À l'heure où une intervention guerrière des États-Unis est envisagée en Corée, il faut dénoncer le conditionnement des opinions publiques et appeler à une solution pacifique.
Toutes les interventions militaires occidentales (Irak, Libye, Syrie...) sont désormais des guerres qui ne disent plus leur nom : débutant par des « frappes préventives » et menées au nom d'un prétendu « droit d'ingérence humanitaire », ces guerres sont longuement préparées par un conditionnement des opinions publiques occidentales, conditionnement qui voit le gouvernement du pays visé dénoncé, à longueur d'articles et de reportages à charge dans les médias, comme odieux et devant nécessairement être renversé. Il s'agit de la forme moderne de la propagande de guerre, où tout est bon pour justifier une guerre à outrance contre l'ennemi.
Pour la première fois depuis 1994, une guerre est ouvertement envisagée contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). En visite en Corée du Sud le 17 mars 2017, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a déclaré qu'un conflit militaire avec la Corée du Nord était une option. Ces déclarations bellicistes s'accompagnent d'actions très concrètes : les manœuvres militaires américano-sud-coréennes en cours, d'une durée de deux mois, sont les plus grands exercices militaires au monde. Elles s'accompagnent du déploiement par les États-Unis du dispositif antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) en Corée du Sud, lequel accélère la course aux armements en Asie du Nord-Est.
En 1994, lorsque l’administration Clinton était sur le point d’attaquer les installations nucléaires de la Corée du Nord, le département de la Défense des États-Unis avait estimé qu'un futur conflit en Corée pourrait faire jusqu'à un million de morts. Mais une telle guerre ne sera pas limitée à la péninsule coréenne et, en décembre 2015, le chef de l’état-major interarmées des États-Unis, le général Joseph Dunford, a déclaré que tout conflit avec la Corée du Nord serait inévitablement « trans-régional, multi-domaine et multifonctionnel », c’est-à-dire une guerre mondiale impliquant d’autres puissances et l’utilisation de toutes les armes, dont des bombes nucléaires.
Fondée en 1969 pour défendre la paix et la réunification de la Corée, l'Association d'amitié franco-coréenne appelle à la cessation immédiate de l'escalade des tensions et des sanctions, en encourageant le retour à un dialogue multilatéral pour résoudre pacifiquement la question des armes nucléaires – de toutes les armes nucléaires - en Corée.
L'Association d'amitié franco-coréenne dénonce la propagande de guerre diffusée par les médias occidentaux, reprenant les éléments de langage de l'administration américaine pour conditionner les opinions publiques et faire avancer les peuples vers la guerre tels des somnambules.
Profondément attachée à la paix, l'Association d'amitié franco-coréenne appelle à la fin des manœuvres militaires américano-sud-coréennes et à interrompre le déploiement du système THAAD en Corée du Sud, en laissant le peuple coréen décider librement de son avenir, sans ingérence étrangère et alors que, suite à la destitution de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye, une élection présidentielle anticipée se tiendra le 9 mai 2017 en Corée du Sud.
Paris, le 20 mars 2017