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5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 13:59

Rendu public le 2 juin 2008, un rapport indépendant a démonté les accusations de détournement supposé de fonds, s'agissant des actions humanitaires des Nations-Unies en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Si des recommandations doivent être mises en oeuvre, le constat établi par le rapport Németh est sans commune mesure avec les accusations relayées par les néo-conservateurs américains, hostiles à une solution négociée au contentieux américano - nord-coréen.

Le 13 février 2007, un accord était signé à Pékin entre six pays (les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon) prévoyant la cessation des activités nucléaires militaires de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en contrepartie de garanties économiques et de sécurité.

Dès l'origine, la frange néo-conservatrice de l'administration américaine a mal accueilli l'accord de Pékin. Elle s'est donc évertuée à relancer un certain nombre de campagnes hostiles à la RPDC, notamment les accusations, jamais démontrées, de faux-monnayage et la coopération nucléaire prétendue avec la Syrie. Un des points d'orgue de cette campagne, largement relayée par les médias occidentaux, était que les sommes versées au Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), agence des Nations-Unies conduisant des actions humanitaires, auraient été détournées au profit du gouvernement nord-coréen. Si ces accusations prospéraient, les néo-conservateurs américains faisaient coup double : non seulement ils pouvaient escompter la fin des négocations avec la Corée du Nord, mais ils pouvaient aussi obtenir le retrait de l'ONU de Corée et donc fragiliser encore davantage un pays particulièrement exposé à l'insécurité alimentaire.

Face au caractère éminemment politique de la mise en cause des actions du PNUD en Corée du Nord, un rapport d'audit indépendant a été commandé par l'ONU à l'ancien Premier ministre hongrois Miklos Németh, qui a mené une enquête approfondie en interrogeant plus de 70 personnes et en consultant l'ensemble des archives du PNUD entre 1996, date de ses premières interventions en Corée du Nord, et 2007.

Les autres membres du groupe d'audit ont été M. Chander Mohan Vasudev, ancien fonctionnaire du ministère indien de l'économie et des finances, et Mme Mary Ann Wyrsch, ancien haut-commissaire adjoint des Nations-Unies pour les réfugiés et membre actuel du service de naturalisation et d'immigration des Etats-Unis. 

Rendu public le 2 juin 2008, le rapport de 353 pages n'a trouvé aucune élément à l'appui de possibles détournements de fonds au profit des autorités nord-coréennes.

Le 4 juin 2008, M. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations-Unies, s'est toutefois engagé à mettre en oeuvre les recommandations du rapport Németh, qui déplore notamment le manque de suivi des actions entreprises par le PNUD ainsi que des négligences avérées, comme le maintien dans les caisses du PNUD de 3.500 dollars en faux billets entre 1996 et 2007.

Le lacunes dans le fonctionnement des agences des Nations-Unies ne sont pas nouvelles, mais elles s'étaient fort opportunément concentrées sur la Corée du Nord. Le résultat obtenu par les néo-conservateurs américains est également intéressant au plan médiatique : si les accusations de détournement ont fait l'objet de gros titres dans les médias, leur remise en cause est passée largement inaperçue dans ces mêmes supports d'information.

La publication du rapport Németh intervient dans un contexte d'interrogations sur la mise en oeuvre de l'accord de Pékin : si la désactivation du réacteur nucléaire de Yongbyon a été achevée à 80 %, les aides énergétiques que devaient fournir, en contrepartie, les autres parties à l'accord (Etats-Unis, Corée du Sud, Chine, Russie, Japon) n'ont été honorées qu'à 30 %. En particulier, le Japon n'a procédé à aucune des livraisons d'énergie auxquelles il s'était engagé, arguant de l'absence de progrès sur le dossier des Japonais enlevés par la Corée du Nord dans les années 1970 et 1980, tout en maintenant un régime de sanctions qui frappe en premier lieu la communauté nord-coréenne de l'archipel nippon.  (Sources : Nations-Unies, AAFC)

