Le 21 juin 2022, la République de Corée (Corée du Sud) a réussi à placer en orbite un satellite grâce à un lanceur de conception entièrement nationale, Nuri ou KSLV-II. Ce succès est intervenu après l'échec du premier vol d'un lanceur complet le 21 octobre 2021. Alors que la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) fait aussi partie des puissances spatiales disposant de capacités de lancement en disposant une charge utile sur leurs fusées, les deux Etats coréens sont engagés dans une course vers l'espace avec un même objectif : poser une sonde sur la Lune d'ici la fin de la décennie.
Fusée sud-coréenne sur son pas de tir au centre spatial de l'île de Naro, le 21 octobre 2021
Après deux lancements réussis de satellites artificiels de la classe Kwangmyongsong (littéralement en coréen "étoile brillante") en 2012 et en 2016, Hyon Kwang-il, directeur du département scientifique de l'agence spatiale nord-coréenne NADA, avait annoncé, dans un entretien donné à l'agence américaine AP le 28 juillet 2016, que la RPD de Corée entendait atteindre la Lune dans un délai de dix ans - puis la planète Mars. Ces objectifs ambitieux requièrent de développer des lanceurs nettement plus puissants que ceux actuellement utilisés, alors que le programme spatial nord-coréen, présenté par Pyongyang comme pacifique et mené à des fins économiques, l'expose à des sanctions internationales en étant assimilé (hâtivement, selon l'expert indépendant John Schilling) à un programme balistique. A plus court terme, l'objectif de l'agence NADA est de développer un premier satellite pour l'orbite géostationnaire.
S'appuyant sur ses compétences scientifiques, notamment en matière balistique, la RPDC avait créé en 1980 le Comité coréen de la technologie spatiale (acronyme anglais : KCST), dont l'un des objectifs était le lancement de satellites. Le KCST est devenue une agence nationale en 2013, l'Administration nationale pour le développement aérospatial (acronyme anglais : NADA), dirigée par Yu Chol-u.
Logo de l'agence spatiale NADA
Alors que le 12 décembre 2012 la RPD de Corée avait été considérée comme la dixième puissance spatiale capable de lancer un satellite avec son propre lanceur Unha (la onzième si l'on compte l'Union européenne), la République de Corée l'avait suivie de près en procédant le 30 janvier 2013 au lancement du satellite STSAT-2C avec le lanceur KSLV-1.
L'agence sud-coréenne, l'Institut coréen de recherche aérospatiale (KARI), fondée en 1989 et ayant son siège à Daejeon, a développé le lanceur KSLV-2 (Korean Launch Satellite Vehicle), capable de placer 1,5 tonne sur une orbite héliosynchrone. La première cosmonaute sud-coréenne, Yi So-yeon, a séjourné dans la station spatiale internationale en avril 2008. Le budget de l'agence KARI, supérieur à 600 millions d'euros, est essentiellement consacré au développement du lanceur KSLV-2 et à la sonde spatiale KPLO (Korea Pathfinder Lunar Orbitar). L'objectif d'atteindre la Lune est actuellement fixé à 2030.
Le KSLV-II est une fusée à carburant liquide de 200 tonnes et de 47,2 mètres de long. Son développement a demandé une dizaine d'années, pour un coût de 2 000 milliards de won (soit 1,46 milliard de dollars). Le lancement réussi du 21 juin 2022 est une prouesse technologique, à la hauteur des ambitions de la République de Corée d'atteindre l'excellence dans la course à l'espace.
Principales sources :
- "Tout savoir sur l'agence spatiale nord-coréenne (NADA) et actualités", fromspacewithlove, 17 mars 2019 ;
- Valérie Collet, "La Corée du Sud, nouvelle puissance spatiale", Le Figaro, 21 juin 2022.
En septembre 2018, Pyongyang organisera sa onzième foire internationale du livre scientifique et technique. Comme l'an passé pour la dixième édition de cette foire, Olivier Bouchard, membre du bureau national de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC), a réuni de la documentation technique - consistant en plusieurs dizaines d'ouvrages en français et en anglais, sous format électronique, qui seront remis cette année par la délégation de l'AAFC qui visitera la péninsule coréenne du 4 au 13 septembre 2018, à l'occasion du 70e anniversaire de la fondation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le 9 septembre 1948.
Formulaire de candidature à la Foire internationale du livre scientifique et technique de Pyongyang
A plusieurs reprises, l'AAFC a fait des dons de livres aux étudiants, aux professeurs et auc chercheurs de la RPD de Corée : en 2012, ce sont plus de 500 ouvrages qui avaient été offerts par l'association. Ces actions répondent à une double priorité pour l'AAFC au titre de ses actions de coopération : soutenir la francophonie, favoriser la coopération technique.
Pour l'édition 2018 de la foire internationale du livre scientifique et technique de Pyongyang, l'accent a été porté sur de la documentation promouvant l'agriculture, notamment l'agriculture biologique, en incluant des publications de pays d'Afrique francophone. En effet, alors que les populations nord-coréennes sont toujours soumises à un aléa climatique pour un retour du pays à l'autosuffisance alimentaire, la diversification des productions et des techniques apparaît primordiale pour relever le défi alimentaire.
