Depuis plus d'un demi-siècle, la zone démilitarisée (DMZ) est devenue une frontière de fait entre la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) et la République de Corée (du Sud). Si ce vestige de la guerre froide a figé la division de leur patrie pour plus de soixante-dix millions de Coréens, il abrite aussi une faune et une flore exceptionnelles qui doivent consacrer son rôle de réserve naturelle, même après la réunification.
Longue de 248 km, sur une largeur d'environ 4 km de part et d'autre du trente-huitième parallèle, la zone démilitarisée reste une région de tension extrême, héritée de la guerre froide. Mais la fixation de la division de la Corée selon cette ligne a également eu une conséquence inattendue : une faune et une flore exceptionnelles s'y sont développées. Ce rôle de réserve naturelle devra être préservé après la réunification.
On compte, parmi les espèces animales présentes, la grue de Mandchourie, le faisan à queue zébrée, le canard au bec tacheté, la mouette à queue noire, les grues à poil blanc et à couronne rouge, des tortues d'eau douce et plusieurs espèces de papillons. Des ours, des chats sauvages, des léopards, des biches et des tigres de Sibérie, espèce en danger critique d'extinction, vivent dans les zones les plus escarpées.
Plusieurs voix, notamment celle de Nelson Mandela - qui a fait cette demande auprès des Nations-Unies - se sont élevées pour transformer la DMZ en un parc de la paix, de préférence à des projets touristiques, ou encore économiques, qui prendraient en compte la situation exceptionnelle de la DMZ, entre Kaesong et Séoul. Toutefois, le déminage et le raccordement des voies ferrées sont des opérations de réhabilitation nécessaires, mais de nature à menacer un écosystème fragile.
Par ailleurs, le "chemin de la mémoire", créé du côté Sud par la France sur les lieux de combat de la guerre de la Corée, se situe à proximité immédiate de zones à haute valeur environnementale et pourra qualifier notre pays, notre moment venu, pour apporter son concours à la transformation de la DMZ en un parc naturel d'une richesse exceptionnelle.
Sources : AAFC et Robert Willoughby, North Korea. The Bradt Travel Guide, édition 2003, p. 142