Dès l'annonce de la mort du dirigeant Kim Jong-il, décédé d'un surmenage physique et mental lors d'une visite d'inspection, des messages de condoléances ont été adressés du monde entier, tandis que réagissaient les chancelleries des différents pays du monde. Ayant également présenté ses condoléances, l'Association d'amitié franco-coréenne présente les principales réactions de par le monde.
En Chine, le Comité central du Parti communiste chinois, le Comité exécutif du Congrès national du peuple chinois, le Conseil d'Etat et la Commission militaire centrale de la République populaire de Chine ont exprimé leurs profondes condoléances et leur sympathie au peuple coréen, dans un message adressé au Comité central du Parti du travail de Corée (PTC), à la Commission militaire centrale du PTC, à la Commission de la défense nationale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), au Praesidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPDC et au gouvernement de la RPDC. Ils ont souligné que le dirigeant Kim Jong-il, ami proche du peuple chinois ayant renforcé l'amitié traditionnelle entre la Chine et la RPDC, était le grand dirigeant du PTC et de la RPDC, s'étant dévoué toute sa vie à la cause du peuple coréen pour la construction d'une nation socialiste prospère, et ayant accompli des exploits historiques immortels. La direction chinoise a exprimé sa conviction que le peuple coréen surmonterait sa douleur et montrerait sa force sous la direction du général Kim Jong-un.
Le président russe Dmitri Medvedev a également adressé un message de condoléances, à l'intention de Son Excellence (S.E.) Kim Jong-un : rappelant l'amitié traditionnelle entre la Russie et la RPDC développée par S.E. Kim Jong-il, il a exprimé sa conviction que la nouvelle direction de la RPDC poursuivrait les intérêts communs des deux pays et des deux peuples, en vue notamment d'accroître la coopération mutuelle, la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne.
En Corée du Sud, la veuve de l'ancien président Kim Dae-jung, Ri Hui-ho, a adressé un message de condoléances en rappelant le rôle de Kim Jong-il dans la déclaration conjointe du 15 juin 2000, lors du sommet historique avec le Président Kim Dae-jung, pour la réconciliation Nord-Sud, la coopération et la réunification. En moins de deux ans, les trois dirigeants coréens ayant porté la cause de la réunification coréenne lors des sommets de juin 2000 et octobre 2007 ont disparu, après la mort, en 2009, de Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun. Le dirigeant Kim Jong-il avait envoyé un message de condoléances à la disparition du Président Kim Dae-jung et envoyé une délégation à Séoul lors de ses obsèques.
Toujours en Corée du Sud, des messages de condoléances ont été adressés par les principaux partis d'opposition, de gauche et du centre-gauche, le Parti démocratique, le Parti progressiste unifié, et le Nouveau Parti progressiste, ainsi que par le Conseil des églises chrétiennes.
Les présidences et les gouvernements des Etats-Unis, du Japon et de la Corée du Sud ont réagi avec prudence, Washington et Séoul se refusant à indiquer, dans la journée du 19 décembre 2011, s'ils adresseraient un message de condoléances. Des contacts ont rapidement été pris entre les Etats-Unis et la Corée du Sud au niveau des chefs d'Etat pour renforcer les échanges d'informations et la coopération entre les deux pays, notamment au plan militaire, les troupes sud-coréennes étant placées en état d'alerte tandis que le président sud-coréen Lee Myung-bak convoquait le Conseil de sécurité national. La prise de position américaine la plus nette a été exprimée par la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton lors d'une conférence de presse le même jour, à Washington, avec son homologue japonais Koichiro Gemba : "Nous partageons un intérêt commun dans une transition stable et pacifique en Corée du Nord comme pour assurer la paix et la stabilité régionales", Mme Clinton se disant par ailleurs "préoccupée pour le bien-être de la population nord-coréenne".
En 1994, le refus du président sud-coréen Kim Young-sam d'adresser un message de condoléances après la mort du Président Kim Il-sung avait durablement tendu les relations intercoréennes, jusqu'à l'arrivée au pouvoir en 1998 de l'opposant historique Kim Dae-jung, qui avait engagé une politique d'ouverture au Nord, poursuivie par son successeur Roh Moo-hyun, avant qu'en 2008 la "politique du rayon de soleil" ne soit abandonnée de facto par l'actuel président conservateur Lee Myung-bak, aujourd'hui placé au pied du mur. Suivra-t-il l'opposition, unanime à adresser des messages de condoléances, ou les faucons de son administration ?
Quant à la France, qui a ouvert un bureau de coopération à Pyongyang au début du mois d'octobre 2010 et dont la réaction devrait ainsi être plus particulièrement observée par la RPD de Corée, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé n'a réagi dans l'immédiat que par les commentaires suivants : "La mort d'un homme, ce n'est jamais réjouissant mais la souffrance d'un peuple m'attriste, c'est cela qui est important". Le ministre des Affaires étrangères britanniques, William Hague, a exprimé le voeu d'un "tournant pour la Corée du Nord", fondé sur une plus grande insertion de la RPDC sur la scène internationale, tandis que le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a évoqué, pêle-mêle, ses souhaits de libéralisation économique, de hausse du niveau de vie et d'abandon du programme nucléaire nord-coréen.
Pour l'AAFC, l'expression de simples voeux par les chancelleries de l'Union européenne relève d'une démarche plus politique que véritablement diplomatique. Pour leur part, avec les nuances propres à l'histoire de leurs relations avec la Corée du Nord, la Chine et la Russie, d'une part, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon, d'autre part, ont pris des positions de politique étrangère en lien direct avec les enjeux de la péninsule coréenne. Ce décalage entre les réactions de ces cinq puissances, parties avec la RPDC aux pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, et la "vieille Europe", révèle, à ce stade, les limites conceptuelles de Paris, Berlin et Londres dans les réponses qu'elles peuvent apporter à la question coréenne : la division de la nation coréenne et la paix dans cette partie du monde ont été les grandes questions absentes des premières réactions de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni.
Sources : AFP, KCNA, Le Parisien.
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