Il y a 16 ans, le 15 juin 2000, la déclaration conjointe Nord-Sud signée à Pyongyang par le Président sud-coréen Kim Dae-jung et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il ouvrait la voie à une nouvelle ère dans le dialogue intercoréen, en vue de la réunification pacifique de la péninsule coréenne, par les Coréens eux-mêmes. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) réaffirme que la Déclaration du 15 juin 2000 reste la pierre angulaire des échanges intercoréens en ayant ouvert les seules perspectives viables pour parvenir à la réunification et à une paix durable dans la péninsule coréenne.
Kim Dae-jung, à gauche, et Kim Jong-il, à droite, lors de leur rencontre au sommet à Pyongyang en juin 2000
A ceux qui s'interrogent sur ce qu'il reste du dialogue et des échanges intercoréens, Déclaration du 4 octobre 2007. La déclaration historique du 15 juin 2000, et surtout les politiques qu'elle a permis de mettre en oeuvre ou qu'elle a favorisées (tourisme intercoréen des Monts Kumgang, investissements sud-coréens au Nord, réunions de familles séparées, échanges économiques qui avaient fait de la Corée du Sud le deuxième partenaire commercial de la Corée du Nord) a ainsi montré la pertinence du dialogue et des échanges pour progresser vers une réunification pacifique de la Corée, par les Coréens eux-mêmes. Si le dialogue intercoréen a été progressivement ruiné après le retour des conservateurs au pouvoir à Séoul en février 2008, les idées ne meurent pas, et le principe même d'échanges économiques, culturels et humains entre les deux Corée reste plus que jamais d'actualité : on ne fait pas reculer la peur et la défiance de l'autre sans se parler, se rencontrer, échanger, que ces discussions et échanges aient un caractère politique, social, économique, culturel ou militaire.
Dans ce contexte, l'AAFC reste fermement convaincue - comme du reste une majorité de Sud-Coréens, qui ont désavoué la politique conservatrice de Mme Park Geun-hye lors des élections législatives du 13 avril 2016 - que toute occasion doit être saisie pour renouer le fil du dialogue et les échanges. A cet égard, le septième congrès du Parti du Travail de Corée, en mai 2016, a réaffirmé la nécessité de considérer les Déclarations du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007 comme les fondements du dialogue intercoréen pour avancer vers la réunification. Malheureusement, la Présidente Park Geun-hye a refusé une nouvelle fois cette main tendue au Sud, tout en faisant de sa fonction de chef de l'Etat un bastion pour poursuivre une politique agressive de refus de tout dialogue avec le Nord. Il reste à espérer que les élections présidentielles sud-coréennes de décembre 2017 permettront, enfin, l'élection à Séoul d'un chef de l'Etat qui refuse la logique de l'affrontement intercoréen - car lors des deux précédents scrutins, les candidats conservateurs Lee Myung-bak (en 2007) et Park Geun-hye (en 2012) ont été élus sur un programme mensonger vis-à-vis du Nord, dans lequel ils faisaient mine de vouloir poursuivre ou rétablir les relations Nord-Sud. Leur politique a été aux antipodes de leurs engagements. Les électeurs sud-coréens se feront-ils leurrer une troisième fois ? Réponse dans un an et demi.
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