Le 9 août 2018, Martyn Williams a publié un article sur le site North Korea Tech (affilié au site de référence 38 North) sur l'ouverture d'un site Internet par l'Université de technologie Kim Chaek (acronyme anglais : KUT), l'une des principales universités de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), spécialisée dans les disciplines scientifiques et techniques, à l'adresse suivante : www.kut.edu.kp. Le lancement de ce site Internet coïncide avec le 70e anniversaire de la fondation de l'Université, qui doit aussi donner lieu à l'organisation d'un colloque, en septembre 2018.
Comme le précise Martyn Williams, il s'agit du deuxième site Internet d'une université nord-coréenne - après celui de l'Université Kim Il-sung, dont le design est d'ailleurs proche de celui de l'Université Kim Chaek. Le site, bilingue (coréen et anglais), traduit une volonté d'échanges extérieurs accrus, notamment dans le domaine universitaire : si l'Intranet nord-coréen compte en effet de nombreux sites, les sites nord-coréens reliés au réseau Internet restent encore peu nombreux (North Korea Tech en dresse d'ailleurs un inventaire). De fait, l'Université Kim Chaek a déjà établi quelques coopérations internationales notables, comme avec l'Université Syracuse, aux Etats-Unis, pour le développement (entre autres) d'une bibliothèque digitale.
Alors que les informaticiens nord-coréens bénéficient d'un niveau international réel mais encore trop souvent méconnu (à cet égard, Martyn Williams mentionne notamment les résultats atteints par les Nord-Coréens dans la compétition internationale de programmation CodeChef, Kim Song-il ayant obtenu le maximum de points lors de l'édition qui s'est tenue en mai 2018), il y avait aussi quelque paradoxe à ce qu'une des plus prestigieuses (sinon la plus prestigieuse) universités de la RPD de Corée formant des informaticiens ne dispose pas encore de son site Internet.
Parmi les autres universités prestigieuses nord-coréennes dans le domaine de l'informatique figurent l'Université Kim Il-sung, généraliste, et l'Académie militaire Mirim.
One of North Korea's top universities, Kim Chaek University of Technology (김책공업종합대학), has launched a site on the global Internet. The new web site, at www.kut.edu.kp, appears to hav...
Un paradoxe semble caractériser l'économie de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) : malgré des sanctions internationales toujours accrues, non seulement le pays ne s'effondre pas, mais il connaît même une croissance économique non négligeable. Pour expliquer ce paradoxe, les partisans de la théorie de l'effondrement de la RPD de Corée ont recours à diverses explications qui contournent l'échec de leur modèle théorique : contournement des sanctions, comportement non coopératif de certains Etats (au premier rang desquels ils placent bien sûr la Chine, principal partenaire économique) ou de certaines entités non étatiques (facteur selon eux seul à même d'expliquer la poursuite avec succès des programmes nucléaire et balistique...). Ce faisant, ils ignorent un aspect pourtant largement développé par les auteurs ayant analysé l'effondrement des civilisations (comme le géographe Jared Diamond, auteur de Effondrement) : la capacité (ou non) des sociétés à innover économiquement et à s'adapter. Celle-ci est pourtant très présente dans la société nord-coréenne, comme nous allons l'illustrer par divers exemples.
Ri Sung-gi (1905-1996), inventeur du vinalon, lauréat du prix Lénine en 1962.
Inventeurs et découvreurs occupent une place particulière dans les créations artistiques nord-coréennes - l'héroïne du Journal d'une jeune Nord-Coréenne ne se voit-elle pas reprocher que son père soit un savant qui ne découvre rien, avant que ce dernier ne fasse (enfin) une découverte majeure et qu'elle décide d'embrasser à son tour une carrière scientifique ?
L'innovation et l'adaptation sont hautement valorisées, et les Nord-Coréens sont très fiers de découvertes nationales dont les applications ont permis de pallier certaines carences (ou au contraire les atouts) en ressources premières. Le vinalon et le fer Juche apportent des illustrations ainsi décrites dans le fascicule "Economie" de la série Connaissances sur la Corée (éditions en langues étrangères de Pyongyang, 2016, citations extraites p. 26-27 et 31-32), qui soulignent le processus continu d'innovation et l'utilisation économique faite de ces découvertes :
37. Fer Juche
Il s'agit du fer produit par un procédé de production n'utilisant pas de coke.
La RPDC, où ce combustible manque, s'est investie depuis longtemps dans la mise au point d'une méthode de production de fer recourant à ses propres ressources et techniques.
Le complexe d'aciérage de Songjin a perfectionné un système de production de fer Juche en reliant directement le four rotatif et le four de fusion à oxygène, une véritable révolution dans l'industrie sidérurgique du pays.
Cette méthode de production de l'acier intégrant le processus de fonte et celui d'aciérage est originale, car elle permet de produire l'acier en maintenant bouillante la fonte jusqu'à son aciérage, innovant ainsi la production de l'acier.
