Titulaire d'une thèse de doctorat en anthropologie sociale et ethnologie, intituléeTransformations socioculturelles des Aïnous du Japon : rapports de pouvoir, violence et résistance aborigène à Hokkaidō, professeur invité à l'Université de Hokkaido, Lucien-Laurent Clercq est un spécialiste des Aïnous qui, à l'instar des Coréens pendant la colonisation japonaise, ont été soumis à une politique d'assimilation culturelle dont il expose le programme dans l'extrait, reproduit ci-après (pp. 24-26), de son introduction à l'ouvrage de Nukishio Kizô, Assimilation et vestiges des Aïnous. Manifeste précurseur autonome. Le livre deNukishio Kizô a été publié pour la première fois en 1934, et republié par les Presses de l'Université du Québec en 2023 (ouvrage traduit du japonais par Sakurai Norio et Lucien-Laurent Clercq). A la veille du 80e anniversaire de la libération de la Corée de l'occupation japonaise, le 15 août 1945, nous mettons ainsi l'accent sur un aspect encore largement méconnu en Occident de l'idéologie impérialiste japonaise, qui s'appliquait non seulement aux Aïnous (peuple autochtone du Japon et de l'Extrême-Orient russe), mais aussi, entre autres, aux Ryukyuans (dont le royaume a été annexé par le Japon en 1879), aux Taïwanais (l'île de Formose étant devenue japonaise en 1895) et aux Coréens (colonisés à partir de 1910).
Lucien-Laurent Clercq explique comment la constitution de l'empire japonais, au début du XXe siècle, s'est accompagnée de l'émergence et de la promotion d'un discours racialiste, reconnaissant certes une pluralité d'origines ethniques (y compris - et d'abord - de l'ethnie yamato majoritaire), mais pour prôner une assimilation des minorités conduisant à niant cette diversité :
Une théorie inédite (...) associant les habitants peuplant ce vaste empire à l'hétérogénéité des origines de l'ethnie yamato majoritaire au Japon, puisque celle-ci s'était constituée à travers l'apport de nombreuses "races" différentes. L'expansion coloniale étant légitimée par cette mixité de "races", il relevait du Japon de réunir tous ces peuples ayant bénéficié dans les temps anciens de la bienveillance du gouvernement impérial et avec lesquels le peuple yamato partageaient de lointaines origines. Les idéologues de l'empire s'appuyèrent sur cette théorie pour affirmer que (...) les sujets coloniaux étaient eux-mêmes des Japonais, dont les différences socioculturelles finiraient par s'effacer grâce aux politiques d'assimilation.
Ce processus d'impérialisation, note toujours Lucien-Laurent Clercq, avait déjà été conduit "par le passé à travers tout l'archipel".
Les voies de l'assimilation ont été d'abord culturelles, conduisant à une adoption forcée de la langue et des coutumes japonaises, d'abord menée à Hokkaido (où réside la minorité aïnoue) avant une généralisation dans les colonies (dont la Corée et Taïwan) dans les années 1930 :
Il s'agissait donc d'assimiler les identités culturellement non japonaises (Ryûkyû, Aïnous, Coréens, Taïwanais, etc.) en contraignant leurs membres à adopter les coutumes et la langue nippones. Hokkaido fut l'un des lieux où ces méthodes furent d'abord mises en place avant qu'elles ne soient massivement adoptées à partir de 1930 dans toutes les colonies.
Lucien-Laurent Clercq relève enfin que cette idéologie s'inscrit dans celle de l'Etat-famille, faisant de l'empereur le père spirituel de la nation.
Enfin, les conséquences de cette idéologie intrinsèquement raciste étaient que les "races" inférieures étaient appelées à disparaître, au premier rang desquels les Aïnous, peuple autochtone dont la présence dans l'archipel, difficile à dater avec précision, est en tout cas antérieure à celle des Japonais (les estimations varient de 13 000 à 300 avant l'ère chrétienne) :
(...) les "races" inférieures avaient perdu le combat pour la survie et devaient donc disparaître. Cette idée s'appuyait sur un discours de la "race" justifiant les relations de domination des Japonais sur les Autochtones (...)
