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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 09:47

Alors que les Etats-Unis et la République de Corée (du Sud) ont engagé des manoeuvres militaires conjointes, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a procédé à des tirs d'essai de missiles de courte portée le 27 février puis le 3 mars 2014. Si la réponse de Pyongyang est classique - les tirs n'ont pas donné lieu à une forte publicité par les médias nord-coréens, étant de bien moindre ampleur que les exercices militaires américano - sud-coréens -, elle a suscité des réactions contradictoires à Washington et à Séoul, indiquant que les Etats-Unis et la Corée du Sud sont toujours à la recherche d'une nouvelle politique nord-coréenne, entre dialogue (les autorités sud-coréennes ont proposé par ailleurs d'organiser sur une base régulière des rencontres de familles séparées), manoeuvres et nouvelles sanctions. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) espère que saura triompher la voix du dialogue et de la raison, par-delà les postures bellicistes qui ne peuvent que conduire à l'escalade.

Initialement, selon des déclarations du Pentagone une semaine avant les tirs de missiles, la RPDC avait le droit de procéder à des tirs de missiles de courte portée... avant que l'armée américaine ne se déjuge en les interprétant comme une violation des résolutions 1718 et 1874 du Conseil de sécurité des Nations Unies, au motif qu'ils utiliseraient une technologie balistique prohibée par lesdites résolutions. Une fois ces éléments de langage établis, ils ont été répétés par l'allié sud-coréen. Par aillerus, dans un partage des rôles répondant à un scénario bien huilé, Kim Min-seok, porte-parole du ministère de la défense sud-coréen, a renchéri en déclarant que les tirs pourraient donner lieu à la demande de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité des Nations Unies.

En fait, la possibilité que de telles sanctions soient adoptées - ce serait sans précédent contre des tirs de courte portée - est très faible, et reposerait sur une interprétation juridique pour le moins contestable qui n'emporterait probablement pas l'adhésion de la Chine et de la Russie, membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Au-delà du bruit médiatique que cherchent à entretenir les communicants des armées américaine et sud-coréenne (et qui leur permet d'occulter leurs propres manoeuvres, bien réelles et d'une toute autre ampleur, conduites au même moment), ces valses-hésitations sont extrêmement éclairantes sur l'absence de politique claire de Washington et de Séoul vis-à-vis de Pyongyang : le maniement conjoint de la carotte et du bâton montre une hésitation entre les voies du dialogue, des manoeuvres et des sanctions, dont l'expérience a montré qu'elles ne pouvaient pas être menées de front, avec des résultats tangibles et probants, dans le cas de la péninsule coréenne. Et avec cette différence, de surcroît, que seule la Corée du Sud propose aujourd'hui la "carotte" de nouvelles coopérations intercoréennes qui bénéficieraient à l'ensemble de la péninsule... Le maintien par Washington d'une ligne de fermeté est voué à l'échec, mais de toute évidence des négociations se poursuivent en coulisses, notamment avec la Chine, qui plaide pour le dialogue et la négociation.

Sources : AAFC, Hankyoreh, Le Monde.

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