Le 28 décembre 2010, le député Jean-Jacques Candelier (Gauche démocrate et républicaine, Nord) avait interrogé le ministère des Affaires étrangères et européennes sur la présence d'observateurs français aux exercices militaires américano - sud-coréens. Dans la réponse publiée le 10 mai 2011, le gouvernement affirme : "Ces manoeuvres d'entraînement, à caractère exclusivement défensif, avaient été programmées depuis plusieurs mois et n'ont pas été décidées à la suite du bombardement de l'île de Yeonpyeong. La France, en tant que membre du commandement des Nations unies (UNC) en Corée, a été tenue étroitement informée de ces exercices militaires." L'AAFC observe, d'une part, que la réponse française sur les exercices de guerre américano - sud-coréens reprend fidèlement les termes d'un communiqué de presse de l'armée américaine, selon lequel "ces exercices sont défensifs par nature" et qu'ils "ont été programmés bien avant l'attaque d'artillerie [nord-coréenne]", et, d'autre part, que la France envisage sa participation au Commandement des Nations Unies en Corée comme un soutien explicite à l'une des parties en présence (la Corée du Sud). Par ailleurs, la réponse française semble traduire l'ignorance par la sous-direction Extrême-Orient du Quai d'Orsay des propositions nord-coréennes de reprise des pourparlers à six, puisqu'elle appelle Pyongyang à revenir à la table des négociations, ce que la RPD de Corée ne cesse de proposer tout en se heurtant au refus de Séoul... La publication de cette réponse intervient à la veille de la venue en Europe du président sud-coréen Lee Myung-bak, lors d'une visite qui le conduira notamment en France. L'AAFC reproduit ci-après le texte de la question du député Jean-Jacques Candelier et la réponse du ministère des Affaires étrangères et européennes.
Texte de la question du député Jean-Jacques Candelier (N°97168) publiée au JO le 28 décembre 2010
M. Jean-Jacques Candelier interroge Mme la ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur la qualité des observateurs français ayant assisté aux manoeuvres effectuées du 28 novembre au 1er décembre 2010 en mer Jaune par les États-unis et la Corée du sud. Le 23 novembre 2010, la Corée du nord et la Corée du sud ont échangé des tirs d'artillerie autour de la « ligne de limite nord » fixée unilatéralement en mer Jaune par les États-unis en 1953, et contestée par la Corée du nord. Par la suite, la Chine et la Russie ont appelé à une réunion d'urgence des six pays participant aux pourparlers sur la dénucléarisation de la péninsule. La Corée du nord a accepté le principe d'une telle réunion, à la différence de la Corée du sud, des États-unis et du Japon qui ont organisé des manoeuvres militaires conjointes. Des représentants de la France auraient assisté aux manoeuvres navales américano-sud-coréennes. Il souhaiterait connaître leur nombre et leur qualité, ainsi que le résultat de leur mission. Par ailleurs, il lui demande quelle est la position du Gouvernement quant aux initiatives de la Chine et de la Russie destinées à apaiser les tensions dans la péninsule coréenne.
Réponse du ministère des Affaires étrangères et européennes parue au JO le 10/05/2011
Le 23 novembre 2010, la Corée du Nord a procédé à des tirs d'artillerie sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, faisant quatre morts, dont deux civils, et plusieurs dizaines de blessés. La France a condamné cette attaque avec la plus grande fermeté. Du 28 novembre au 1er décembre 2010, des manoeuvres militaires navales communes entre la Corée du Sud et les États-Unis se sont déroulées en mer Jaune. Ces manoeuvres d'entraînement, à caractère exclusivement défensif, avaient été programmées depuis plusieurs mois et n'ont pas été décidées à la suite du bombardement de l'île de Yeonpyeong. La France, en tant que membre du commandement des Nations unies (UNC) en Corée, a été tenue étroitement informée de ces exercices militaires. L'attaché de défense près l'ambassade de France en Corée est régulièrement associé en qualité d'observateur aux exercices américano-sud-coréens, en tant qu'officier de liaison auprès du commandement des Nations unies en Corée. Toute initiative destinée à apaiser les tensions dans la péninsule coréenne doit être encouragée. La plus cruciale consisterait pour la Corée du Nord à faire preuve de bonne volonté, en s'engageant en particulier à s'abstenir de nouvelle provocation et en abandonnant de manière complète, vérifiable et irréversible ses armes nucléaires et ses programmes nucléaires, comme le demandent les résolutions 1718 et 1874 du Conseil de sécurité des Nations unies. La France continue d'appeler la Corée du Nord à s'abstenir de tout geste susceptible d'accroître la tension dans la région, à reprendre la voie du dialogue intercoréen, des pourparlers à six et de la légalité internationale.
Source : Assemblée nationale
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