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 18:17

Au Canada, la ville de Québec est en passe de perdre l'organisation de l'assemblée générale de l'Union interparlementaire (UIP) prévue en 2010, en raison des conditions imposées par le gouvernement d'Ottawa. Ce dernier a demandé que les règles de l'UIP soient modifiées afin que le pays hôte puisse interdire l'entrée sur son territoire à certains pays "indésirables". Les critères posés reviennent à exclure plusieurs pays réputés ennemis des Etats-Unis, dont la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord). Face à la menace pesant sur l'organisation du congrès de l'UIP, un mouvement de sauvetage s'organise au Canada pour que Québec puisse malgré tout accueillir la prestigieuse assemblée.



Fondée en 1889, l'Union interparlementaire (UIP) est l'organisation mondiale des parlements des Etats souverains et la plus ancienne des institutions internationales à caractère politique. L'UIP se présente elle-même comme un "foyer de la concertation interparlementaire à l'échelle mondiale [qui] oeuvre pour la paix et la coopération entre les peuples et l'affermissement de la démocratie représentative." Elle regroupe aujourd'hui 150 parlements nationaux et huit membres associés.

Une assembée générale de l'UIP devait se tenir en 2010 au Canada, dans la ville de Québec. Mais Québec semble avoir perdu la possibilité d'accueillir le congrès en raison des conditions imposées par Ottawa. Le gouvernement canadien dirigé par Stephen Harper, un conservateur proche du président américain George W. Bush, a en effet demandé que le règlement de l'Union interparlementaire soient modifié afin que le pays hôte puisse interdire l'entrée sur son territoire aux personnes soupçonnées d'activités terroristes ou porteuses de maladies contagieuses. Or, le règlement de l'Union interparlementaire stipule que le pays hôte doit accepter tous les membres qui veulent participer à la rencontre.

Compte tenu des accointances entre le gouvernement Harper et l'administration Bush, et de l'interprétation assez large qui peut être faite des conditions posées par le Canada, plusieurs pays membres à part entière de l'UIP pourraient être exclus de son assemblée générale au seul motif qu'ils n'entretiennent pas les meilleures relations avec les Etats-Unis. Une manoeuvre grossière vite repérée par les pays potentiellement visés. Ainsi, la Corée du Nord (membre de l'UIP depuis 1973), l'Iran, le Soudan, le Venezuela, soutenus par l'Algérie, les Philippines et le Pérou, se sont opposés lors d'une récente assemblée de l'UIP au Cap en Afrique du Sud au changement demandé par Ottawa. Ces pays ont exigé que tous les membres de l'UIP puissent participer à la rencontre de Québec, selon une règle similaire à celle qui s'applique à l'Organisation des Nations unies. Ils ont donc fait voter, en guise de protestation, une motion qui a eu pour conséquence de reporter à la réunion de l'UIP d'octobre 2008, à Genève, la décision finale sur l'attribution du congrès de 2010.


Le président mondial de l'UIP à Genève, Anders Johnsson, s’est montré très critique envers la position canadienne. "Le Canada donne un traitement aux Nations unies et aux gouvernements qu’il n’est pas prêt à donner aux parlementaires. Je trouve ça plus que regrettable," a-t-il affirmé. Il a suggéré au Canada une porte de sortie pour régler le problème. Dans une lettre adressée au président du groupe canadien de l'UIP (le sénateur conservateur Donald Oliver), le président Johnsson affirme que le Canada peut contourner sa politique sur les visas sans que soit modifié l'article 5 de l'UIP. Il existe d'autres moyens, écrit Anders Johnsson, pour permettre au Canada d'accueillir l'UIP "sans devoir nécessairement accorder pour cela un visa officiel à tous les participants. Je pense, par exemple, à l'attribution d'un permis ministériel."