42. Vinalon
Le vinalon, fibre d'alcool issue d'alcool polyvinylique, est une fibre chimique mise au point par le savant coréen Ri Sung Gi (1905-1996) dans les années 1930.
Il suffit de carbure de calcium pour produire du vinalon. Or, la RPDC abonde en gisements de calcaire et d'anthracite, matières premières pour le carbure de calcium.
Le tissu de vinalon, fibre blanche et luisante, est dur et doux, et il absorbe l'humidité mieux que les autres tissus de fibres synthétiques. Il résiste d'ailleurs à l'acide et à l'alcali, et ne s'altère presque guère sous l'action des microbes, dont la moisissure.
Le complexe de vinalon 8-Février sort, outre la fibre de vinalon de qualité, des produits chimiques inorganiques, organiques, macromoléculaires et fines organiques. Il produit encore à partir d'un produit intermédiaire de vinalon plus de 400 sortes de produits chimiques, dont la soude caustique, le chlorure de vinyle, le vinylacétate, l'acide chlorhydrique, des catalyseurs. On y compte aussi des produits phytosanitaires comme herbicide et pesticide efficaces ainsi que des colorants.
Certains aspects de l'économie nationale, souvent interprétés comme des défaillances, traduisent autant des adaptations à un environnement sous contrainte. Si la vitesse des trains est réduite il faut aussi y voir une réponse à la pénurie d'énergie, qui n'a rien d'exceptionnel ni de propre à la Corée : après 2008, les compagnies de navires-cargo ont réduit la vitesse de leurs navires tout en en accroissant le nombre pour compenser l'augmentation des coûts de pétrole. Après 2012, les façades des immeubles nouvellement construits à Pyongyang se sont couvertes d'éclairage led, plus faiblement consommateur d'énergie.
Dans le contexte des sanctions économiques et d'une fermeture subie aux circuits financiers internationaux, la résilience de la Corée du Nord s'éprouve à sa capacité à faire face : à l'embargo partiel sur le pétrole nouvellement imposé répond ainsi une rationalisation de la consommation d'hydrocarbures et, peut-on supposer, la recherche de sources d'énergie alternatives - la RPD de Corée a multiplié les panneaux solaires, et pourrait demain s'engager sur l'exploitation du gaz de schiste. Peut-être verra-t-on à Pyongyang les prémisses d'une société pionnière dans l'économie post-pétrolière. Innover et s'adapter n'est pas propre à la RPDC, mais à toute société humaine - alors qu'a contrario les civilisations humaines qui se sont effondrées ont souffert d'une pluralité de facteurs, non seulement une dégradation de leur environnement, mais aussi (entre autres) l'action de forces extérieures hostiles, comme l'a montré Jared Diamond.
Le 19 mars 2017, l'agence KCNA de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) s'est félicitée du test réussi d'un nouveau moteur de fusée - au moment où le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson était en visite à Pékin, où il a rencontré le Président Xi Jinping. Si la RPD de Corée souligne que cet essai, réalisé en présence du Président Kim Jong-un, présente un caractère scientifique, d'aucuns y voient un pied de nez aux Etats-Unis... et à la Chine - alors que l'annonce coïncide avec la rencontre bilatérale de haut niveau entre Rex Tillerson et Xi Jinping. Au-delà des faits, la situation actuelle fait ressortir l'intérêt de revenir à la table des négociations, comme l'a montré le Professeur Kazuto Suzuki dans un entretien au quotidien Le Monde.
En février 2016, la RPD de Corée a réussi la mise sur orbite du satellite artificiel Kwangmyonsong-4.
Pour l'agence nord-coréenne KCNA, l'affaire est entendue : il s'agit d'un progrès scientifique majeur, qui répond aux objectifs de l'ambitieux programme spatial national. Ainsi, selon KCNA :
Le développement et la mise au point d’un moteur à haute poussée nouvelle génération va aider à consolider les bases scientifiques et technologiques qui nous permettront d’atteindre le niveau mondial en matière de lanceurs de satellites et d’intervention dans l’espace (...) Le leader a souligné que le succès de ce test est un événement d’une signification historique et il a déclaré qu’il s’agissait d’une renaissance pour le programme de fusées du pays.
Après avoir déclaré à Séoul lors de son actuelle tournée en Extrême-Orient (Chine, Corée, Japon) qu'il n'excluait pas l'option militaire contre Pyongyang, le secrétaire d'Etat Rex Tillerson - un ancien ingénieur d'Exxon, républicain bon teint par ailleurs opposé aux sanctions contre la Russie - se retrouve dos au mur, alors qu'il s'efforce d'amener la Chine à se rapprocher des positions américaines, notamment sur la question coréenne. Cette coopération est entravée par des divergences stratégiques majeures (notamment le début du déploiement en Corée du Sud, en février 2017, du système américain de missiles antibalistique THAAD, qui a conduit la Chine à mettre en place des sanctions économiques contre Séoul). En outre, Washington avait déjà opposé une fin de non-recevoir au récent plan chinois de sortie de crise ayant conduit à l'escalade actuelle sur la question coréenne.
