On savait que la Présidente sud-coréenne Mme Park Geun-hye, qui a multiplié les violations des libertés publiques depuis son accession au pouvoir, était sous l'influence de sa gourou Mme Choi Soon-sil. Il est maintenant prouvé qu'elle est aussi complice d'activités définies comme criminelles, le Parquet central de Séoul ayant parlé de "collusion" de la chef de l'Etat dans les activités conduites par Mme Choi, et ayant entraîné l'inculpation de cette dernière et de deux très proches conseillers de la Présidente Park (qui avaient dû démissionner fin octobre 2016 après l'éclatement du "Choigate"), Ahn Jeong-bom (aussi orthographié An Chong-bum) et Jeong Ho-seong. Le premier est soupçonné d'avoir été l'intermédiaire pour les extorsions de fonds auprès des grands groupes sud-coréens, et le second d'avoir transmis à Choi Soon-sil tous les documents (y compris ceux confidentiels) pour instruction par Mme Choi, qu'il s'agisse des arbitrages politiques de la chef de l'Etat ou des mesures nominatives, rien des décisions prises par la Présidente ne devant échapper à sa gourou.
Les activités sectaires de Mme Choi, teintées d'irrationnel, n'excluaient pas un solide bon sens dès lors qu'il s'agissait de sa fortune personnelle, de truquer les examens d'entrée à l'université de sa fille ou encore de financer la carrière sportive de cette dernière. La gourou de Mme Park Geun-hye est poursuivie par la justice sud-coréenne, suspecte d'avoir extorqué 77,4 milliards de wons (soit 63 millions de dollars) auprès de 53 grandes entreprises, en utilisant deux fondations officiellement à but non lucratif, Mir et K-Sports.
Dans ce contexte, Lee Young-ryeol, chef du Parquet central du district de Séoul, a souligné le rôle joué par Mme Park Geun-hye dans l'affaire criminelle sur laquelle ses équipes enquêtent depuis plusieurs semaines :
Sur la foi des indices rassemblés à ce stade, nous (...) estimons que la présidente a joué un rôle de collusion dans une partie considérable des activités criminelles impliquant les (trois) personnes [Choi Soon-sil et les deux anciens conseillers présidentiels inculpés] (...) En se basant sur ce jugement, l'équipe d'enquête spéciale continuera à enquêter sur la présidente.
Complice, Mme Park Geun-hye ne peut toutefois pas être inculpée - sauf dans les cas d'insurrection ou de trahison, conformément à la Constitution.
Yoo Yeong-ha, principal avocat de la chef de l'Etat, a immédiatement déploré les déclarations du Parquet, alors qu'il cherche à limiter la portée de l'audition à laquelle devrait se soumettre la Présidente au cours de la semaine du 21 novembre.
Mais alors qu'un million de Coréens ont manifesté le 12 novembre et à nouveau le 19 novembre pour exiger la démission d'une Présidente inapte, autoritaire, belliciste et complice d'activités criminelles, combien de temps durera encore la farce politique d'une chef de l'Etat s'accrochant à son poste et à ses prérogatives, en prétextant l'ordre constitutionnel ? Pour la démocratie sud-coréenne et la stabilité politique et économique du pays, il est urgent que Park Geun-hye parte au plus vite et se soumette à la justice au même titre que tous les citoyens sud-coréens.
Sources :
La présidente Park Geun-hye est soupçonnée d'avoir joué un rôle dans l'affaire de corruption entourant Choi Soon-sil, sa confidente de longue date, et des assistants proches, a fait savoir ce ...
http://french.yonhapnews.co.kr/national/2016/11/20/0300000000AFR20161120000900884.HTML
Scandale de corruption : la présidente sud-coréenne a joué " un rôle de collusion "
Trois suspects, Choi Soon-sil et deux anciens conseillers de la présidente, ont été inculpés. Park Geun-hye a pris un avocat afin d'étudier la faisabilité d'une audition. Lire aussi : Un scan...
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