Il y a 80 ans, le 6 août 1945, une bombe nucléaire ("Little Boy") était larguée par les Etats-Unis sur Hiroshima - avant une seconde attaque nucléaire sur Nagasaki trois jours plus tard. Le bombardement atomique sur Hiroshima a causé immédiatement 70 000 victimes, auxquelles se sont ajoutées des dizaines de milliers d'autres morts dans les mois suivants sous l'effet de maladies, de brûlures et de radiations. Environ 20 % des victimes sont coréennes, de nombreux Coréens ayant été déportés pour travailler au Japon qui colonisait alors la péninsule coréenne - et Hiroshima comptait une communauté de 140 000 Coréens lors de l'attaque. Une journaliste de la BBC, Hyojung Kim, a rencontré les derniers survivants, âgés, malades, abandonnés et stigmatisés. Alors que les conséquences des radiations affectent aussi leurs descendants, il est plus que jamais urgent de connaître leurs témoignages pour ne pas oublier l'horreur des seuls bombardements nucléaires à ce jour dans l'histoire de l'humanité - et tout faire pour que plus jamais les armes nucléaires ne soient utilisées.
Aujourd'hui âgée de 88 ans, Lee Jung-soon a ainsi témoigné de la dévastation et de la désolation causées par le bombardement nucléaire :
Mon père était sur le point de partir au travail, mais il est soudainement revenu en courant et nous a dit d’évacuer immédiatement (...) Ils disent que les rues étaient remplies de morts – mais j’étais tellement choquée que tout ce dont je me souviens, c’est d’avoir pleuré. J’ai juste pleuré et pleuré.
Un autre survivant, Shim Jin-tae (83 ans), déplore qu'aucun pays n'a reconnu sa responsabilité dans la catastrophe. Ni les Etats-Unis ne se sont excusés pour l'attaque, ni le Japon pour avoir échoué à protéger les Coréens vivant à Hiroshima, tandis que les victimes ont été laissées à elles-mêmes par les autorités coréennes :
Pas le pays qui a largué la bombe. Pas le pays qui n’a pas su nous protéger. L’Amérique ne s’est jamais excusée. Le Japon fait comme s’il ne savait pas. La Corée ne vaut pas mieux. Ils se rejettent tous la faute – et nous, on reste seuls.
La journaliste de la BBC a rencontré les survivants et leurs familles à Hapcheon, en République de Corée (Corée du Sud), d'où ils étaient originaires et où la proportion de rapatriés a valu à la ville de 40 000 habitants le surnom de "Hiroshima de la Corée".
Les conséquences sanitaires sont lourdes, même si le lien de causalité avec l'attaque nucléaire est difficile a établir (à l'instar, par exemple, des victimes de la dioxine) : Mme Lee souffre d'un cancer de la peau, de la maladie de Parkinson et d’une angine de poitrine. Elle vit avec fils Ho-chang, qui a été diagnostiqué d’une insuffisance rénale et suit une dialyse dans l'attente d'une greffe.
Affectés aux tâches les plus ingrates dans le Japon colonial, ce sont souvent les Coréens qui, à Hiroshima, ont dû ramasser les corps et les brûler dans les cours d'école.
Enfant tué par un bombardement nucléaire (ici, à Nagasaki)
Le taux de mortalité parmi les Coréens à Hiroshima, avec 40 000 morts sur une population de 70 000, s'établit à 57,1 %, très au-dessus de la moyenne (33,7 %).
Identifiables par leurs maladies, notamment par leurs problèmes de peau, les survivants rapatriés à Hapcheon ont souffert de discriminations à leur retour en Corée. Et comme l'observe M. Shim, le devoir de mémoire et la reconnaissance sont plus importants qu'une compensation, au moment où les derniers survivants nous quittent peu à peu :
La mémoire compte plus que les compensations (...) Nos corps se souviennent de ce que nous avons vécu… Si nous oublions, cela recommencera. Et un jour, il ne restera plus personne pour raconter l’histoire.
Avant et pendant la Seconde guerre mondiale, quelque 200 000 femmes, en majorité coréennes, ont été réduites en esclavage dans les bordels militaires japonais, désignées par l'euphémisme "femmes de réconfort". Alors que les ONG sud-coréennes considèrent que la question n'a pas encore été réglée, dans une décision rendue le 23 novembre 2023 la Haute Cour de Séoul a condamné le Japon à verser 200 millions de won (soit environ 141 000 euros) à chacune des seize plaignantes.
