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26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 21:15

Avant et pendant la Seconde guerre mondiale, quelque 200 000 femmes, en majorité coréennes, ont été réduites en esclavage dans les bordels militaires japonais, désignées par l'euphémisme "femmes de réconfort". Alors que les ONG sud-coréennes considèrent que la question n'a pas encore été réglée, dans une décision rendue le 23 novembre 2023 la Haute Cour de Séoul a condamné le Japon à verser 200 millions de won (soit environ 141 000 euros) à chacune des seize plaignantes. 

Manifestation dans le cadre d'une campagne de signatures place du Trocadéro, à Paris, en 2014, en faveur des femmes de réconfort

Manifestation dans le cadre d'une campagne de signatures place du Trocadéro, à Paris, en 2014, en faveur des femmes de réconfort

A l'annonce du verdict, Lee Young-soo (95 ans) a levé les bras au ciel. La décision de la Haute Cour de Séoul revient en effet sur une décision rendue en première instance, en avril 2021, qui avait débouté les anciennes esclaves sexuelles de l'armée japonaise, en estimant que "l'immunité souveraine" du Japon ne pouvait pas être invoquée en raison de la conduite illégale des autorités nippones. L'indemnisation accordée est à la hauteur du préjudice subi par les victimes qui n'ont "pas pu mener une vie normale" après 1945, alors que la plupart des "femmes de réconfort" sont aujourd'hui décédées.

Le Japon a vivement réagi contre ce qu'il estime être une violation du droit international, en convoquant l'ambassadeur de la République de Corée au Japon. Tokyo considère que la question a été réglée lors de la normalisation des relations diplomatiques avec Séoul en 1965, puis à nouveau lors d'un accord bilatéral conclu en 2015, mais rejeté par les organisations de défense des anciennes victimes d'esclavage sexuel - et dénoncé par l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), qui s'indigne que les femmes de réconfort puissent être considérées comme ayant pu être consentantes dans le cadre d'opérations commerciales qui auraient été menées indépendamment des autorités nippones, ainsi que le prétend le Japon. 

La décision judiciaire rendue le 23 novembre, significativement deux jours avant la journée internationale contre les violences faites aux femmes, est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement conservateur de Yoon Seok-yeol, qui s'efforce d'aplanir les différends diplomatiques avec le Japon afin de resserrer l'axe avec Tokyo et Washington contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), et a ainsi déclaré qu'il s'en tiendrait à l'indemnisation, à un niveau bien moindre, prévue par l'accord de 2015.

Sources : 

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