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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 12:42

Depuis le 31 décembre 2008, les organisations pacifistes et progressistes sud-coréennes se relaient devant l'ambassade israélienne, l'ambassade des Etats-Unis et la présidence de la République, à Séoul, pour protester contre l'assaut israélien à Gaza. Le 10 janvier, une manifestation dans la capitale sud-coréenne a rassemblé 300 personnes, à l'appel de 75 organisations.

Ni le froid, ni la situation politique intérieure n'ont découragé les militants pacifistes sud-coréens dans leur combat permanent pour condamner l'attaque israélienne sur la bande de Gaza.

Depuis le 31 décembre 2008, plusieurs organisations pacifistes dont 
Nanummunhwa-Partage d'une paix globale (Nanummunhwa-Global Peace Sharing), Imagination pour la solidarité internationale (Imagination for International Solidarity, IIS), Solidarité pour la paix en Palestine (Palestine Peace Solidarity) se relaient pour des manifestations individuelles en face des ambassades américaine et israélienne, ainsi que de la Maison Bleue, siège de la présidence sud-coréenne (ci-contre, manifestant de Nanummunhwa devant l'ambassade d'Israël à Séoul, le 7 janvier 2009, photo Nanummunhwa).

De fait, alors que
la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a condamné fermement l'assaut israélien sur Gaza, dans le cadre d'un soutien constant de Pyongyang aux mouvements de libération palestiniens, la République de Corée (Corée du Sud), alliée des Etats-Unis, évite de prendre une position tranchée, ayant ainsi conduit Solidarité populaire pour une démocratie participative (People's Solidarity for Participatory Democracy, PSPD) à interroger par lettre le ministère des Affaires étrangères sud-coréen sur les points suivants :

1) Le gouvernement sud-coréen approuve-t-il l'attitude d'Israël ?

2) Qu'entend faire le gouvernement sud-coréen, en tant que membre du Comité des Droits de l'homme des Nations-Unies, contre le meurtre de civils palestiniens par l'armée israélienne et l'utilisation de phosphore blanc, une arme incendiaire interdite dans lez zones à forte densité urbaine ?

Comme l'a souligné KBS World Radio, le gouvernement sud-coréen s'est surtout impliqué pour obtenir la libération d'un journaliste de KBS à Gaza, déclarant à cette occasion que les relations entre la Corée du Sud et la Palestine s'étaient nettement améliorées après les visites réciproques, en 2008, des ministres des affaires étrangères des deux pays.

Dans ce contexte, à l'appel de 75 organisations, 300 personnes 
ont manifesté à Jongno, dans le centre de Séoul, le 10 janvier 2009, contre les attaques à Gaza, témoignant de l'attachement à la paix des progressistes coréens - alors que les parties à la guerre de Corée n'ont toujours pas signé formellement de traité de paix, plus de cinquante-cinq ans après la signature de l'armistice en 1953.

(sources : Jay Hauben, "
Korean Peace Groups Protest Gaza War", 7 janvier 2009, et "300 Seoulites Demonstrate for Gaza", 12 janvier 2009, sur le site d'informations Ohmynews).

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30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 21:41

Au quatrième jour de l'assaut israélien sur la bande de Gaza, dont le bilan provisoire s'établissait déjà à près de 350 morts, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a fermement condamné "le meurtre de civils désarmés comme un crime contre l'humanité (...) et un défi ouvert au processus de paix au Moyen-Orient." Pyongyang a appelé à un arrêt immédiat des attaques israéliennes.

Le mardi 30 décembre 2008, au quatrième jour des combats menés par l'armée israélienne sur la bande de Gaza, dont le bilan provisoire s'établissait à quelque 350 morts et 1.700 blessés, le ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a appelé à l'arrêt de ces raids aériens "barbares".  

Selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA, "la République populaire démocratique de Corée dénonce fermement le meurtre par Israël de civils désarmés comme un crime contre l'humanité, une grave provocation contre les Palestiniens et les autres peuples arabes et un défi ouvert au processus de paix au Moyen-Orient", ajoutant que "Israël doit immédiatement cesser toutes ses actions militaires et répondre positivement à la demande des peuples arabes et des autres peuples du monde d'une solution équitable et complète à la question du Proche-Orient."