Manifestation dans le cadre d'une campagne de signatures place du Trocadéro, à Paris, en 2014, en faveur des femmes de réconfort
A l'annonce du verdict, Lee Young-soo (95 ans) a levé les bras au ciel. La décision de la Haute Cour de Séoul revient en effet sur une décision rendue en première instance, en avril 2021, qui avait débouté les anciennes esclaves sexuelles de l'armée japonaise, en estimant que "l'immunité souveraine" du Japon ne pouvait pas être invoquée en raison de la conduite illégale des autorités nippones. L'indemnisation accordée est à la hauteur du préjudice subi par les victimes qui n'ont "pas pu mener une vie normale" après 1945, alors que la plupart des "femmes de réconfort" sont aujourd'hui décédées.
Le Japon a vivement réagi contre ce qu'il estime être une violation du droit international, en convoquant l'ambassadeur de la République de Corée au Japon. Tokyo considère que la question a été réglée lors de la normalisation des relations diplomatiques avec Séoul en 1965, puis à nouveau lors d'un accord bilatéral conclu en 2015, mais rejeté par les organisations de défense des anciennes victimes d'esclavage sexuel - et dénoncé par l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), qui s'indigne que les femmes de réconfort puissent être considérées comme ayant pu être consentantes dans le cadre d'opérations commerciales qui auraient été menées indépendamment des autorités nippones, ainsi que le prétend le Japon.
La décision judiciaire rendue le 23 novembre, significativement deux jours avant la journée internationale contre les violences faites aux femmes, est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement conservateur de Yoon Seok-yeol, qui s'efforce d'aplanir les différends diplomatiques avec le Japon afin de resserrer l'axe avec Tokyo et Washington contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), et a ainsi déclaré qu'il s'en tiendrait à l'indemnisation, à un niveau bien moindre, prévue par l'accord de 2015.
Selon les historiens, jusqu'à 200 000 femmes, originaires pour la plupart de Corée, ont été contraintes de servir d'esclaves sexuelles aux soldats japonais jusqu'en 1945.
Pour la première fois, le 22 octobre 2023, les Etats-Unis, le Japon et la République de Corée (Corée du Sud) ont mené conjointement des exercices militaires aériens dans les zones aériennes de défense japonaise et sud-coréenne, lesquelles se superposent. Par le passé, seules des manoeuvres aériennes bilatérales avaient été conduites entre deux des trois alliés, dans un contexte d'augmentation des dépenses militaires japonaises (dont la part dans la PIB devrait doubler) et de rapprochement entre Tokyo et Séoul face à la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).
Après les manoeuvres maritimes conjointes en mars 2023, Washington, Tokyo et Séoul franchissent une nouvelle étape vers la constitution d'une alliance formelle. Citant la menace nord-coréenne, les trois pays avaient annoncé à Camp David, en août 2023, qu'ils mèneraient des exercices conjoints.
Des bombardiers stratégiques américains B-52 ont participé aux manoeuvres.
L'ONG sud-coréenne Solidarité pour la paix et la réunification de la Corée a dénoncé ces exercices, rappelant que le Japon avait colonisé la Corée (jusqu'en 1945) :
Les exercices aériens trilatéraux sont un prélude à la participation des Forces d'autodéfense japonaises à des exercices dans la péninsule coréenne, permettant au Japon d'intervenir et de s'immiscer dans les affaires coréennes et de faire encourir le risque d'une réoccupation de la péninsule coréenne par ses forces.
A la suite de la déclaration de facto d’une défense collective trilatérale par les dirigeants de la Corée du Sud, des États-Unis et du Japon à Camp David, l’expansion et l’institutionnalisation des exercices aériens trilatéraux et des exercices trilatéraux accéléreront encore l’établissement d’une alliance trilatérale.
Fidèle à sa position constante pour la paix et la dénucléarisation de la Corée, l'Association d'amitié franco-coréenne regrette vivement que de telles initiatives éloignent toujours davantage la perspective d'un retour au dialogue dans la péninsule coréenne, alors que les conflits en Ukraine et à Gaza accroissent les risques de guerre dans d'autres parties du monde.
Après avoir obtenu le feu vert de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le Japon a déverser dans l'océan, à compter du 22 août 2023, des eaux radioactives provenant de la centrale nucléaire de Fukushima et ayant été traitées. Le volume porte sur 1,34 million de tonnes d'eaux radioactives qui étaient stockées, à la suite de l'accident survenu dans la centrale en 2011. Cette décision des autorités nippones soulève des inquiétudes et une vague de protestation dans l'ensemble de la péninsule coréenne.
