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8 juin 2014 7 08 /06 /juin /2014 12:59

Le jury de la 14ème exposition internationale de la Biennale d'architecture de Venise (du 7 juin au 23 novembre 2014) a décidé d'accorder le Lion d'or de la meilleure participation nationale à la République de Corée (Corée du Sud) - le commissaire du pavillon coréen étant l'architecte Cho Min-suk. C'est la deuxième fois qu'un Coréen reçoit la plus haute distinction à la Biennale de Venise - en 1993, le pavillon allemand - auquel avait participé le Coréen Américain Paik Nam-june - avait déjà été distingué. Le pavillon coréen est revenu sur 100 années d'architecture coréenne, en s'intéressant également de près à l'architecture de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), et ce choix a pesé fortement dans la décision du jury. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), qui a mis l'accent sur les coopérations avec la France dans le domaine de l'architecture lors de ses récents déplacements au Nord de la péninsule, félicite les récipiendaires du prix.

Cho Min-suk

Cho Min-suk

L'exposition du pavillon coréen, intitulée "Le point de vue du corbeau : la péninsule coréenne", a mis en évidence les spécificités de l'architecture coréenne - propres tant au Nord qu'au Sud de la Corée - pendant un siècle.

L'exposition a été organisée en quatre parties : "Reconstruire la vie", "Un Etat monumental", "Frontières", "Tours utopiques". L'urbanisation accélérée de la Corée lors de la reconstruction après 1953, sur les ruines de la guerre, a mis l'accent sur un certain gigantisme et une volonté de modernisme exprimée par les congrès internationaux d'architecture moderne (CIAM). De ce point de vue, les bâtiments qui abritent le Parlement - au Sud comme au Nord - sont représentatifs d'un style et d'une époque, tout en témoignant d'un développement économique accéléré. Les développements urbains les plus récents, à Séoul comme à Pyongyang, recherchent une synthèse entre la tradition coréenne et une nouvelle conquête des sommets.

Le pavillon coréen à l'édition 2014 de la Biennale de Venise

Le pavillon coréen à l'édition 2014 de la Biennale de Venise

Le thème de l'édition 2014 de la biennale choisi par son directeur, Rem Koolhaas, "Fondamentaux", a visé à mettre en avant les récits historiques à travers l'architecture, en insistant sur la permanence d'éléments fondamentaux - comme le sol, les plafonds, les ouvertures...

Selon Cho Min-suk, "ce qui est intéressant dans l'architecture coréenne est que l'on peut voir à la fois la modernité et une identité nationale propre au Nord et au Sud, et c'est à mon avis ce qu'a voulu étudier Koolhaas dans la coordination des pavillons nationaux".

Le jury a indiqué qu'il avait souhaité distinguer le pavillon coréen "pour avoir réussi de manière extraordinaire à présenter un nouveau et riche corpus de connaissances sur l'architecture et l'urbanisme dans une situation politique extrêmement chargée. En utilisant différents modes de représentation qui encouragent l'interaction, c'est une recherche-en-action qui conduit le récit spatial et architectural vers une réalité géopolitique".

Cho Min-suk, qui a travaillé dans l'atelier de Rem Koolhaas à Rotterdam entre 1996 et 1998, a créé sa propre agence, Mass Studies. Parmi ses réalisations figurent le parc à thème Dalki, à Paju, Le poème de la nature et le pavillon coréen de l'exposition internationale de Shanghaï, en 2010, qui avait obtenu une médaille d'argent.

Le parc à thème Dalki, à Paju

Le parc à thème Dalki, à Paju

Faute d'avoir pu, à son regret, mener son projet en collaboration avec ses collègues du Nord, Cho Min-suk s'est adjoint de fins connaisseurs de l'architecture du Nord et de la RPD de Corée en général, qui lui ont fourni des matériaux pour le pavillon coréen.

Parmi eux, peuvent être cités Nick Bonner, fondateur de la société Koryo Tours spécialisée dans les voyages vers le Nord de la péninsule, qui a mis en valeur des artistes des studios Mansudae et d'autres artistes ou architectes anonymes ; le photographe britannique Charlie Crane, auteur d'un très bel album sur la RPD de Corée ; enfin, Peter Noever, ancien conservateur en chef du Musée d'art contemporain de Vienne, à l'origine d'une rétrospective sur l'art coréen de RPDC à Vienne en 2010, intitulée Flowers for Kim Il-sung, et qui comportait une section d'architecture.

Sources :

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