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12 octobre 2015 1 12 /10 /octobre /2015 21:45

En France comme au Japon, le mouvement d'opposition à la révision de l'article 9 de la Constitution japonaise - autorisant désormais l'envoi de troupes à l'étranger - ne faiblit pas. L'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a soutenu le nouveau rassemblement organisé place du Châtelet, à Paris, le 10 octobre 2015, à l'initiative du collectif Solidarité (Solidarité pour la Liberté et la Démocratie en Asie), avec la présence exceptionnelle d'hibakusha (victimes des bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki), en visite en Europe à l'initiative, notamment, du Mouvement de la paix, ainsi que du militant pacifiste antinucléaire japonais Ryota Sono. L'AAFC a ainsi réaffirmé sa solidarité avec le mouvement international refusant l'arme nucléaire, pour un monde sans guerre, libéré des armes de destruction massive.

Hibakusha et Solida coude à coude à Paris

Pour la quatrième fois depuis le 29 août 2015, nos amis japonais, coréens, français et de toutes nationalités se sont rassemblés à Paris contre les projets de loi visant à valider le principe d'« autodéfense collective » du Japon, adopté définitivement par la chambre haute de la Diète nationale (le Parlement) le 19 septembre 2015. Ce rassemblement à l'appel du collectif Solida (SOlidarité LIberté Démocratie en Asie), le 10 octobre 2015 sur la place du Châtelet, confirme que « la mentalité de guerre froide du Japon, le renforcement de ses alliances militaires et ses tentatives visant à envoyer davantage de forces à l'étranger ont provoqué d'importantes préoccupations chez ses citoyens, ses voisins asiatiques et la société internationale » (agence Hsin-hua, 19 septembre 2015). Il faut souligner la présence remarquée d'une délégation japonaise contre l'arme atomique, accompagnée par le Mouvement de la paix, parmi les 100 opposants rassemblés. Cette délégation, de passage en France après l'Espagne et avant la Grande-Bretagne à l'occasion d'une tournée européenne, est composée de représentants des hibakusha (victimes de la bombe), de la confédération ouvrière Zenroren, et des Gensuikyo (Conseil japonais contre les bombes A et H).

Yuri Nagao, vice-présidente de Zenroren, a dit combien les 120 000 manifestants pour le retrait des projets de loi, le 30 août 2015 à Tokyo, ont été reconnaissants aux Japonais, Coréens, Bulgares, Luxembourgeois et Français qui s'étaient rassemblés la veille sur la place du Trocadéro pour la même revendication.

Masashi Ieshima (73 ans) et Kuniko Kimura (75 ans), survivants de la bombe d'Hiroshima, ont renouvelé le témoignage qu'ils avaient fait le 8 octobre 2015 au port du Fret devant la base nucléaire de l'Ile-Longue (Crozon, Finistère). Ils ont confirmé ce que la presse japonaise a déjà dénoncé : « il n'est reconnu officiellement qu'environ 0,8 % des Japonais dont l'exposition aux radiations pendant la guerre est confirmée, soient atteints du mal des rayons. » (The Japan Times, 15 mars 2006).

Ryota Sono, militant antinucléaire qui a déclaré : « Si nous voulons un monde sans centrales nucléaires, nous devons nous opposer au système capitaliste. » (Europe solidaire sans frontières, 23 avril 2011), nous a fait partager la bataille - épuisante - contre le déplacement de la base militaire US de Futenma à la baie de Henoko, sur l'île d'Okinawa. Pour la majorité de la population locale, la base doit tout bonnement être déplacée hors d'Okinawa, voire hors du pays.

Yeda Lee, objecteur de conscience en République de Corée et réfugié politique en France, nous a présenté les enjeux de la lutte contre la construction de la base navale de Gangjeong sur l'île de Jeju. Gageons que les haenyo (filles de la mer), qui plongent en apnée pour récolter les fruits de mer (conques et ormeaux) et les algues, soient plus sympathiques aux opposants à ce projet que les vigiles casqués qui surveillent le sarcophage de béton.

Benoît Quennedey, vice-président de l'AAFC chargé des actions de coopération, a rappelé la position de la République populaire démocratique de Corée : « L'entrée en vigueur de la loi de "sécurité nationale" permet au Japon de conduire des opérations militaires dans n'importe quelle partie du monde sous prétexte de défendre la paix et la sécurité, et l'autorise à assister les forces US et à déployer à l'étranger à tout moment les Forces d'Autodéfense [...] Les mouvements militaristes du Japon posent un grave problème pour la paix et la stabilité en Asie et dans le reste du monde. » (agence Hsin-hua, 20 septembre 2015).

Les participants à ce rassemblement, après avoir chanté (« A bas Abe ! » création de la chorale de Solida renforcée par la délégation japonaise et les amis du Mouvement de la paix, « Le déserteur », et « Imagine »), et lancé des slogans (« Qu'est-ce que nous voulons ? L'abrogation ! », « Nous irons jusqu'au bout ! », « Abe dégage ! », « Les yankees hors d'Okinawa ! »), se sont donnés à nouveau rendez-vous le samedi 14 novembre 2015 à 15 heures sur la place du Châtelet.

« Les êtres humains seront anéantis si une guerre nucléaire éclate. Les armes nucléaires sont devenues indépendantes de la volonté humaine. Les humains ne peuvent pas coexister avec les armes nucléaires. Même pour créer un monde vraiment pacifique, les armes nucléaires doivent être bannies et éliminées. Œuvrons ensemble pour parvenir à un monde sans armes nucléaires. » (Masashi Ieshima, 7seizh.info, 9 octobre 2015).

Hibakusha et Solida coude à coude à Paris
Hibakusha et Solida coude à coude à Paris
Hibakusha et Solida coude à coude à Paris
Hibakusha et Solida coude à coude à Paris
Hibakusha et Solida coude à coude à Paris



 

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