La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi après l'accident de 2011
Alors que le gouvernement du président sud-coréen Yoon Seok-yeol évite des critiques trop ouvertes contre le Japon dont il cherche à se rapprocher, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a vivement condamné le Japon, dans un communiqué en date du 24 août 2023 cité par l'agence nord-coréenne KCNA :
Il est indéniable que le rejet dans la mer d’eaux polluées contenant de grandes quantités de matières radioactives constitue un acte contraire à l’éthique, qui détruit l’environnement géoécologique et menace l’existence de l’humanité.
Le Japon trompe la communauté internationale et se moque d'elle en prétendant que l'eau nucléaire polluée a été filtrée par un équipement de purification des polynucléides pour « nettoyer l'eau ». Mais il a été scientifiquement vérifié que « l’eau propre » contient encore une grande quantité de radionucléides extrêmement dangereux, notamment du césium, du strontium et du ruthénium ainsi que du tritium.
Cela a été reconnu par la Tokyo Electricity Company, exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima, en septembre 2017.
En mai dernier, du césium à un taux 180 fois supérieur à la valeur standard a été détecté dans le corps de poissons capturés dans les eaux au large de la préfecture de Fukushima, déclenchant un tollé au sein de la communauté internationale.
Des manifestations de protestation ont été organisées en République de Corée (Corée du Sud), alors que les Coréens ont diminué leur consommation de produits de la mer - ce qui a un lourd impact négatif sur les secteurs de la pêche et de la restauration. Pour faire face à ces inquiétudes, les autorités sud-coréennes ont intensifié les inspections et les contrôles et annoncé qu'elles ne lèveraient pas l'interdiction d'importer des fruits de mer en provenance de la région de Fukushima, malgré les pressions de Tokyo en ce sens.
Avant la colonisation japonaise de la Corée (1910-1945), la péninsule a été soumise à des influences étrangères majeures - et des luttes de pouvoir entre grandes puissances. Le 8 octobre 1895, l'assassinat atroce de la reine Min (connu en Corée comme l'incident Eulmi), par les Japonais, est l'un des points paroxysmiques de ces rivalités dont la Corée a payé lourdement le prix : alors que le traité inégal avec le Japon s'était traduit par une crise politique, économique et sociale dans la péninsule, la reine Min (également désignée comme l'impératrice Myeongseong, ayant obtenu le titre d'impératrice après sa mort, en 1902) exerçait le pouvoir réel en tant qu'épouse du roi Gojong. Elle favorisa l'influence russe pour contrebalancer le rôle croissant du Japon après la défaite chinoise à l'issue la première guerre sino-japonaise (août 1894-avril 1895). Des troupes pénétrèrent dans le palais impérial vers 4 heures du matin à l'instigation de Miura Goro, ministre résident au Japon, et opérèrent un massacre qui souleva une vague de protestation internationale - conduisant au procès de Miura Goro, finalement acquitté par la justice japonaise.
Portrait présumé de l'impératrice Myeongseong
Le déroulé des événements de l'incident Eulmin a pu être reconstitué grâce à divers témoignages.
Le rôle de collaborateurs japonais quant à l'entrée dans la résidence impériale est discuté. Le roi Gojong - qui se réfugiera dans la légation russe - s'efforça de retarder les assaillants pour permettre la fuite de son épouse, et fut frappé, à l'instar du prince héritier. Menacé par un couteau, le prince héritier ne révéla pas où se trouvait sa mère. La reine Min s'était déguisée en courtisane, mais le geste héroïque - et vain - du grand chambellan qui voulut empêcher l'accès à la souveraine la désigna en réalité aux assassins. Son meurtre est ainsi décrit par l'historien Christian Kessler :
Face à eux se dresse alors le grand chambellan qui, les bras croisés, impressionnant, était le dernier rempart avant les appartements de la reine. On lui coupe les mains, le larde de coups de couteau avant de le laisser mort baignant dans son sang. Les assaillants se précipitent dans les appartements de la souveraine. Là, ils découvrent une femme de très petite taille, cachée dans un recoin. S’agit-il de la reine ? Elle nie farouchement, se débat, s’enfuit même en hurlant dans les corridors. Rapidement rattrapée, elle est percée par les sabres. On fait venir les femmes de la cour pour identification. A leur effroi, au cri de « Mais c’est la reine ! », les assaillants savent qu’ils ont accompli leur sinistre besogne.