Rencontre entre Rex Tillerson et Xi Jinping au Palais de l'Assemblée du Peuple, à Pékin, le 19 mars 2017.
Dans ce contexte, le communiqué commun publié suite à la rencontre entre Rex Tillerson et Xi Jinping, esquivant les points de divergence, tend à montrer que l'administration Trump n'a pas encore arrêté sa politique coréenne - tout en faisant par ailleurs le constat de l'échec de la politique dite de "patience stratégique" conduite par l'administration Obama.
Ce n'est pas la première fois que Pyongyang prend une initiative de nature à fortement déplaire aux Etats-Unis lors d'une rencontre bilatérale de haut niveau - le 12 février 2017, les autorités nord-coréennes avaient déjà procédé à un tir balistique de moyenne portée alors que le Président américain Donald Trump recevait le Premier ministre japonais Shinzo Abe.
Il y a clairement, côté nord-coréen, l'engagement d'une diplomatie consistant à aller jusqu'au bord de la rupture (le tir du 12 février n'était pas un essai nucléaire, lequel aurait entraîné à coup sûr le renforcement des sanctions internationales contre la RPD de Corée ; de même, le 19 mars, il a été procédé à un essai de moteur de fusée, non au lancement d'une fusée ni à un tir balistique de longue portée). Par ailleurs, la RPD de Corée manifeste une volonté claire d'indépendance par rapport à la Chine - après avoir subi la décision chinoise de suspendre les achats de charbon nord-coréen.
Pour autant, il est hautement improbable - contrairement à ce que peuvent prétendre certains médias occidentaux - que la RPD de Corée envisage sérieusement une action militaire contre ses voisins ou les Etats-Unis, ne serait-ce qu'au regard du très net déséquilibre des forces.
Dans un entretien qu'il a donné au quotidien Le Monde, publié dans l'édition des 19 et 20 mars 2017, le Japonais Kazuto Suzuki, professeur de relations internationales à l'université d'Hokkaido, ancien membre du comité d'experts auprès du Comité des sanctions des Nations Unies sur le dossier iranien, estime que les conseillers militaires de Donald Trump décourageront ce dernier à engager des frappes militaires contre Pyongyang, car "même si leurs forces arrivent à détruire les installations, ils ne se débarrasseront pas des ingénieurs et du savoir que les Coréens ont accumulés" (on peut ajouter que la RPD de Corée a dû mettre à l'abri d'une attaque aérienne ses installations les plus sensibles, ainsi que son stock d'uranium et ses armes nucléaires). Dès lors, le professeur Kazuto Suzuki envisage clairement une négociation avec la RPD de Corée (que rechercherait par ailleurs cette dernière), en évitant que la Corée du Nord ne favorise la prolifération des armes nucléaires. A cette fin, il propose, en s'inspirant du précédent iranien, de reconnaître la Corée du Nord comme une puissance nucléaire :
Nous devons admettre cet état de fait - la Corée du Nord est une puissance nucléaire - et le considérer non pas comme un précédent mais comme un cas extrême. Nous devons ramener la Corée du Nord à l'intérieur du TNP [NdA : Traité de non-prolifération nucléaire]. C'est ce langage qui a été utilisé dans les négociations avec l'Iran.
Téhéran a obtenu le droit de posséder un nombre limité de centrifugeuses, un stock d'uranium appauvri et un réacteur à eau lourde, des concessions destinées à permettre des activités d'enrichissement qui ne sont pas destinées à fabriquer une bombe. Le président américain George W. Bush avait rejeté cette possibilité qui avait été négociée dès 2005 par la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne avec l'Iran de Mohammad Khatami. Cette option du "zéro enrichissement", défendue par M. Bush, a été abandonnée par Barack Obama, ce qui a permis de conclure l'accord nucléaire. M. Obama est ainsi passé du "zéro enrichissement" à "zéro bombe". Ce fut un tournant dans la négociation et cela peut aussi se produire avec la Corée du Nord.
En posant d'excellentes questions (retour de la RPD de Corée dans le régime du TNP, qui implique des obligations en matière de non-prolifération et de contrôle des activités ; reconnaissance de la Corée du Nord comme d'un Etat doté de l'arme nucléaire, à l'instar des cinq membres permanents du Conseil de sécurité ; différence entre les activités d'enrichissement et la production de bombes nucléaires), le professeur Kazuto Suzuki montre qu'il y a du "grain à moudre" pour une négociation sur le nucléaire nord-coréen. Mais pour ce faire l'administration Trump devra faire preuve de pragmatisme, ce que lui a d'ailleurs proposé la Chine dans son dernier plan de sortie de crise qui a été rapidement rejeté par Washington. Au-delà des postures guerrières destinées, entre autres, à rassurer des administrations conservatrices sur le départ (s'agissant de la Corée du Sud) ou enfermées dans un anti-coréanisme primaire flattant les instincts de l'opinion publique (en ce qui concerne le gouvernement japonais de Shinzo Abe), Donald Trump est aujourd'hui confronté à résoudre, en homme d'Etat, une crise internationale à laquelle son prédécesseur a été incapable de mettre fin de manière satisfaisante sinon dans l'intérêt de la paix, du moins au regard des intérêts américains.
