Le 15 août 1945, après 35 ans d'occupation coloniale par le Japon, la Corée était libérée, moins d'une semaine après le début de l'offensive générale lancée par l’Armée révolutionnaire populaire coréenne dirigée par Kim Il-sung. Le peuple coréen connut alors l'espoir de vivre en paix dans un pays libre et uni, mais cet espoir fut rapidement trahi par les grandes puissances, Etats-Unis en tête. Une trahison lourde de conséquences eu égard aux tensions persistantes dans la péninsule coréenne.
L'Arc de Triomphe (haut de 60 mètres) édifié en 1982 à Pyongyang. Les inscriptions « 1925 » et « 1945 » ornant les deux piliers évoquent, respectivement, l'année du départ du jeune Kim Il-sung de son village natal de Mangyongdae pour s'engager dans la lutte anti-japonaise, et l'année de son retour à Pyongyang après la libération de la Corée.
Après la défaite du Japon et la libération de la Corée, les grandes puissances, à l'initiative des Etats-Unis, envisagèrent une tutelle tripartite (Etats-Unis, Chine, URSS) sur la Corée pour une durée plus ou moins longue, malgré les promesses officielles d'indépendance formulées aux conférences du Caire (novembre 1943) et de Potsdam (juillet 1945).
Profondément ignorantes des réalités coréennes, les grandes puissances imposèrent alors un partage artificiel du pays en deux zones : l'une, au nord, dotée de ressources minérales et énergétiques, accueillit en août 1945 l'armée soviétique ; l'autre, au sud, beaucoup mieux pourvue sur le plan agricole (70 % du riz et 85 % de toute la production agricole) fut occupée un mois plus tard par l'armée américaine. Le 38eme parallèle fut choisi comme ligne de séparation par les Etats-Unis, et accepté par leurs alliés, sans la moindre consultation des Coréens, pour une période officiellement très temporaire. Cette limite était destinée à départager les responsabilités entre Alliés pour le désarmement des troupes vaincues et pour la « déjaponisation » du pays.
A ce propos, Dean Rusk, simple officier en 1945, puis secrétaire d'Etat sous les administrations Kennedy et Johnson, déclara : « Au cours d'une réunion le 14 août 1945, le colonel Charles Bonesteel et moi […] avons examiné une carte de la péninsule coréenne. Travaillant dans la hâte et soumis à une grande pression, nous avions une tâche redoutable : désigner une zone d'occupation américaine […]En utilisant une carte du National Geographic, nous avons cherché juste au nord de Séoul une ligne de séparation convenable mais sans pouvoir trouver une ligne épousant la géographie naturelle. A la place, nous avons vu le 38eme parallèle que nous avons décidé de conseiller. [Le département d'Etat et le département de la Guerre] l'ont accepté sans trop de discussion, et, étonnamment, les Soviétiques aussi. [Le] choix du 38eme parallèle, conseillé par deux colonels fatigués travaillant tard la nuit, s'est avéré funeste. » [1]
Dans un premier temps, la refondation d'un Etat coréen unitaire souverain était l'objectif des Coréens et, apparemment, des Alliés. Cette refondation supposait non seulement l'expulsion des responsables japonais mais aussi une épuration des éléments coréens ayant collaboré, à l'instar de ce qui eut lieu dans les pays libérés de l'occupation allemande.
En réalité, la position des Etats-Unis était bien différente. Sans recommandation précise de Washington, et sous la direction du général MacArthur, la politique américaine en Corée fut fondée sur le maintien et l'utilisation des autorités japonaises existantes et, évidemment, de leurs collaborateurs coréens.
Cette politique des Etats-Unis dans la Corée venant d'être libérée réduisait à néant le programme des forces de la résistance coréenne, unanimement désireuses de démontrer que le peuple coréen était apte à se gouverner lui-même, qui prévoyait la création d'une « République populaire » s'appuyant sur les comités populaires issus de la Résistance, fonctionnant au Nord comme au Sud, et dont les députés à l'Assemblée nationale devaient être élus le 1ermars 1946.