La reine vit encore. On l’attache à une planche et l’enveloppe d’une couverture de soie. Puis on porte le corps jusqu’à un bosquet de pins non loin du palais et on le brûle.
Ce récit, exact, ne retrace cependant pas toute l'horreur du crime ainsi perpétré : la résistance acharnée (et qui causa des pertes importantes) des troupes coréennes protégeant le souverain et son épouse et lui restèrent fidèles ; la mort également de courtisanes ; le viol du corps défunt de la reine Min. Des Japonais n'appartenant pas aux forces régulières (membres des yakuzas) jouèrent aussi un rôle déterminant en prêtant main forte aux assaillants dont certains portaient des vêtements civils.
Il faudra attendre 1897 pour que le roi Gojong - revenu au pouvoir, avec le soutien russe - honore la mémoire de son épouse, lors de funérailles somptueuses à la hauteur de l'amour qu'il lui portait.
La reine Min est également restée dans l'histoire pour le rôle qu'elle a joué, en tant que femme, dans la modernisation de la Corée - alors que mariée jeune à Gojong elle avait alors été perçue comme facilement manipulable. Le site "l'histoire par les femmes" souligne ses initiatives réformatrices :
Une école pour les enfants de l’élite ouvre au palais, avec des professeurs étrangers qui enseignent en anglais. La reine Min fait également ouvrir la première école destinée aux fillettes et ouverte aux enfants défavorisées. Elle cherche à mettre un terme aux persécutions contre les chrétiens et invite même des missionnaires. Sous son règne, le premier journal du gouvernement parait. Elle modernise en profondeur l’armée et son armement, mais néglige la marine.
Ce portrait favorable mérite cependant d'être nuancé. La reine Min a également favorisé la soumission à des puissances étrangères, y compris dans la répression du mouvement Tonghak - et a maintenu un exercice du pouvoir resté traditionnel, marqué notamment par la corruption et l'élimination de ses opposants.
On est en 1895. Après plus de deux cent cinquante ans de fermeture, d'isolement, le Japon doit s'ouvrir sous la pression des canonnières étrangères et concéder des traités inégaux. Le change...
Empress Myeongseong or Empress Myungsung (명성황후 민씨; 17 November 1851 - 8 October 1895), informally known as Empress Min, was the official wife of Gojong, the 26th king of Joseon and the ...
Myeongseong, la reine Min, est la première épouse officielle du roi Gojong de Corée. Exerçant la réalité du pouvoir et s'opposant à la politique expansionniste du Japon, elle meurt assassin...
A portrait presumed to be of Empress Myeongseong (1851-1895) is being shown at an antique-specialized gallery's exhibition. Daboseong Gallery, based in central Seoul, unveiled the ...
La visite en République de Corée (Corée du Sud) du Premier ministre japonais Fumio Kishida, les 7 et 8 mai 2023, a suivi un déplacement au Japon du président sud-coréen Yoon Seok-yeol, en mars dernier. Si les deux chefs d'Etat et de gouvernement ont entendu continuer de resserrer leurs liens face à la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), qui poursuit ses programmes balistiques et nucléaires, ce spectaculaire rapprochement suscite des réserves dans l'opinion publique sud-coréenne - alors que les plaies de la colonisation japonaise de la Corée (1910-1945) sont loin d'être refermées.
Yoon Seok-yeol et Fumio Kishida, à Séoul, le 7 mai 2023
Alors que Tokyo considère que la normalisation des relations diplomatiques avec la République de Corée en 1965 a réglé les contentieux liés à la colonisation, les sujets de friction n'ont jamais cessé - notamment la déportation des travailleurs forcés coréens et la question des "femmes de réconfort", obligées de se prostituer pour l'armée japonaise avant et pendant la Seconde guerre mondiale. Sur le premier point, Séoul a récemment annoncé la création d'une fondation pour indemniser les victimes. De fait, le président Yoon Seok-yeol, à l'instar de ses prédécesseurs conservateurs sud-coréens, a fait de l'amélioration des relations avec Tokyo une priorité de sa politique étrangère pour contrer la Corée du Nord : les militaires japonais participent ainsi aux manoeuvres militaires conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, tandis que le Japon est en voie de doubler la part du budget militaire dans son PIB. Sur fond de rivalité croissante entre la Chine et les Etats-Unis, qui se focalise notamment sur la question de Taïwan, la Corée du Sud et le Japon font corps autour de leur allié américain, en considérant que la question nord-coréenne avait une portée mondiale.