Pyongyang veut montrer qu'il peut lancer des satellites et conquérir l'espace. Une technologie qui pourrait aussi servir à tirer des missiles. Ce test avait visiblement été programmé pour coï...
China has been North Korea's biggest backer, but relations between the two countries have been strained as the North continues to pursue the development of nuclear weapons. Hours before the meeting
Pyongyang reste imperméable aux pressions politiques et économiques et se livre, selon l'universitaire japonais, à une escalade technique plus que militaire. Celle-ci vise à pousser l'administr...
Dans un entretien qu'il a accordé à l'agence américaine Associated Press (AP) - qui dispose d'un bureau à Pyongyang - le 28 juillet 2016, Hyon Kwang-il, directeur du département de recherches scientifiques de l'Agence nationale aérospatiale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), a fait part du projet des autorités nord-coréennes de planter le drapeau de la RPD de Corée sur la Lune d'ici dix ans. L'objectif Lune est jugé élevé, mais atteignable, par les experts occidentaux au regard du développement du programme aérospatial nord-coréen.
En février 2016, la RPD de Corée a réussi la mise sur orbite du satellite artificiel Kwangmyonsong-4.
Selon M. Hyon, le satellite avait effectué 2 513 fois le tour de la Terre à la date du 27 juillet 2016 et envoyé 700 photos. Les experts occidentaux interrogés par l'agence AP affirment ne pas être en mesure de confirmer ou d'infimer l'envoi de photographies.
Un précédent satellite artificiel de la classe Kwangmyongsong (littéralement en coréen "étoile brillante") avait déjà été lancé avec succès le 12 décembre 2012.
Un vol nord-coréen non habité vers la Lune semble réalisable même s'il nécessite encore des progrès technologiques, selon l'astrophysicien Jonathan McDowell, qui tient un blog spécialisé sur les questions aérospatiales. L'expert américain Markus Schiller estime pour sa part que l'objectif d'atteindre la Lune prendra au moins dix ans.
Hyon Kwang-il a indiqué que le projet national de développement aérospatial sur cinq ans comporte le lancement de satellites géostationnaires, des vols habités et des recherches scientifiques dans l'espace, tandis qu'était conduit en parallèle un programme de formation scientifique. Il est aussi prévu d'explorer d'autres planètes.
Outre son aspect scientifique, M. Hyon a précisé que le programme spatial de la RPDC avait également des finalités économiques, notamment pour le suivi des récoltes et la reforestation du pays.
North Korean space officials are hard at work on a five-year plan to put more advanced satellites into orbit by 2020, and don't intend to stop there: They're also aiming for the moon, and beyond. In
International La Corée du Nord s'attend à ce que son drapeau soit planté sur la Lune d'ici dix ans, a déclaré le directeur du département des recherches scientifiques de l'Association aérosp...
Sensation en Corée : en remportant les trois premières manches (qui en compte cinq) du duel qui l'oppose au champion du monde du jeu de go, le Coréen (République de Corée) Lee Se-dol, le programme d'intelligence artificielle AlphaGo, mis au point par DeepMind de Google, est assuré de permettre la victoire de l'ordinateur sur l'homme dans un jeu de réflexion (appelé paduk ou baduken Corée) très populaire en Asie de l'Est. Mais avant AlphaGo, d'autres programmes d'intelligence artificielle avaient déjà fait merveille dans le domaine du jeu de go - dont l'un, Eunbyul, avait été développé par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), comme l'a rappelé le quotidien français Libération.
Lee Se-dol lors du troisième match qui l'oppose à AlphaGo, à l'hôtel "Four Seasons" de Séoul
Lee Se-dol est un pur produit de l'excellence coréenne en jeu de go : passé professionnel dès l'âge de 12 ans, le champion du monde en titre compte 18 titres internationaux à son actif. Mais il aura été battu par l'ordinateur AlphaGo, la perte de la troisième manche (le jour de son dixième anniversaire de mariage !), le 12 mars 2016, scellant sa défaite lors de ce face-à-face historique - dont le cinquième et dernier match aura lieu le mardi 15 mars 2016.
Dans le domaine du jeu de go, l'intelligence artificielle a toutefois été développée de longue date : c'est en 1968 que l’Américain Alfred Zobrist a mis au point le premier ordinateur capable de battre un débutant.
Longtemps, l'un des meilleurs programmes pour débutants a été Eunbyul (littéralement, "Etoile d'argent"), créé en 1996 par le Centre informatique de Corée à Pyongyang, quelques années seulement après une irruption remarquée de la RPD de Corée dans les compétitions mondiales de jeu de go, à la faveur de sa popularisation par les Coréens originaires du Japon. En 1992, Moon Yong-sam est devenu le premier Nord-Coréen à participer au Championnat du monde amateur - les Nord-Coréens ne comptant pas de joueurs professionnels. Puis, en 2006, un Sud-Coréen en a acheté les droits d’importation pour le commercialiser dans le Sud de la péninsule, à une époque - pas si lointaine - où les échanges économiques et humains entre les deux Corée n'avaient pas encore été bannis par les conservateurs sud-coréens, revenus au pouvoir à Séoul en 2008.
