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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 23:13

Dans notre édition du 13 novembre 2018, nous mettions en garde contre un article du New York Times citant une étude qui entendait dénoncer les sites cachés de missiles de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Nous décrivions notamment des méthodes analogues à la désinformation sur les armes de destruction massive ayant conduit à la guerre d'Irak en 2003. De fait, le 17 novembre 2018 le journaliste d'investigation Tim Shorrock (à l'origine de la publication de preuves sur le fait que les Américains ont laissé faire en connaissance de cause le massacre de Kwangju en 1980) révélait, dans The Nation, comment l'article du New York Times s'inscrit bien dans une démarche de manipulation de l'opinion publique. Son enquête a été intitulée "Comment le New York Times a trompé l'opinion à propos de la Corée du Nord", par référence directe à l'article du New York Times qui dénonçait l'attitude selon lui "trompeuse" des autorités nord-coréennes.

Tim Shorrock

Tim Shorrock

Tim Shorrock observe tout d'abord que les prétendues révélations de l'étude à laquelle le New York Times a donné sa publicité planétaire émane d'un organisme, le Centre d'études stratégiques et internationales, qui est totalement intégré au complexe militaro-industriel américain. 

Alors que les auteurs de l'étude mettaient en garde contre la possibilité que "certaines informations puissent se révéler fausses ou incomplètes" (et ils savaient de quoi ils parlaient, puisque la présidence sud-coréenne devait réagir quasi-immédiatement sur les erreurs de cette étude), cette réserve méthodologique a totalement disparu dans l'article du New York Times qui a "révélé" l'information au monde entier. 

Et pour cause : l'auteur de l'article du New York Times, David Sanger, est un journaliste de "l'Etat profond", en l'occurrence un agent d'influence des services de renseignement qui l'alimentent en fuites dûment orchestrées - ce qui a permis à David Danger de devenir l'une des voix autorisées sur les programmes militaires nord-coréens. Pour Tim Shorrock, David Sanger n'est que depuis trop longtemps le porte-voix des services de renseignement américains.

Au-delà des divergences d'approches entre la République de Corée (Corée du Sud) et les Etats-Unis sur la question coréenne, il est désormais patent que les autorités américaines utilisent tous les moyens en leur pouvoir - à commencer par le pouvoir médiatique - pour imposer des réponses qui ne sont pas celles de Séoul - qui a dû, en l'espèce, contre-attaquer, mais n'a pas osé mettre directement en cause David Sanger et le  puissant New York Times.

Washington a lancé de longue date la guerre médiatique contre la Corée du Nord, et c'est le rôle des citoyens conscients d'empêcher que l'appareil de propagande des renseignements américains ne précipite la planète dans un nouveau conflit pour le seul profit du lobby militaro-industriel.

Sources : 

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