Un des points concrets du sommet nippo-sud-coréen des 7 et 8 mai est la décision de Séoul et de Tokyo de partager leurs informations obtenues par radar s'agissant des missiles nord-coréens, qui selon les autorités des deux pays seraient toutefois encore en cours de finalisation. En effet, si les Etats-Unis et la Corée du Sud, d'une part, les Etats-Unis et le Japon, d'autre part, partagent leurs données obtenues par surveillance radar, il n'y a pas d'échanges directs en ce domaine entre le Japon et la Corée du Sud.
Au regard du legs douloureux de la colonisation, le Premier ministre japonais a fait un geste en reconnaissant, à Séoul, les souffrances endurées : "j'ai le coeur qui saigne face aux expériences très difficiles et tristes vécues par tant de personnes dans les dures circonstances de l'époque". Les termes sont toutefois mesurés, pour ne pas heurter la frange la plus nationaliste de l'opinion publique japonaise.
Les contentieux commerciaux sont également en voie d'apaisement : au lendemain de la visite au Japon du président sud-coréen, Tokyo avait annoncé lever les restrictions à l'exportation vers la Corée du Sud de certaines technologies utilisées pour la production de puces et d'écrans plats.
TOKYO (Reuters) - Le Japon et la Corée du Sud devraient se mettre d'accord au début de juin pour relier leurs radars via un système américain afin de partager des informations en temps réel fa...
Ce dimanche 7 mai, le premier ministre du Japon, Fumio Kishida, est en Corée du Sud pour un sommet avec le président Yoon Suk Yeol à Séoul. Les deux pays tentent un rapprochement diplomatique ...
Le Japon lève les restrictions d'exportation de certaines technologies-clés de production de puces et écrans plats vers la Corée du Sud. La décision est annoncée par le ministère japonais de...
Si la situation en Ukraine concentre les regards de l'opinion publique occidentale, celle en Asie du Nord-Est connaît de nouveaux développements potentiellement porteurs de risque de conflit - que l'AAFC appelle à prévenir par la voie du dialogue, afin d'éviter une course aux armements. Des déclarations récentes du président sud-coréen ont par ailleurs associé les questions de Taïwan et de la Corée, créant d'importantes tensions entre Séoul et Pékin.
Kim Jong-un visitant l'agence spatiale nord-coréenne NADA, le 18 avril 2023
En annonçant avoir réussi le lancement d'un missile balistique Hwasong-18 à combustible solide (en l'occurrence, du propergol), le 14 avril 2023, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) dispose d'un certain avantage stratégique, puisqu'un missile à combustible solide est plus simple à déployer et offre davantage de liberté quant au délai de lancement qu'un missile à combustible liquide, lequel doit être tiré en un laps de temps plus court.
L'agence de presse nord-coréenne KCNA a réitéré la position classique de Pyongyang, selon laquelle cette composante de la force de dissuasion nucléaire de la RPD de Corée visait à prévenir un conflit nucléaire :
La dissuasion nucléaire militaire de la RPDC se développe rapidement (...) pour accroître de manière continue la puissance de la force stratégique de la RPDC et qu'elle devienne une entité dotée d'une superpuissance et d'une force absolue, une grande force capable de prévenir l'holocauste nucléaire et toutes sortes de potentielles et dangereuses invasions ennemies, ainsi qu'un glaive puissant pour défendre la justice et la paix.
Par ailleurs, après l'essai concluant d'un prototype en décembre 2022, le lancement d'un satellite de reconnaissance a été un objectif réaffirmé par le Président Kim Jong-un lors d'une visite de l'agence spatiale nord-coréenne NADA, qui célébrait ses dix ans, ce 18 avril 2023. Cette perspective a été accueillie fraîchement à Tokyo : le 22 avril, le Japon a annoncé avoir mis son armée en état d'alerte pour abattre un potentiel missile balistique nord-coréen qui mettrait en orbite un satellite d'observation.
La veille, le 21 avril, la Corée du Nord avait rejeté l'appel des pays du G7 l'appelant à "s'abstenir" de tout nouvel essai nucléaire ou tir de missile balistique intercontinental (prohibé par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, CSNU). Pyongyang a fustigé ce qu'elle considère comme relevant de sa politique intérieure.
