Réuni le 30 septembre 2011 à Antony, le bureau de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a notamment discuté de l'actualité coréenne, en soulignant les perspectives nouvelles ouvertes par les visites du dirigeant Kim Jong-il en Russie et en Chine afin que l'Asie du Nord-Est s'affirme comme une zone de paix et de prospérité. Le bureau de l'AAFC a adopté un message à l'occasion de l'anniversaire de la fondation du Parti du travail de Corée le 10 octobre 1945 pour encourager l'édification par le peuple coréen d'un pays puissant et prospère, tout en saluant l'ouverture, en fin de semaine prochaine, du bureau français de coopération à Pyongyang. Continuant à plaider pour l'établissement de relations diplomatiques complètes entre la France et la République populaire démocratique de Corée, la direction de l'AAFC souhaite plein succès au directeur du bureau, M. Olivier Vaysset, qu'elle a rencontré, pour renforcer la coopération et les échanges franco-coréens.
Initialement prévue en début de semaine prochaine, l'installation à Pyongyang de M. Olivier Vaysset, directeur du bureau français de coopération, a dû être reportée de quelques jours, le 7 octobre, afin de permettre à son directeur d'effectuer les entretiens préalables à son départ. Les pistes de coopération potentielle entre la France et la République populaire démocratique de Corée sont en effet nombreuses, et les interlocuteurs multiples. L'Association d'amitié franco-coréenne poursuivra naturellement les actions d'échange franco-coréennes qu'elle a engagées de longue date, en particulier dans les domaines culturel, sportif et humanitaire, étant pleinement disposée à travailler en coopération avec le ministère français des Affaires étrangères et européennes.
Selon le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Valero, "le Bureau français de coopération à Pyongyang sera dirigé par un diplomate de carrière et spécialiste de la coopération culturelle, Olivier Vaysset" et il aura "deux missions principales: contribuer à l'assistance de la population nord-coréenne, durement frappée par des restrictions de toutes natures, et poursuivre nos activités de coopération, dans les domaines linguistique, éducatif et culturel". Toujours selon Bernard Valero, l'ouverture de la première représentation permanente française en RPD de Corée marque la volonté "d'être plus présent dans la région et de mieux assurer nos intérêts", mais "il ne s'agit pas de l'établissement de relations diplomatiques", en précisant : "si des changements substantiels survenaient dans la péninsule, en matière de non-prolifération (d'armes de destruction massive), de dialogue intercoréen et dans le domaine des droits de l'Homme, alors nous serions amenés à nous adapter. Aujourd'hui, la question ne se pose pas". Le Quai d'Orsay adopte une démarche prudente.
L'ouverture d'un bureau français de coopération à Pyongyang avait été proposée par Jack Lang, envoyé spécial du Président de la République pour la RPD de Corée, en décembre 2009. Les sénateurs français du groupe interparlementaire d'étude et de contact France - RPD de Corée, dont cinq membres ont visité la RPDC en juin dernier, plaident pour l'établissement de relations diplomatiques complètes entre Paris et Pyongyang. La France est le seul pays de l'Union européenne, avec l'Estonie, à ne pas avoir de relations diplomatiques complètes avec la RPD de Corée.
Paris affirme que son initiative est bien perçue à Séoul, alors que les relations intercoréennes connaissent actuellement un début de réchauffement. La dégradation des relations Nord-Sud avait été avancée par Paris pour expliquer les délais dans l'ouverture du bureau. Parmi les Sud-Coréens ayant récemment voyagé au Nord de la péninsule, Hong Joon-pyo, qui dirige le Grand parti national (GPN, conservateur, au pouvoir en Corée du Sud), a visité la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, située au Nord de la péninsule.
M. Olivier Vaysset est secrétaire des affaires étrangères principal. Il était jusqu'à présent chef du pôle "Filières de croissance et infrastructures" à la sous-direction de la sécurité alimentaire et du développement économique à la direction des biens publics mondiaux du ministère des Affaires étrangères et européennes.
Né en avril 1951, il est titulaire d'une maîtrise de chinois et d'une maîtrise d'histoire. Reçu au concours de secrétaire adjoint des affaires étrangères en 1984, il a été notamment en poste à Luanda, à Tokyo et à Rangoun. Il a occupé les fonctions de conseiller d'action culturelle et de coopération à Taïwan (2002-2006) puis à Singapour (2006-2009).
Le bureau de coopération sera composé, outre son directeur, du lecteur de français en poste à Pyongyang depuis 2006. Il est prévu le recrutement d'employés locaux. L'installation s'effectuera dans un immeuble déjà occupé par des diplomates allemands, suédois et britanniques.
Une dizaine d'expatriés français travaillent aujourd'hui dans deux ONG présentes en RPD de Corée, Triangle Génération Humanitaire et Première Urgence, bénéficiaires d'une aide publique au développement de la France, laquelle a atteint 600.000 euros en 2011 pour la RPDC, soit un doublement par rapport à l'année 2010, à laquelle s'ajoute la part française (18 %) de l'aide multilatérale versée par l'Union européenne, qui a décidé le 4 juillet dernier du versement d'une aide d'urgence de 10 millions d'euros suite aux graves inondations de cet été, qui risquent d'aggraver la pénurie alimentaire.
Une des priorités du bureau français sera de développer les actions de formation. La France accueille des étudiants nord-coréens en architecture et des professeurs nord-coréens de français sont formés à Grenoble. Une coopération existe également en matière archéologique, avec l'Ecole française d'Extrême-Orient.
Sources : AAFC, annuaire diplomatique, Le Parisien.
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