Dans son soutien aux mouvements d'indépendance du Tiers Monde, Pyongyang a toujours été solidaire des Palestiniens. Le 7 mai 2002, le délégué général de la RPDC aux Nations-Unies avait ainsi dénoncé la "féroce action militaire" que venait d'entreprendre d'Israël comme une "violation de la souveraineté de la Palestine". La Palestine a également établi une réprésentation diplomatique permanente à Pyongyang. (Source : Kuwait News Agency, KUNA)

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20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 01:25

Le vendredi 19 décembre 2008, les derniers soldats sud-coréens qui étaient déployés en Irak sont arrivés à l'aéroport militaire de Seongnam, près de Séoul, marquant ainsi l'accomplissement de leurs mission à l'issue d'un engagement sans faille de Séoul aux côtés des troupes américaines.


De même que la Corée du Sud avait été un des principaux alliés des Etats-Unis au Vietnam, Séoul avait déployé l'un des plus importants contingents militaires aux côtés des troupes américaines en Irak en suscitant, près d'un demi-siècle après la guerre du Vietnam, un mouvement analogue de rejet au sein de l'opinion publique sud-coréenne (ci-contre, manifestation devant le siège du parti Uri, alors au pouvoir, le 23 juin 2004, photo AP/Yonhap, le jour même où le corps décapité d'un otage cvil sud-coréen, Kim Sun-il, était retrouvé par des soldats américains sur la route entre Bagdad et Fallujah).


En 2004, le contingent sud-coréen en Irak a atteint le chiffre maximum de 3.600 soldats, ce qui en a fait a troisième force la plus importante de la coalition, après celle des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Mais face à l'opposition constante de l'opinion publique, les effectifs militaires sud-coréens ont été progressivement abaissés (2.300 hommes en février 2007, 1.200 hommes en octobre 2007).


Le débarquement à l'aéroport de Seongnam, le vendredi 19 décembre 2008, des dernières troupes - plusieurs centaines d'hommes - qui étaient encore déployées par Séoul dans le Kurdistan irakien, marque la fin de la mission militaire de Séoul aux côtés de Washington. Le gouvernement irakien ayant demandé que le mandat de l'ONU, qui expire le 31 décembre 2008, ne soit pas renouvelé, seule une minorité des Etats présents en Irak devraient maintenir des troupes dans le pays, suivant des négociations bilatérales avec le gouvernement de Bagdad. (Source principale : Reuters)

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13 novembre 2008 4 13 /11 /novembre /2008 12:53

Il y a quatre ans, lors de la mort du président palestinien Yasser Arafat le 11 novembre 2004, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) avait décrété trois jours de deuil national. L'AAFC a souhaité rappeler les liens de solidarité entre la RPDC et la Palestine, tissés dans le combat commun des peuples coréen et palestinien pour la souveraineté et l'indépendance de leur nation.

Des situations comparables dans le combat pour l'indépendance nationale

La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a une longue tradition de soutien aux mouvements d'indépendance du Tiers-Monde. Dans ce cadre, les liens privilégiés noués avec la résistance palestinienne rendent compte de situations nationales présentant des points communs à plus d'un égard :

- tandis que les Palestiniens combattent toujours pour l'établissement d'un Etat souverain de plein exercice, la nation coréenne reste divisée en deux Etats, dont l'un - la République de Corée, au Sud -  abrite encore près de 30.000 soldats américains, plus d'un demi-siècle après la fin de la guerre de Corée ;

- alors qu'un mur de béton a été érigé par les Américains au sud de la Corée, le long de la zone démilitarisée (DMZ), les Israéliens ont construit en Cisjordanie une "clôture de sécurité" tout au long d'un tracé de près de 700 km ;

- enfin, les sanctions internationales auxquelles reste soumise la RPD de Corée, et dont le peuple coréen est la première victime, ne sont pas sans rappeler les nombreuses restrictions imposées aux populations palestiniennes, en termes de liberté de communication, d'expression de leurs droits politiques ou d'exercice de leurs activités économiques.


Dans ce contexte, la RPDC et la Palestine ont établi de longue date des relations de soutien mutuel. 

Des liens d'amitié entre les présidents Kim Il-sung et Yasser Arafat

Les relations palestino-nord-coréennes ont été fondées notamment sur des relations d'amitié personnelles entre le président de la République populaire démocratique de Corée Kim Il-sung et le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat.

