Alors que les discussions gouvernementales intercoréennes se poursuivent, notamment sur la zone industrielle de Kaesong et la reprise du tourisme intercoréen, le ministère sud-coréen de la Réunification a rejeté une demande de de l'ordre bouddhiste Jogye de permettre à 4.000 de ses fidèles de visiter les monts Kumgang, en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Un bien mauvais signal pour le développement des échanges intercoréens, alors que les initiatives de groupes privés tendent à pallier le peu d'empressement du gouvernement Lee Myung-bak à répondre aux propositions d'ouverture du Nord.
Plus important ordre bouddhique de Corée, l'ordre Jogye (ci-contre, à gauche, Kyong Ho Seong-wu, 75ème patriarche) avait annoncé, le 3 février 2010, que 4.000 de ses membres souhaitaient visiter les monts Kumgang, au Nord de la péninsule, dans le cadre du dialogue religieux intercoréen.
Las, le ministère sud-coréen de la réunification, dirigé par le très conservateur Hyun In-taek, a rejeté cette demande, en estimant inopportun le calendrier d'une telle visite, après que des discussions gouvernementales intercoréennes n'ont pas abouti sur la reprise du tourisme intercoréen. De fait, il aurait s'agi de la plus importante opération d'échanges intercoréens dans les monts Kumgang depuis la suspension des circuits touristiques suite à la mort d'une touriste sud-coréenne, le 11 juillet 2008.
Ce faisant, le gouvernement sud-coréen entretient délibérément une confusion entre les échanges touristiques et ceux conduits dans d'autres domaines - en l'occurrence, le dialogue interreligieux. En effet, la visite au Nord de l'ordre Jogye aurait permis à se fidèles d’accéder au temple Shingye, lequel a réouvert ses portes en 2007 après cinq ans de rénovation avec l'appui de l’ordre sud-coréen.
La reprise du tourisme intercoréen, de même que le développement de la zone intercoréenne de Kaesong, sont deux des points-clés de l'accord signé entre le groupe sud-coréen Hyundai et les autorités nord-coréennes suite à la rencontre de Mme Hyung Jeong-eun, présidente du groupe Hyundai avec Kim Jong-il, président de la commission de la défense nationale de la République populaire démocratique de Corée, en août 2009. Mais les initiatives du secteur privé sud-coréen et les gestes d'ouverture du gouvernement nord-coréen, tous deux à l'origine de la reprise du dialogue intercoréen, butent sur l'intransigeance du gouvernement Lee Myung-bak.
Sources : AAFC, KBS World Radio
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