Choisi par les Etats-Unis et de retour en Corée après 33 ans d'exil aux Etats-Unis, Syngman Rhee se présenta alors à Séoul comme un simple citoyen apolitique, n'appartenant à aucun groupe et se situant au-dessus des partis, champion de l'unité de tous les Coréens et de la réunification. Il était en réalité profondément anticommuniste. En outre, dirigeant un gouvernement provisoire coréen en exil, il n'avait pas la légitimité de ceux qui avaient combattu militairement contre l'occupant, et il n'hésita pas à recruter ses partisans parmi les anciens collaborateurs pro-japonais. Une cinquantaine de partis s'étaient formés dans la partie sud de la Corée libérée, y compris à partir d'éléments ayant collaboré avec les Japonais et qui se camouflaient désormais sous des étiquettes « démocratiques ».
Pour les Etats-Unis, Rhee était un substitut commode au gouvernement militaire des Etats-Unis en Corée (USAMGIK) dirigé par le général John R. Hodge, une structure analogue au gouvernement militaire allié des territoires occupés (AMGOT) envisagé contre la France résistante pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les Soviétiques se montraient quant à eux préoccupés par l'emploi d'anciens collaborateurs coréens des Japonais, « ralliés » tardivement aux Américains et s'autoproclamant désormais « démocrates ». Au nord du 38emeparallèle, le responsable soviétique, le général Tchistiakov, avait accepté de reconnaître la représentativité du « Comité de préparation à la fondation de l'Etat coréen », à la seule condition qu'il comprenne autant de communistes que de nationalistes.
La Commission mixte soviéto-américaine créée par la conférence de Moscou de décembre 1945 et chargée d'aider à la formation du premier gouvernement coréen, malgré deux années de négociations, n'aboutit à rien. L'échec de la Commission mixte conduisit les Etats-Unis à proposer en 1947 la réunion d'une Assemblée provisoire dans chaque zone en vue de constituer ultérieurement une Assemblée nationale. Le nombre des représentants de chaque zone devait être proportionnel à la population, avec deux tiers d'élus du Sud, plaçant en minorité la gauche coréenne. C'était le début du processus de division de la Corée, appuyée par l'Assemblée générale des Nations Unies, en violation des Accords de Moscou.
Durant ces pourparlers entre grandes puissances, la Corée du Sud fut le théâtre d'arrestations en masse des membres des partis de gauche qui furent en fait interdits, ainsi que leurs journaux, et d'élections truquées remportées par les partis de droite assistés par l'ancienne police qui avait été au service des Japonais.
En Corée du Nord, le gouvernement populaire constitué en 1945, avant même l'arrivée des Américains en Corée du Sud, se considérait comme un « organe légalement constitué, conforme à l'esprit de la Charte des Nations Unies ».
La division de la Corée était censée être provisoire. Mais, alors que débutait la Guerre froide, il était inévitable que naissent dans la péninsule coréenne deux Etats appuyés, respectivement, par les Etats-Unis et l'Union soviétique. La République de Corée fut officiellement fondée au sud le 17 juillet 1948 - à l'issue d'élections législatives séparées, boycottées par la plupart des forces d'opposition de gauche, de droite et nationalistes - tandis que la République populaire démocratique de Corée était proclamée au nord le 9 septembre de la même année.
A l'initiative de la Corée du Sud et de son parrain américain, la division de la Corée était consacrée. Moins de deux ans plus tard, le 25 juin 1950, éclatait entre les deux Etats coréens une guerre rapidement internationalisée avec l'intervention de l'armée américaine sous couvert des Nations Unies. Cinquante-sept ans après le cessez-le-feu, suite au refus persistant des Etats-Unis, aucun traité de paix n'a été signé, et la péninsule coréenne divisée reste un terrain d'affrontement entre les grandes puissances, bien loin des espoirs soulevés chez les Coréens le 15 août 1945.