De fait, la nouvelle partition bipolaire, entre les Etats-Unis et les Occidentaux d'une part (ainsi que le Japon et la Corée du Sud), la Chine et la Russie d'autre part, rend peu probable l'adoption de nouvelles sanctions par le CSNU en cas d'essai nucléaire ou de tir d'un missile ICBM par la RPD de Corée.
Dans ce contexte, les déclarations du président sud-coréen Yoon Seok-yeol, selon lesquelles les prétentions chinoises sur Taïwan présentent des similarités avec la situation dans la péninsule coréenne, ont lié les deux thèmes et entraîné une dégradation des relations bilatérales avec Pékin : après une protestation de la Chine, la République de Corée a convoqué l'ambassadeur chinois. Puis Pékin a annoncé avoir déposé plainte contre Séoul, à la veille d'une rencontre entre les présidents américain et sud-coréen prévue du 24 au 26 avril 2023.
"Hwasong-18", le missile à combustible testé par la Corée du Nord utilise pour sa propulsion du propergol, sous une forme solide. Il permet de créer la force de poussée nécessaire au décolla...
Mardi 18 avril, Kim Jong-un s'est rendu à l'agence spatiale nord-coréenne, accompagné de sa fille. Sur place, il a annoncé que le programme de satellite du régime est prêt à être lancé. Ce...
La tension monte entre la Chine et la Corée du Sud. À la veille de la rencontre entre les présidents américain et sud-coréen, Pékin vient de déposer plainte pour " propos erronés " à l'enc...
Le Japon a ordonné samedi à son armée de se préparer à abattre un missile balistique nord-coréen dont Pyongyang a besoin pour mettre en orbite son premier satellite espion de reconnaissance ...
Sans même attendre la fin des exercices Freedom Shield le 23 mars 2023, les manoeuvres maritimes Ssangyong ont débuté le 20 mars pour se terminer le 3 avril, témoignant de la volonté des Etats-Unis et de leurs alliés sud-coréens de maintenir un état de tension permanent autour de la péninsule coréenne. Pis, les exercices de guerre en mer ont été étendus au Japon - qui a rejoint les forces combinées américano-sud-coréennes pendant deux jours. Ces initiatives sont d'autant plus inquiétantes qu'elles pourraient conduire la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) à mettre fin au moratoire sur les essais nucléaires qu'elle observe depuis septembre 2017.
Le porte-avions américain à propulsion nucléaire USS-Nimitz, au départ de la base de Pusan, le 2 avril 2023
Occultée par l'actualité de la guerre en Ukraine, la montée des tensions en Extrême-Orient présente pourtant de dangereuses similitudes avec l'escalade militaire qui avait été observée à l'est de l'Europe avant l'offensive russe de février 2022. Les premiers exercices militaires conjoints menés depuis six mois entre les Etats-Unis, la République de Corée (Corée du Sud) et le Japon en constituent l'une des manifestations les plus dangereuses - sur fond de remilitarisation du Japon. Ces manoeuvres, menées notamment au large de l'île de Jeju, impliquent le porte-avions américain polyvalent à propulsion nucléaire USS Nimitz et des contre-torpilleurs sud-coréens, américains et japonais.
Pour sa part, la Corée du Nord affirme avoir récemment testé un drone sous-marin à capacité nucléaire et a réagi vivement à ces nouveaux exercices, en dénonçant une "hystérie de guerre" et des préparatifs de "guerre totale". Le 1er avril, le site spécialisé 38 North a rendu publiques des images satellitaires montrant une forte activité autour de la centrale nucléaire de Yongbyon, augmentant la probabilité d'un nouvel essai nucléaire en représailles. Par ailleurs, le ministère de la défense sud-coréen estime que Pyongyang a accompli d'importants progrès dans la miniaturisation de têtes nucléaires qui seraient placées sur des missiles de courte portée. Il s'agit d'une des limites identifiées du programme nucléaire et balistique nord-coréen - avec la rentrée des missiles dans l'atmosphère.
Face aux menaces de conflit, l'Association d'amitié franco-coréenne continuera de combattre pour la paix - pour que plus jamais le fracas des armes n'endeuille les hommes, les femmes et les enfants de la Corée - de toute la Corée.
