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29 juillet 2016 5 29 /07 /juillet /2016 16:17

Le 28 décembre 2015, un accord nippo - sud-coréen a prétendu régler "de manière finale et irréversible" la question des "femmes de réconfort" - euphémisme désignant les centaines de milliers d'esclaves sexuelles, en grande partie coréennes, qui ont été obligées de se prostituer dans les bordels de l'armée impériale japonaise avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet accord a soulevé de vives protestations en Corée du Sud et dans le monde (notamment à Paris), puisque si le gouvernement japonais a exprimé une nouvelle fois des regrets il a refusé de reconnaître la responsabilité de l'Etat japonais. Par ailleurs, l'accord a prévu l'ouverture d'un fonds doté de 1 milliard de yens (soit 7,5 millions d'euros) pour que la Corée du Sud n'évoque plus ces questions dans les enceintes internationales - ce qui s'appelle acheter une indulgence à peu de frais : environ 40 euros pour chacune des exclaves sexuelles, pour solde de tout compte. Le 27 juillet 2016, la conférence de presse annonçant l'ouverture de la fondation pour gérer le fonds a été perturbée par l'irruption de manifestants hostiles à l'accord signé entre la Corée du Sud de Mme Park Geun-hye, qui n'a jamais autant cédé au nom d'un gouvernement sud-coréen, et les autorités nationalistes nippones.

Une manifestante emmenée de force par la police

Une manifestante emmenée de force par la police

Les messages des manifestants étaient clairs : "Vous ne pouvez pas faire taire les victimes avec de l'argent", tout en arborant des pancartes sur lesquelles il était écrit "Ce n'est pas ce que veulent les femmes de réconfort". Des étudiants ayant réussi à entrer dans la salle de la conférence de presse ont été évacués de force par la police. L'un d'entre eux criait : "Ecoutez les voix des victimes !".

Bien que défaite aux élections législatives du 13 avril 2016, la Présidente sud-coréenne Mme Park Geun-hye s'enferre à conduire une politique pour laquelle elle ne dispose plus de majorité parlementaire - poussant le déni de démocratie jusqu'à maintenir son équipe gouvernementale et à vouloir forcer l'Assemblée nationale à appliquer une politique que l'opposition, désormais majoritaire au Parlement, a combattue dans les urnes. Vendre l'honneur des femmes de réconfort pour le bon plaisir des nationalistes japonais fait partie de son programme, qu'elle entend mener à tout prix.

La mise en place de la "Fondation pour la réconciliation et la guérison", chargée de gérer le fonds de 1 milliard de yens pour les "femmes de réconfort", a donc donné lieu à une conférence de presse ce jeudi 28 juillet 2016. Même Kim Tae-hyun, dirigeant de la Fondation, a bien été obligé de reconnaître que l'accord du 28 décembre 2015 "n'était pas complètement satisfaisant", mais ce texte offre, selon lui, quelque espoir et il aurait même trouvé des survivantes qui lui auraient exprimé sa gratitude. On a connu déclarations plus enthousiastes... même les autorités sud-coréennes ne peuvent pas cacher qu'elles ont décroché un accord honteux pour les victimes et, plus généralement, pour le peuple coréen.

Présente dans la manifestation organisée à Paris quatre jours seulement après que cet accord de la honte a été rendu public, l'Association d'amitié franco-coréenne poursuivra le combat aux côtés des démocrates et des féministes coréens pour la dénonciation de l'accord du 28 décembre 2015, et en vue de la reconnaissance par les autorités japonaises de la responsabilité légale de l'Etat japonais dans le crime de masse qu'a constitué l'esclavage sexuel des femmes de réconfort.

Sources :

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