Actualisation 15 mars 2016 : AlphaGo a remporté le duel sur le score de 4-1.
L'ordinateur aura eu raison du champion du monde de go. En raflant ce samedi la troisième manche, contre le sud-coréen Lee Sedol, AlphaGo remporte donc le duel historique. Lee Sedol, qui célébr...
Le Monde | * Mis à jour le AlphaGo a rapidement pris un avantage stratégique sur le goban, contrôlant de larges parties du territoire au centre et dans la partie gauche, Lee Sedol se contentant ...
Alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une déclaration "condamnant fermement" le lancement du satellite Kwangmyongsong-4 par la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) le 7 février 2016, on en sait désormais un peu plus - de sources non nord-coréennes - quant à la mise sur orbite réussie du satellite.
Tout d'abord, les Etats-Unis et la Corée du Sud sont d'accord quant à la réussite de la mise sur orbite. Selon Peter Cook, porte-parole du Pentagone américain, "nous avons pu établir qu'ils (Corée du Nord) ont été capables de lancer en orbite un satellite ou un autre dispositif spatial". De même, le ministère sud-coréen de la Défense a affirmé le 9 février, deux jours après le lancement, que la RPDC avait réussi la mise sur orbite de son satellite.
Pour ce faire, les trois étages de la fusée se sont normalement séparés, le premier étage s'étant dissocié deux minutes après le lancement, toujours selon les sources sud-coréennes. Mais, contrairement au lancement de 2012, celui-ci s'est autodétruit, ce qui correspondrait à une volonté délibérée des Nord-Coréens d'empêcher les Sud-Coréens, qui ont récupéré des débris, de les analyser pour obtenir des informations sensibles.
Le deuxième étage serait pour sa part retombé au large des Philippines, sur la côte Est, soit à près de 2 380 km de la base de lancement de Sohae.
Si les experts américains ont également reconnu (contredisant de premières annonces) que la trajectoire du satellite est stable, ils prétendent, contrairement aux Nord-Coréens, qu'il n'émet pas de signal.
Le parallèle rapidement dressé par les Etats-Unis et leurs alliés entre un programmes spatial et un programme à des finalités principalement - sinon exclusivement - militaires ne résiste pas à une analyse approfondie. John Schilling, interrogé sur le très bien informé site 38 North, souligne ainsi ces différences : il observe que la fusée Unha 3 n'a pas suffisamment de puissance pour lancer des missiles intercontinentaux (ICBM), et n'est pas le lanceur le mieux adapté pour porter une tête nucléaire. Toujours selon ce dernier, la fusée Unha 3 est trop lourde et requiert des heures de préparation préalables pour être alimentée en liquide. Comme le conclut l'expert Ankit Panda sur le site The Diplomat, "l'utilisation des fusées Unha comme ICBM à l'avenir n'est pas claire". Et c'est pourtant ce pré-supposé qui justifie la politique de sanctions des Etats-Unis et de leurs alliés à l'encontre du programme spatial nord-coréen... mais si ce programme n'avait pas, justement, des visées d'abord spatiales, comme l'affirme Pyongyang ?
Après que le représentant du Pentagone Peter Cook a reconnu que la Corée du Nord avait bel et bien lancé son nouveau satellite en orbite autour de la Terre, les responsables américains préten...
North Korea's latest so-called earth observation satellite launch raises a lot of questions about just how far its ballistic missile technology has come. With each test of its Unha, Taepodong, and ...
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La Corée du Sud confirme la mise en orbite d'un satellite par la RPDC---Le ministère sud-coréen de la Défense a déclaré mardi qu'un satellite envoyé il y a deux jours par la République popu...
Le 7 février 2016, l'agence spatiale nationale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé le lancement avec succès du satellite d'observation de la Terre Kwangmyongsong-4 - la réussite de la mise sur orbite ayant été reconnue peu après par l'armée sud-coréenne. Alors que les sanctions des Nations Unies visent non seulement le programme nucléaire militaire mais aussi celui balistique (auquel est assimilé le programme spatial) de la RPDC, les Etats-Unis ont vivement réagi face à ce qu'ils ont qualifié de "provocation", le lancement contrevenant aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies - et alors qu'est déjà en préparation une nouvelle résolution alourdissant les sanctions à l'encontre de la RPD de Corée suite à l'essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier dernier. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé de tenir une réunion d'urgence. Par ailleurs, en annonçant l'engagement de discussions avec la République de Corée (Corée du Sud) sur le déploiement du système de missiles antibalistiques THAAD dans la péninsule, ainsi que l'engagement imminent de manoeuvres militaires conjointes avec la Corée du Sud d'une ampleur inédite, les Etats-Unis font le choix de l'escalade militaire - ignorant ainsi les déclarations de la RPD de Corée selon laquelle elle a le droit de conduire un programme d'exploration spatiale à des fins scientifiques et dans un but pacifique. De fait, si les technologies des programmes balistiques et de conquête spatiale sont en partie communes (la rivalité militaire américano-soviétique ayant été un moteur puissant d'accélération des programmes de ces deux pays pendant la guerre froide), la RPD de Corée est le seul pays engagé dans l'exploration de l'espace à avoir été sanctionné à ce titre.
