Alors que nombre d'experts prédisaient que la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) procèderait à un tir de missile balistique intercontinental, voire à un nouvel essai nucléaire, à l'occasion du 105e anniversaire de la naissance de son fondateur, le Président Kim Il-sung, le 15 avril 2017, Pyongyang a finalement effectué un tir de missile de courte ou moyenne portée - comme elle le fait tous les mois ou deux mois - dans la matinée du 16 avril 2017 (et non pas un essai nucléaire comme a cru bon de l'écrire 20 minutes... illustrant la difficulté du métier de journaliste consistant à savoir lire et reproduire les dépêches AFP). Selon les militaires américains et sud-coréens, cet essai a échoué. Cette nouvelle étape dans l'escalade militaire autour de la péninsule coréenne fait apparaître qu'il s'agit d'une riposte nord-coréenne graduée face aux manœuvres militaires en cours conduites de manière également très régulière par les Etats-Unis et leurs alliés (malgré le silence éloquent de la plupart des médias occidentaux). L'administration Trump refuse de rendre public le contenu des mesures qu'elle envisagerait de prendre (le cas échéant unilatéralement), suivant une attitude renforçant toujours davantage le danger d'une escalade vers la guerre.
Une parade militaire a été organisée par la RPD de Corée à l'occasion de la fete nationale du 15 avril 2017.
C'est à un nouvel essai de missile, d'une portée inconnue (courte ou moyenne portée ?), auquel a procédé la RPD de Corée le 16 avril 2017. Manifestement, Pyongyang a entendu riposter à l'envoi du porte-avions nucléaire USS Carl Vinson au large de la péninsule coréenne : une initiative fortement médiatisée de l'administration américaine (bien qu'en rien nouvelle), qui visait à dissuader Pyongyang de procéder au lancement d'un missile intercontinental (ICBM) ou à un nouvel essai nucléaire. Et de fait, la RPD de Corée n'a ni testé pour la première fois un ICBM, ni procédé à un sixième essai nucléaire. Il n'empêche : le fait que la RPD de Corée refuse de se soumettre aux injonctions de Washington est insupportable à l'administration américaine, qui a déclaré qu'elle se rapprochait de la Chine - et cru bon de préciser que Donald Trump, adepte des tweets intempestifs, n'avait pas de commentaires à faire. La diplomatie secrète, qui a conduit au carnage de la Première guerre mondiale, a encore des beaux restes parmi les néo-conservateurs américains partisans de faire la guerre aux quatre coins de la planète.
Le tir nord-coréen est intervenu après l'arrivée en République de Corée (Corée du Sud) du vice-président américain Mike Pence.
En réalité, face à l'imprévisible Donald Trump capable de frapper de manière unilatérale la Syrie (qu'il confond par ailleurs avec l'Irak...) alors même qu'il recevait le Chinois Xi Jinping, il serait irréaliste et dangereux pour la RPD de Corée de se soumettre au bon vouloir erratique du chef des armées de la première puissance militaire mondiale, qui hésite entre attaquer la Corée du Nord, saboter son système de défense ou assassiner son dirigeant. La RPD de Corée a des raisons légitimes de vouloir se protéger de ces menaces en développant une capacité de dissuasion nucléaire crédible, c'est-à-dire s'appuyant sur des capacités balistiques éprouvées. Tel était le sens de l'essai du 16 avril, tout échec étant par lui-même riche d'enseignements en ce domaine.
Sources :
Corée du Nord: tir de missile raté, une "provocation" pour Washington
La Corée du Nord a échoué dimanche à mener un nouveau tir de missile au lendemain d'une vaste parade militaire, un essai qualifié de "provocation" par le vice-président américain Mike Pence,...
(4e LD) JCS : "Echec d'un tir de missile par la Corée du Nord"
2017/04/16 14:20 KST SEOUL, 16 avr. (Yonhap) -- La Corée du Nord a tenté ce dimanche matin de lancer un missile mais celui-ci a explosé juste après le lancement, a rapporté le Comité des chef...
http://french.yonhapnews.co.kr/northkorea/2017/04/16/0500000000AFR20170416000900884.HTML
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