Un mouvement destiné à sauver l'organisation du congrès de 2010 s'organise au Canada même. Ainsi, un député du Bloc québécois, Paul Crête, membre du comité exécutif du groupe canadien de l'UIP, a reproché au gouvernement Harper "son manque de souplesse" dans cette affaire ainsi qu'une "rigueur idéologique qui ne se justifie nullement." Le Bloc québécois a donc déposé une motion, adoptée par le comité exécutif du groupe canadien de l'UIP, demandant que la candidature de la ville de Québec pour l'assemblée générale de 2010 demeure ouverte et réaffirmant l'intérêt de la section canadienne de l'UIP pour la tenue de l'événement.

Le gouvernement Harper a fini par donner des signes d'ouverture afin que la ville de Québec ne perde pas la tenue d'une rencontre bénéfique en retombées diverses. "Nous sommes tout à fait favorables à la tenue de cet événement ici même, au Canada, et en particulier à Québec," a notamment déclaré le 16 mai devant la Chambre des communes d'Ottawa le ministre canadien des Transports, Lawrence Cannon. "Il s'agit évidemment de travailler avec les instances qui en ont la responsabilité décisionnelle pour faire avancer le dossier."

Quant à la solution proposée par le président de l'UIP, elle n'a pas non plus été écartée par le gouvernement. Au besoin, des permis de séjour temporaire seront délivrés afin que l'événement puisse avoir lieu. (sources : Radio-Canada, La Presse, Le Soleil )


Site de l'Union interparlementaire

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 09:59

Le dimanche 25 mai 2008, le ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a salué l'accord politique au Liban ayant permis, le même jour, l'élection à la présidence de la République du général Michel Sleimane, commandant en chef des forces armées. La prise de position de Pyongyang rappelle son implication diplomatique active au Proche-Orient.

En se félicitant, le 25 mai 2008, de l'accord politique intervenu au Liban, le ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a souligné le rôle essentiel de médiateurs joué par la Ligue des Etats arabes et le Qatar, en y voyant la preuve que "le peuple arabe était tout à fait capable de résoudre ses problèmes par lui-même", sans ingérence extérieure des grandes puissances. Le même jour, l'élection à la présidence de la République, par le Parlement libanais, du général Michel Sleimane, commandant en chef des forces armées, scellait l'accord entre les principales forces politiques libanaises. Le président Sleimane a souligné que, pour assurer une "stratégie de défense nationale" faisant face aux "menaces israéliennes", il convenait d'intégrer les combattants du Hezbollah en "profitant de leur expérience".

La RPDC est, de longue date, un acteur politique important dans le monde arabe, notamment dans son soutien aux mouvements de libération, hier en Algérie, aujourd'hui en Palestine. La Corée du Nord a été le premier Etat non-arabe à reconnaître le gouvernement provisoire de la République algérienne, dont elle a aidé militairement les combattants du FLN. Elle a également noué des liens politiques, économiques et militaires privilégiés avec la Syrie, l'Iran et l'Egypte. En juillet-août 2007, lors de sa tournée en Afrique et en Asie, Kim Yong-nam, président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPDC, a notamment été reçu en Algérie et en Egypte. S'agissant des échanges économiques, des ingénieurs et des ouvriers nord-coréens interviennent en Iran dans le secteur de la construction.

Dans ce cadre, la RPDC a favorisé le rôle des organisations internationales régionales, à l'instar de la Ligue arabe, dont elle a tenu à saluer la contribution au récent dénouement de la crise politique au Liban. (Sources : KCNA, Le Monde, AAFC)

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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 23:18

A l'occasion de la première visite d'Etat, au niveau ministériel, d'un membre du gouvernement de Singapour, le ministre des Affaires étrangères George Yeo, en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en mai 2008, les deux pays ont signé un accord de coopération économique, dans le domaine commercial et le secteur des technologies de l'information. Cet échange marque aussi un resserrement des liens politiques entre les deux Etats non-alignés.

Le 10 mai 2008, George Yeo, ministre des Affaires étrangères de Singapour, est arrivé en RPDC pour une visite d'Etat de cinq jours, la première au niveau gouvernemental entre les deux pays.