Image de lancement du satellite Kwangmyongsong-4
Dans un communiqué publié le 7 février 2016 par l'agence de presse KCNA, l'agence spatiale nord-coréenne a annoncé, dans le cadre du programme spatial national de cinq ans, le décollage le même jour à 9h, du centre spatial de Sohae, du satellite d'observation Kwangmyongsong-4, puis la mise sur orbite réussie d'un satellite moins de dix minutes plus tard, suite aux instructions du Maréchal Kim Jong-un. Le nom du satellite signifie "Etoile brillante", qui désigne également l'anniversaire de naissance du Dirigeant Nord-Coréen Kim Jong-il, lequel sera célébré en RPD de Corée dans quelques jours, le 16 février prochain.
Les scientifiques et techniciens de l’Agence nationale d’exploration spatiale de la RPD de Corée ont réussi à mettre en orbite le satellite d’observation du globe nouvellement développé « Kwangmyongsong-4» conformément au programme sur 5 ans de développement aérospatial national.
Le satellite d’observation du globe « Kwangmyongsong-4» a décollé du Centre spatial Sohae dans l’arrondissement de Cholsan, de la Province de Phyongan Nord à 09:00 le 7 février, Juche 105 (2016).
Le satellite est entré sur orbite comme prévu à 09:09:46, 9 minutes et 46 secondes après le décollage.
Le satellite est en orbite polaire à une altitude variant entre 465 km à son périgée et 502 km à son apogée suivant un angle de 97,4 degrés à son apogée. Son cycle est de 94 minutes et 24 secondes.
Sont installés sur «Kwangmyongsong-4» des appareils de mesure et de télécommunications nécessaires pour l'observation de la Terre.
Le succès complet du lancement de « Kwangmyongsong-4» est le fruit de la politique du Parti du Travail de Corée qui attache une importance majeure à la science et à la technologie. Il constitue un événement historique dans le développement des capacités scientifiques, technologiques, économiques et de défense nationale du pays qui exerce son droit légitime à utiliser l'espace à des fins pacifiques.
Selon l'agence de renseignement sud-coréenne, le satellite lancé le 7 janvier 2016 pèse 200 kg, soit le double du satellite Kwangmyongsong-3 mis en orbite le 12 décembre 2012 - indiquant ainsi les progrès réalisés par la RPD de Corée.
La Chine a « exprimé ses regrets », en appelant « toutes les parties prenantes » à « répondre à cette situation avec calme ». Pour sa part, la Russie a jugé le lancement du satellite Kwangmyongsong-4 « très dommageable pour la sécurité des pays de la région, en particulier et en premier lieu de la Corée du Nord elle-même ».
Si les condamnations fermes des Etats-Unis et de leurs alliés (dont la Corée du Sud, le Japon et la France), déjà exprimées après le lancement du satellite Kwangmyongsong-3, étaient attendues, la surprise est venue de l'annonce quasi-immédiate par Washington d'un renforcement de ses capacités militaires, ce qui ne correspond pas à la retenue à laquelle a exhorté la Chine.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont ainsi fait savoir qu'ils engageaient des négociations officielles pour le déploiement dans la péninsule coréenne du système de défense antimissile à haute altitude THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), sur la "recommandation" du général Curtis Scaparrotti, qui dirige les forces américaines en Corée du Sud. Le déploiement de THAAD en Corée du Sud est un sujet de controverse qui divise l'opinion publique, et auquel s'opposent non seulement les pacifistes sud-coréens hostiles à une telle course aux armements, mais aussi la Chine et la Russie qui savent qu'elles sont implicitement visées par un dispositif qui, officiellement, vise à faire face à la "menace" nord-coréenne dont l'ampleur est très limitée au regard de la puissance américaine. En outre, THAAD consiste à détruire les missiles balistiques de portée moyenne ou intermédiaire en phase finale d'approche en s'écrasant contre eux : il n'a donc qu'un rapport lointain avec les missiles balistiques à longue portée, auquel les Etats-Unis assimilent les lancements de fusée nord-coréens. Le coût d’une batterie complète THAAD - formée d’une tour de contrôle, d’un radar, de 6 lanceurs et de 48 missiles - est estimé à 1,12 milliard d’euros par le ministère sud-coréen de la Défense.
Lancement de missile, en octobre 2013, dans le cadre du programme THAAD
Enfin, il a été annoncé que les manoeuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes Key Resolve, régulièrement dénoncées par la RPD de Corée comme des exercices de guerre préalables à une invasion, seraient "de plus grande envergure cette année". Prévus du 7 mars au 30 avril 2016, les exercices Key Resolve impliqueraient "le USS John C. Stennis, porte-avion américain à propulsion nucléaire", selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap citant un responsable militaire de la Corée du Sud.
