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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 23:19

assemblee_nations_unies.jpgLe 18 octobre 2012, la République de Corée (du Sud) a été élue membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour les années 2013 et 2014. Cette reconnaissance du rôle nouveau de la Corée du Sud sur la scène internationale - même si elle a déjà été membre du Conseil de sécurité des Nations Unies en 1996 et 1997 - doit être soulignée. Elle soulève toutefois des interrogations, au regard des déclarations du ministère des Affaires étrangères sud-coréen après cette élection.

 

La Corée du Sud l'a emporté facilement sur le Cambodge et le Bhoutan (par 149 voix contre 43 voix au Cambodge) pour être, sur le continent asiatique, le membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies élu pour les années 2013 et 2014. Membre des Nations Unies depuis 1991 - date à laquelle elle avait rejoint l'organisation internationale en même temps que la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) - la République de Corée (du Sud) avait déjà été membre non permanent du Conseil de sécurité en 1996 et 1997. Le 18 octobre 2012, quatre autres membres non permanents ont été choisis pour la période 2013-2014 : l'Argentine, l'Australie, le Luxembourg et le Rwanda. Le Conseil de sécurité compte quinze membres, dont cinq permanents disposant d'un droit de veto (les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni et dix membres non permanents, dépourvus du droit de veto, renouvelés par moitié tous les deux ans.

 

Le ministère des Affaires étrangères sud-coréen a déclaré que "la Corée du Sud pourra prendre une part déterminante dans les efforts des Nations Unies pour la paix et la sécurité du monde", ce qui est effectivement le mandat des Nations Unies, mais tout en ajoutant que "occuper un siège à nouveau au Conseil de sécurité doit aussi contribuer à une gestion stable des situations dans la péninsule coréenne". Les mots sont pesés : il ne s'agit pas de promouvoir la paix dans la péninsule coréenne, ce qui serait d'ailleurs une bien curieuse façon d'utiliser le canal multilatéral pour des négociations qui ont déjà un double caractère bilatéral (entre Séoul et Pyongyang, de même qu'entre Pyongyang et Washington), alors que l'engagement des forces sous le drapeau des Nations Unies et sous commandement américain pendant la guerre de Corée (1950-1953) a décrédibilisé l'ONU comme acteur impartial sur la question coréenne. Mais il s'agit bien de fait face à des "situations", sous-entendu des cas de crise dans la péninsule coréenne, où la Corée du Sud a été l'une des parties impliquées, et ayant entraîné des saisines du Conseil de sécurité. Que le gouvernement conservateur sud-coréen affirme sans ambages qu'il souhaite être juge et partie sur les questions touchant à la péninsule coréenne serait non seulement contraire aux principes d'arbitrage et de médiation dans les relations internationales, mais constituerait aussi un dévoiement des principes fondateurs de la Charte des Nations Unies.

 

La déclaration sud-coréenne est d'autant plus malencontreuse qu'elle intervient dans un contexte tendu entre les deux Corée, et que les initiatives sud-coréennes jettent de l'huile sur le feu : la visite du Président conservateur Lee Myung-Bak sur l'île Yeonpeong, théâtre d'affrontements meurtriers entre les deux Corée il y a moins de deux ans, a soulevé de vives protestations de la Corée du Nord, qui a rappelé qu'elle ne reconnaît pas la ligne de démarcation maritime tracée unilatéralement par les Etats-Unis à la fin de la guerre de Corée.

 

Sources : Le Nouvel Observateur, Yonhap (notamment, dépêche du 19 octobre 2012 et photo).

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