Singapour et la RPDC ont établi des relations diplomatiques en 1975.
L'appartenance des deux Etats au mouvement des non-alignés a favorisé des liens de coopération politiques anciens.

Une intensification des échanges politiques et diplomatiques entre Singapour et la Corée du Nord

Le déplacement de George Yeo en RPDC fait suite au voyage de Kim Yong-nam, Président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPDC, à Singapour, les 1er et 2 août 2007. Le Président Kim Yong-nam avait alors été reçu par son homologue de Singapour, le Président Sellapan Ramanathan (S. R. Nathan), et le Premier ministre Goh Chok-tong. En février 2008, M. Goh Chok-tong, qui n'exerçait alors plus les fonctions de Premier ministre, s'était ensuite rendu en RPDC.

Lors de son récent déplacement en RPDC en mai 2008, M. George Yeo était porteur d'une lettre du Président S. R. Nathan au Président de la Commission de la Défense nationale de la RPDC, Kim Jong-il.

Cette intensification des échanges bilatéraux entre la RPD de Corée et Singapour intervient dans un contexte où Singapour joue un rôle actif d'intermédiaire pour résoudre la crise nucléaire nord-coréenne. C'est à Singapour qu'a été conclu un
accord bilatéral entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, en avril 2008, pour relancer leurs discussions bilatérales dans ce domaine.

Alors que Singapour assure actuellement la présidence tournante de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (acronyme anglais : ASEAN), George Yeo a rencontré à Pyongyang son homologue nord-coréen Pak Ui-chun, qui devrait assister, en qualité d'observateur, au prochain forum régional annuel de l'ASEAN, prévu à Singapour en juillet 2008, réunissant les ministres des affaires étrangères. L'ASEAN a mis en place un dispositif de sécurité régionale collective où est notamment traitée la question nucléaire coréenne. Lors du précédent forum de l'ASEAN, à Manille en août 2007, les ministres des Affaires étrangères de Singapour et de RPDC avaient déjà eu des échanges en marge du sommet.

Cap sur la coopération économique

Le déplacement de George Yeo en RPDC vise également à resserrer les liens économiques entre les deux pays. Accompagné d'une délégation d'hommes d'affaires singapouriens, George Yeo a visité la zone industrielle de Kaesong, où sont implantées des entreprises sud-coréennes, ainsi que le port de Nampo.


Un accord avec le ministre du Commerce extérieur de RPDC, M. Ri Ryong-nam, a eu pour but d'intensifier la coopération économique, dans le domaine commercial et le secteur des nouvelles technologies de l'information. Les deux parties ont convenu de participer aux foires commerciales organisées par leur partenaire, tandis que des Coréens devraient être formés à Singapour aux technologies de l'information. Les discussions se sont poursuivies sur un traité de garantie des investissements de Singapour en Corée du Nord, ainsi que pour éviter les phénomènes de double imposition.

L'importance accordé aux nouvelles technologies répond à la volonté de la Corée du Nord de se positionner encore plus avant dans le domaine informatique. Le
Centre de recherche informatique de Corée et le Centre informatique de Pyongyang (Pyongyang Informatic Center) combinent déjà des unités de recherche et de production de haut niveau. La RPDC produit par exemple des jeux pour téléphones portables, pour des clients européens et nord-américains. Elle a également développé les technologies les plus modernes pour la réalisation de dessins animés (à l'instar de la série Corto Maltese, produite pour des entreprises françaises dans les studios nord-coréens de la SEK à Pyongyang), et mis en place des processus de conception assistée par ordinateur en architecture. (sources : Kyodo News, ITAR-TASS, AAFC)

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25 avril 2008 5 25 /04 /avril /2008 12:04

Réuni en Assemblée générale à Caracas, les 9 et 10 avril 2008, le Conseil mondial de la paix a exprimé sa solidarité avec le peuple coréen pour la réunification pacifique de sa patrie, en appelant les Etats-Unis à cesser leur politique hostile envers la République populaire démocratique de Corée. 