[1] Harry S. Truman Presidential Library and Museum
Source principale : Robert Charvin et Guillaume Dujardin, La Corée : vers la réunification, L'Harmattan, 2010

1959 : l'autocrate Syngman Rhee, au pouvoir depuis 1948 et alors âgé de 84 ans, prépare sa troisième réélection à la présidence de la République, tandis que sa formation politique, le Parti libéral, désigne Yi Gi-bung comme candidat à la vice-présidence.
Par des campagnes d'intimidation et de terreur, la police de Syngman Rhee empêcha la constitution des fédérations du Parti progressiste, avant de viser Cho Bong-am et les autres dirigeants du Parti progressiste : arrêté le 13 janvier 1958, il fut condamné en première instance à cinq ans de prison pour port d'arme non autorisé, avant d'être condamné à mort en appel, pour espionnage en faveur de la Corée du Nord, en application de la



La découverte est d'une importance majeure pour l'histoire du Koguryo (37 avant J.-C. - 668) : si des sources écrites prouvaient l'extension du plus ancien royaume coréen dans l'actuel extrême-orient russe, des preuves archéologiques ont montré pour la première fois que la culture du Koguryo s'est diffusée dans l'actuel territoire de Primorski, au-delà du fleuve Tumen qui marque l'actuelle frontière entre la Russie et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).
Le 8 juillet 1994, le Président Kim Il-sung décédait après avoir dirigé la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) pendant quarante-six ans, d'abord comme Premier ministre (de 1948 à 1972), puis comme président. Au quinzième anniversaire de son décès, l'Association d'amitié franco-coréenne rappelle le parcours de ce grand acteur de l'histoire du vingtième siècle.
Le 25 avril 1932, Kim Il-sung crée les forces permanentes de l’Armée de guérilla populaire antijaponaise, devenues par la suite l'Armée révolutionnaire populaire coréenne (ARPC). Un des principaux faits d'armes de l'ARPC est, le 4 juin 1937, la bataille de Pochonbo (nord-est de la Corée). Poursuivis par l'armée japonaise, Kim Il-sung et ses partisans continuent la lutte jusqu'en Mandchourie.
Quand la guerre de Corée -
En 1910, après cinq ans de "protectorat" japonais, la Corée est annexée par l'Empire du Japon. Le Japon exerce alors une administration militaire qui se caractérise par un pillage économique et culturel de la Corée, accompagné d'une répression accrue. La colère et la rancoeur des Coréens ainsi colonisés finit par éclater le 1er mars 1919.
Le soulèvement dure jusqu'à la fin de 1919, mobilisant des millions de Coréens. Sa répression par les forces japonaises donne lieu à un véritable carnage, à l'exemple du massacre de la commune de Jeam. Le 15 avril 1919, le lieutenant Arida, du 79eme régiment de la 20eme division de l'armée japonaise stationnée en Corée, arrive avec une dizaine de soldats dans la commune de Jeam, au sud de Séoul dans l'arrondissement de Suwon. Arida a pour mission de liquider la résistance antijaponaise particulièrement active autour de Suwon. Prétextant une annonce à leur faire, il enferme les habitants de la commune dans une église avant d'ordonner de tirer sur le bâtiment. Les gens qui essaient de s'échapper par les fenêtres sont achevés à coup de baïonettes. Les Japonais mettent ensuite le feu à l'édifice et aux maisons alentour. Le 15 avril 1919, plus de 300 Coréens, hommes, femmes et enfants, trouvent ainsi la mort à Jeam.
Selon des statistiques partielles, le nombre de Coréens tués au cours des trois premiers mois du Soulèvement du Premier Mars s'élève à 7.509, le nombre de blessés, à plus 15.000 et le nombre de prisonniers, à plus de 46.000. La plupart des blessés mourront et un grand nombre de détenus seront exécutés.
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