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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 19:36

Alors qu'on ne recense plus de nouveaux cas de patients atteints du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers-CoV) en Corée du Sud depuis le 5 juillet 2015, l'heure est bientôt au bilan. Si un membre du bureau présidentiel a annoncé, sous couvert d'anonymat, la prochaine nomination d'un nouveau ministre de la Santé et des Affaires sociales, en remplacement de Moon Hyung-pyo, après le retour à la normale, les dysfonctionnements graves qu'a révélés la gestion de cette crise sanitaire amènent à s'interroger sur ses causes profondes, au-delà du rôle de bouc émissaire que l'administration présidentielle veut faire endosser à Moon Hyung-pyo.

Moon Hyung-pyo, ministre de la Santé et des Affaires sociales

Moon Hyung-pyo, ministre de la Santé et des Affaires sociales

Le nombre de cas de MERS-Cov semble désormais stabilisé à 186, ayant entraîné 36 décès à ce jour. En l'absence de nouveaux cas, la fin de l'épidémie en Corée du Sud pourrait être annoncée le 2 août prochain.

Il n'en reste pas moins que la République de Corée aura été le deuxième pays le plus touché au monde par l'épidémie, après l'Arabie Saoudite. Par ailleurs, la propagation rapide du coronavirus au cours des premières semaines, conjuguée à une sous-estimation initiale de l'épidémie puis à un affolement généralisé témoigne, après la gestion déjà insuffisante de précédentes catastrophes par les pouvoirs publics (notamment suite au naufrage du ferry Sewol), d'une incapacité chronique des autorités sud-coréennes à répondre efficacement aux crises. S'il est pour le moins incertain qu'une autre administration présidentielle aurait apporté une réponse plus appropriée, tant les insuffisances sont structurelles du fait d'une déréglementation libérale qui a supprimé les nécessaires garde-fous, les tentatives du pouvoir actuel pour d'abord minimiser la catastrophe sanitaire (en mobilisant à cette fin les médias sous son contrôle, conservateurs ou à capitaux publics) puis pour protéger la Présidente Park Geun-hye, ont été particulièrement mal perçues dans l'opinion publique.

Car fidèle à sa stratégie d'évitement, la Présidente Park Geun-hye a trouvé un bouc émissaire idéal dans le ministre de la Santé et des Affaires sociales Moon Hyung-pyo, désormais en sursis. Mais une majorité de Sud-Coréens n'est pas dupe de la responsabilité qui incombait à la chef de l'Etat dans un tel contexte, sa popularité ayant atteint un nouveau point bas.

 

Dans ce contexte, la démission de Yoo Seung-min de son poste de chef des députés du parti Saenuri (conservateur, au pouvoir), accusé de manque de soutien à Mme Park Geun-hye après l'adoption d'une loi sur le Parlement approuvée au-delà des clivages partisans, a aggravé la crise politique, et manifesté la volonté de la Maison Bleue de faire taire les voix discordantes. Trente-six ans après l'assassinat de son père, le général Park Chung-hee, qui a établi le régime le plus autoritaire qu'ait jamais connu la Corée du Sud, Mme Park Geun-hye, qui s'est entourée d'un cercle étroit de collaborateurs liés à l'ancien régime militaire et souvent corrompus, continue manifestement de gouverner avec des réflexes hérités du passé, après l'interdiction du principal parti de gauche. Dans ce contexte, la défense de la démocratie sud-coréenne implique de se tourner également vers les conservateurs qui, comme Yoo Seong-min, refusent la dérive autoritaire à l'oeuvre à Séoul.

Sources :

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