens de Solidarity for Peace and Reunification of Korea, le 17 août 2023, contre le rapprochement militaire de Séoul et de Tokyo

Les exercices militaires prennent part dans un contexte de renforcement des alliances autour des Etats-Unis en Asie du nord-est. Sur cette image, manifestation de militants sud-coréens de Solidarity for Peace and Reunification of Korea, le 17 août 2023, contre le rapprochement militaire de Séoul et de Tokyo

L'édition été 2023 des manoeuvres Ulchi Freedom Guardian comporte un exercice de commandement basé sur des simulations informatiques ainsi que des exercices militaires et civils sur le terrain - au nombre d'une trentaine cette année (contre 13 en août 2022 et 25 pour l'exercice Freedom Shield du printemps 2023) - impliquant les différentes forces (air, terre, mer).  Elles sont présentées par Washington et Séoul comme défensives, face à la Corée du Nord. Comme en début d'année, la RPD de Corée pourrait réagir à ces manoeuvres en lançant un missile balistique intercontinental (ICBM). 

Outre la République de Corée (Corée du Sud) et les Etats-Unis, neuf autres pays doivent participer à Ulchi Freedom Guardian : l'Australie, le Canada, la France, la Grande-Bretagne, la Grèce, l'Italie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines et la Thaïlande - tous membres du commandement des Nations unies en Corée, ce qui nourrit les accusations de la RPD de Corée contre le rôle selon elle non neutre des Nations unies (parallèlement aux critiques de personnalités sur l'utilisation du drapeau des Nations unies) - alors que la Commission de supervision des nations neutres est aussi associée aux exercices militaires. La participation française s'inscrit pour sa part dans un renforcement de l'alliance militaire entre Paris et Séoul, fortement critiqué par Pyongyang le 2 août 2023.

Même si ces manoeuvres militaires gagnent à nouveau en intensité, ce qui a retenu l'attention des médias internationaux cette année est surtout les accusations de piratage par la RPD de Corée d'adresses email de personnels sud-coréens du centre de simulation de guerre de Séoul et Washington. Les attaques, consistant en l'envoi de emails malveillants, ont été attribuées par la police sud-coréenne au groupe Kimsuky supposément lié à Pyongyang. Le choix des cibles et la date des attaques conduisent à incriminer la Corée du Nord, qui disposent de capacités offensives dans le domaine cybernétique.

En matière de cyberattaques, qui ne sont par ailleurs pas l'apanage des adversaires des Occidentaux, il est toujours difficile d'identifier de manière certaine les commanditaires, qui s'avèrent être des Etats dans la moitié des cas - lesquels ne revendiquent qu'exceptionnellement les actions menées : nous nous trouvons ici dans le domaine de la zone grise des conflits. Les pays des cibles visées ne réagissent généralement pas par des moyens conventionnels, en l'absence par ailleurs de régulation du cyberespace par le droit international public. Le déplacement des conflits traditionnels sur le terrain cyber traduit la diversification des modes d'affrontement - certes sur un mode non létal s'agissant des cyberattaques - mais s'inscrivant dans une logique de confrontation asymétrique aux effets d'entraînement tout aussi délétères quant aux risques d'escalade. 

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