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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 00:47

Le 23 janvier 2009, le dirigeant Kim Jong-il, secrétaire général du Parti du travail de Corée, a reçu une délégation du Parti communiste chinois. Cette visite, qui s'inscrit dans le cadre de l'année de l'amitié entre la Chine et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord),  permet de resserrer encore les liens étroits qui unissent les deux pays socialistes.

Selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA, le dirigeant Kim Jong-il, secrétaire général du Parti du travail de Corée, a reçu le 23 janvier 2009 une délégation du Comité central  (CC) du Parti communiste chinois (PCC)  conduite par M. Wang Jiarui, chef du département aux relations internationales. Ce dernier était porteur d'un message du Président Hu Jintao, secrétaire général du CC du PCC, à l'occasion du nouvel an lunaire, le 26 janvier, et de l'année de l'amitié entre la République populaire démocratique de Corée et la République populaire de Chine (photo : KCNA).

De fait, les deux pays socialistes nourrissent des liens d'amitié et de coopération de longue date, depuis l'intervention des volontaires chinois - dont le fils du président Mao Zedong, mort au combat - aux côtés des Nord-Coréens pendant la guerre de Corée (1950-1953). Les 2 millions de Coréens de Chine ont joué un rôle actif dans la victoire sur le Kuomintang puis la fondation de la République populaire de Chine, en 1949, et leur représentation au 17ème Congrès du PCC, en octobre 2007, témoigne toujours de la reconnaissance pde ce rôle historique.

Après la guerre de Corée, le Premier ministre chinois Zhou Enlai, en visite à Pyongyang du 14 au 21 février 1958, a déclaré que "la Corée et la Chine sont des Etats amis unis par le sang. Vous nous avez aidés quand nous avons eu besoin de vous. Nous sommes venus vous secourir quand vous avez été envahis par les impérialistes américains" (source : New Korea, n° 3, supplément, 1958). Lors de ses visites en Chine du 21 au 28 novembre 1958 et du 2 au 10 décembre 1958, le président Kim Il-sung a déclaré que "le peuple coréen conservera comme un trésor son amitié avec le peuple chinois et fera tout son possible pour renforcer et développer cette amitié". La Chine a  ainsi aidé à la reconstruction de la Corée après la guerre civile et internationale de 1950-1953. (source : Peking Review, 25 novembre 1958).

Pendant la guerre froide, Pyongyang a renforcé son indépendance en conduisant une  politique d'équilibre vis-à-vis des deux principales puissances socialistes, la Chine et l'Union Soviétique, tout en prenant en compte les évolutions de ses grands deux voisins. Si la crise de Cuba, en 1962, a convaincu la RPDC de la nécessité d'assurer sa propre défense en renforçant son potentiel militaire, tout en déplorant  alors la politique soviétique, les critiques de certains gardes rouges contre le président Kim Il-sung pendant la Révolution culturelle ont entraîné, un temps, un net refroidissement des relations sino- nord-coréennes.

Les relations actuelles entre la Chine et la RPDC ont pour base le traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle entre la République populaire démocratique de Corée et la République populaire de Chine, signé en 1961 :  en cas d'attaque militaire, la RPDC serait soutenue par la Chine. Sur le dossier du
Tibet, la RPDC soutient le gouvernement chinois, en ayant dénoncé les incidents ayant émaillé le passage de la flamme des Jeux olympiques de Pékin.

Hôte des pourparlers multilatéraux à six sur le nucléaire coréen, la Chine est favorable à une péninsule coréenne dénucléarisée.


La Chine est le premier partenaire économique de la Corée du Nord : les échanges commerciaux ont dépassé 2 milliards de dollars en 2008 (soit plus du tiers du commerce extérieur de la RPDC), selon les douanes chinoises. Les investissements chinois en RPDC, qui ont atteint 14 millions de dollars en 2005, se concentrent notamment dans les mines et l'énergie (fer, cuivre, molybdène, charbon, outre le projet d'exploitation commune de réserves de pétrole offshore, situées sur la frontière maritime des deux Etats), ainsi que dans la production d'acier. L'usine de bicyclettes de Pyongyang (photo : Alain Noguès). est gérée par les Chinois et les Nord-Coréens Plusieurs visites du dirigeant Kim Jong-il en Chine ont témoigné de son intérêt pour le modèle de développement chinois, tandis que Pékin encourage Pyongyang à la suivre sur la voie des réformes économiques.

La Chine et la Corée du Nord se soutiennent mutuellement dans le domaine humanitaire : alors que la RPDC serait le premier récipiendiaire de l'aide publique au développement chinoise,
la Corée du Nord a secouru les vicitimes du séisme survenu dans la province du Sichuan en mai 2008. La solidarité est également interindividuelle : si de nombreux Coréens ont été aidés par la minorité coréenne de Chine pendant la "Dure Marche "des années 1990, ce sont au contraire les Nord-Coréens qui ont accueilli les Chinois pendant les difficultés alimentaires apparues lors du "Grand Bond en Avant".

Bien qu'alliées, la Chine et la Corée du Nord ont des points de friction, s'agissant du tracé de la frontière sino-coréenne, et dans le domaine historique : depuis 1996, la Chine veut accréditer la thèse selon laquelle le plus ancien royaume coréen, le Koguryo (37 avant JC - 668 après JC) aurait été un Etat chinois. Il en est résulté le classement au Patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO non seulement des tombes du Koguryo situées en territoire coréen, mais également de celles se trouvant dans les actuelles provinces du Nord-Est de la Chine.



Sources :
- AAFC,
-
KCNA,
dépêche du 23 janvier 2009,
Lee Jong-heon, correspondant de l'United Press International, "China Taps North Korea Resources", 4 mai 2007;
- Samuel S. Kim, "Sino - North Korean Relations in the Post-Cold War World, in
Young Whan-kihl et Hong Nack-nim (sous la direction de), North Korea. The Politics of Regime Survival, East Gate Book, New York, 2006, pp. 183-202,
- Wikipédia.

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