Yasser Arafat a visité six fois la RPDC entre 1981 et 1993, en ayant été honoré du titre de héros de la RPDC lors de son premier séjour.

Après le décès du Président Yasser Arafat, le 11 novembre 2004, la RPDC a décrété un deuil national de trois jours, du 15 au 17 novembre. Dans son message de condoléances adressé à M.Rawhi Fatouh, porte-parole du conseil général de l'Autorité palestienne, M. Kim Yong-nam, président du praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPDC, a déclaré notamment :

"SE Yasser Arafat fut un politicien majeur qui a dirigé la révolution palestinienne pendant près de 40 ans et un dirigeant éminent qui a apporté une contribution remarquable à la noble cause de la création de l’Etat indépendant de Palestine et au triomphe des droits légitimes du peuple palestinien.

Il était un ami proche du peuple coréen et n’avait pas ménagé ses efforts pour développer des relations amicales et une coopération entre les peuples de RPDC et de Palestine".

Une ambassade permanente de la Palestine en RPDC

La Palestine a établi une ambassade permanente à Pyongyang, laquelle s'associe notamment aux fêtes nationales de la RPDC. Ainsi, une
réception a été donnée le 4 septembre 2008 à l'occasion du 60ème anniversaire de la fondation de la RPDC par l'ambassadeur palestinien en RPD de Corée, M. Mohammad Shahta Zarab, à laquelle ont notamment participé M. Pak Ui-chun, ministre des affaires étrangères de RPDC, et M. Kim Pyong-phal, président du Comité central de la Fédération générale des syndicats de Corée.

Les deux principales organisations marxistes en Palestine, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique pour la Libération de la Palestine (FDLP), ont participé à des réunions internationales des mouvements communistes ayant adopté des résolutions en faveur de la réunification indépendante et pacifique de la Corée.

La solidarité de Pyongyang avec le peuple palestinien

Pour sa part, la RPDC célèbre chaque année la Journée mondiale de solidarité avec le peuple palestinien.

Lla RPDC suit avec attention le développement de la situation au Proche-Orient, en soutenant de manière continue les efforts visant à l'établissement d'une paix durable dans cette région du monde, sur la base d'un Etat Palestinien souverain. Ainsi,
le 7 mai 2002, à l'Assemblée générale des Nations-Unies, le délégué général de la RPDC a dénoncé la récente et "féroce action militaire" que venait d'entreprendre d'Israël comme une "violation de la souveraineté de la Palestine", en plaidant pour le "retrait des forces d'agression des territoires autonomes palestiniens" et "l'engagement de négociations de paix avec la partie palestinienne".

De même, après les affrontements entre le Fatah et le Hamas,
le ministère des affaires étrangères de RPDC s'est félicité en mars 2007 de la formation d'un gouvernement d'union nationale, en réitérant le droit "légitime" du peuple palestinien à "fonder un Etat indépendant dans l'unité et la coopération". (Sources : AAFC, KCNA, message de condoléances du président Kim Yong-nam traduit en français sur le site de l'association d'amitié belgo-coréenne Korea-is-One). 

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1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 23:37

Et si la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) constituait un test pour la définition d'une politique étrangère commune de l'Union européenne ? L'attitude non constructive du Japon dans les pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne a ouvert la possibilité que l'Australie, ou l'Union européenne (UE), remplace le Japon dans la fourniture d'énergie à la RPDC, rendant ainsi crédible une plus grande implication politique de l'UE en Corée.

L'accord de Pékin, conclu le 13 février 2007 lors des pourparlers à six (les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Japon), prévoyait la livraison d'énergie à la RPDC par les cinq autres parties, en contrepartie de la désactivation de ses installations nucléaires militaires par Pyongyang. Plus d'un an et demi plus tard, le Japon reste la seule partie à n'avoir honoré aucun de ses engagements, en arguant de la non-résolution de la question de ses ressortissants enlevés par les services secrets nord-coréens dans les années 1970 et 1980. La RPDC a ainsi demandé que le Japon ne soit plus partie aux négociations. Il a donc été envisagé que d'autres pays, à savoir l'Union européenne ou l'Australie, suppléent le Japon dans la livraison d'énergie, voire à terme comme partie aux négociations.

