Les 18 et 19 janvier 2023, des raids policiers ont visé les locaux de la Confédération coréenne des syndicats (acronyme anglais, KCTU) et du Syndicat coréen de la santé et des travailleurs médicaux. Alors que la liberté syndicale n'a été consacrée en République de Corée (Corée du Sud) que tardivement, la KCTU n'ayant été autorisée qu'après l'entrée de la Corée du Sud à l'OCDE en 1997, les atteintes à la liberté syndicale restent trop nombreuses, tout particulièrement lorsque les conservateurs sont au pouvoir à Séoul : à l'AAFC, nous avions déjà dénoncé un raid policier au siège de la KCTU en novembre 2015, alors que le président de la KCTU Han Sang-gyun était arrêté en décembre 2015 pour "sédition" (sic). Nous avions aussi relayé en 2014 l'appel d'Amnesty international à la libération de Kim Jeong-woo. Toujours solidaires du combat des syndicalistes coréens pour la justice sociale et la liberté, nous reproduisons ci-après, traduit de l'anglais, un article publié par la Confédération syndicale internationale (CSI), à laquelle est affiliée la KCTU, sur les raids policiers des 18 et 19 janvier 2023.
Corée du Sud : les raids du Gouvernement contre les syndicats sont des attaques contre la démocratie
La CSI condamne les raids contre les locaux de syndicats coréens par les services de renseignement comme une attaque ouverte contre la démocratie et le mouvement du travail.
Les bureaux de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU) et du Syndicat coréen de la santé et des travailleurs médicaux (KHMU) ont été ciblés par l'agence de renseignement sud-coréenne tôt dans la journée du 18 janvier. Selon les comptes rendus des médias, les raids se sont poursuivis le 19 janvier alors que la police ciblait les syndicats de la construction affiliés à la KCTU et à la Fédération des syndicats coréens (KFTU) [Note de la traduction : la KFTU est le plus ancien syndicat coréen, autorisé antérieurement à la KCTU, de tradition réformiste].
Dans une déclaration, la KHMU a dit que les forces gouvernementales avaient fouillé ses bureaux pendant plusieurs heures malgré son intention de coopérer : "Nous condamnons fermement la suppression du mouvement du travail par la sécurité publique. Nous allons combattre fermement contre cela... Nous ne cèderons jamais à la campagne de sécurité publique ciblée du Gouvernement".
Le secrétaire général adjoint de la CSI, Owen Tudor, a dénoncé les raids : "Nous soutenons fermement le mouvement du travail coréen face à cette agression ouverte et cette intimidation du Gouvernement.
C'est une attaque honteuse contre les syndicats et, en tant que telle, une attaque contre la démocratie en Corée du Sud. En tant que membre de l'OIT, le gouvernement coréen a le devoir de respecter les normes de l'OIT sur la liberté d'association. Cela implique de respecter les droits humains et les droits syndicaux et garantir que les syndicats puissent fonctionner à l'abri de la peur et de la persécution.
Les syndicats en Corée du Sud peuvent être fiers de leur histoire de lutte pour la justice sociale et de leurs victoires pour les travailleurs. Je sais qu'ils ne seront pas réduits au silence, qu'ils continueront leur travail malgré les intimidations, et qu'ils peuvent compter sur le soutien et la solidarité de toute la CSI."
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement coréen réprime les syndicats. En 2021, le président de la KCTU avait été arrêté et en décembre les policiers avaient tenté de mener un raid contre les locaux syndicaux pour briser une grève des camionneurs.
Traduction de l'anglais de l'article publié le 20 janvier 2023 sur le site de la CSI :
South Korea: Government raids on trade unions an attack on democracy
The ITUC condemns the raids on the offices of Korean unions by the intelligence services as an open attack on democracy and the labour movement. The offices of the Korean Confederation of Trade ...
commenter cet article …