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16 août 2008 6 16 /08 /août /2008 02:05

Dans son discours marquant le soixantième anniversaire de la fondation de la République de Corée (du Sud), le 15 août 2008, le président Lee Myung-bak a exprimé son "rêve de coprospérité" des deux Etats coréens, par la réalisation de projets concrets tels que le rétablissement des liaisons ferroviaires intercoréennes.

Le 15 août est une fête commune aux deux Etats coréens, du Nord et du Sud de la péninsule, marquant la capitulation japonaise et la fin de trente-cinq ans de colonisation de la Corée par l'empire nippon. En Corée du Sud, il s'agit de surcroît de la fête nationale, avec la fondation de la République de Corée (du Sud) le 15 août 1948, à l'issue d'élections législatives organisées de manière séparée par le seul gouvernement sud-coréen.

Dans son discours prononcé pour le soixantième anniversaire de la fondation de l'Etat, le 15 août 2008, le président Lee Myung-bak a exprimé son "rêve d'une coprospérité" des deux Corée grâce à des projets économiques communs. En particulier, selon lui, le rétablissement des liaisons ferroviaires intercoréennes ferait de la péninsule une porte tant vers l'Eurasie que vers les Etats de la ceinture du Pacifique, dont le Japon et les Etats-Unis (voir ci-contre Lee Myung-bak et George W. Bush, lors de la visite du président américain en Corée du Sud le 6 août 2008).

Ce discours d'ouverture vis-à-vis de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a toutefois été tempéré, en conditionnant une éventuelle politique de coopération économique à l'abandon de ses armes nucléaires par la RPDC.

Il faut reconnaître au président Lee Myung-bak une continuité dans ses prises de position en faveur du rétablissement des liaisons ferroviaires intercoréennes, manifestées dès le lendemain de son élection en décembre 2007. Sa proximité des milieux d'affaires, encore soulignée par son choix de grâcier des chefs d'entreprise le même jour, le 15 août 2008, n'est sans doute pas étrangère à cette volonté de relier la Corée du Sud aux réseaux ferroviaires eurasiatiques, car elle engendrerait de substantielles économies de frais de transport pour les entreprises sud-coréennes.

La difficulté réside cependant dans le décalage entre le discours et les actes du président Lee, qui non seulement n'a pas mis en oeuvre les mesures de coopération économique prévues dans l'accord intercoréen du 4 octobre 2007, mais a aussi mis en péril les projets déjà existants. La décision de suspendre les circuits touristiques sud-coréens dans les monts Kumgang, au Nord, après la mort d'une Sud-Coréenne, remet en cause un des principaux axes de la coopération intercoréenne. Le discours du 15 août 2008 n'est-il pas, au fond, une variante du "plan 3000" (dollars), consistant en une aide de la Corée du Sud pour porter à ce niveau le revenu de la Corée du Nord à moyen terme, en contrepartie de réformes économiques et d'un abandon de ses armes nucléaires par la RPDC ? Or le "plan 3000" a été vivement rejeté par Pyongyang, comme une ingérence dans ses affaires intérieures et l'expression d'une humiliante politique d'assistance. (Source : The Korea Times)

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