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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 07:44

Selon un sondage publié par le quotidien conservateur sud-coréen JoongAng Ilbo, à l'issue d'une enquête conduite en août 2009 auprès de 1.000 personnes, une nette majorité de Sud-Coréens (62 %) sont favorables à l'ouverture d'un dialogue avec la Corée du Nord sans conditions préalables. Après les gestes d'ouverture de Pyongyang en août dernier, le président sud-coréen Lee Myung-bak (Grand parti national, conservateur), qui souhaite au contraire mettre des préalables au dialogue intercoréen, peut difficilement ignorer les aspirations de l'opinion publique contraires à ses propres vues.

A la question "Pensez-vous que les deux Corée doivent se rencontrer pour résoudre les questions en suspens sans conditions, ou que les discussions doivent avoir lieu après des progrès sur la question nucléaire ?", la réponse des Sud-Coréens est sans ambiguïté, selon un sondage publié par le quotidien conservateur sud-coréen JoongAng Ilbo, à l'issue d'une enquête conduite en août 2009 : "oui" au dialogue inconditionnel pour 61,9 % des personnes interrogées, "oui" au dialogue soumis à des progrès préalables sur le nucléaire pour 36,5 %, tandis que 1,6 % des personnes interrogées n'ont pas répondu. L'option d'un non-dialogue avec Pyongyang, comme y appellent les franges les plus conservatrices du parti au pouvoir, n'avait même pas été proposée. La marge d'erreur du sondage est de 3,1 %.

Une fois encore, le président sud-coréen Lee Myung-bak, qui a mis comme préalable à un dialogue intercoréen des progrès sur la question nucléaire, est désavoué par sa propre opinion publique, alors qu'il vient de nommer
un Premier ministre décrit comme "pragmatique", souhaitant apparemment infléchir sa politique économique dans un sens moins ultra-libéral.

En août 2009, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a multiplié les gestes d'ouverture à l'égard de la Corée du Sud : accord pour de 
nouvelles réunions de familles séparées, reprise des échanges touristiques intercoréens, libération d'un ingénieur de Hyundai Asan emprisonné pour avoir critiqué le régime nord-coréen à Kaesong et incité à la défection une ouvrière nord-coréenne, libération de pêcheurs sud-coréens ayant pénétré dans les eaux territoriales du Nord... Après la mort de Kim Dae-jung, partisan du dialogue intercoréen sans conditions préalables, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il avait envoyé une délégation au Sud pour les funérailles du chef d'Etat défunt, laquelle a rencontré le président sud-coréen Lee Myung-bak auquel elle a remis un message du président Kim Jong-il appelant à la reprise du dialogue intercoréen.

La mort du président Kim Dae-jung, artisan au Sud de la réconciliation intercoréenne, après le
suicide en mai de son successeur Roh Moo-hyun qui avait poursuivi sa politique d'ouverture au Nord, a modifié la donne politique en Corée du Sud, en rappelant les effets négatifs de la politique intransigeante de Lee Myung-bak sur les échanges intercoréens. Le Parti démocrate, principale force d'opposition, a vivement critiqué Lee Myung-bak sur sa politique intercoréenne et pourrait remporter les élections législatives si elles avaient lieu aujourd'hui, selon les sondages. Ce sont autant d'éléments de contexte que ne peut pas ignorer Lee Myung-bak, dont l'opinion publique attend une attitude plus "pragmatique" non seulement sur les dossiers économiques, mais aussi dans les relations intercoréennes.

Source :
Angus Reid Global Monitor

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