A l'issue de son Assemblée générale qui s'est tenue dans la capitale du Vénézuela, les 9 et 10 avril 2008, le Conseil mondial de la paix (CMP) a adopté une résolution qui exprime notamment la solidarité du Conseil avec le peuple coréen pour la réunification pacifique de la Corée. 

Des délégués appartenant à plus de 120 organisations, provenant de 81 pays, ont participé à l'Assemblée générale qui s'est tenue à Caracas, dont des représentants de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).

En France, le
Mouvement de la paix est affilié au Conseil mondial de la paix.

Concernant la Corée, dans la
résolution adoptée par l'Assemblée générale, "le Conseil mondial de la paix exprime sa solidarité avec le peuple coréen dans son désir d'achever la réunification pacifique de la péninsule coréenne conformément à la déclaration du 15 juin 2000 entre le Nord et le Sud de la Corée. Le Conseil mondial de la paix salue les discussions à six pour la résolution pacifique du conflit, et exige dans le même temps que les Etats-Unis mettent un terme à leur politique hostile envers la RPD de Corée".

Par ailleurs, l'exemple de la RPD de Corée prouve, selon le CMP, le caractère "discriminatoire" du traité de non-prolifération, compte tenu des menaces américaines d'une attaque nucléaire préventive.

Cette déclaration s'inscrit dans le cadre de la paix et de la stabilité en Asie du Nord-Est.

Le Conseil mondial de la paix a également dénoncé, dans la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo, la politique du "diviser pour régner" de l'impérialisme à direction américaine, l'élargissement de l'OTAN, alliée à l'Union européenne, comme une menace pour les peuples du monde, alors que les occupations de l'Afghanistan et de l'Irak entrent, respectivement, dans leurs cinquième et septième années.

Le CMP a également mis en cause la domination du nouvel ordre impérialiste mondial et ses politiques néolibérales comme créateur d'inégalités et de pauvreté.

Les travaux du Conseil mondial de la paix se sont achevés le 13 avril 2008.

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21 mars 2008 5 21 /03 /mars /2008 11:05

Dans un contexte de menace de krach boursier, le président nord-coréen Kim Yong-nam, en déplacement en Namibie, a plaidé contre les effets négatifs de la globalisation pour les pays en développement, tout en rappelant par ailleurs l'ouverture de son pays à la poursuite du dialogue intercoréen.


KimYongnam.jpg

Lors de sa visite d'Etat en Namibie, Kim Yong-nam, président de l'Assemblée populaire suprême de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), a prononcé le 20 mars 2008 un plaidoyer pour la défense des pays en développement contre les effets négatifs de la globalisation.

M. Kim Yong-nam a déclaré que les pays africains devaient continuer d'être "vigilants contre les effets de la globalisation" : "ils doivent être capables de faire face aux grandes puissances qui se bousculent pour les ressources naturelles de l'Afrique. La globalisation étend le fossé entre les pays riches et les nations pauvres en voie de développement. Les pays riches pillent les pays pauvres de manière déguisée". 

Ces déclarations altermondialistes s'inscrivent dans la continuité des positions constantes de la RPDC contre le colonialisme et les formes nouvelles d'impérialisme. Après avoir été un des premiers pays à se libérer du joug de la colonisation, dès la fin de la Seconde guerre mondiale,
la RPDC a soutenu politiquement et militairement les mouvements de décolonisation (en particulier, le FLN algérien et la SWAPO namibienne), avant de s'affirmer comme un des chefs de file du mouvement des non-alignés. Le renforcement des liens économiques, scientifiques et techniques entre la Corée du Nord et la Namibie, à l'occasion du déplacement dans ce pays de M. Kim Yong-nam, traduit concrètement la mise en place d'accords de coopération indépendamment des grandes puissances occidentales. 

