Le montant des frais de scolarité à l'université, en hausse constante, est l'une des principales sources de reproduction des inégalités sociales en Corée du Sud. Début juin 2011, des dizaines de milliers de Coréens ont manifesté à l'appel des organisations civiques pour exiger une baisse de moitié des frais de scolarité. L'AAFC rend compte de ce qui devrait être l'un des thèmes principaux des débats lors des prochaines échéances électorales en Corée du Sud (présidentielle fin 2012 et législatives au printemps 2013), en affirmant son entier soutien à la demande de diminution des frais de scolarité dès à présent.
+ 76,8 % : tel est le pourcentage d'augmentation des frais d'inscription dans les universités sud-coréennes en cinq ans, sur la période 2005-2010, selon les données de l’Agence nationale de statistiques coréenne (KOSTAT) de Corée du Sud.
Ces dépenses pèsent de plus en plus lourdement sur le budget des ménages dont le chef de famille a généralement entre 50 et 60 ans et qui doivent aussi souvent faire face aux dépenses de soins de leurs parents âgés. En moyenne, les frais de scolarité universitaires atteignent 2,34 millions de won par an et par famille (soit 2.000 dollars américains par mois), soit 6,4 % des dépenses de chaque famille en moyenne en 2010 (contre 4,4 % en 2005).
Ces coûts explosent en cas d'inscription d'un enfant à l'université. Toujours selon la KOSTAT, une année universitaire coûte en moyenne 8 à 10 millions de won (soit plus de 7.000 à 9.000 dollars). Le taux d'entrée à l'université en Corée du Sud, supérieur à 80 %, est le plus élevé parmi les Etats membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
En décembre 2007, le candidat conservateur Lee Myung-bak avait été élu notamment sur la promesse d'une diminution de moitié des frais de scolarité, comme le lui ont rappelé des dizaines de milliers de manifestants à Séoul, qui se relaient maintenant depuis plus de dix jours.
La manifestation du 10 juin a été la plus importante, ayant été rejointe non seulement par des députés d'opposition, mais aussi par des étudiants des plus grandes universités privées de Séoul qui ont appelé au boycott des cours. Une manifestation aux chandelles s'est tenue place Cheonggye.
La privatisation des universités dans les années 1990 a été encouragée par les gouvernements sud-coréens, afin notamment d'affaiblir les mouvements protestataires étudiants qui ont été le fer de lance de la révolution d'avril 1960 et du soulèvement démocratique de juin 1987.
Sources : Le Quotidien du peuple, Yonhap (dont photo).