Le 12 mai 2022, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a officiellement déclaré son premier cas de Covid-19. Si le manque de tests ne permet pas de connaître avec précision l'ampleur de la pandémie, la situation épidémiologioque n'en apparaît pas moins préoccupante et justifie la mobilisation de moyens exceptionnels.
Selon les statistiques officielles, 4,4 millions de personnes (sur une population de plus de 25 millions d'habitants) avaient souffert de "fièvre" - ce qui est l'un des symptômes du Covid-19 - à la date du 19 juin 2022. Le nombre de décès était alors estimé à 73 - mais selon le Professeur Shin Young-jeon, du Collège universitaire de médecine de Hanyang, en Corée du Sud, il s'agirait des seuls cas identifiés par des tests PCR. Comme dans d'autres pays en développement qui n'ont pas la possibilité de pratiquer systématiquement des tests, le nombre officiel de décès pourrait donc être beaucoup plus élevé. Des cas de fièvre apparaissent ainsi comme des indices de contamination - nonobstant les cas asymptomatiques.
Toujours selon les données officielles, un pic épidémique a été atteint le 19 mai 2022 avec 754 800 cas de fièvre. Ces derniers jours, malgré une décrue, le nombre de cas quotidiens restait supérieur à 25 000.
Ayant peu d'interactions avec le reste du monde (pour citer des exemples historiques, la rencontre des populations autochtones avec les colons européens a entraîné la propagation de maladies parmi les peuples premiers), la population nord-coréenne est particulièrement vulnérable à des situations pandémiques. Dès le déclenchement de la pandémie mondiale de Covid-19 au début de l'année 2020, les autorités nord-coréennes ont réagi par des mesures de fermeture des frontières - comme, par le passé, face à d'autres situations d'urgence sanitaire, telles que l'épidémie de SRAS. Bien que les frontières ne soient toujours pas réouvertes, la nouvelle vague récente de Covid-19 ayant atteint l'Asie de l'Est a également touché la Corée du Nord, et tout particulièrement la capitale, Pyongyang.
Dans ce contexte, les autorités ont décidé un confinement strict et préconisé encore plus fortement le port du masque et les mesures de distanciation sociale. Des équipes médicales ont également été déployées dans l'ensemble du pays selon une démarche à la fois préventive et curative.
La fragilité du système sanitaire est éprouvée par une pénurie structurelle de médicaments que ne pallient que partiellement un important dispositif de médecine traditionnelle et un taux d'encadrement médical comparable à celui des pays occidentaux - alors qu'une part importante de la population est d'autant plus exposée qu'elle souffre de malnutrition. D'autres comorbidités sont particulièrement susceptibles de toucher les 25 millions de Nord-Coréens.
Depuis les situations de pénurie alimentaire des années 1990, l'Association d'amitié franco-coréenne a toujours répondu présente face aux besoins d'aide humanitaire d'urgence des femmes, des hommes et des enfants de Corée du Nord. Aujourd'hui comme hier, nous suivons avec vigilance la situation, en liaison avec nos interlocuteurs nord-coréens, pour agir au profit des populations les plus vulnérables.
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