Au moment où les traditionnels exercices militaires conjoints américano - sud-coréens Hoguk engagent des forces militaires plus nombreuses que d'ordinaire, le gouvernement sud-coréen multiplie les déclarations sur de "possibles" "provocations" nord-coréennes, monte en épingle une intrusion supposée de navires nord-coréens dans les eaux territoriales que revendique la Corée du Sud, et laisse courir la rumeur - dans la presse conservatrice qui lui est acquise - d'un "prochain" essai nucléaire qui n'est jamais survenu à ce jour, avant de devoir reconnaître qu'il n'y a pas d'activité inhabituelle autour des sites nucléaires nord-coréens... Aucun doute n'est permis : la campagne pour l'élection présidentielle sud-coréenne du 19 décembre prochain bat son plein, et pour la droite au pouvoir à Séoul tout est bon pour agiter une prétendue menace du Nord, en faisant souffler "le vent du Nord". Mais à force de souffler sur les braises de la confrontation entre le Nord et le Sud, la droite sud-coréenne non seulement déçoit cruellement les espoirs du peuple coréen pour la réunification, mais elle accroît les risques de conflit. Attachée à la paix dans la péninsule et à la solidarité entre tous les Coréens, l'Association d'amitié franco-coréenne appelle à changer de cap et à tout mettre en oeuvre pour revenir au plus vite sur la voie du dialogue intercoréen.
En plaidant pour augmenter la portée de ses missiles, la Corée du Sud du président conservateur Lee Myung-bak a entraîné une tempête de critiques, non seulement en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), mais aussi en Chine et dans les autres pays voisins, en relançant la course aux armements par une remise en cause des principes sur lesquels est fondé l'équilibre des forces en Asie du Nord-Est.
Puis la visite du Président conservateur Lee Myung-Bak sur l'île Yeonpeong, théâtre d'affrontements meurtriers entre les deux Corée il y a moins de deux ans, a soulevé de vives protestations de la Corée du Nord, qui a alors rappelé qu'elle ne reconnaît pas la ligne de démarcation maritime tracée unilatéralement par les Etats-Unis à la fin de la guerre de Corée.
Enfin une rencontre, le 24 octobre 2012, entre le ministre sud-coréen de la Défense et son homologue américain, sur des "consultations de sécurité", a à nouveau agité la prétendue menace nord-coréenne, alors que dans l'immédiat les exercices militaires conjoints Hoguk entre Séoul et Washington posent ces deux Etats en principaux responsables de l'escalade des tensions dans la péninsule. Conduits du 25 octobre au 2 novembre, ces exercices de guerre impliquent des forces combinées des trois armes (air, terre, mer), à hauteur de 240.000 hommes, soit 100.000 hommes de plus que l'an passé. Le 27 octobre, le Comité national pour la paix en Corée a publié un communiqué dénonçant les exercices militaires Hoguk.
Dans ce contexte, le secrétariat du Comité (de la RPD de Corée) pour la réunification pacifique de la Corée a réagi très vivement, dans un bulletin publié le 27 octobre 2012, contre le renforcement de l'axe Washington-Séoul contre la RPDC. Il a notamment mis en cause la perspective d'une réintroduction d'armes chimiques de destruction massive dans le Sud de la péninsule.
Pour sa part, l'Association d'amitié franco-coréenne est convaincue que ces manoeuvres préélectorales visent à faire "souffler le vent du Nord" en cherchant à favoriser la candidate conservatrice Park Geun-hye au scrutin présidentiel du 19 décembre 2012. L'expérience du dramatique naufrage du Cheonan, causé par une mine sud-coréenne et non par la RPDC, avait toutefois montré les limites des tentatives de manipulation de l'opinion publique : en juin 2010, quelques semaines après les conclusions de l'enquête officielle incriminant la RPD de Corée malgré le scepticisme d'une bonne partie de l'opinion publique, les élections locales s'étaient soldées par un échec de la majorité conservatrice au pouvoir à Séoul, et en dépit d'une campagne quotidienne de mise en cause de la Corée du Nord.
Principales sources : AAFC, KCNA
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