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26 mai 2018 6 26 /05 /mai /2018 12:53

Le 26 mai 2018, Kim Jong-un, Président de la Commission des affaires d'Etat de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), et Moon Jae-in, Président de la République de Corée (Corée du Sud), se sont rencontrés à nouveau, cette fois dans la partie nord de la zone démilitarisée (DMZ). Ce second sommet, un mois seulement après l'adoption de la déclaration de Panmunjom, s'est tenu très rapidement, sans annonce préalable, après une nouvelle valse-hésitation du Président Donald Trump ayant décidé l'annulation puis le possible maintien du sommet avec le Président Kim Jong-un, prévu le 12 juin 2018 à Singapour. L'annonce du président américain, effectuée sans concertation avec les Sud-Coréens, est apparue comme un camouflet pour le Président Moon Jae-in, qui a immédiatement organisé une réunion du Conseil de sécurité nationale et a ainsi repris la main en engageant un dialogue direct avec le Nord - la rencontre faisant une nouvelle fois apparaître le Président Kim Jong-un comme un interlocuteur responsable et raisonnable. En effet, si l'administration américaine apparaît dangereusement imprévisible, l'engagement de la RPD de Corée sur la voie de la dénucléarisation est pour sa part parfaitement clair : Pyongyang a ainsi procédé à la destruction du site d'essais nucléaires de Punggye-ri - le 24 mai, le jour même de la première annonce du Président Donald Trump - et réagi avec prudence et retenue aux propos de ce dernier sur l'annulation du sommet de Singapour. Plus que jamais, les Coréens - des deux entités étatiques se partageant le territoire de la péninsule - prennent en mains leur destin eux-mêmes. 

Nouvelle rencontre Moon Jae-in - Kim Jong-un : les Coréens prennent la main face à une administration américaine versatile

C'est la présidence sud-coréenne (la Maison bleue) qui a annoncé la rencontre surprise entre les présidents Moon Jae-in et Kim Jong-un, tout en précisant que les résultats des discussions (qui ont duré deux heures, de 15h à 17h) donneraient lieu à une communication le lendemain par le Président Moon Jae-in lui-même.

Deux questions ont été abordées selon la présidence sud-coréenne : la mise en oeuvre de la déclaration de Panmunjom et la préparation du sommet prochain avec les Etats-Unis. Selon Yoon Young-chan, conseiller aux relations publiques du président sud-coréen : 

Les deux dirigeants ont échangé leurs opinions franchement pour mettre en œuvre la déclaration de Panmunjom du 27 avril et organiser avec succès le sommet Corée du Nord-Etats-Unis.

En termes diplomatiques, une discussion franche signifie que les points de désaccord ont été clairement exprimés. 

A gauche, le Président Moon Jae-in et Suh Hoon, directeur des services de renseignement ; à droite, le Président Kim Jong-un et Kim Yong-chol, vice-président du Comité central du Parti du travail de Corée (PTC), directeur du département du Front uni du PTC.

A gauche, le Président Moon Jae-in et Suh Hoon, directeur des services de renseignement ; à droite, le Président Kim Jong-un et Kim Yong-chol, vice-président du Comité central du Parti du travail de Corée (PTC), directeur du département du Front uni du PTC.

Si la déclaration de Panmunjom a porté entre autres sur les relations intercoréennes, elle visait aussi plus largement la dénucléarisation de - toute - la péninsule coréenne et la mise en place d'un traité de paix (impliquant aussi les Etats-Unis et la Chine), 65 ans après les combats de la guerre de Corée (1950-1953) s'étant terminés par un simple accord d'armistice. Les manoeuvres militaires des Etats-Unis et de leurs alliés Max Thunder, ayant commencé le 11 mai pour une durée de deux semaines, avaient ainsi été dénoncées par Pyongyang comme contraire à la déclaration de Panmunjom, entraînant l'annulation d'une réunion Nord-Sud. D'autres questions entravent le progrès des relations intercoréennes, notamment le sort de douze serveuses nord-coréennes d'un restaurant en Chine s'étant retrouvées en Corée du Sud dans des circonstances troubles, et dont la RPD de Corée exige le rapatriement.

L'autre préoccupation majeure des deux parties ce samedi 26 mai 2018 était toutefois de permettre la tenue du sommet entre les présidents Donald Trump et Kim Jong-un en échangeant leurs informations et en coordonnant leurs interventions. A cet égard, le Président Moon Jae-in a pu faire état de sa rencontre avec son homologue américain le 22 mai, tandis que le Président Kim Jong-un a reçu à Pyongyang à plusieurs reprises le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, partisan d'une ligne réaliste à Washington face aux partisans d'une position dogmatique emmenés par le conseiller présidentiel John Bolton - Pyongyang ayant clairement fait savoir qu'elle ne voulait pas comme interlocuteur de ce partisan acharné de la guerre en Irak et des interventions militaires américaines aux quatre coins de la planète.

Sources : 

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