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27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 20:30

Le 21 juin 2022, la République de Corée (Corée du Sud) a réussi à placer en orbite un satellite grâce à un lanceur de conception entièrement nationale, Nuri ou KSLV-II. Ce succès est intervenu après l'échec du premier vol d'un lanceur complet le 21 octobre 2021. Alors que la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) fait aussi partie des puissances spatiales disposant de capacités de lancement en disposant une charge utile sur leurs fusées, les deux Etats coréens sont engagés dans une course vers l'espace avec un même objectif : poser une sonde sur la Lune d'ici la fin de la décennie.

Fusée sud-coréenne sur son pas de tir au centre spatial de l'île de Naro, le 21 octobre 2021

Fusée sud-coréenne sur son pas de tir au centre spatial de l'île de Naro, le 21 octobre 2021

Après deux lancements réussis de satellites artificiels de la classe Kwangmyongsong (littéralement en coréen "étoile brillante") en 2012 et en 2016, Hyon Kwang-il, directeur du département scientifique de l'agence spatiale nord-coréenne NADA, avait annoncé, dans un entretien donné à l'agence américaine AP le 28 juillet 2016, que la RPD de Corée entendait atteindre la Lune dans un délai de dix ans - puis la planète Mars. Ces objectifs ambitieux requièrent de développer des lanceurs nettement plus puissants que ceux actuellement utilisés, alors que le programme spatial nord-coréen, présenté par Pyongyang comme pacifique et mené à des fins économiques, l'expose à des sanctions internationales en étant assimilé (hâtivement, selon l'expert indépendant John Schilling) à un programme balistique. A plus court terme, l'objectif de l'agence NADA est de développer un premier satellite pour l'orbite géostationnaire. 

S'appuyant sur ses compétences scientifiques, notamment en matière balistique, la RPDC avait créé en 1980 le Comité coréen de la technologie spatiale (acronyme anglais : KCST), dont l'un des objectifs était le lancement de satellites. Le KCST est devenue une agence nationale en 2013, l'Administration nationale pour le développement aérospatial (acronyme anglais : NADA), dirigée par Yu Chol-u. 

Logo de l'agence spatiale NADA

Logo de l'agence spatiale NADA

Alors que le 12 décembre 2012 la RPD de Corée avait été considérée comme la dixième puissance spatiale capable de lancer un satellite avec son propre lanceur Unha (la onzième si l'on compte l'Union européenne), la République de Corée l'avait suivie de près en procédant le 30 janvier 2013 au lancement du satellite STSAT-2C avec le lanceur KSLV-1. 


L'agence sud-coréenne, l'Institut coréen de recherche aérospatiale (KARI), fondée en 1989 et ayant son siège à Daejeon, a développé le lanceur KSLV-2 (Korean Launch Satellite Vehicle), capable de placer 1,5 tonne sur une orbite héliosynchrone. La première cosmonaute sud-coréenne, Yi So-yeon, a séjourné dans la station spatiale internationale en avril 2008. Le budget de l'agence KARI, supérieur à 600 millions d'euros, est essentiellement consacré au développement du lanceur KSLV-2 et à la sonde spatiale KPLO (Korea Pathfinder Lunar Orbitar). L'objectif d'atteindre la Lune est actuellement fixé à 2030.

Le KSLV-II est une fusée à carburant liquide de 200 tonnes et de 47,2 mètres de long. Son développement a demandé une dizaine d'années, pour un coût de 2 000 milliards de won (soit 1,46 milliard de dollars). Le lancement réussi du 21 juin 2022 est une prouesse technologique, à la hauteur des ambitions de la République de Corée d'atteindre l'excellence dans la course à l'espace.

Principales sources :

- "Tout savoir sur l'agence spatiale nord-coréenne (NADA) et actualités", fromspacewithlove, 17 mars 2019 ;

- Valérie Collet, "La Corée du Sud, nouvelle puissance spatiale", Le Figaro, 21 juin 2022.

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