S'agissant des relations intercoréennes, M. Kim Yong-nam a déclaré que "la porte était grande ouverte pour un dialogue futur" entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, sur la base notamment de l'accord signé à Pyongyang, le 4 octobre 2007, entre le président sud-coréen Roh Moo-hyun et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il. 

Cette offre renouvelée de dialogue intervient dans un contexte d'incertitudes sur la future politique nord-coréenne du nouveau président sud-coréen Lee Myung-bak, élu le 19 décembre 2007. Le président Lee Myung-bak a refusé une propositions nord-coréenne de conduire des échanges au niveau des conseillers techniques. En outre, il remet en cause les livraisons de céréales et d'engrais de la Corée du Sud à la Corée du Nord, alors que la RPDC fait face à une situation alimentaire extrêmement tendue après les inondations d'août-septembre 2007 (les pires en RPDC depuis quarante ans) et à un hiver exceptionnellement sec. (source : Mail and Guardian online).

 

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22 février 2008 5 22 /02 /février /2008 11:39

Le 16 février, fête nationale en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), a donné lieu à des célébrations par des partis au pouvoir dans plusieurs pays (Népal, Cambodge) où sont organisées des élections multipartites. Ces cérémonies peuvent s'expliquer par un fait largement méconnu en Occident : le soutien apporté par la Corée du Nord aux mouvements de libération et de décolonisation dans le Tiers-Monde.

Fondée en 1948, trois ans après la libération de la Corée de l'occupation japonaise, la République populaire démocratique de Corée a joué un rôle actif pour aider d'autres pays à accéder à l'indépendance dans le Tiers-Monde. Arrivés au pouvoir, les mouvements de libération nationale ont maintenu des liens étroits avec Pyongyang.

Sankara-copie-1.jpg En Afrique, la Corée du Nord a été le premier Etat non arabe à reconnaître le gouvernement provisoire de la République algérienne. La Corée du Nord a fortement aidé la Rhodésie du Sud à se libérer, en 1980, de son régime d'apartheid pour devenir le Zimbabwé. La RPDC a également noué une relation privilégiée avec le Burkina Faso de Thomas Sankara : avec la Chine et la Suisse, elle a fait partie des rares Etats dont l'aide aux pays du continent africain, durant les Trente glorieuses, n'a pas été conditionnée par des contreparties économiques.

Après avoir choisi d'accéder à l'indépendance sans le soutien de la France, la Guinée de Sékou Touré reçoit l'aide de la Corée du Nord : aujourd'hui encore, la Guinée n'a établi de relations diplomatiques officielles qu'avec la RPD de Corée, et pas avec la République de Corée (du Sud).

kingsihanouk.jpg Ayant dû quitter le pouvoir, le prince cambodgien Norodom Sihanouk, un des anciens leaders du mouvement non-aligné, avait alors choisi de se réfugier à Pyongyang, où il devient un ami intime du président nord-coréen Kim Il-sung.

Alors que la Corée du Nord forme à Pyongyang, dès les années 1960, des étudiants de pays africains et asiatiques en développement, et que la croissance économique de la RPDC est alors l'une des plus fortes au monde, Che Guevara, en visite à Pyongyang en janvier 1965, déclare que la Corée du Nord est un modèle dont Cuba devrait s'inspirer.

Si les difficultés économiques auxquelles est confrontée la Corée du Nord depuis les catastrophes climatiques des années 1990, conjointement à l'effondrement du bloc soviétique, ont entraîné une nette révision à la baisse de l'aide publique au développement de la Corée du Nord, les dirigeants des mouvements de décolonisation ont maintenu les relations nouées avec la RPD de Corée dans les combats pour la libération nationale. Ce qui peut expliquer pourquoi la fête nationale de la RPDC, le 16 février 2008, pour l'anniversaire du dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, a donné lieu à des cérémonies officielles au Cambodge et au Népal, à la grande surprise des médias occidentaux qui méconnaissent le rôle joué par la Corée du Nord dans la décolonisation du Tiers-Monde.
 

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