Comme l'ont annoncé les médias de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), à l'issue d'une réunion du bureau politique du Comité central du Parti du travail de Corée, Jang Song-thaek, vice-président de la commission de la défense nationale, a été démis de ses fonctions, puis exécuté pour haute trahison le 12 décembre 2013.
Le bureau national de l'AAFC publie ci-après des extraits de l'acte d'accusation diffusé par l'agence officielle KCNA. Attachés aux valeurs qui fondent la République française, les membres du bureau de l'AAFC, pour leur part, rappellent qu'en France la peine capitale et les tribunaux militaires ont été abolis en 1981 et qu'ils sont hostiles à la peine de mort.
Aux termes de l'acte d'accusation cité par l'agence KCNA, Jang Song-thaek avait formé une faction, qu'il dirigeait, et dont le but était de "renverser l'Etat", alors même qu'il "avait été nommé à des postes de responsabilité du parti et de l'Etat grâce à la profonde confiance politique du Président Kim Il-sung et du dirigeant Kim Jong-il et qu'il avait bénéficié d'une bienveillance de ces derniers plus que n'importe qui d'autre depuis longtemps". En outre, toujours selon KCNA, "il occupait des postes plus élevés qu'auparavant et avait l'entière confiance du dirigeant suprême Kim Jong-un".
Jang Song-thaek a été accusé d'avoir réuni autour de lui des éléments "étrangers" et "indésirables", y compris des personnes relevées de leurs fonctions pour avoir désobéi, comme Ri Ryong-ha.
Toujours selon KCNA, "il a commis des actes anti-Parti tels que la critique systématique de la ligne du Parti, de ses politiques et son organisation dans la dernière période".
Par ailleurs, "il a donné l'instruction à ses comparses de vendre du charbon et d'autres précieuses ressources du sous-sol au hasard (...) Jang n'a eu aucun scrupule à commettre en mai dernier un acte de traîtrise tel que la vente de la zone économique et commerciale de Rason à une puissance étrangère pour une période de cinquante ans sous le prétexte de rembourser les dettes" constituées par ses acolytes.
Il est aussi mis en cause pour l'échec de la réforme monétaire conduite par Pak Nam-gi en 2009, ayant entraîné la perte de centaines de milliards de won et un "grave chaos économique".
Lors de son procès, selon KCNA Jang Song-thaek a avoué préparer un coup d'Etat, à une date indéterminée, en s'appuyant sur les forces armées dirigées par des hommes qui lui sont fidèles, en faisant le pari d'une dégradation du niveau de la vie de la population. Se présentant comme "réformiste", son Gouvernement aurait ainsi pu être reconnu par les puissances étrangères.
La peine de mort a été prononcée et appliquée immédiatement, en application de l'article 60 du Code pénal de la RPD de Corée.