Les exercices militaires conjoints Etats-Unis-Corée du Sud Key Resolve et Foal Eagle, conduits deux fois par an, participent du pivot américain de redéploiement de l'armée américaine dans la région Asie-Pacifique, face à la montée en puissance de la Chine. Si Pékin a condamné l'essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier 2016, comme les précédents tests, son soutien à l'adoption, et surtout à la mise en oeuvre, de sanctions plus sévères contre Pyongyang se trouve ainsi loin d'être acquis au regard des décisions précipitées prises par Washington : depuis maintenant dix ans, l'escalade militaire n'a jamais été la réponse appropriée à la diminution des tensions et à l'éloignement des risques de conflit dans la péninsule coréenne.
La Corée du Sud et les Etats-Unis tiendront en mars le plus grand exercice militaire conjoint jamais organisé---Les forces de la Corée du Sud et des Etats-Unis prévoient de mettre en place leur...
The weight of a newly launched satellite of the Democratic People's Republic of Korea (DPRK) was estimated to have doubled that of its predecessor, indicating an advancement in ballistic missile ...
En dépit de l'opposition de la Chine et de la Russie, Séoul et Washington ont convenu ce dimanche de débuter des négociations officielles pour le déploiement sur le sol national du système de...
Le 6 janvier 2016, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé avoir testé avec succès sa première bombe à hydrogène (bombe thermonucléaire), ou "bombe H". Il s'agit du quatrième essai nucléaire de la RPD de Corée, après ceux du 9 octobre 2006, du 25 mai 2009 et du 12 février 2013 qui avaient entraîné la mise en place d'un régime international de sanctions contre la RPD de Corée. L'essai du 6 janvier 2015 a ainsi suscité de fermes critiques des Etats-Unis et de leurs alliés, ainsi que des autres membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui doit se réunir le même jour. Pour sa part, Pyongyang a réaffirmé son droit à l'autodéfense face à la politique hostile des Etats-Unis.
L'annonce du premier essai nucléaire de bombe à hydrogène par la Corée du Nord - par la présentatrice Ri Chun-hee - a été suivie dans le monde entier (ici, en Corée du Sud).
Selon la RPDC, l'essai nucléaire a été conduit le 6 janvier 2016 au moyen d'une bombe miniaturisée à 10 heures (heure locale), par des technologies qu'elle a développées en propre. La Corée du Nord se félicite d'ainsi accéder au club des pays avancés en matière de technologie nucléaire.
Selon l'agence nord-coréenne KCNA, il s'agit d'une mesure d'autodéfense rendue nécessaire par la politique hostile des Etats-Unis, tandis qu'était rappelé l'attachement de Pyongyang à la paix et à la sécurité régionale qui implique, toujours selon KCNA, une politique de dissuasion nucléaire :
Cet essai est une mesure d'autodéfense prise par la RPDC pour protéger fermement la souveraineté du pays et le droit vital qu'a chaque nation de se protéger contre la menace nucléaire et le chantage toujours grandissants des forces hostiles conduites par les Etats-Unis, et pour sauvegarder de manière fiable la paix dans la péninsule coréenne et la sécurité régionale.
La RPD de Corée a réaffirmé qu'elle était une puissance nucléaire souveraine, excluant l'usage en premier d'armes nucléaires ainsi que les transferts de technologies :
La RPDC, qui est un Etat nucléaire responsable, n'utilisera jamais d'armes nucléaires en premier et ne transfèrera en aucunes circonstances les moyens et les technologies nécessaires, comme elle l'a déjà affirmé.
La condamnation rapide par les Etats-Unis et la communauté internationale n'est pas nouvelle. L'essai nucléaire nord-coréen intervient dans un contexte de blocage du dialogue, après que les propositions nord-coréennes de revenir à la table des négociations se sont heurtées à une fin de non-recevoir par Washington, qui avait posé des conditions préalables dont il savait qu'elles étaient inacceptables. De même, la proposition de la RPDC de conclure un traité de paix avec les Etats-Unis, réitérée en 2015, avait été rejetée par la Maison Blanche.
Dans ce contexte, la Corée du Nord a poursuivi le développement de son programme nucléaire, dont l'étape suivante était de se doter de la bombe H - suivant une annonce faite en ce sens, en décembre 2015, par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Les experts militaires occidentaux avaient alors mis en doute la maîtrise par la RPDC de la technologie de la bombe H. Le 6 janvier 2016, ils ont annoncé avoir détecté des mouvements sismiques sur le site de Punggye-ri à l'heure annoncée de l'essai nucléaire, tout en précisant qu'ils devaient conduire des recherches supplémentaires quant à sa nature et à sa portée.
Selon les mesures de l'Institut américain de géologie (USGS), l'épicentre se trouve à environ 8 km d'un site d'essais nucléaires nord-coréens. Cette secousse pourrait être due à un nouveau ...