Pour l'Union européenne, la question nucléaire nord-coréenne pourrait constituer un excellent test de la définition d'une politique étrangère commune : contrairement aux autres pays engagés dans les négociations à six, l'UE n'a pas de passé colonial dans cette partie du monde, et elle n'a pas non plus participé en tant que telle à la guerre de Corée (1950-1953). Comme elle n'est pas davantage l'une des grandes puissances frontalières de la Corée qui ont essayé de peser sur le destin de la péninsule, elle pourrait constituer un acteur plus désintéressé, essentiellement soucieux de parvenir à un règlement politique.

L'Union européenne est déjà présente en Corée du Nord, mais aujourd'hui dans le seul domaine humanitaire. Les ONG des pays européens agissent d'ailleurs, depuis 2005, dans le cadre institutionnel de l'Union européenne. Certes, de 2001 à 2003, l'Union européenne avait également engagé un dialogue sur les droits de l'homme avec Pyongyang qui avait permis d'engranger quelques résultats à l'actif de la diplomatie européenne, mais le choix depuis 2003 d'une politique de simple condamnation de la Corée du Nord a discrédité l'UE comme acteur pouvant peser sur les choix de Pyongyang.

L'Allemagne est d'ores et déjà un des principaux partenaires commerciaux de la RPDC. Mais les dissensions internes à l'Union européenne restent un facteur décisif de blocage. Au sein de l'UE,
la France est le seul pays de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec Pyongyang, et à Bruxelles Paris est le principal avocat du refus de toute main tendue à la Corée du Nord. Si la visite du vice-ministre nord-coréen des affaires étrangères en Europe, en mai 2008, avait montré un certain assouplissement des positions des représentants de la France au sein des institutions européennes, la présidence française de l'Union européenne, du 1er juillet au 31 décembre 2008, semble depuis devoir bloquer toute avancée, dans l'attente que la République tchèque préside l'UE à compter du 1er janvier 2009. 

Bien que l'attitude de Tokyo ouvre une opportunité d'exister pour l'UE sur la scène diplomatique coréenne, une nouvelle occasion semble ainsi d'ores et déjà perdue  : alors que
l'Australie a déjà fait savoir qu'elle était prête à remplacer le Japon dans les livraisons de pétrole à la RPDC, on attend toujours une déclaration du président de la République française Nicolas Sarkozy ou du ministère français des Affaires étrangères. 

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24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 21:49
Le jeudi 24 juillet 2008, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a signé à Singapour un traité de non-agression avec ses pays voisins de l'Asie du Sud-Est en marge du Forum régional de l'ASEAN.

Lors de la cérémonie de signature, le ministre des Affaires  étrangères de la RPDC, Pak Ui-chun, et ses homologues de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) ont signé le Traité d'Amitié et de Coopération dans l'Asie du Sud-Est (TAC). Le traité a ensuité été présenté au ministre singapourien des Affaires  étrangères, George Yeo, président exécutif de l'ASEAN.



La RPDC est ainsi devenue le 15ème pays non membre de l'ASEAN à accéder au TAC, conclu le 24 février 1976 en Indonésie pour instituer des règles de comportement et encourager la résolution pacifique des conflits régionaux.


Singapour, qui assume la présidence de l'ASEAN, a exprimé  l'accueil chaleureux de l'ASEAN envers la décision de la RPDC, indiquant croire que l'adhésion de la RPDC au TAC renforcera les relations entre l'ASEAN et la RPDC et aidera  également à promouvoir la paix, la sécurité et la coopération dans la région.


Outre les dix Etats membres de l'ASEAN -- Brunei, Cambodge,  Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam -- le traité de  non-agression a également été adopté par la Chine, le Japon, la  Corée du Sud, la Russie, la France (en 2007), l'Australie, l'Inde, le  Pakistan, le Timor-Oriental, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la  Nouvelle-Zélande, la Mongolie, le Bangladesh et le Sri Lanka. (source : Xinhua)


Traduction française du Traité d'amitié et de coopération dans l'Asie du Sud-Est (sur le site de l'Organisation des Nations Unies)

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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 21:30

En déplacement dans son pays, pour la première fois depuis sa prise de fonctions comme secrétaire général des Nations-Unies, le Sud-Coréen Ban Ki-moon doit principalement discuter à Séoul du changement climatique, ainsi que de la coopération entre la Corée du Sud et l'ONU. La veille, Ban Ki-moon avait déclaré, à Tokyo, envisager un déplacement en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), mais à une date restant à déterminer.

