Le 11 octobre 2008, le département d'Etat américain a annoncé le retrait de la République populaire démocratique de Corée (RPD de Corée, Corée du Nord) de la liste US des Etats soutenant le terrorisme. Dès le lendemain, la RPD de Corée a annoncé la reprise de la désinstallation de ses activités nucléaires militaires.
Le processus de dénucléarisation de la péninsule coréenne est à nouveau sur les rails : en application d'un accord bilatéral américano - nord-coréen conclu les jours précédents, le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack, a annoncé le 11 octobre 2008 le retrait de la République populaire démocratique (RPD) de Corée de la liste des Etats soutenant le terrorisme. Conformément au principe "action contre action", la RPD de Corée a annoncé, dès le 12 octobre, qu'elle reprenait la désinstallation de son principal site nucléaire militaire, à Yongbyon.
La RPD de Corée avait été inscrite sur la liste des Etats soutenant le terrorisme en 1988, après un attentat contre un avion de ligne sud-coréen au-dessus de la mer d'Andaman, en 1987, ayant fait 115 morts. Les autorités nord-coréennes ont toujours nié leur implication dans cet attentat.
Son inscription sur la liste des Etats soutenant le terrorisme bloquait notamment l'accès de la RPD de Corée à des prêts internationaux à taux bonifié d'institutions internationales. Cette situation a montré toute l'ambiguïté du droit international public, instrument des rapports entre puissances :
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une telle inscription relevait d'une décision politique : en effet, la RPD de Corée a nié son implication dans l'attentat de 1987, quand d'autres pays, comme la Libye, ont, eux, reconnu leur implication dans des faits similaires, mais ont été retirés de la liste du seul fait de leur rapprochement avec les Etats-Unis ;
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un seul Etat, en l'espèce les Etats-Unis, peut prendre des mesures qui ont des effets sur la communauté financière internationale, prétendument indépendante des choix politiques d'un seul Etat ; il s'agissait ainsi de conforter la stratégie des néoconservateurs américains dont un des objectifs affichés est l'étranglement financier de la Corée du Nord, sans hésiter à recourir à des procédures de manipulation des services de renseignement.
Conformément à l'accord américano - nord-coréen, les inspecteurs américains et des Nations-Unies pourront à nouveau se rendre sur le site de Yongbyon. D'après Washington, Pyongyang a accepté le principe d'une vérification complète de son programme nucléaire militaire.
Le Japon, qui était notoirement opposé au retrait de la RPD de Corée de la liste des Etats soutenant le terrorisme, a annoncé qu'il disposait d'autres moyens de pression et/ou de sanction, alors que les négociations bilatérales entre les deux pays restent au point mort, malgré une reprise des discussions en juin 2008. (Sources : AFP, AP)
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