The US has been conducting joint military exercises with South Korea since March, and is slated to begin naval drills with South Korea and Japan as early as Monday
Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 6 mars 2023, Park Jin, ministre des Affaires étrangères de la République de Corée (Corée du Sud), a annoncé la création prochaine d'une fondation pour indemniser des Coréens victimes de travail forcé pendant l'occupation japonaise de la péninsule (1910-1945). Même si des discussions avaient éte engagées sur le sujet entre les deux parties, cette décision manifestement unilatérale, prise sans contrepartie immédiate du Japon, a été vivement saluée à Tokyo - mais a déjà engendré des critiques parmi des victimes, alors que les stigmates de la colonisation japonaise restent un sujet très sensible dans l'opinion publique coréenne.
Le ministre des Affaires étrangères Park Jin peut avoir le sourire : partisan résolu d'un front renforcé Washington-Tokyo-Séoul contre la Corée du Nord, il a satisfait les deux alliés de la République de Corée au-delà de leurs espérances en annonçant la création d'un fonds d'indemnisation des Coréens victimes du travail forcé pendant la colonisation japonaise
Alors que des décisions de justice de tribunaux sud-coréens, en 2018, avaient prévu l'indemnisation de victimes coréennes de travail forcé pendant la colonisation japonaise, la question du versement des compensations était devenue un point de désaccord majeur entre Tokyo et Séoul. En effet, pour le Japon, l'accord de 1965 établissant les relations diplomatiques avec la République de Corée a réglé les contentieux historiques - dont l'indemnisation des travailleurs forcés - et ce n'est pas aux entreprises japonaises ni au gouvernement japonais de procéder à des versements décidés par la justice sud-coréenne. Finalement, selon l'annonce faite par le ministre Park Jin ce lundi 6 mars 2023, c'est une tierce partie - aux acteurs japonais et au gouvernement sud-coréen - qui procèdera à l'indemnisation : une fondation spécifiquement mise en place, dont les modalités de mise en place restent à établir.
Plus que les montants en jeu (si 780 000 Coréens ont été victimes de travail forcé, les décisions de justice ne concernent que quelques dizaines de personnes), la symbolique est forte, au moment où les tensions dans la péninsule coréenne imposent, selon Tokyo et Washington, de régler les différends entre alliés pour opposer un front commun face à Pyongyang.
Park Jin a d'ailleurs reconnu que tel était le sens de son annonce :
La coopération entre la Corée et le Japon est très importante dans tous les domaines de la diplomatie, de l’économie et de la sécurité, dans le contexte actuel de grave situation internationale et de difficile crise mondiale (...) Je crois que le cercle vicieux doit être brisé pour le bien [des] peuples au niveau de l’intérêt national, plutôt que de laisser [nos] relations [ainsi] distendues pendant longtemps.
Séoul espère des excuses du Japon, ainsi qu'une contribution des entreprises nippones. Mais le gouvernement nationaliste japonais estime s'être déjà suffisamment excusé. La Corée du Sud a manifestement cédé sans contrepartie à une demande pressante du Japon - et des milieux d'affaires des deux pays - ainsi que des Etats-Unis, soucieux que les contentieux nippo-sud-coréens soient réglés face à la Corée du Nord et à la Chine.
La décision prise risque d'être d'autant plus mal acceptée dans l'opinion publique sud-coréenne que le Japon accélère sa remilitarisation, en ayant décidé de porter de 1 % à 2 % la part de son PIB consacrée aux dépenses militaires. Si la création d'une fondation permet à quelques-unes des victimes, toutes très âgées, d'espérer une indemnisation, était-il pertinent de céder aussi facilement à un gouvernement japonais animé de sentiments fortement nationalistes et tenté par le révisionnisme historique ? L'escalade des tensions, qui accroît les risques de guerre, est aussi encouragée par des décisions telles que celle du gouvernement du Président Yoon Seok-yeol, défenseur du resserrement des liens avec le Japon - quoi qu'il en coûte.
SEOUL, 06 mars (Yonhap) -- Le ministre des Affaires étrangères, Park Jin, a déclaré ce lundi matin concernant les victimes du travail forcé de l'époque coloniale japonaise que les dédommagem...
Selon Séoul, environ 780 000 Coréens ont été enrôlés dans le travail forcé sous le régime colonial japonais subi entre 1910 et 1945. La mesure promet d'être controversée en raison de l'ab...