Depuis son accession au poste de secrétaire général des Nations-Unies en janvier 2007, le Sud-Coréen Ban Ki-moon n'avait pas encore effectué de visite officielle dans son pays natal. C'est désormais chose faite, depuis son arrivée à Séoul le jeudi 3 juillet 2008, dans le cadre d'une tournée en Asie du Nord-Est qui le conduit également à Tokyo et à Pékin.

Avant de repartir au Japon le 7 juillet 2008 pour le sommet du G8, Ban Ki-moon doit rencontrer le président Lee Myun-bak, le Premier ministre Han Seung-soo et le ministre des affaires étrangères Yoo Myung-hwan.

Cette visite intervient alors que se poursuivent les mouvements de contestation contre la décision du président Lee Myung-bak de réouvrir le marché sud-coréen aux importations de boeuf américain : après la mobilisation des églises, l'opposition s'est solidarisée du mouvement en décidant de boycotter la session parlementaire. La veille, le 2 juillet, pour exprimer sa conviction quant à l'absence de risque sanitaire, le Premier ministre Han Seung-soo, avait imité le ministre britannique de l'agriculture, M. John Gummer, en 1990, en décidant d'acheter 12 kg de viande de boeuf américaine qu'il entend manger avec sa famille dans sa résidence officielle.

Le déplacement de Ban Ki-moon à Séoul doit notamment traiter du changement climatique, alors que les annonces du président Lee Myung-bak concernant la limitation des émissions de dioxyde de carbone sont pour l'heure restées lettre morte. Un autre  thème de discussions sera la coopération entre l'Organisation des Nations-Unies et la Corée du Sud, devenue un des principaux fournisseurs de casques bleus dans le cadre des opérations de maintien de la paix. Le lundi 7 juillet, le secrétaire général des Nations-Unies doit d'ailleurs rencontrer les soldats sud-coréens sur le départ pour participer à la Force intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL).

Une des principales incertitudes concerne le rôle que peut jouer Ban Ki-moon pour résoudre le contentieux nucléaire, et contribuer à la stabilité et à la paix dans la péninsule coréenne. Tout en ayant salué la décision de Pyongyang de détruire la tour de refroidissement du complexe nucléaire de Yongbyon, le secrétaire général des Nations-Unies vient d'exhorter le Japon à participer à l'aide humanitaire en faveur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), où le Programme alimentaire mondial a tiré la sonnette d'alarme sur la gravité de la situation alimentaire. Le 30 juin 2008, le PAM a annoncé qu'il allait étendre son assistance à 5 millions de personnes, soit plus du cinquième de la population nord-coréenne.

Dans ce contexte, Ban Ki-moon a déclaré à la presse à Tokyo, le 2 juillet, qu' "une visite à Pyongyang figurait dans son ordre du jour", mais qu'il fallait encore travailler sur les dates d'un tel déplacement, tout en ajoutant que les Nord-Coréens "lui ont dit qu'ils l'accueilleraient à tout moment".

Selon l'AAFC, les dossiers humanitaire et politique doivent être clairement dissociés si l'on veut réaliser de nouveaux progrès sur la voie de la dénucléarisation de la péninsule coréenne. La reprise des pourparlers à six (les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon), attendue d'une semaine à l'autre, crée un contexte favorable. Toutefois, si l'ONU veut jouer un rôle politique plus actif sur la scène coréenne, il faudra que le secrétaire général des Nations-Unies trouve sa place, en définissant sa position et ses objectifs propres, dans des négociations qui impliquent d'abord aujourd'hui les grandes puissances et les deux Corée. Par ailleurs, il devra gagner la confiance des Nord-Coréens en se défaisant d'une image d'opportunisme, qui l'avait fait surnommer dans son propre pays "l'anguille", en raison de sa capacité à s'adapter à tous les changements de régime intervenus en Corée du Sud depuis trente ans. (Sources : KBS Radio, The Financial Times, AAFC)

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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 17:38

Alors que la Commission européenne accélère les négociations pour la conclusion, d'ici la fin de l'année 2008, d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Corée du Sud, la centrale syndicale sud-coréenne KCTU met en garde contre les conséquences d'un tel traité sur les services publics en Corée, en particulier dans le domaine de l'eau.

