Les Coréens du Japon, dont la présence dans l'archipel est un legs de la colonisation japonaise de la péninsule (1910-1945), sont pris malgré eux dans l'engrenage des relations nippo - coréennes, et plus particulièrement des relations entre le Japon et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) s'agissant de la communauté nord-coréenne du Japon, regroupée au sein de l'Association générale des résidents coréens au Japon (Chongryon). L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) milite de longue date pour la fin des discriminations, de droit et de fait, dont est victime la minorité coréenne au Japon - notamment dans un courrier recommandé adressé le 23 mai 2015 par Guy Dupré, Président de l'AAFC, au Premier ministre Shinzo Abe, et dont les services n'avaient même pas jugé utile d'accuser réception.
Le 10 février 2016, soit trois jours après le lancement du satellite nord-coréen "Kwangmyongsong-4", les autorités japonaises avaient annoncé l'adoption unilatérale de nouvelles sanctions contre la RPD de Corée. Ces mesures ont été approuvées par le gouvernement Shinzo Abe le 19 février 2016.
Ces sanctions comprennent l'interdiction d'entrée dans les ports japonais de tous les navires nord-coréens (y compris - ont précisé les autorités nippones - ceux ayant un caractère humanitaire), ainsi que des navires de pays tiers précédemment passés par la Corée du Nord. Sont par ailleurs interdits les transferts vers la RPDC d'un montant supérieur à 100 000 yens (soit 800 euros). Tout autant (sinon davantage que la RPDC), ces sanctions visent implicitement les Coréens du Japon affiliés à la Chongryon, dans la mesure où leurs liaisons avec la RPD de Corée s'effectuent essentiellement par voie maritime, et qu'ils transfèrent de l'argent à leurs familles en Corée du Nord. Ils sont ainsi les victimes collatérales de la dégradation des relations entre Tokyo et Pyongyang.
Dénonçant le non-respect par le Japon des engagements qu'il a conclus dans l'accord intergouvernemental de mai 2014, les autorités nord-coréennes ont réagi en annonçant la suspension des travaux de sa commission d'enquête sur les citoyens japonais portés disparus.
La situation internationale pèse enfin sur la vie quotidienne des Nord-Coréens du Japon. Ainsi, alors que la quasi-totalité des écoles coréennes de l'archipel sont gérées par la Chongryon, ces dernières restent exclues d'un programme d'exonérations fiscales dont bénéficient les autres écoles au Japon. Les perspectives de levée de cette discrimination, encore dénoncée lors d'un rassemblement des Coréens du Japon qui s'est tenue à Osaka le 13 février 2016, n'en apparaissent malheureusement qu'encore plus lointaines.
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Source :
Japan's Cabinet authorizes fresh sanctions on North Korea | The Japan Times
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