L'hebdomadaire du Parti ouvrier indépendant (POI) dénonce les "nouvelles menaces de guerre" en Corée
Dans un article paru dans son numéro 194 (2.588), daté du 5 au 11 avril 2012, Informations ouvrières (IO), tribune libre de la lutte des classes et hebdomadaire du Parti ouvrier indépendant (POI), diffusé à 20.000 exemplaires, a dénoncé les manoeuvres conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud comme faisant peser les menaces d'une nouvelle guerre en Corée. Cette analyse a été livrée dans un article intitulé "Corée : nouvelles menaces de guerre", sous une photo de Barack Obama en treillis, légendée : "Le président américain Barack Obama observe aux jumelles la zone démilitarisée qui sépare les deux Corée au poste Ouellette près de Panmunjom (Corée du Sud), le 25 mars 2012". Si l'Association d'amitié franco-coréenne se démarque de IO lorsque l'hebdomadaire qualifie le satellite nord-coréen de "missile", elle partage pleinement les analyses de l'hebdomadaire du POI quant aux menaces de guerre en Corée et à la nécessité, pour les progressistes et les républicains, de refuser qu'un nouveau conflit endeuille la péninsule, toujours techniquement en état de guerre depuis l'armistice de 1953. Cette prise de position est d'autant plus intéressante que les principaux partis issus de la classe ouvrière restent, eux, silencieux sur les manoeuvres de guerre des Etats-Unis et de leurs alliés (Corée du Sud, Japon), leurs candidats n'ayant d'ailleurs pas répondu à la lettre aux candidats à l'élection présidentielle, envoyée par l'AAFC, sur la question coréenne. Nous reproduisons ci-après l'article publié dans Informations ouvrières, ainsi qu'un encadré intitulé : A la frontière Nord-Sud : une DMZ... "ultramilitarisée".
"Lors de son récent séjour en Corée du Sud à l'occasion d'un sommet sur la sécurité nucléaire, le président Obama a visité la zone démilitarisée (DMZ en anglais) qui sépare les deux Corée à la hauteur du 38e parallèle. Pour cette visite très médiatisée, le président américain avait revêtu un uniforme spécial : celui de chef des armées des Etats-Unis. Et Obama n'a pas seulement inspecté les 28.000 soldats américains stationnés en permanence en Corée, il a aussi tenu à observer lui-même aux jumelles les troupes de "l'ennemi du Nord", depuis un bunker de la DMZ, derrière des vitres à l'épreuve des balles de mitrailleuse lourde.
Comme pour souligner le message, des manoeuvres conjointes Etats-Unis - Corée du Sud se déroulent actuellement avec un déploiement sans précédent de troupes : près de 200.000 soldats américains et sud-coréens participent à ces manoeuvres "Key Resolve" et "Foal Eagle".
En plus de troupes au sol, près d'une centaine de chasseurs bombardiers F-16 sont impliqués, effectuant des "sorties" avec la totalité de leur armement de combat. Le lancement d'un missile par la Corée du Nord sert de prétexte à de nouvelles tensions.
En envoyant des corvettes lance-missiles en mer Jaune afin d'intercepter le missile nord-coréen, dont le lancement est prévu à la mi-avril, le gouvernement japonais fait monter la pression, aggavant la menace de guerre. Ce déploiement japonais en mer Jaune est pourtant contraire à l'article 9 de la Constitution japonaise qui interdit formellement une telle action, les "forces maritimes d'autodéfense" japonaises ne pouvant recevoir d'autre mission que celle de défendre les eaux territoriales japonaises.
La guerre de Corée (1950-1953) avait fait trois millions de morts, des civils pour la plupart. On découvre chaque année des charniers renfermant parfois des centaines de cadavres de paysans ou de prisonniers massacrés pendant cette guerre. Et aujourd'hui, tout est de nouveau de place pour le déclenchement d'une nouvelle guerre.
A la frontière Nord-Sud : une DMZ... "ultramilitarisée"
La prétendue "zone démilitarisée" porte bien mal son nom, car c'est l'endroit du monde où se concentrent le plus de militaires, de part et d'autre de la ligne de cessez-le-feu.
Depuis la signature de l'armistice en 1953, l'état de guerre n'a pas cessé entre les deux Corée et les Etats-Unis, et les incidents font des morts chaque année. C'est plus particulièrement la limite maritime Nord qui prolonge la DMZ dans la mer de l'Ouest (dite mer Jaune), dont le tracé n'a pas été reconnu par tous les belligérants, qui constitue la principale source de conflits.
Depuis 2010, cette ligne maritime contestée a été le théâtre du naufrage d'une corvette sud-coréenne, le Cheonan (mars 2010 : quarante-sept morts) et des échanges de tir d'artillerie lourde autour de l'île de Daeyeonpyeong (novembre 2010). Ce dernier incident témoigne de l'ampleur du dispositif militaire mis en place : en deux heures, près de quatre mille obus de grox calibre ont été échangés".
Article reproduit de l'hebdomadaire Informations ouvrières
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