Les Coréens ont manifesté par centaines de milliers contre la décision du président Lee Myung-bak de réouvrir le marché sud-coréen aux importations de boeuf américain, décision qu'il avait prise unilatéralement lors de son accueil à Washington comme gage de sa volonté d'une application maximaliste de l'accord de libre-échange (free trade agreement, FTA) avec les Etats-Unis, signé mais pas encore approuvé par les parlementaires des deux pays. 

Toujours sourde aux protestations de l'opinion publique, l'administration Lee Myung-bak accélère les négociations pour la conclusion d'un autre accord de libre-échange, cette fois avec l'Union européenne (UE). Un objectif partagé par les représentants de l'UE : présent à Jeju pour la huitième rencontre des ministres de l'économie du forum ASEM (regroupant 45 Etats d'Asie, d'Europe et d'Amérique), le commissaire européen chargé des affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia a déclaré, dans un entretien donné le 15 juin 2008 au quotidien sud-coréen de langue anglaise The Korea Times, que l'Union européenne visait la conclusion d'un accord de libre-échange avec la Corée du Sud d'ici la fin de l'année 2008.

Une perspective qui a soulevé une levée de boucliers de la Confédération coréenne des syndicats (Korean Confederation of Trade Unions, KCTU), la centrale syndicale née des combats sociaux contre l'ancien régime militaire sud-coréen : des services publics comme l'éducation, la santé, l'électricité, le gaz et l'approvisionnement en eau seraient ainsi livrés à la concurrence.

La KCTU observe que, la plupart des majors de l'eau étant européennes, l'ouverture législative récente du marché sud-coréen de l'eau au capital privé menace directement ce service public. La KCTU rappelle les conséquences catastrophiques de la libéralisation des services de distribution d'eau en Bolivie, où les prix ont été multipliés entre 10 et 20, en Afrique du Sud, où des millions de personnes n'ont plus accès à l'eau potable et où 300 personnes sont mortes de choléra, aux Philippines, où la plupart des ménages n'ont accès à l'eau que quatre heures par jour, tandis que les cas de choléra se sont aussi multipliés.

Malgré un appel de la KCTU, du 30 avril 2008, à reconsidérer l'ouverture des négociations sur la conclusion d'un accord de libre-échange entre la Corée du Sud et l'Union européenne, les discussions ont commencé en mai, en vue d'être conclues dans moins de huit mois.

Dans ce contexte, l'AAFC rappelle un certain modèle français du service public : elle espère donc que le prochain sommet entre l'Union européenne et la Corée du Sud, qui se tiendra à Séoul le 25 octobre 2008, pendant la présidence française de l'Union européenne (du 1er juillet au 31 décembre 2008), sera l'occasion de rappeler que la défense des services publics en France s'etend à la défense de ces mêmes services publics dans les pays qui sont nos partenaires commerciaux. (Sources : The Korea Times, KCTU, AAFC)

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 14:44

La réunion des ministres des affaires étrangères des huits pays les plus industrialisés (G8), ce jeudi 26 juin 2008, au Japon, devrait être dominée par la question du programme nucléaire nord-coréen, alors qu'une remise par Pyongyang de la liste de ses activités nucléaires est attendue le même jour.

Les ministres des affaires étrangères du G8 (ci-contre, les chefs d'Etat du G8 le 7 juin 2007) se réunissent au Japon, le jeudi 26 juin 2008 : la mise en oeuvre de l'accord de Pékin à six parties (les deux Corée, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon), signé le 13 février 2007, sur le programme nucléaire nord-coréen, sera l'un des principaux points de l'ordre du jour.

La réunion des ministres des affaires étrangères précèdera le sommet au niveau des chefs d'Etat des 8 pays (Etats-Unis, Russie, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada), qui se tiendra à Toyako (Japon) du 7 au 9 juillet, durant lequel Tokyo compte réaborder la question des citoyens japonais enlevés par les services secrets nord-coréens dans les années 1970 et 1980.

Conformément au principe de négociation "action contre action"
, Pyongyang devrait remettre, le même jour, une déclaration complète de ses activités nucléaires ; en contrepartie, et selon certains sources dès le 26 juin 2008, le Congrès américain se verrait proposer de retirer la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) de la liste des Etats soutenant le terrorisme, bien que Tokyo souhaite préalablement un règlement de la question des enlèvements. Un nouveau cycle de négociations à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne pourrait alors s'ouvrir.

Par ailleurs, Pyongyang a proposé que les médias des Etats parties aux discussions à six couvrent la destruction de la tour de refroidissement du réacteur nucléaire nord-coréen de Yongbyon. (Sources : AFP, Reuters)

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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 16:00

A l'issue de deux jours de discussion bilatérales entre le Japon et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), à Pékin, les 11 et 12 juin 2008, Tokyo a annoncé une levée partielle des sanctions prises contre la RPDC. De son côté, la RPDC va réouvrir les recherches sur le cas des Japonais enlevés par ses services secrets dans les années 1970 et 1980.  Une attitude qui tranche avec la fermeture délibérée de la France pour encourager le dialogue intercoréen.

Comme l'AAFC l'avait annoncé, les discussions bilatérales entre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et le Japon ont repris à Pékin, les 11 et 12 juin 2008, après neuf mois d'interruption.

Pour la première fois depuis l'adoption de sanctions contre la RPDC après l'essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006, Tokyo a annoncé la levée partielle des
mesures de restriction qui frappent, en premier lieu, la communauté nord-coréenne du Japon : les vols charter reprendront entre la péninsule coréenne et l'archipel nippon, de même que des ressortissants nord-coréens pourront à nouveau se rendre au Japon. Par ailleurs, les transports par cargo ayant un caractère humanitaire seront réautorisés.

Pour sa part, Pyongyang a annoncé la réouverture des recherches sur les Japonais enlevés par ses services secrets dans les années 1970 et 1980, tout en annonçant une coopération avec Tokyo suite au
détournement, en 1970, d'un avion de la compagnie Japan Airlines vers la Corée du Nord par des militants japonais d'extrême-gauche, dont quatre d'entre eux vivent toujours en Corée avec leurs familles.

Dans un contexte de progrès du dialogue américano - nord-coréen, l'AAFC se félicite des améliorations des relations entre la RPDC et les Etats avec lesquels elle n'entretient pas de relations diplomatiques officielles. Une fois encore, l'AAFC note que
seule la France fait exception, en maintenant intégralement les sanctions adoptées après l'essai nucléaire nord-coréen de 2006.

Seul pays de l'Union européenne (avec l'Estonie) à ne pas avoir établi de relations diplomatiques avec la RPDC, seul grand pays de l'OCDE à avoir refuse toute aide humanitaire bilatérale à la Corée du Nord après les inondations de l'été 2007, la France vient de refuser l'accès à son territoire d'artistes et d'universitaires nord-coréens venus célébrer, en Europe, le huitième anniversaire de la déclaration conjointe Nord-Sud du 15 juin 2000. 

Reçus en Allemagne, les ressortissants nord-coréens se sont vus refuser leurs visas d'entrée en France, entraînant l'annulation des manifestations communes intercoréennes prévues dans notre pays à l'initiative du comité pancoréen pour la mise en oeuvre de la déclaration conjointe du 15 juin 2000.

Cet incident, dernier d'une longue série, montre le décalage entre les discours et les actes de l'exécutif français : en effet, Paris s'était officiellement félicité de la déclaration conjointe du 15 juin 2000 et prétend, à ce titre, soutenir le rapprochement intercoréen, dont il a fait un des critères de la reconnaissance diplomatique de la RPDC.


Mais la France a-t-elle réellement une politique nord-coréenne ? En 2000, alors que la France présidait l'Union européenne, Jacques Chirac apprenait avec colère que l'Allemagne et le Royaume-Uni venaient de reconnaître unilatéralement la RPDC, sans se concerter avec Paris. Ensuite, il avait fallu rationaliser une attitude évidemment contraire aux intérêts de notre pays,  en posant des critères à une reconnaissance diplomatique : le dialogue intercoréen, la dénucléarisation et les droits de l'homme. Compte tenu des avancées sur les deux premiers thèmes, Paris se raccroche comme un bouée de sauvetage à la question des droits de l'homme en Corée du Nord, pour justifier une politique qui défie toute logique. Sauf à considérer qu'elle donne le change aux excellentes relations de Paris avec des Etats dont la conception des droits de l'homme n'est pas plus proche de la nôtre que celle de la Corée du Nord. (Sources : AAFC, AFP, KCNA)

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